L’impossible partage

Recherche menée par Robert Gil

Parfois, à l’occasion de grandes envolées médiatiques, certains hommes politiques de gauche, mais aussi de droite, déclarent : «il faut un partage équitable des richesses» !  Mais ces effets d’annonce restent toujours sans lendemain. Pourquoi ? Parce que cette mesure touche de plein fouet les fondements même du système capitaliste, et les hommes que nous élisons sont les garants de ce système.

Évidemment le Medef à chaque fois tempère l’enthousiasme, car pour le syndicat patronal : «les profits des entreprises ne sont pas négociables, seul l’actionnaire peut décider du montant de ses dividendes». C’est clair, pour eux, le salarié n’a aucun droit sur les richesses produites : l’actionnaire est tout, le salarié n’est rien ! Il ne faut pas intervenir dans la gestion des entreprises. D’ailleurs ils clament haut et fort que le problème de répartition des richesses n’est pas du ressort de l’État ! Or s’il est un problème essentiellement politique, c’est bien celui là !

Le patronat et les actionnaires ne veulent pas que l’État intervienne dans leurs affaires, par contre eux ne se gênent pas pour intervenir dans les affaires de l’État. Prétextant la fuite des capitaux ou les délocalisations, ils réclament sans cesse des baisses d’impôt, des allègements de charge ou davantage de subventions.  Et toutes ces mesures qui consistent à gaver les plus riches n’ont eu jusqu’a présent qu’un seul effet : l’augmentation du chômage et de la précarité ! La course en avant des plus riches vers toujours plus de richesse est une des principales conséquences de la hausse des inégalités ; donc tant que nous ne remettrons pas en cause le droit de s’enrichir sans compter et sans morale, toutes les autres déclarations ne seront que de la poudre aux yeux !

Pour justifier ces inégalités, on nous a fait croire que les dépenses des plus riches relanceraient l’économie. Ce qui est faux, pour une raison toute simple, c’est que le taux d’épargne s’élève avec le revenu. Ils investissent principalement dans leur capital financier en demandant des rendements de plus en plus élevés. Cela entraine les baisses de salaires, des licenciements et des délocalisations. La seule chose que l’on a favorisée c’est la fuite de capitaux vers les paradis fiscaux. Il serait temps de se reprendre et de mettre fin à une politique qui ne produit que les effets contraires à ceux espérés ! Enfin, je dirais plutôt auxquels on nous fait croire, car ceux qui prennent ces décisions ne sont pas dupes !

Comme les plus pauvres ne peuvent plus consommer par manque d’argent, pour compenser le manque de salaire on a favorisé le crédit. L’illusion du pouvoir d’achat à été de courte durée, car il a fallu rembourser et avec des salaires à la baisse et le chômage à la hausse, les difficultés n’ont fait qu’empirer. Mais au passage les actionnaires des banques et des organismes de crédit se sont «sucrés». Profitant de la paupérisation des salariés, le patronat leur fait miroiter le fameux « travailler plus pour gagner plus », alors qu’il y a 5 millions de chômeurs et autant de précaires et de temps partiels ! Ces chiffres sont de véritables scandales qui justifieraient qu’on remise le capitalisme au rang des idéologies aberrantes.

Ce qui favorise la croissance à long terme c’est de développer des services publics de qualité. Mille fonctionnaires injecteront davantage d’argent dans «la machine» qu’un milliardaire ! Et que se soit dans l’éducation, la santé, ou les transports, la fonction publique fait travailler de nombreuses entreprises privées. Et combien le boulanger, le restaurateur ou l’artisan du coin ont-ils de fonctionnaires parmi leurs clients ? Le secteur économique privé ne peut se passer d’un secteur public  fort ! Mais pour nos capitalistes cela ne suffit pas, ils veulent s’approprier les services publics pour pouvoir les « rentabiliser » et les gérer comme des entreprises privées, c’est à dire dégager des dividendes pour les actionnaires, créer de nouveaux chômeurs, exclure ceux qui ne pourront pas payer et bien sûr continuer à toucher de l’argent public pour les faire fonctionner !

Toucher à la répartition des profits c’est toucher au socle même du système capitaliste, à la propriété des moyens de production et à l’organisation du travail.  La question du partage des richesses est la question fondamentale de savoir quel type de société nous voulons.

«Le capital c’est du travail volé»…Auguste Blanqui

Lire également : HEUREUSEMENT QU’IL Y A DES RICHES POUR …

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