Haïti, la dernière valse des sanctions internationales : Les PAS des virtuoses de la MALICE (première partie) par Erno Renoncourt

Haïti, la dernière valse des sanctions internationales : Les PAS des virtuoses de la MALICE (première partie) par Erno Renoncourt

Les États-unis ont pris ce 21 août 2024 des sanctions contre l’ex chanteur déjanté et cramé 200% à la cocaïne brute, Michel Joseph Martelly, pour trafic mondial de drogue, blanchiment d’argent et parrainage des parrains de gangs. En choeur, les réseaux militants , médiatiques, académiques et challengers du changement, en Haïti, crient victoire et voient le profil de la justice assistée par l’Oncle Sam. Mais le hic est que 13 ans auparavant, ce sont les mêmes autorités étasuniennesqui, par Hilary Clinton interposée, dans le statut improvisé de reine de la  »shitholisation » d’Haïti, avaient imposé le choix de cet indvidu affreux, revendiquant ouvertement le banditisme légal, pour diriger Haïti. Pis encore, les réseaux médiatiques, militants et forces improbables du changement haïtiens qui crient victoire et voient le triomphe proche de la justice, sous l’éclairage démocratique des États-Unis, sont les mêmes qui s’étaient regroupés en passerelles anoblies pour offrir les adjuvants de succès à Martelly, dont le règne de 13 ans, qui dure encore, par le contrôle des gangs, a précipité Haïti dans un gouffre d’où il est permis de douter qu’il pourra se relever, sans sacrifices et sans rupture d’avec la dépendance vis-à-vis de l’insignifiance culturelle qui impose l’asservissement et l’impensé anthropologique au détriment de l’intelligence contextuelle et systémique. Comme d’habitude, avec l’outil analytique contextuel et systémique de la géométrie des données tipédantes, nous analysons, dans cette première partie, le vrai sens de ces sanctions. Car selon nous, il ne s’agit que d’une étape dans un processus d’attrition stratégique (PAS). Un PAS qui résonne comme une mise au pas des virtuoses de la MALICE dans le « shithole », pour la dernière valse qui doit réinitialiser la boucle de la roue du manège de l’invariance anthropologique haïtienne.

L’information

En ce mardi 20 août 2024, le Département du trésor des EU a publié une note, par laquelle il communique, ce qu’on peut appeler, la dernière valse des sanctions internationales contre les acteurs politiques et financiers haïtiens qui ont livré Haïti au trafic mondial de la drogue, au blanchiment des avoirs et à une criminalité transnationale, dont les gangs armés haïtiens ne sont que la partie visible et bruyante. Et cette sanction concerne bien évidemment l’ex président haïtien Michel J. Martelly à qui, selon cette note, il est reproché d’avoir utilisé ses pouvoirs et ses influences pour : « faciliter le trafic de drogue, la corruption et d’autres activités illicites qui alimentent l’horrible violence des gangs et l’instabilité politique » en Haïti.

La contextualisation

Il y a de quoi être troublé en lisant cette note, puisqu’en 2011, ce sont les autorités étasuniennes au plus haut niveau, notamment la femme de Bill Clinton (ex président à deux reprises), Hilary Clinton, avec les pleins pouvoirs de Secrétaire d’État, qui avait intronisé Michel Martelly, en présence du gratin hollywoodien, pour le vendre comme celui grâce à qui Haïti allait s’ouvrir au business du monde. Qui, en Haïti, ne se souvient pas d’Hilary Clinton promouvant en 2012, à Caracol, ville du Nord’Est, proche de la frontière avec la République Dominicaine, les vertus entrepreneuriales du duo Martelly-Lamothe (dans le rôle respectif de Président et de Premier ministre) devant Sean Penn, Ben Stiller et autres grands investisseurs américains et canadiens du monde des affaires ! C’était le temps du fameux Haïti is open for business. Temps durant lequel les gangsters à col blanc du secteur privé haïtien des affaires, les portefaix locaux de la société civile, les courtiers des associations socioprofessionnelles se sont tous alignés et regroupés dans une communion liturgique autour de celui aujourd’hui qui est sanctionné comme trafiquant mondial de drogue, blanchisseur d’argent et parrain des parrains de gangs.

La problématisation

13 ans plus tard, Haïti agonise d’impuissance sous la terreur des gangs qui, sans doute ont profité des pouvoirs et des influences des sponsors de Martelly pour s’armer en permettant aux investisseurs de l’empire du faire du business. Car du business et du trafic, l’empire ne fait pas de différence entre les marchandises. C’est le credo de la mondialisation : tout doit circuler comme une marchandise. Et ainsi Haïti a eu droit à des investissements conséquents pour tous les investisseurs : business de la drogue, business des armes, trafic d’êtres humains, prostitution et pédocriminalité, trafic d’organes et comme toujours, partout où ces trafics et business s’enchevêtrent, il y a aussi le business du blanchiment des avoirs. Et comme toujours, c’est le même profil d’acteurs qu’on retrouve sur ces théâtres d’affaires : Banquiers, Hommes politiques, trafiquants de tout poil, pédocriminels sans oublier les courtiers locaux socioprofessionnels qui innovent les technologies de la finance criminelle et les publicistes qui présentent ces investisseurs comme des gens de bien et des bâtisseurs de réussite.

Et c’est là que vient le trouble, car ces sanctions décrétées, en ce mois d’août 2024, contre Martelly, par les EU, complètent une innombrable liste de sanctions internationales prises depuis 2022 contre les hommes d’affaires et les hommes politiques haïtiens qui ont été promus, médiatisés, subventionnés, anoblis, enrichis et protégés par les mêmes pays et les mêmes organisations internationales, dont le Canada, les USA, la République Dominicaine et l’ONU, qui s’érigent aujourd’hui en juges inquisiteurs et en distributeurs de sanctions.

Il y a pour tout esprit intelligent matière abondante et dense à problématisation. Pis encore, malgré la médiatisation de ces sanctions et l’horrible tableau de la déshumanisation et de la shitholisation d’Haïti qu’elles livrent, montrant les liaisons immondes entre crapules accréditées nationales, binationales et internationales et couillons locaux de service, elles ne sont parvenues ni à réduire la puissance de terreur des gangs, ni à empêcher leur approvisionnement en armes et munitions, ni à mettre en action des poursuites judiciaires par les autorités haïtiennes contre les concernés. Lesquels du reste continuent pour la majorité de se la couler douce en Haïti et aussi là même où sont sanctionnés. Et pour cause ! D’ailleurs presque tous sont représentés aujourd’hui au sein du pouvoir actuel de transition, soit directement au Conseil Présidentiel de Transition (CPT) avec les représentants officiels des partis qui les soutiennent, soit indirectement au gouvernement par les cadres techniques, ministres et autres conseillers d’influence qui ont gouverné le pays avec eux pendant ces 13 ans de shitholisation d’Haïti par la communauté internationale (CI).

Les réactions médiatiques locales

Pourtant malgré les failles évidentes et béantes que contiennent ces sanctions internationales, tous les virtuoses politiques, médiatiques et analytiques haïtiens jubilent de joie, comme en commune chorale ‘‘merdiatique’’, suffocante jusqu’au bout de l’étouffement. Tous, à quelque raisonnance distordue ou éloquence flétrie près disent à peu près la même chose : Enfin, ils l’ont épinglé ! C’est une étape vers la justice ! Autant de cris de joie qui viennent faire écho aux cris de joie précédents du Premier ministre actuel haïtien et de son ministre de la Justice qui, en juillet dernier, s’étaient confondus dans une liturgie pour célébrer l’assistance des États-Unis à Haïti. De quoi leur permettre aujourd’hui de surenchérir et de dire : Que Vive l’assistance de la plus grande démocratie du monde à la première République noire du nouveau monde.

Ainsi résonnent déjà quelques titres dans les médias sous la plume des ‘‘éditollahs’’ du shithole :

1. Le Nouvelliste : Les Etats-Unis sanctionnent l’ex-président Michel Joseph Martelly pour trafic de drogue, blanchiment et parrainage de gangs

2. Le National : Michel Martelly sanctionné par les Etats-Unis pour trafic de drogue et activités criminelles en Haïti

3. Radio Métropole : Michel Martelly, sanctionné par les États-Unis

4. Haiti Press Network : Haïti-USA : Sanctions américaines contre l’ex-président Michel Martelly pour trafic de drogue

5. Hebdo 24 : Trafiquant de drogues, déstabilisateur d’Haïti…, Michel Martelly frappé par des sanctions américaines

6. Gazette Haïti : Washington sanctionne l’ancien président haïtien Michel Martelly pour trafic de drogue.

Pour ne citer que ceux-là, car dans leur grande majorité, tous ne font que reprendre les titres des médias occidentaux. Mais-au-delà du titre, en termes de contenu, c’est comme s’ils avaient tous reçu la même dictée venant de la crapulerie internationale accréditée (CIA) ou se sont inspirés de la même version dégénérative de ChatGPT (IA comme impensé anthropologique pour le shithole). Car à quelques reformulations près, tous résonnent à partir de la dépêche de Reuters , sans autre raisonnance analytique contextuelle, sans problématisation, sans cadre de recherche de sens.

Il me plait de rappeler, sans envie de provocation, qu’en juin 2023, quand les EU, avaient sanctionné, pour les mêmes motifs, l’ancien acolyte de Michel J. Martelly, Laurent Salvador Lamothe, qui fut son Premier ministre, un analyste politique haïtien, résident hors d’Haïti, performant notamment sur YouTube, s’était allé à dire qu’il ne pendrait au sérieux les EU que quand ils sanctionneront enfin Michel J. Martelly. Je suppose que cet analyste va renouveler son allégeance et replacer sa confiance dans les valeurs démocratiques de l’empire du double standard.

L’indignation citoyenne

Pourtant, tout ce cirque de sanctions ne participe que d’un grand manège médiatico-stratégique. Á notre entendement, ce manège a des reflets d’un processus d’attrition (usure) stratégique (PAS) pour maintenir Haïti dans les bas-fonds de son effondrement, et consolidé ses structures dissipatives. Lesquelles sont garantes de son invariance anthropologique (IA). Ce cirque de sanctions ressemble à un des temps d’une valse à plusieurs tempos de danse qui va d’accolades entre crapules et couillons en empoignades entre donneurs d’ordre et exécutants, puis de bousculades pour mettre à l’écart les épinglés en enculades pour accélérer au bon moment les grandes reculades collectives. Le tempo actuel des sanctions ressemble à une sorte de bousculade à petits pas (Tipa-Tipa) sur une pente lisse et glissante pour mettre hors de vue (définitivement ou temporairement) ceux qui sont trop affreux pour le bal de la résurgence des impostures électorales. Ce grand bal qui doit couronner la réussite de la transition avec l’assistance de la CI, selon ce qu’avait annoncé le Premier ministre actuel sur Radio France Inter, après le renouvellement de son allégeance, le 2 juillet dernier, aux autorités étasuniennes. Allégeance qui avait donné lieu à l’engagement renouvelé des États-Unis d’accompagner Haïti sur la carte routière de son invariance.

Ainsi, en faisant abstraction de la cacophonie ambiante des mille promesses improbables de ce gouvernement de procuration — lutte contre la corruption, formation de conseil électoral lancement de processus électoral avec les gangs, programme de bonne gouvernance, renouvellement invariant de commissions de réforme pénale—, oui, nous écrivions, en prêtant l’oreille, sur le théâtre de l’auberge de la malice qu’est l’écosystème ‘‘shitholisé’’ haïtien, on peut entendre le bruit des pas feutrés des valseurs internationaux, nationaux, binationaux qui dansent la valse de l’invariance. Ils se déplacent Tipa-Tipa, pour performer l’errance collective haïtienne derrière le rideau de fumée médiatique des sanctions internationales. On notera par ailleurs, à quelques exceptions près, toutes les personnes sanctionnées de 2022 à 2024, dans le cadre de ce soi-disant processus d’assistance humanitaire et de solidarité internationale avec Haïti contre les gangs, ne sont que des hommes de main et à tout faire qui ont été anoblis par la crapulerie internationale, mondialement connue comme la Communauté internationale (CI). Objectivement, ces sanctions ne sont qu’une mise en scène. C’est si bien vrai, que ceux-là mêmes qui sont sanctionnés se la coulent douce un peu partout dans le pays et ailleurs ; non seulement, ils sont acteurs stratégiques de la transition avec plus de 5 ou 6 membres sur les 9 qui les représentent au Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et disposent de nombreux de leurs collaborateurs proches au sein de ce gouvernement, mais en outre ils envoient aussi les cadres techniques et politiques qui leur ont loyaux et fidèles représenter Haïti dans les organisations internationales. Ce qui leur permet de côtoyer ceux-là mêmes qui prennent les sanctions contre eux. Mais, rassurez-vous, il n’y a là rien d’étonnant : Haïti est un écosystème paradoxal. Toutefois, gardez-vous de croire que c’est une spécificité propre à Haïti.

Le Tipa-Tipa me permet ici, comme en commune provocation, de rappeler la posture indigne du chef de cabinet du Premier ministre actuel, quand il fut ministre de l’éducation nationale pendant le règne de Martelly (et longtemps après lui jusqu’en 2024). A cette époque, il n’hésitait pas, comme un couillon assumé, à obéir aux ordres du président : quiconque doit prendre part au conseil des ministres et garder son poste doit revêtir la couleur rose politique qui est celle du groupe musical de Martelly. Ainsi, ministres, secrétaires d’État, conseillers (et même certains ambassadeurs dont ceux des EU et de la France) devaient avoir un artefact de couleur rose comme signe d’allégeance au chef. Sur une photo disponible sur le net (voir image en commentaires), on peut voir le chef de cabinet du Premier ministre actuel applaudir et suivre attentivement la cadence et les pas de danse du malfrat anobli en président par la CI pour déstabiliser Haïti et décrédibiliser son leadership national, qui n’hésitait pas à transformer les conseils de ministre en spectacle de danse.

Tout cela pour montrer la charge d’indignation qui devait habiter tout citoyen haïtien digne en prenant connaissance dans les médias de l’information relative aux sanctions contre Michel Joseph Martelly pour trafic de drogue et parrainage de gangs. Un malfrat de la pire espèce qui, après son anoblissement par les États-Unis, avait reçu les allégeances de toutes les couches dominantes de la société haïtienne en 2011 pour transformer en shithole ce pays dont la population ne cherche qu’un possible digne pour assumer son humble existence. Et je ne peux m’empêcher de me rappeler que les médias qui relaient en boucles continues la chute du désormais « sanctionné comme trafiquant de drogue, blanchisseur d’argent et parrain des parrains de gangs » sont les mêmes qui vantaient son charisme, son exemplarité et sa popularité chez les jeunes. Tel Le Nouvelliste qui avait titré en avril 2011, un mois avant la sélection de Martelly par l’OEA sous les ordres d’Hilary Clinton : Michel Martelly, l’idole des jeunes, va devenir président d’Haïti Comment ne pas s’indigner de ne voir aucun de ces médias, aucun de ces groupes dominants se remettre en cause devant cette trajectoire indigente dont ils ont été les jalons porteurs et enfumants ! Comment ne pas s’érupter de colères intelligentes en voyant que les mêmes qui ont tracé cette trajectoire shitholique pour le pays sont les mêmes qui s’apprêtent à rejouer le nouveau tour du manège de l’invariance ! Faut-il rappeler que ce sont Frantz Duval et Roberson Alphonse, deux manitous de la section éditoriale du Nouvelliste qui respectivement en 2014 (Mes compliments messieurs et au travail !!!) et 2015 (Bravo messieurs et dames) avaient tressé des rubans de lauriers pour célébrer les réussites de Martelly et de Lamothe. Sous la plume de Frantz Duval, on pouvait lire en 2014 : « Les réussites patentes en politique sont rares. […] Michel Martelly et Laurent Lamothe ont su faire la dernière ligne droite la plus visible et pas la moins importante », tandis que son compère Roberson Alphonse écrivait un an plus tard en 2015 : “La mobilisation de l’opposition radicale pour renverser le président Michel Joseph Martelly a échoué.“

Faut-il rappeler que le propriétaire du Nouvelliste est l’un des grands actionnaires et membre du conseil d’administration de l’une des deux plus grandes banques privées d’Haïti, et que celle-ci avait accordé à Michel Martelly, selon les confessions de ce dernier, un prêt de 9 millions de dollars pour construire une villa près de la mer ? Comment une banque privée peut-elle octroyer une telle somme en prêt à un président en fonction sans que personne dans cette société ne réagisse ? Alors même que ce président, lors de sa prise fonction vantait ses acquaintances avec ses petits amis du secteur privé qui lui faisaient de menus cadeaux ? N’y avait-il pas là de grandes pistes d’une corruption généralisée a la tête de l’État haïtien ?

Il y a quelque chose de profondément putride dans la société haïtienne, et il faut que des voix courageuses, dignes et intelligentes sortent de leur torpeur pour la nommer comme elle est : cette société, par la structuration immonde de ses groupes dominants, appelés « élites puantes », ne mérite aucun respect. Au vrai, elle n’est qu’un cabaret d’indigence où des crapules accréditées et des couillons assumés se donnent la main et se relaient dans leur entre-soi mafieux, sous l’impunité des puissances néo esclavagistes, pour décrédibiliser l’essence du projet anthropologique qui voulait faire de ce lieu un espace vibrant de liberté et de dignité. Il faut que les gens apprennent à s’indigner et à se laisser enflammer de colères intelligentes devant le carrousel immortalisant les photos de famille des mécréants anoblis en lettrés par indignité pour cultiver l’errance (MALICE) qui ont apporté leur aura et leur support à cet individu à humanité improbable et à dignité originellement effritée.

La vision insignifiante des acteurs malicieux haïtiens

Il y a là dans ce manège des sanctions toute la virtuosité d’une valse qui exécute les pas de la malice pour ne pas laisser son déhanchement dévoiler ses intentions de violeur. C’est en somme l’art du double standard et la technique de l’enfumage systémique qui sont à l’œuvre, car ce sont les outils géostratégiques invariants de l’empire. Dans le contexte des sanctions prises contre les hommes d’affaires et politiques qui i haïtien, ils sont mobilisés pour blanchir les autorités américaines de leur rôle de premier plan dans la gangstérisation de l’État haïtien : en effet, comptant sur la complicité des réseaux médiatiques, culturels et académiques, peuplés d’insignifiants et de couillons en quête de reconnaissance par le Blanc, et sur la crédulité de l’opinion publique haïtienne, qui est elle-même enfumée par l’incompétence et le manque d’éthique des médias haïtiens, la crapulerie internationale accréditée (CIA), cherche à reprendre la main sur une prolifération anarchique des gangs qui nuit à la lenteur souhaitée pour la mise à PAS d’Haïti vers son processus d’attrition stratégique. Aussi elle désigne quelques-uns des mécréants et insignifiants qu’elle avait anobli préalablement pour assurer la mission ignoble de shitholiser Haïti en échange de leur réussite politique, économique, sociale et aussi culturelle et académique.

Mais, pour les analystes politiques, militants du changement anti système et autres influenceurs médiatiques haïtiens, c’est une victoire certaine pour Haïti. Selon un recoupement analytique, des points de vue des influenceurs haïtiens, réalisé par RFI, ils sont unanimes à croire qu’il s’agit là d’une première étape vers une mise en accusation pour un jugement. En effet, sur la page web du journal, à la section réservée à Haïti et aux Amériques, on peut lire ceci : ‘‘Le Nouvelliste y revient largement. Reprenant le communiqué du Trésor américain, il est précisé que « Michel Martelly a eu un rôle important et déstabilisant dans la perpétuation de la crise », qu’il a joué « avec d’autres membres des élites corrompues ». Gazette Haïti affirme pour sa part que « les États-Unis, en coopération avec leurs partenaires internationaux, cherchent à démanteler les réseaux criminels qui alimentent la violence en Haïti ». En effet, selon Washington, Michel Martelly, qui vit en ce moment à Miami, aurait usé de son influence pour permettre notamment l’acheminement de cocaïne sur le sol américain et parrainé les gangs basés en Haïti. […] Ces sanctions américaines représentent une « première étape » pour Pascale Solage, membre du mouvement citoyen Nou Pap Domi qui lutte depuis 2018 contre la corruption en général en Haïti et le système Martelly en particulier’’.

Vers une proposition d’intelligence stratégique

Et pourtant un minimum de pensée critique et une culture de la fabrication de sens dans l’interprétation des faits sociaux auraient pu suggérer moins d’optimisme à ces analystes. Et cela, d’autant plus qu’ils avaient vu qu’en 2019, en dépit du fait que 99.99% de la population haïtienne s’étaient mobilisés pour renverser le pouvoir de Martelly, dont Jovenel Moïse assurait la continuité, comme l’actuel gouvernement tricéphale, CTP-Conille-Gangs Alliés, assure la continuité du pouvoir de Jovenel Moïse, et qu’il était même impossible à Jovenel Moise de se rendre à ses bureaux dans ce qu’il reste de palais, depuis son effondrement lors du tremblement de terre de 2010, les diplomates du CORE GROUP ( EU, France, Canada, Allemagne, Brésil), en proconsuls du BIG GANG représentant la crapulerie internationale accréditée, s’étaient fermement opposés à cette idée. Ils avaient estimé qu’il fallait un départ ordonné. Départ qu’ils ont mis 5 ans à organiser avec la complicité de ceux-là mêmes qui se montrent aujourd’hui optimistes envers ces sanctions. Délai stratégique qui a justement suffi et permis à Martelly et à Jovenel Moïse de recourir aux gangs pour faire face à la contestation et mater la mobilisation populaire.

Dans la seconde partie (La gangstérisation polymorphe stratifiée d’Haïti : structure dissipative de l’invariance anthropologique) , nous reviendrons avec des données contextuelles pour prouver, au-delà de tout doute, combien la société haïtienne, dans ses réseaux militants, académiques, culturels et socioprofessionnels est insignifiante et mécréante, pour ainsi dire indigente, dans la gestion qu’elle a faite, non seulement, de la mobilisation populaire contre la dilapidation des fonds de Petro Caribe entre 2018 et 2019, mais aussi des sanctions internationales prises contre les acteurs politiques et économiques haïtiens depuis 2022. Car, malgré l’imposture de ces sanctions, elles sont, comme toute donnée extraite d’un écosystème paradoxal, dans une ambivalence, qui leur confère une charge de complexité et de potentiel signifiant, malgré leur insignifiance. Et comme tel, leur interprétation intelligible par une intelligence systémique, pour des postures stratégiques à finalités collectives, aurait pu faire découvrir leur possible exploitation, dans les fissures géopolitiques actuelles du monde, pour construire pour Haïti un levier d’équilibre transformationnel et réorienter le sens de la roue de l’invariance qui maintient ce lieu, depuis plus de 200 ans, sur sa face de shitholisation.

Mais cela eut demandé des couches dominantes de cette société de mobiliser des compétences systémiques qu’elle n’a pas. Et pour cause ! Leur structuration dissipative en strates polymorphes de la gangstérisation transnationale les condamne à évoluer dans une permanente érosion d’intelligence, de dignité, d’éthique et d’humanité. Ce qui nourrit le vide stratégique dont souffre grandement l’écosystème haïtien. Lequel vide profite si bien à la géostratégie de la déshumanisation qu’elle n’a qu’à utiliser des artifices pseudo stratégiques, sous forme d’assistance, pour attirer dans ses manèges d’enfumage, ceux-là mêmes à qui elle donne de la renommée, sous forme de quelques amidonnages culturels, de quelques réussites économiques, pour qu’ils servent de passerelles pour les enculades politiques. C’est ce rôle immonde que jouent les groupes dominants haïtiens dans leur rapport hybride avec Haïti et sa population :

• En amont, ils livrent le pays à l’expérimentation de l‘assistance internationale, en jouant, tantôt les pilotes de l’errance, tantôt les fumiers rayonnant d’insignifiance,

• En aval, ils s’assurent d’avoir le mistral gagnant, sous forme de succès minimal insignifiant confortable (SMIC) en se positionnant toujours en transit sur le territoire, pour mieux se re-situer dans d’autres ailleurs, lors des éruptions turbulentes dues à l’effondrement des rafistolages, qu’ils mettent en place par leur gouvernance erratique pour shitholiser Haïti ;

• Et, en même temps, entre les deux, ils racontent le mal-être haïtien, comme des étonnants voyageurs, en magnifiant les cartes postales qui mettent en valeur l’exotisme des plages et quelques rares paysage de beauté du territoire. Et, par des contes de la folie ordinaire, qui leur fait briller sur les théâtres de la culture mondiale pour leur renommée, ils transforment l’impuissance agonisante de la population haïtienne en une infinie patience et une heureuse résilience.

Toute l’intelligence stratégique pour Haïti est de se doter d’une avant-garde éthique, conscientisée et enracinée sur le territoire pour cartographier les failles qui en s’activant sous des strates occultées entretiennent l’effondrement de la conscience collective pour entretenir ce vide. Et ce sera le but de la seconde partie.

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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