À l’occasion de cette stupéfiante (re)mise en valeur de l’honneur national et de l’image de la France, bien ébréchés par la cérémonie d’ouverture, nous tairons notre sempiternel scepticisme – même si on n’a pas pu s’empêcher de rajouter un stupéfiante qui gâche ou relativise un peu la fête – qui consiste à tout mettre en doute quand ça vient des crânes d’œuf de la Macronie.
Oui, au bout de deux jours d’épreuves, la France est devant la Chine et les USA, grands mangeurs de médailles. Ça ne durera pas, alors on en profite, tout en faisant remarquer à nos lecteurs, qui sont les moins crédules du monde, que les athlètes français qui souffraient de ce foutu plafond de verre pour arriver au bout, c’est-à-dire à l’or ou à l’argent (le bronze, tout le monde s’en tape), eh bien ils l’ont crevé à coups de tête.
Soudain, tous ou presque arrivent en finale, après le désastre des Jeux précédents : escrime, judo, canoë, tir, et on en passe. Là où, avant, la France, par le travail sérieux de ses sportifs et de ses préparateurs, atteignait souvent la dernière marche en judo, escrime, équitation, perche, et où elle glanait difficilement des médailles dans des disciplines pas forcément exposées comme le 100 ou le 200 mètres, voilà qu’elle manque de se noyer sous une pluie d’or et d’argent.
On pense à la VTTiste Pauline Ferrand-Prévot, qui loupait depuis toujours la dernière marche, malgré d’évidentes capacités (française et jolie), et qui là, en toute fin de carrière et à sa quatrième olympiade (!), écrase la finale, loin, très loin devant ses poursuivantes : trois minutes dans la gueule des deux étrangères, du jamais vu.
On s’étonnera moins de la victoire française en rugby à sept – une épreuve taillée sur mesure pour les Bleus – sur les Fidjiens, avec un Antoine Dupont royal, et facile. C’est Macron qui va être content !
Moins surprenant parce que c’est la bête de nage (et pas de l’événement) de ces JO, la victoire absolue de Léon Marchand en 400 mètres 4 nages, battant le record olympique et frôlant le record du monde.
On reste dans la flotte, mais en surface, avec l’or de Nicolas Gestin en canoë-kayak, considéré comme le fils de Tony Estanguet (Tony n’est pas son père, c’est une image).
Quant à la finale sabre femmes, c’est simple, il n’y avait que de la Française : nique le monde entier, aurait pu crier Jamel, notre humoriste racisé désormais à la retraite (forcée).
C’est simple, on dirait des championnats de France : où sont les stars étrangères ? Ne vous inquiétez pas, elles arrivent, surtout avec la délégation des USA, le pays dont nous sommes le vassal depuis Sarkozy, emmenée par le couple de vieux LeBron James et Beyoncé.
C’est l’impressionnant bodybuildé à moustaches du Parisien qui nous présente, excité comme une pupuce, ces 592 stars imbattables, « cool » et « populaires » (comme les États-Unis en guerre) :
Notre cœur national bat très fort pendant les finales, et à chaque médaille nous tombons dans les bras d’Oudéa-Castéra, Macron, Barbare Boutch et compagnie, peuple et élite unis dans l’amour de la France.
En vérité, on fait bien la part des choses. Applaudir Gestin n’est pas applaudir Macron.
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