L’utilitarisme, soit la prétention d’exercer pareille coercition ou de troquer un « petit mal » pour un « grand bien », est aujourd’hui considéré « morale d’État ». Pour le libertarien cependant, troquer un « petit mal » pour un « grand bien » n’est acceptable qu’à la condition qu’il s’agisse d’une décision qui ne concerne que l’homme qui la prend, ou ses représentants directs (parent, tuteur, etc.). Par contre, ce troc est inacceptable lorsque établi par l’entremise de la taxation et de l’imposition, car alors il s’agit de choix imposés à une partie de la population, voire à la majorité.
D’une « agression raisonnable », il ne peut advenir qu’une « justice approximative ». Aujourd’hui, les tenants de l’étatisme (démocrates, utilitaristes, socialistes, environnementalistes, etc.) ne se préoccupent plus tant de savoir s’ils corrigent une injustice que d’améliorer des situations particulières au moyen de la coercition. La justice est déviée, le vol et la fraude banalisés. On s’est endormi sur le lit de l’idéologie. Il n’existe pas de « morale d’État », car l’État n’est que coercition.
L’État n’est pas conçu pour servir, même pas la justice. Les services rendus par les fonctionnaires de l’État, à l’instar des salaires qu’ils reçoivent, sont établis par la taxation et l’imposition plutôt que par des prix déterminés librement. Par conséquent, une allocation adéquate des ressources est impossible. Le gouvernement est appelé à taxer davantage ou à réduire ses services. Pendant ce temps, l’innovation est réduite. Il s’agit d’un cercle vicieux.
Seule une plus grande liberté peut venir à bout de ces problèmes. Trop de gens pensent que l’échange volontaire ne saurait satisfaire les besoins de chacun, mais c’est cet échange qui permet à l’homme de se nourrir, se vêtir, se loger, s’enrichir et de faire vivre le gouvernement, ceux qui y travaillent et en bénéficient.
Pour le libertarien, la justice est possible sans le politique. La justice se fonde au carrefour de la raison et de la morale. Elle est dans l’intérêt de l’homme et en ce sens nécessaire. La justice s’en tient à la non-agression, tandis que la morale commence par elle.
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