On écoute d’abord Mohamed Sifaoui, qui, du haut de son autorité républicaine, donne ses consignes de vote aux Français en colère :
Le choix de la République !
Fidèle à ses engagements historiques, le Crif appelle les Français à se mobiliser dimanche 7 juillet pour empêcher l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN) en votant massivement pour les candidats des partis républicains, et à refuser… pic.twitter.com/YodyAf28Y1
— CRIF (@Le_CRIF) July 4, 2024
Il est relayé par le CRIF, dont c’est un « bon » musulman, un peu comme l’imam Chalghoumi. Il s’aligne sur le lobby juif français de gauche, il a droit à une lucarne. Visiblement, l’affaire du Fonds Marianne lui a glissé dessus. Faut-il y voir un rapport ?
Malheureusement, en cette période anarchique, rien n’est simple : l’ancien président du CRIF, Richard Prasquier, jette un pavé dans la mare en déclarant qu’il faut voter RN et regarder le parti national « différemment ». Il y a donc l’ancien et le nouveau CRIF, désormais, il faudra faire le distinguo. C’est pour ceux qui pensaient que le lobby parlait d’une seule voix, uni comme les cinq doigts de la main, pour reprendre le titre d’un film d’Arcady (père) avec l’inévitable Bruel.
Ce qui a déclenché ce revirement historique, chez Richard ? Les drapeaux palestiniens agités par les LFI place de la République. Place de la République, la République ! Sur le site du CRIF, qui est donc relativement pluraliste, Richard laisse aller sa colère (presque comme les Français qui votent RN) :
« Des résultats du premier tour, je retiens deux images, et c’est mon troisième choc : Place de la République couverte de drapeaux palestiniens et algériens et Jean-Luc Mélenchon appelant au barrage républicain contre le Rassemblement national. À ses côtés une jeune femme en keffieh, Rima Hassan, qui venait d’accuser l’armée israélienne d’entraîner des chiens pour violer les prisonniers palestiniens. Pour Mélenchon, cette diffamation lui convient, ce qui compte c’est que Rima Hassan est très populaire chez les Insoumis, malgré ou plutôt à cause de ses mensonges… »
« Il [David Guiraud] tire sa connaissance du conflit israélo-arabe de sa fréquentation assidue de Dieudonné et Soral, deux personnages chez qui la haine des Juifs sert de passerelle entre l’extrême droite et l’extrême gauche. »
C’est donc « grâce » à Rima que Richard votera Bardella, enfin, la liste RN, dimanche 7 juillet 2024. Richard balance ensuite les noms des LFI les plus sanguinaires :
« Le LFI, c’est David Guiraud. Il est célèbre depuis ses propos particulièrement abjects envers les Israéliens prononcés à Tunis en novembre. Il y a ajouté plus tard des allusions aux “dragons célestes”, personnages de mangas qui servent de nom de code pour parler des Juifs. Il tire sa connaissance du conflit israélo-arabe de sa fréquentation assidue de Dieudonné et Soral, deux personnages chez qui la haine des Juifs sert de passerelle entre l’extrême droite et l’extrême gauche.
Son adversaire RN est un garçon de 21 ans, Ethan Leys, qui, en raison du harcèlement et des menaces de mort qu’il reçoit, et pour lesquels il dépose plainte, se terre et fait une campagne a minima. »
Mais Richard en veut surtout à Mélenchon :
« L’homme qui, à propos de la phrase ignoble qualifiant la mort de policiers de vote en moins pour le RN, a dit qu’on avait bien le droit de rigoler, vit dans un monde sans vérité où les mots n’importent que s’ils peuvent rapprocher du pouvoir. Ce pouvoir, chacun comprend que dans le Nouveau Front populaire, c’est lui qui l’exerce, quoi qu’en disent ses ternes comparses, et que l’antisémitisme ne gêne en rien ses nombreux et jeunes partisans, puisqu’il porte le nom d’antisionisme et que le sionisme, chaque insoumis le sait, c’est le nazisme. »
Et voilà, le point Godwin. Cependant, Richard n’est pas dupe, dit-il, de la mue du RN :
« L’enquête du journaliste Pierre Stéphane Fort sur la face cachée de Jordan Bardella et sur l’influence déterminante de Frédéric Chatillon sur son parcours politique, enquête qu’a présentée Caroline Fourest dans Franc-Tireur, suggère que les fondamentaux n’ont malheureusement pas changé.
Que peut-on en conclure ? Dans un milieu catholique, que les Juifs ne doivent pas donner au Rassemblement national le Bon Dieu sans confession. En milieu juif, je dirais qu’il faudra se fier aux actes plutôt qu’aux paroles. »
Ceux que ça intéresse peuvent écouter la chronique de Richard sur Radio J.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation