C’est un fait divers plus grave, au sens de sa représentation, qu’il n’y paraît. Alors que tout le monde – électoralisme actuel oblige – focalise sur la face antisémite du crime, qui semble être le prétexte à un déchaînement de violence dans la tête complètement déstructurée de ce garçon de 12 ans, nous allons placer le débat dans un cercle plus large.
Mais d’abord, les faits, piqués dans Le Figaro. Fin mai (2024), un mineur scolarisé en 5e, mais plus souvent déscolarisé, entame une amourette avec une fille de 12 ans rencontrée lors d’un échange sportif entre plusieurs collèges. Au début, tout se passe bien, ils échangent des textos très love love : « jtm », « mon amour », « ma femme d’amour ». La fille, qui a été harcelée avant cela à cause de sa religion (juive), lui fait croire qu’elle est musulmane.
Le 7 juin, les messages d’amour se transforment en haine. le garçon a du mal à écrire français, mais il arrive à sortir ça : « Oula va manger ton caca ptn tu sent (…) Ta tête de rat casse toi ». Fin des échanges, jusqu’à ce rendez-vous dans un local désaffecté où le garçon, avec deux complices de 12 et 13 ans, traite la fille de « sale juive » et la viole.
Le Figaro tente son explication :
Lorenzo vivait seul avec sa mère dans un HLM propret d’une banlieue au nord-ouest de Paris. Dans le collège où il était scolarisé en classe de 5e. (…)
Lorenzo s’intéressait-il particulièrement au conflit entre Israël et le Hamas ? Sa photo de profil TikTok montre le slogan « Stop génocide » aux couleurs du drapeau palestinien. « Il m’a dit qu’il détestait Israël, on en parlait ouvertement », assure une amie avec qui il échangeait sur la religion et le conflit israélo-palestinien. Initialement chrétien, il avait aussi confié à plusieurs camarades, au moins trois, s’être converti à l’islam en mars dernier, au moment du ramadan. « Il le disait tout le temps », explique une autre jeune fille. « Il postait des photos de prière sur Snapchat », ajoute un troisième camarade.
Perçu comme « gentil et normal » au début de l’année scolaire, ce jeune garçon s’est mis à dos la plupart de ses camarades au fil des mois. Voyant son attitude changer, beaucoup ont pris leurs distances. « Il n’avait plus du tout d’amis. Son comportement était devenu bizarre. Il parlait mal et ne respectait personne. Des gens lui ont fait comprendre que ça n’allait pas. Il rentrait tard le soir et essayait de faire le délinquant », explique un collégien. « Il était méchant avec les plus petits que lui et faisait n’importe quoi. Il essayait de se donner un genre et de “faire le fou” », confirme une jeune fille. Dans son quartier, Lorenzo était défavorablement connu du voisinage.
On le voit, il a voulu jouer au dur, et il a vrillé. Influence de la pornocratie avec son viol institutionnalisé, des RS avec les Insta des sauvageons qui postent leurs exploits au milieu de vidéos antiflics, anti-femmes et anti-France ?
Il est évidemment question de déstructuration à base d’idéologie racaille (fille de l’américanisation) et de consommation de pornographie, mais aussi d’absence de modèle. La société n’offre aujourd’hui plus de modèles de virilité, cet assemblage de valeurs incarnées autrefois par les chevaliers. Au contraire, elle détruit l’image du mâle et fourre à la place des images de sous-mâles, ou d’anti-mâles. C’est à qui sera le plus féminisé, le plus LGBT, le moins père, on a tous lu Vers la féminisation ?, sinon on ne serait pas là.
Et puis, qui a envie de ressembler à François Hollande, qui a incarné pendant 5 ans le meilleur des Français ? Qui veut être Emmanuel Macron qui semble aussi déstructuré que le primo-délinquant ? Qui veut de leur France ? Pas grand-monde, et on comprend malheureusement pourquoi les jeunes se cherchent d’autres modèles, des contre-modèles chez les bad boys, qui incarnent au moins une résistance à cette machine à tout déviriliser. Le désir de viol serait-il le dernier soubresaut d’une virilité détruite dans l’œuf ?
« La vie m’a baisé, j’suis usé, mais t’inquiète pas qu’j’suis rusé (…) La drogue, c’est moi qui la ramène, si j’perds, j’suis pas endetté (…) Y a nous et le reste nikomok, personne nous commande » (paroles du rappeur Niaks publiées par le violeur présumé)
Le culte de la virilité, la résistance virile se sont réfugiés en banlieue, chez les pauvres, qui sont de culture traditionnelle, c’est-à-dire non progressiste. Il n’est pas certain que le défenseur de ce violeur mineur, s’il utilise notre analyse, lui sauve la peau. Même si le jeune tordu fait de la maison de correction (on dit foyer de la protection judiciaire de la jeunesse), il n’est que la pointe d’un iceberg qui menace notre société.
À force de détruire le Père, puis l’Homme, le Système a créé des monstres qui tentent de se reconstruire une virilité avec les moyens du bord, c’est-à-dire un QI de 50 et une violence rageuse.
Dans cette logique profonde, l’antisémitisme n’est qu’un prétexte, mais tout le monde saute sur le baudet.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation