L’Extrême-droite à l’offensive dans l’Education nationale, le cas de la Fondation pour l’Ecole (FPE) — Mohamed LAOUEDJ

L’Extrême-droite à l’offensive dans l’Education nationale, le cas de la Fondation pour l’Ecole (FPE) — Mohamed LAOUEDJ

L’offensive de l’extrême-droite n’est pas nouvelle, même si elle prend une ampleur inédite aujourd’hui. Surtout, elle et ses relais entendent bien désormais s’attaquer à l’un des derniers bastions Républicains, l’Education nationale, bien malmenée ces dernières années.

La Fondation pour l’école est une fondation fortement politisée, se rattachant à l’extrême droite catholique traditionnaliste, si l’on se réfère à la composition de son conseil d’administration, aux médias dans lesquels elle s’exprime quasi exclusivement : TVL, Radio Courtoisie où Michel Valadier, l’actuel directeur générale de la FPE est patron d’émission, Boulevard Voltaire, Renaissance catholique et aux écoles subventionnées par la Fondation qui sont catholiques traditionnaliste à plus des ¾ si l’on s’en réfère aux annexes des comptes.

Un directeur général au passif lourd…

Michel Valadier a été nommé directeur général de la Fondation pour l’Ecole en 2023. Bien avant cela, l’intéressé peut se prévaloir de solides références : il a été inculpé dans l’attentat contre le cinéma Saint- Michel en 1988. A l’époque Secrétaire Général du Centre Charlier, il était le cerveau de cet attentat terroriste qui a fait des blessés graves. Il aurait en plus dénoncé certains de ses complices lors des interrogatoires. Bien que désormais quelques tombé aux oubliettes, cet attentat est là pour rappeler que le terrorisme d’extrême-droite, qui puise son idéologie le plus souvent dans l’intégrisme catholique, est une réalité.

… et au bras long

En France, être un terroriste d’extrême-droite n’empêche pas les carrières et les bonnes relations politiques et manifestement. C’est ainsi que Michel Valadier a été élevé au rang de chevalier de la Légion d’honneur depuis le Décret du 13 juillet 2022 portant promotion et nomination dans l’ordre national de la Légion d’honneur. Il est intéressant de noter que c’est sur le quota de la grande chancellerie qu’il a été décoré. Le grand chancelier est le général Puga, qui est visé une enquête pour corruption, précisément dans le cadre de l’octroi de décorations infondées entre autres au richissime sénateur Bansart et à son entourage, contre des avantages matériels ou des opportunités professionnelles pour la nombreuse famille du grand chancelier.

Michel Valadier n’a semble-t-il pas vu de contradiction morale ou politique à être décoré de la Légion d’honneur sous les ors de la République alors qu’il fait montre d’un anti-républicanisme et d’un complotisme caractérisé, ne serait-ce qu’en étant un pilier de Renaissance catholique ou du Salon beige. Michel Valadier n’a par exemple pas d’états d’âmes à donner dans le complotisme en présentant encore tout récemment les journalistes de France Inter comme des agents de désinformation.

Avec à sa tête un repris de justice condamné pour des faits de terrorisme, la Fondation pour l’Ecole aura bien du mal à se départir de son image d’association de catholiques intégristes, ayant en ligne de mire l’Education nationale pour la promotion du système Hors contrat.

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À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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