Jeudi soir à la télévision française, l’on offrait une tribune au criminel de guerre Benyamin Netanyahou, qui, le teint cadavérique et les yeux injectés de sang, nous expliquait en substance que sa vaillante armée œuvrait pour la solution finale israélite, justifiant les bombardements de civils palestiniens par la protection de tous contre le grand complot expansionniste iranien. Un cas d’école en termes d’inversion accusatoire.
Menaçant à demi-mot la France de nouvelles attaques terroristes si celle-ci en venait à reconnaître l’État de Palestine, le premier ministre israélien aura au moins permis d’exposer au grand jour – s’il le fallait encore – l’allégeance de notre élite médiatique à la mafia génocidaire du Likoud, la rendant officiellement complice de la banalisation du massacre des colonisés de Gaza.
Dans un grossier tour de passe-passe démagogique, qui a dû sidérer les gens sensés et séduire l’électeur paumé du RN et de la Macronie – pour lequel le djihadiste qui sommeille en chaque musulman de France est l’ennemi ultime de la paix sociale –, le bougre de Netanyahou s’est même permis de lancer, dans un français caverneux, le slogan « Notre victoire, c’est votre victoire ».
Invoquant la « civilisation judéo-chrétienne » en péril face à l’« antisémitisme » et la « barbarie » arabo-musulmane en un confusionnisme moisi, Bibi n’aura fait qu’aligner sans grande inspiration – mais avec un cynisme assez admirable – les mantras culpabilisants habituels de cette propagande sioniste qui ronge et terrorise depuis plusieurs décennies maintenant le microcosme parisien de la culture, devenu honte internationale.
Heureusement dans toute cette laideur, il nous reste les paradis artificiels du 77e Festival de Cannes, avec son défilé de ringards, de tapins et d’escrocs, dont aucun n’aura daigné nous rappeler que des gamins crèvent sous les bombes à l’heure où ils minaudent arrogamment devant les téléobjectifs. Qu’on les baffe sur-le-champ s’ils se disent un jour « artistes engagés ».
Non, au lieu de ça, il convenait d’applaudir les fabuleuses avancées du mouvement LGBT+ et le discours vibrant (tonitruant) de la première actrice à bite à recevoir un prix d’interprétation féminine. Une victoire de plus pour les manifestants de la Gay Pride de Jérusalem qui, ce jeudi 30 mai, célébraient l’amour pour tous…
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