Image d’illustration d’un gendarme. – AFP
A Esquelbecq, un conducteur a refusé de se soumettre à un test d’alcoolémie, recourant à des arguments de la théorie complotiste de « fraude du nom légal ». Il a été interpellé par la gendarmerie.
La vidéo a été visionnée plus de 30 millions de fois. Lundi 1er avril, des gendarmes ont voulu soumettre un conducteur à un contrôle d’alcoolémie, sur la commune d’Esquelbecq (Nord). Ils ne se doutaient pas de l’ampleur qu’allait prendre cet épisode: l’homme, âgé de 52 ans selon La Voix du Nord, avec sa passagère, a refusé d’obtempérer usant d’arguments complotistes.
« Je ne contracte pas. On n’entre pas en contrat avec vous », a martelé Pierre, le conducteur, soutenu par son épouse, qui filmait la scène.
« Je n’appartiens plus à l’entreprise République Française Présidence. C’est une société privée depuis 1947 », a encore déclaré le conducteur, tout en présentant une fausse carte d’identité et un faux permis de conduire.
Refuser tout contrat avec l’Etat
L’argument renvoie en réalité à la théorie du complot dite de la « fraude du nom légal », comme l’a pointé Vincent Flibustier, formateur en communication numérique, qui a relayé la vidéo de l’arrestation sur le réseau X.
Selon cette théorie complotiste, la France serait une entreprise privée depuis 1947, à laquelle les « êtres souverains » peuvent refuser de se soumettre en rejetant tout contrat. Les adeptes de cette théorie considèrent donc qu’ils n’ont pas à respecter la loi du moment qu’ils refusent de « contracter » avec les autorités.
Placé en garde à vue
Cela n’aura pas suffit à éviter à Pierre une interpellation. Devant son refus d’ouvrir la porte de sa voiture, un gendarme a fini par briser la vitre. Dans les dernières secondes de la vidéo publiée sur les réseaux sociaux, l’homme se voit notifier sa garde à vue et passer les menottes.
« Il a prétexté que la France était une entreprise dont les lois n’auraient qu’une valeur de ‘règlements intérieurs’ dont il ne relèverait pas », confirme le parquet à La Voix du Nord.
Contacté par le quotidien, le conducteur a assuré n’avoir « bu que deux bières » et être un adepte de « fraude du nom légal » depuis 2022.
Le couple, originaire du Nord, est aujourd’hui sans activité. Lui, sans emploi, et sa femme, en arrêt maladie; infirmière, elle avait refusé de se faire vacciner contre le Covid et ne peut plus exercer depuis.
Le quinquagénaire est convoqué devant le tribunal correctionnel de Dunkerque le 1er octobre. Il risquerait cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende. En absence de papiers d’assurance, sa voiture a été mise en fourrière.
Isabelle Missiaen
Source : BFMTV
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