Et on prétend faire la leçon à la Russie !
Franck Elong Abé, accusé du meurtre d’Yvan Colonna, se rétracte dans une lettre, blâmant la DGSI et l’État pour manipulation
Nouveau rebondissement dans l’affaire de l’assassinat d’Yvan Colonna : Franck Elong Abé, l’homme mis en examen, revient sur ses déclarations initiales dans une lettre adressée au juge d’instruction antiterroriste.
Dans cette lettre de quatre pages, Franck Elong Abé affirme avoir été « victime de manipulations » et avoir agi contre la promesse « d’une grosse somme d’argent ». Il évoque la somme de « 100 000 euros par année de prison » qui lui aurait été proposée, mais qu’il affirme ne pas avoir perçue. Bien qu’il ne nomme pas expressément de commanditaires, il pointe du doigt la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et l’État.
« Ils se sont servis de moi comme d’un abruti », écrit-il, évoquant « des manipulateurs » et « des stratèges de la DGSI ». Ces allégations ont été démenties par le ministère de l’Intérieur, qui les qualifie de « totalement fausses et sans fondement ». Le Parquet national antiterroriste (Pnat), en charge de l’enquête, ne dément pas l’envoi de la lettre mais refuse de commenter, invoquant « le secret de l’information judiciaire ».
À ce jour, Franck Elong Abé, incarcéré à la prison de la Santé, n’a plus d’avocat dans cette affaire. Du côté de la famille Colonna, les avocats ont réagi à la révélation de cette lettre. Maîtres Dominique Paolini et Anna Maria Sollacaro, qui représentent les membres de la famille d’Yvan Colonna, ont confirmé l’existence de cette pièce et ont demandé à ce que Franck Elong Abé soit entendu par le juge d’instruction en leur présence.
Maître Jean-François Casalta, qui défend la veuve d’Yvan Colonna, considère ce courrier comme « un élément important et un fait nouveau dans le dossier qui nécessite de pousser plus loin les investigations dans ce sens ».
Cependant, de nombreuses questions demeurent : les déclarations tardives de Franck Elong Abé sont-elles crédibles et fondées ? Sont-elles motivées par la volonté de faire éclater la vérité ou relèvent-elles d’une stratégie de défense ? Sont-elles celles d’un homme qui tente de s’en sortir et de minorer son rôle et donc sa peine ? Ou alors de ne pas être jugé comme un terroriste en affirmant avoir agi sur ordres ?
Ces accusations sont aussi celles d’un homme dont le discernement a été jugé altéré par les expertises psychologiques mais pas aboli. Y a-t-il une volonté de se mettre en lumière et de semer le trouble ? Enfin, la rédaction de cette lettre a-t-elle été effectuée par Franck Elong Abé de sa propre initiative ou lui a-t-elle été suggérée ?
Le courrier de Franck Elong Abé alterne entre des propos structurés et d’autres plus confus, laissant planer le doute sur ses véritables intentions. L’enquête se poursuit pour faire la lumière sur cette affaire. par Yoann
Source : Le Média en 4-4-2
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