Dupond-Moretti fait une quenelle et cite Soral, Odoul montre ses petits muscles pendant que Meyer Habib fait sa loi

Du rififi à l’Assemblée : le ministre de la Justice Dupond Morretti aurait fait une quenelle. Enfin, c’est ce que rapporte Julien Odoul (RN) qui, malgré ses biscotos, en est resté tout ému. Il précise même « quenelle antisémite » (il en existe donc qui ne sont pas antisémites, ce qui est une bonne nouvelle) et, pour appuyer grassement le tout ajoute « geste assimilé au salut nazi ». En défense, le garde des Sceaux cite Soral et l’amalgame avec Julien Odoul – et on se demande ici qui doit se sentir le plus déshonoré par cet incongru rapprochement.

De son côté Meyer Habib, tout à son exaltation (l’Assemblée devise sur le projet de loi du député Renaissance Mathieu Lefèvre visant à renforcer la réponse pénale contre les infractions à caractère raciste ou antisémite – mais surtout antisémite, NDLR), gratifie l’ensemble des députés de bien étonnantes saillies : « fils de pute sioniste de mes couilles », « ta grosse pute de mère sioniste » et autres « vous enculer un par un ».

En remontant la bobine, on comprend qu’il cite des lettres d’insultes qu’il reçoit par centaines, lui permettant de justifier par ses petites persécutions personnelles une loi qui va museler la liberté d’expression de tous les Français en renforçant les peines, permettant la mise en prison immédiate.

C’est cette fameuse Loi Soral dont nous vous parlions dans cet article. L’objectif n’est pas de lutter contre le racisme (un peu) ou l’antisémitisme (beaucoup), car les lois existent déjà et sont plutôt bien appliquées. Non, l’objectif est d’aller beaucoup plus loin dans le corsetage des idées et des discours afin de faire planer le risque réel de prison ferme aux récalcitrants.

Ainsi donc, Meyer Habib, se croyant peut-être à la Knesset, ou jouant un remake du Parrain, se dirige tranquillement vers le ministre de la Justice avant d’être reconduit par les huissiers. Il paraît qu’il voulait juste lui fournir les lettres d’insultes dont il est le destinataire. Voire !

« Je vais lui faire une offre qu’il ne pourra pas refuser » (Le Parrain, 1972)

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Morale de l’histoire

Une actualité en recoupant une autre, lui donnant une nouvelle perspective, délivre parfois de riches enseignements. En l’occurrence, la liberté d’expression que nous défendons à E&R est une liberté pour tous, et non pas à géométrie variable.

Ainsi donc, lorsque l’extrême droite – souvent à tendance pro-Israël – se réjouit des déboires d’Alain Soral, elle devrait se méfier car le couperet passera aussi sur elle en son temps. Les ennemis de mes ennemis ne sont pas toujours mes amis.

Ici, Marguerite Stern, une transfuge des Femen et de l’extrême gauche, se voit rattraper par la patrouille pour des propos jugés racistes :

J’ai été auditionnée aujourd’hui à la direction de la police judiciaire, suite à une plainte déposée par @SOS_Racisme pour mes propos tenus sur @Livrenoirmedia le 16 juillet 2023.

Et je sais que @tegnererik le sera également.

Le chef d’accusation retenu : « injure publique envers un groupe de personnes en raison de l’origine et provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence, à l’égard d’un groupe de personne à raison de leur origine ».

Livre Noir, lui, nous dit « On reçoit tout le monde, il n’y a jamais de coupes chez nous, tout le monde est invité, de l’extrême gauche à ce qu’on peut appeler l’extrême droite, le centre, absolument tout le monde ». Tout d’abord, c’est faux, et ensuite, cela ne les empêche pas d’être dans le viseur des censeurs.

Moralité, il ne faut jamais se réjouir de la censure de son ennemi, sinon il ne restera plus personne pour nous défendre lorsque tous seront en prison.

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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation