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Créée à la suite de nombreux débats dans les années 1950 et au début des années 1960 portant sur le faible niveau d'instruction et la piètre qualité de la langue française au Québec, la commission Parent s’était donné comme objectifs de «donner à chacun la possibilité de s’instruire, rendre accessibles à chacun les études les mieux adaptées à ses aptitudes et à ses goûts et préparer l'individu à la vie en société».
Plus de soixante ans plus tard, il m’apparaît opportun de se demander ce qu’est devenue l’école d’aujourd’hui eu égard à celle proposée dans le Rapport Parent. Nonobstant le fait que la société ait bien changé depuis lors, et pas toujours pour le mieux, il n’en demeure pas moins que le jeune est demeuré fondamentalement le même.
Par ailleurs, les dernières négociations des conventions collectives avec le gouvernement ont démontré hors de tout doute que l’école accueillait une clientèle fort diversifiée, une situation qui explique l’hétérogénéité des groupes-classes, la constitution des groupes ayant d’ailleurs été placée en priorité par les enseignants.
Or, si l’on se place dans la perspective du rapport Parent, à savoir de «donner à chacun la possibilité de s’instruire», force est de constater que les élèves à besoins particuliers passent outre cet objectif prioritaire. Les dernières réformes en éducation ont choisi de maintenir ces élèves dans les groupes réguliers, alléguant qu’ils seraient motivés en contact avec les élèves dits réguliers. Or, il faut bien l’admettre, cette stratégie a carrément échoué.
Dans ces circonstances, à mon avis, les élèves à besoins particuliers doivent être regroupés entre les mains de personnel spécialisé, tels le psychologues, les travailleurs sociaux, les orthopédagogues, les orthophonistes, etc… En attendant que la pénurie de main d’oeuvre s’estompe au sein de ce personnel, offrons la gestion de ces groupes à un enseignant sur une base volontaire accompagné d’une personne-ressource. Dès lors, l’école sera remise sur ses rails pour le plus grand bien de TOUS les élèves.
De l’aide médicale à mourir anticipée
Le Québec a fait preuve de vision en mettant de l’avant sa loi sur l’aide médicale à mourir (AMM) pour les personnes atteintes d’une maladie incurable. Or, au moment où il veut étendre l’application de l’AMM pour les gens atteints de maladies dégénératives qui souhaitent demander l'aide médicale à mourir anticipée, il se heurte au code criminel du fédéral qui ne permet pas les demandes anticipées.
À cet égard, Sandra Demontigny, une Québécoise atteinte d’Alzheimer précoce, qui milite depuis des années sur la question, est abasourdie: «On a travaillé avec le provincial toutes ces années et on arrive à cela? Je ne sais pas si c’est moi qui ne m’en souviens pas, mais on n’a jamais parlé du Code criminel fédéral qui allait tout stopper».
Dès lors que la demande d’aide médicale à mourir présuppose un consentement éclairé, force est de constater qu’une maladie dégénérative telle l’Alzheimer en arrivera avec certitude à une impossibilité eu égard au consentement éclairé.
Pour une énième occasion, le champ de compétence fédérale contrecarre une intention du Québec de légiférer sur un domaine pourtant de juridiction provinciale, à savoir la santé. Jusqu’à quand une telle ignominie obstruera-t-elle le droit à l’AMM pour des personnes comme Sandra Demontigny dont la volonté légitime s’inscrit dans son droit le plus fondamental de mourir dans la dignité?
Henri Marineau, Québec
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