Non, ce n’est pas une blague : l’ancien champion de basket français Richard Dacoury, flanqué du CRIF, a organisé un voyage pour le petit monde du sport à Auschwitz, dans l’ancien camp de concentration polonais de triste devoir de mémoire. Lacourt et Douillet seront dans le wagon de tête.
Que les fans des sportifs français qualifiés pour les JO 2024 à Paris – vous savez, la ville des rats, des Roms et du maire en vacances – se rassurent : leurs stars ne seront pas collées au travail forcé mais devront se fendre d’un « voyage humaniste », selon la brochure.
Pour le moral, déjà que nos athlètes ne sont pas en grande forme (la fédé d’athlétisme dévisse sportivement et économiquement), ça va finir dans les chaussettes, mais rien n’est trop mémoriel pour le CRIF. C’est Pierre Fraidenbach, le président de la commission sports du CRIF – franchement, on savait pas que ce département existait, on voit mal les membres du CRIF faire un 110 mètres haies – qui a eu cette idée géniale.
Au fait, à quoi ça va servir, en termes de médailles et de performances ?
À rien. En revanche, nos athlètes seront imbattables sur la Shoah, la tolérance et la lutte contre les discriminations. On rappelle que les valeurs du sport, au-delà de la fraternité et toutes ces salades, surtout pour les champions, c’est plutôt battre le champion, déglinguer les défenses adverses, aller plus vite que les autres, bref, ce serait plus près de l’idéologie nazie que de l’idéal démocratique droit-de-l’hommiste.
Le sport de haut niveau, c’est l’entraînement, la souffrance, l’endurance, la rage, les coups de crampons, les coups bas, les patates dans la gueule, le javelot dans l’oignon, le premier en haut, c’est nique ta mère à tous les étages, c’est pas de pitié, pas de prisonniers, trois élus sur le podium et le reste à la décharge : c’est la guerre ! Contrairement à ce clip inclusif à la con…
Lors des Jeux de Paris 2024, il n’y aura qu’un lieu pour célébrer nos athlètes français
— FranceOlympique (@FranceOlympique) December 22, 2023
Mais c’est quand même mieux que la guerre car on n’y tue pas l’adversaire, même si on dit tuer le match. Vous l’aurez compris, le sport (de haut niveau), c’est le prolongement de la guerre, mais en temps de paix. Pas étonnant que les régimes dits non démocratiques mettent le paquet sur le sport ! Au moins eux ne sont pas hypocrites. Les Américains raflent des médailles, mais grâce au Big Pharma, ce sont les plus dopés au monde… Et les Chinois ne sont pas en reste.
On écoute Dacoury, cité par Le Parisien :
« Notre objectif était de fédérer le monde du sport et de prendre la parole sur quelque chose qui m’est de plus en plus insupportable, le glissement de la société vers toujours plus de violence, toujours plus de racisme, toujours plus de discriminations. On voulait profiter de l’activité olympique pour réunir le sport d’hier et d’aujourd’hui et faire ce devoir de mémoire envers ceux qui ont souffert de ces discriminations. »
D’accord, mais pourquoi ne pas aller sur la côte sénégalaise, d’où partaient les navires des marchands d’esclaves ? Ah, ça ne matche pas avec le CRIF, bon… Et puis, si Richard lit les journaux, il pourrait s’intéresser au massacre des Palestiniens par l’armée israélienne, oui, celle-là même constituée de juifs dont certains grands-parents sont morts à Auschwitz. C’est un problème, quand on n’ouvre qu’un œil. Le régime de Tel-Aviv est non seulement raciste, discriminatoire, mais il s’est lancé dans une extermination de civils à grande échelle, tiens, comme Hitler il y a 80 ans…
Dacoury a été interrogé sur cet oubli mémoriel, puisque le voyage était prévu au 26 novembre, mais les événements du 7 Octobre ont bouleversé le calendrier. Il s’en est sorti par un panier à trois points raté :
« Nous avons décidé de reporter cette visite au 14 janvier à cause des atrocités du 7 Octobre et de tout ce qui en a découlé comme horreurs pour qu’aucun amalgame ne soit fait. »
Ce qui ne veut rien dire, et en plus il n’ose pas parler des Palestiniens, ces juifs d’aujourd’hui. C’est Fraidenbach qui va répondre à sa place, parce que cette idée de voyage forcé – comme il y a du travail forcé – a un peu floppé, beaucoup d’athlètes refusant de monter dans le train pour la Pologne…
« On ne peut pas être neutre face au racisme et à l’antisémitisme et face à l’abomination raciale qui a conduit à l’extermination des millions de personnes. Mais on est rattrapé par cette scène d’effroi qui se déroule actuellement. »
Alors là, impossible d’être moins clair. Devant les défections, Dacoury a tenté de sauver les meubles :
« Je respecte le fait que certains n’ont pas désiré s’impliquer pour ne pas donner l’apparence de prendre parti parce que les gens confondent parfois notre voyage avec une démarche politique pro-israélienne, ce qui n’est absolument pas notre objectif. »
Pauvre Richard… Malgré le flop annoncé, il compte renouveler cette sympathique balade chaque année, tiens, comme Hidalgo qui fait l’aller-retour Paris-Auschwitz en janvier.
On termine sur une citation de Dacoury, décidément très en jambes :
« C’est quelque chose dont on a besoin pour prendre conscience, se souvenir et essayer de ne pas répéter. Et là, j’ai l’impression que beaucoup trop ont oublié. »
Tu penses aux Israéliens qui viennent de massacrer des dizaines de milliers de civils palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, et qui sont en train d’en déporter 2 millions vers le sud ? Ils ont oublié la Shoah, visiblement…
Noah Klieger, le boxeur d’Auschwitz
L’exemple vient d’en bas : l’étape Torcy-Auschwitz à vélo
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation