Nous publions un extrait d’un très long article de plumenclume.com intitulé « Sur le génocide en cours à Gaza », et écrit par Jean-Claude Manifacier.
– La Rédaction d’E&R–
Comment tout cela va finir ? Les évènements les plus récents conduisent au pessimisme
L’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) donne la définition suivante de l’antisémitisme : « Une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. »
Depuis plus de cent ans l’aspiration du peuple Palestinien est légitime : retrouver leur État. Celle des juifs a été satisfaite par le vote à l’ONU en 1948. Or, il n’est pas mentionné dans ce texte de l’IHRA le principe légitime de la reconnaissance de l’existence d’un État palestinien, tel que défini par la déclaration Balfour et le partage du territoire de la Palestine mandataire par la même décision de l’ONU de 1948. Le but de ce long et nébuleux texte est donc bien de faire le silence sur cette aspiration du peuple palestinien.
Au moment où plus de 95 % de la population israélienne soutient le génocide des palestiniens de Gaza, ce texte porte en germe la criminalisation de toute forme d’opposition au sionisme, jusqu’à interpréter à terme tout soutien pour la cause palestinienne à de l’antisémitisme. Nous sommes revenus à la loi de la jungle où la force tribale seule s’exprime. Cette pensée domine aujourd’hui la pensée israélienne. Elle a conduit à l’assassinat de Yitzhak Rabin à Tel Aviv le 4 novembre 1995, aujourd’hui à la déclaration du Premier ministre Benyamin Netanyahou du 13 décembre 2023 : « Rien n’empêchera Israël de poursuivre la guerre contre le Hamas, y compris les “pressions internationales” ».
Le soutien total des USA à Israël, leur refus récent au Conseil de sécurité de soutenir l’arrêt du génocide à Gaza sont tragiques. Il s’explique, en partie, par un autre génocide, celui des Amérindiens. On estime qu’à la découverte du continent américain à la fin du 15e siècle, la population autochtone de l’Amérique du Nord était de quelques millions. Cette population, sera réduite à quelques dizaines de milliers à la fin du 19e siècle.
Au cours de la conquête de l’Ouest au 18 et 19e siècles, l’historien Howard Zinn déclare :
« les gouvernements américains ont signé plus de quatre cents traités avec les Amérindiens et les ont tous violés, sans exception ». Le major-général Philip Henry Sheridan, général dans l’Armée de l’Union lors de la guerre de Sécession qui prendra ensuite la direction des guerres indiennes aura une formule définitive : « Un bon Indien est un Indien mort ».
Les étudiants US ont manifesté, comme partout dans le monde, ni plus ni moins, pour dénoncer le traitement des Palestiniens par Israël. L’accusation d’antisémitisme a une fois de plus parfaitement fonctionné. La présidente de l’université de Pennsylvanie (Pen), Elizabeth Magill, a dû démissionner, le 9 décembre, sous l’accusation d’antisémitisme trop faiblement combattu sur son campus. Des manifestations ont eu lieu également sur les campus de Harvard et du Massachusetts Institute of Technologie (MIT). Seule, à ce jour, la présidente de Harvard a été maintenue à son poste par son conseil d’administration.
Pourtant jamais personne n’a appelé au génocide des Juifs dans ces manifestations, aucun juif n’a été agressé, du moins je n’ai rien lu sur ce sujet. Il n’en est pas de même pour les étudiants palestiniens ou arabes. L’un a été renversé par une voiture et hospitalisé à l’université de Stanford et trois étudiants palestiniens ont été blessés par des tirs d’arme à feu samedi alors qu’ils se promenaient dans l’État du Vermont (…) Et c’est le moment choisi par le Congrès US pour convoquer des présidents d’université pour quoi ? … discuter d’antisémitisme !
On constate, dans certains pays, que ceux qui ont commis ou commettent ce que les organisations de défense des droits de l’homme qualifient aujourd’hui de « génocide » sont souvent ceux qui prétendent en être les victimes. Un sommet de l’hypocrisie dans l’inversion accusatoire.
En tant que professeur à Yale et israélien, fils de survivants de l’Holocauste, je crains la montée de l’antisémitisme aux États-Unis. Mais la rage orchestrée contre les présidents d’université vise le discours pro-palestinien, pas l’antisémitisme, et elle est alimentée par une sinistre coalition de fanatiques antidémocratiques.
Dans un article d’Haaretz du 13 décembre, Gideon Levy constate qu’il y a un consensus très fort dans la population israélienne, sans aucune objection, ni protestation pour ce génocide.
Des commentaires montrent que beaucoup de lecteurs de gauche (Haaretz) ne sont pas dupes. Par exemple :
« Cette guerre a été construite sur des mensonges, concernant les événements réels du 7 octobre. Une grande partie des meurtres d’Israéliens y compris des otages, ont été commis lorsque les hélicoptères Apache et les chars d’assaut sont entrés en scène, suivant la directive Hannibal, tuant sans discernement otages, membres du Hamas, festivaliers de la Rave Party et des familles dans les kibboutz. Ils sont à l’origine des corps brûlés que l’on a fait passer pour les “quarante bébés décapités”. Une enquête internationale sur ces événements, y compris les allégations de viol, a été refusée. Pourtant, comme vous le dites à juste titre, tout Israël soutient ce génocide répugnant à Gaza. »
Itamar Ben Gvir, kahaniste et ministre de la Sécurité nationale, impose la création d’une garde nationale, des dizaines de morts déjà chez les Palestiniens. Le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a déclaré à la radio publique israélienne qu’Israël doit détruire le Hamas pour s’assurer qu’il n’y ait plus « personne à qui parler de l’autre côté ».
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Tapiro : « La haine des juifs est à la mode chez les jeunes »
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation