Un peu partout en France depuis quelques semaines, le « ras-le-bol ! » des agriculteurs se décline en panneaux retournés, autoroutes bloquées, fumier déversé, que ce soit devant des bâtiments de l’État ou des fast-foods.
Panneaux retournés, manifestations… La colère des agriculteurs français ne fait que commencer !
Depuis plusieurs semaines, la colère gronde dans les campagnes, avec différentes actions dans toute la France et c’est silence dans les médias. Pourquoi ? Certainement parce que ce… pic.twitter.com/J6H3yE4Lje
— vl_plus (@vl_plus) December 8, 2023
Les agriculteurs sont à bout. Ils doivent faire face à d’énormes pressions, tout d’abord en raison des réglementations qui pèsent sur eux, mais également à cause des déclarations politiques, en décalage avec les décisions réellement prises, sans oublier les normes européennes et une fiscalité écologique en hausse constante. D’où leur colère.
Le silence médiatique sur les manifestations des agriculteurs en France est étonnant non pas de leurs silence mais de l’unanimité de leurs silence jusqu’aux lanceurs d’alertes, opposants politiques…. https://t.co/pXUYdu7dW5
— Claire Luminus (@ClaireLuminus) December 4, 2023
La FDSEA dénonce des décisions politiques altérant le fonctionnement des exploitations
Dans le Finistère, plusieurs rassemblements ont eu lieu, ce mercredi 6 décembre, à l’appel des syndicats FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) et des Jeunes Agriculteurs (JA), ainsi que le relate Ouest-France. Les agriculteurs ont en effet déversé du fumier, de la paille et des potimarrons à Quimper, dans les sous-préfectures de Brest et Morlaix, prenant notamment pour cible plusieurs bâtiments de l’État.
La FDSEA dénonce des décisions politiques qui altèrent durablement le fonctionnement des exploitations et complexifient la gestion de celles-ci. Cela a pour conséquence de démotiver les exploitants agricoles, voire de les conduire à cesser leur activité. Quant aux jeunes, ils en arrivent « à se détourner du métier », a expliqué à nos confrères la FDSEA.
Des importations de plus en massives
À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), devant les grilles de la préfecture, une centaine de tracteurs et 300 agriculteurs étaient présents ce mercredi, venus des quatre coins du département, rapporte Actu.fr. Fabienne Garel, présidente de la FDSEA 22, a d’ores et déjà prévenu : « On continuera tant que nos revendications ne seront pas prises en compte. » Parmi elles, les réglementations successives – françaises et européennes – sont pointées du doigt, de même que les importations de plus en massives, les investissements obligatoires et « des budgets insuffisants pour aider les conversions bio ».
Dans un tweet d’Anonyme Citoyen publié ce mercredi 6 décembre, on peut voir des agriculteurs jeter des œufs sur les forces de l’ordre à Saint-Brieuc. Des remorques de fumier ont également été déversées devant la préfecture.
Des « réglementations aberrantes et changeantes » qui se succèdent
À Rennes (Ille-et-Vilaine), des agriculteurs se sont aussi mobilisés ce mercredi, dénonçant « les réglementations aberrantes et changeantes » qui se succèdent. Un éleveur de Blondes d’Aquitaine installé à Sens-de-Bretagne a déploré auprès de 20 Minutes : « Chaque matin je me réveille en me demandant quel courrier il y aura cette fois dans la boîte aux lettres. On doit tout le temps remplir des dossiers et il manque toujours des pièces. Ils sont en train de nous démoraliser. » Sur un tracteur une pancarte avait été accrochée, indiquant : « La terre se laboure avec du savoir-faire, pas un ordinateur. »
Dans le Tarn-et Garonne, des perturbations ont également eu lieu ce lundi 4 décembre, avec notamment le blocage de plusieurs accès de l’autoroute A62, notamment au niveau de Valence d’Agen et Castelsarrasin, relate France 3 Occitanie.
« On manifeste contre les augmentations des charges, des contraintes administratives, la réduction des quotas de l’eau de 40% et l’augmentation de la redevance de l’eau de 60%, et les accords sur le libre-échange, notamment avec la Nouvelle-Zélande », a expliqué à nos confrères Nicolas Roux, agriculteur et adhérent à la FDSEA du Lot.
#onmarchesurlatete
Pourquoi en France on marche sur la tête ? Plus de 800 millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire mondiale. Pourtant, la France demande aux agriculteurs de geler 4% de leur surface. Sébastien Delanery, agriculteur à St Hilaire le Grd pic.twitter.com/12XluET0wP— FDSEA de la Marne (@GroupeFDSEA51) November 23, 2023
La France demande aux agriculteurs de geler 4% de leurs surfaces agricoles
Des actions ont également eu lieu en Haute-Saône. Des agriculteurs avaient déversé, le 24 novembre dernier, du fumier devant le Mac Donald et le Burger King de Vesoul. Ils dénonçaient « la provenance des viandes dans les fast-foods », ainsi que le précisait dans un tweet Frédéric Buridant, un journaliste à France 3.
Sur X, la FDSEA de la Marne a publié un tweet dans lequel Sébastien Delanery, un agriculteur basé à Saint-Hilaire-le-Grand pousse un coup de gueule. Il explique que la France demande aux agriculteurs de geler 4% de leurs surfaces. Il démontre ainsi, en faisant un rapide calcul, combien de baguettes de pain ne seront pas produites étant donné qu’il ne peut pas semer de blé sur ses parcelles gelées, et ce alors même que « plus de 800 millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire mondiale », pointe la FDSEA de la Marne dans son tweet.
Le 30 novembre dernier, le principal syndicat agricole français, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), ainsi que Jeunes Agriculteurs (JA) avaient rencontré Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Ils ont également fait entendre leurs revendications à la Première ministre Elisabeth Borne, ce mardi 5 décembre.
Les panneaux retournés envahissent la France :
Source : Epoch Times
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