Je prends aujourd’hui la parole à titre de président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ). Je me fais le porte-voix des 40 000 membres que je représente fièrement. Pour la suite, vous me permettrez donc de parler au « NOUS ».
La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, pour sa part, parle au « JE » et au « ME », ceci la rend très émotive. Étant donné l’importance de sa fonction, elle devrait plutôt agir avec beaucoup plus de rationalité. Chaque fois qu’elle parle des négociations, elle en fait une cause personnelle et elle s’inquiète beaucoup de l’opinion publique. Elle semble cependant oublier un détail : nous faisons partie de cette opinion publique.
Lorsque le mépris des employées et employés de l’État est le seul recours qu’il lui reste, c’est d’une tristesse incommensurable.
Nous sommes 420 000 travailleuses et travailleurs qui avons des priorités devenues urgentes puisque nos demandes ont été jugées non prioritaires trop longtemps. La froide réponse que nous recevons est qu’il faut plutôt parler des priorités de madame LeBel. Uniquement de ses priorités.
Nous manquons de flexibilité, semble-t-il! Et chaque jour, on nous demande davantage de flexibilité. Rendus à ce point, nous sommes presque contorsionnistes! Il faut avouer que nous sommes déjà de très bons jongleurs : jongler avec un petit nombre d’heures, avec un petit salaire, avec le coût de la vie qui augmente sans cesse. Nous demander davantage de flexibilité risque de se transformer en cirque!
Pour une juriste aussi aguerrie que madame LeBel, nous sommes surpris et surtout très déçus de constater qu’elle maîtrise si peu les modes amiables de règlement des différends : aucune écoute, imposition de sa vision et une négociation sur la place publique. Peut-être serait-elle due pour une formation de mise à jour à ce titre?
En terminant, nous aimerions nous adresser directement à madame LeBel.
Madame LeBel,
Comment faites-vous pour ignorer nos priorités et nos besoins en matière de conditions de travail? Les services, nous souhaitons les donner au meilleur de nous-mêmes, mais il nous faut votre collaboration. N’oubliez pas madame LeBel qu’un jour vous pourriez avoir recours à nos services. Comment voulez-vous qu’on souvienne de vous? Comment étant celle qui a imposé nos conditions de travail et salariales et qui nous forces à quitter le navire? Ou de celle qui aura eu le courage politique d’écouter ses travailleuses et travailleurs en prenant les décisions nécessaires afin d’améliorer les services publics au Québec?
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