Une clinique à Silwan a été perquisitionnée et démantelée, et son personnel arrêté sous prétexte que les kits de test ont été fournis par l’Autorité palestinienne.
Source : Haaretz, le 15 avril 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
La police israélienne a fait une descente dans une clinique de dépistage du coronavirus dans le quartier palestinien de Jérusalem-Est à Silwan et a arrêté ses organisateurs mardi soir, au prétexte que la clinique était exploitée en collaboration avec l’Autorité palestinienne.
Selon les responsables de la clinique, il y a une pénurie de tests de coronavirus à Silwan, où les médecins disent qu’il y a 40 cas confirmés et où les conditions de vie surpeuplées pourraient conduire à une propagation rapide du virus.
La clinique a été ouverte dans un hall de l’une des mosquées locales. Elle a fermé mardi soir pour respecter le couvre-feu de la fin de Pessah (Pâque juive), mais des policiers ont néanmoins débarqué, ont interrogé des voisins et arrêté quatre militants impliqués dans la mise en place de la clinique.
Les tests de coronavirus devaient être traités par l’Autorité palestinienne (AP) en Cisjordanie. Cependant, Israël interdit toute activité de l’AP à Jérusalem, et le mois dernier, l’Etat hébreu a également empêché les employés de l’Autorité palestinienne de désinfecter les espaces publics de la capitale. En revanche, il y a deux semaines, Israël a autorisé les forces armées de l’Autorité palestinienne à intervenir dans un violent conflit qui a eu lieu dans l’un des quartiers de Jérusalem qui se trouvent au-delà de la barrière de séparation [l’AP a le droit de réprimer les Palestiniens, mais pas de les soigner].
« Vous [les autorités israéliennes] ne nous aidez pas et vous nous empêchez d’obtenir l’aide des autres », a déclaré l’un des résidents, Farhi Abu Diab. « Pour la première fois, nous avons un ennemi commun, alors travaillons ensemble. »
Abu Diab a déclaré que le gouvernement israélien interviendrait après qu’il soit trop tard, après le mois de Ramadan, qui, selon lui, aggraverait sûrement l’épidémie. « Au lieu de travailler ensemble, [les autorités israéliennes] laissent la politique prendre le pas. Je me fiche de savoir qui a juridiction. Si quelque chose arrive à mon fils, je me fiche de savoir qui le testera. »
Lundi, à la demande du maire de Jérusalem Moshe Leon et des professionnels de la santé, le ministère israélien de la Santé a ouvert une clinique de dépistage à Silwan, mais elle n’est accessible qu’aux membres de l’organisation juive de maintien de la santé Clalit.
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UNRWA : Israël limite nos efforts pour lutter contre le coronavirus dans les camps de réfugiés de Jérusalem
Le porte-parole de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, a déclaré que l’État d’occupation entrave l’action des équipes de l’agence qui travaillent à lutter contre le coronavirus dans les camps de réfugiés de Jérusalem.
Source : https://qudsnen.co/unrwa-israel-restricts-our-efforts-to-fight-coronavirus-in-jerusalem-refugee-camps/, le 15 avril 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Le porte-parole de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Sami Imsha’sha, a déclaré que l’État d’occupation restreint l’action des équipes de l’agence qui travaillent à lutter contre le coronavirus dans les camps de réfugiés de Jérusalem.
Imsha’sha a ajouté que les restrictions israéliennes sont une extension des attaques continues de l’État d’occupation contre l’UNRWA.
Après que les États-Unis ont déplacé leur ambassade à Jérusalem, les autorités israéliennes ont commencé à empêcher les services de l’UNRWA d’atteindre la ville palestinienne.
Il a ajouté que leurs équipages ont des difficultés à entrer et à sortir des camps de réfugiés, ce qui affecte négativement la vie des réfugiés. En outre, les forces israéliennes continuent de mener des raids et des arrestations nocturnes quotidiennes, ce qui aggrave la situation sanitaire des Palestiniens autochtones.
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Après des semaines d’alerte, le coronavirus se propage parmi les Palestiniens de Jérusalem-Est
L’épidémie pourrait être grave en raison du surpeuplement et d’une incidence élevée de maladies sous-jacentes, préviennent les professionnels de la santé
Source : Haaretz, 14 avril 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Les professionnels de la santé signalent une augmentation de l’infection au COVID-19 chez les Palestiniens de Jérusalem-Est, estimant qu’au moins 80 patients ont été diagnostiqués [vu la difficulté qu’ont les Palestiniens à se faire dépister, le nombre de cas réels doit être largement supérieur].
La moitié des patients se trouveraient à Silwan, où le Dr Samar Awar, qui fait du bénévolat dans le quartier, affirme que 14 patients sont membres de la même famille. Dimanche, les trois premiers patients ont été identifiés dans le quartier d’Isawiyah : deux travaillent dans le système de santé et dans les maisons de repos, et le premier a été identifié dans le camp de réfugiés de Shoafat.
Lundi matin, en réponse à une pétition du centre juridique d’Adalah défendant les droits des minorités arabes, le gouvernement a annoncé l’ouverture de trois cliniques de dépistage à Jérusalem-Est : une à Silwan et deux dans des quartiers au-delà de la barrière de séparation, à Kafr Aqab et au camp de réfugiés de Shoafat. Les trois nouvelles cliniques s’ajoutent à trois autres opérant dans la région et à une installation de test pour automobilistes à Jabal Mukaber.
Des professionnels de la santé à Jérusalem-Est avertissent depuis des semaines d’une épidémie de coronavirus dans les quartiers palestiniens. Une telle épidémie pourrait être particulièrement grave en raison du surpeuplement, des familles nombreuses vivant ensemble, d’une forte incidence de diabète et d’un grand nombre de fumeurs.
Jusqu’à présent, aucune infection généralisée n’a été identifiée à Jérusalem-Est, certainement pas en comparaison avec les niveaux signalés dans les quartiers Haredi (religieux orthodoxes) dans la partie ouest de la ville. Les experts ont expliqué que cela s’expliquait par le fait que les Palestiniens n’étaient pas entrés en contact avec le premier cercle d’infection en Israël, qui comprenait principalement des personnes rentrant de l’étranger et des personnes ayant participé aux célébrations de Pourim. Ils ont également noté un haut niveau de discipline dans le public palestinien et une interdiction des grands rassemblements largement respectée.
Le maire Moshe Leon fait également pression sur les autorités pour qu’elles augmentent les tests dans les quartiers palestiniens et avertit du risque d’une épidémie. « Je tiens à remercier les services de santé de Clalit de s’être engagés dans l’effort anti-coronavirus à Jérusalem, et j’appelle les habitants de la partie orientale de la ville à se faire dépister », a-t-il déclaré lundi.
Awar a expliqué qu’une épidémie dans la partie orientale de la ville se propagerait certainement également dans la partie ouest. Les hôpitaux de Jérusalem-Est ne sont pas préparés à une épidémie généralisée, de sorte que le fardeau pèsera sur les hôpitaux de la partie ouest, a-t-il dit. Jusqu’à présent, les résidents palestiniens ont obéi aux ordres de rester chez eux, mais à un moment, « les gens iront chercher de la nourriture pour leurs enfants, même si cela signifie qu’ils seront infectés. Nous avons besoin du gouvernement pour apporter de la nourriture dans les quartiers », a déclaré Awar.
En outre, des patients de Jérusalem-Est ont signalé ces derniers jours que le ministère israélien de la Santé ne menait pas d’enquêtes épidémiologiques et n’avait pas averti les personnes qui étaient en contact avec les patients atteints du COVID-19 de se mettre en quarantaine. Quelques patients se sont tournés vers les médias sociaux pour annoncer dans quels lieux ils avaient circulé et informer ceux qui avaient pu les côtoyer de s’isoler.
Il y a deux semaines, la police israélienne a confisqué un camion de nourriture envoyé dans le quartier de Sur Baher, disant que cela avait amené les gens à se rassembler. La police a demandé aux organisateurs communautaires de distribuer la nourriture, mais (d’après la version officielle), l’organisation à but non lucratif islamique de Kafr Qasem qui a fait don de la nourriture aurait refusé. Quelques jours plus tard, un autre camion a été amené par des organisateurs communautaires, mais les efforts ont été éclipsés par le fait qu’un des travailleurs impliqués dans la distribution a été trouvé malade du COVID-19.
Face à la crise, les initiatives indépendantes se multiplient à Jérusalem-Est. Dans presque tous les quartiers, un comité indépendant diffuse des informations, distribue des équipements de protection et de la nourriture et prépare des installations d’isolement. L’une de ces organisations est un groupe de militants juifs et arabes du nom de « Kulna Yerushalayim » (Nous sommes tous Jérusalem), qui travaille ces derniers jours dans le camp de réfugiés de Shoafat. Les volontaires vont de maison en maison vêtus d’un équipement de protection, mettent à jour les résidents sur les dernières instructions du ministère de la Santé et distribuent des équipements de protection.
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Coronavirus : des colons en quarantaine attaquent des Palestiniens et incendient leurs voitures
Les jeunes colons avaient été placés dans un complexe de quarantaine géré par l’armée près de la mer Morte afin qu’ils puissent passer les vacances de la Pâque juive ensemble. Aucun suspect n’a été arrêté par la police
Source : Haaretz, 14 avril 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Un groupe de jeunes colons radicaux qui avaient été placés dans une installation de quarantaine dédiée au coronavirus et gérée par des militaires ont attaqué des campeurs palestiniens et incendié leurs voitures dans la nuit de lundi.
La police israélienne a ouvert une enquête sur l’incident qui s’est produit dans le sud de la Cisjordanie, près de la mer Morte, mais jusqu’à présent, aucun suspect n’a été arrêté.
Selon une enquête initiale, deux Palestiniens de Jénine et un troisième de Haïfa, citoyen israélien, ont installé leur tente dans un camping non loin de l’enceinte de quarantaine. Les jeunes colons se sont approchés d’eux et leur ont demandé des cigarettes, puis sont retournés dans l’enceinte de quarantaine. Environ 15 minutes plus tard, ils sont revenus sur le site et ont commencé à jeter des pierres sur le groupe de campeurs et à mettre le feu à leurs deux voitures.
Les trois Palestiniens n’auraient eu besoin d’aucun traitement médical. Ils ont été interrogés par la police.
Le groupe de colons, tous originaires de la zone de la tristement célèbre colonie de Yitzhar, au sud de Naplouse, ont été placés dans une tente isolée la semaine dernière, après avoir été en contact avec un patient confirmé souffrant de coronavirus.
Ils ont refusé d’entrer en quarantaine dans l’un des hôtels coronavirus gérés par l’État, car ils auraient été placés dans des chambres séparées, ce qui ne leur aurait pas permis de célébrer ensemble le Séder de Pessa’h. Les Israéliens juifs ont été invités à s’abstenir de célébrer le Séder de mercredi dernier avec des personnes extérieures à leur foyer afin d’empêcher la propagation du virus pendant les fêtes.
Un responsable de la défense a déclaré que l’incident est une preuve supplémentaire que les colons, appartenant aux jeunes de la colline de Yitzhar, sont un « groupe violent, extrémiste et raciste qui fait régner la terreur partout où il va » [à l’image d’Israël]. Leurs actions montrent « leur gratitude pour l’Etat d’Israël pour s’être occupé d’eux pendant la crise du coronavirus », a déclaré le responsable avec ironie, ajoutant que les forces de sécurité traduiraient les suspects en justice [on y croit tous].
La semaine dernière, les jeunes ont été transférés dans l’enceinte de quarantaine dans un bus militaire. En route vers la mer Morte, certains d’entre eux ont cassé les vitres du véhicule et se sont échappés. Ils ont ensuite été arrêtés par la police.
Les colons étaient en quarantaine car ils étaient entrés en contact avec un patient malade. Ce même patient avait été en contact avec un major-général de l’armée, qui a également dû être mis en quarantaine.
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