Nasrallah : le Hezbollah fera le nécessaire pour que le Hamas soit victorieux à Gaza

Nasrallah : le Hezbollah fera le nécessaire pour que le Hamas soit victorieux à Gaza

Discours intégral du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 3 novembre 2023, en commémoration des 57 martyrs du Hezbollah tombés au sud-Liban dans des opérations contre l’armée israélienne menées en solidarité avec Gaza.

Source : Al-Jazeera

Traduction : lecridespeuples.fr

La gloire des martyrs

[Après les salutations et remerciements d’usage, Nasrallah rend hommage à tous les martyrs au Liban et en Palestine tombés durant la bataille actuelle du Déluge d’Al-Aqsa, et cite plusieurs versets du Coran qui énoncent leur statut élevé auprès de Dieu : ils ont d’ores et déjà atteint la félicité et sont aux rangs des bienheureux. Il adresse également ses félicitations et ses condoléances aux familles des martyrs, en les assurant qu’ils sont tombés dans la plus pure des batailles sur toute la face de la terre.]

Les familles des martyrs sont endurantes, certaines de la victoire et acceptent l’élection de Dieu de leurs proches. La réside notre force véritable, avant les armes : notre force réside dans cette foi, cette lucidité, cette disponibilité grandiose à tous les sacrifices au service d’une cause sacrée, et cette patience sans limite de tous les proches des martyrs.

Le peuple de Gaza est, véritablement, un peuple légendaire : on voit sur d’innombrables vidéos des Palestiniens (hommes, femmes et enfants) être extraits de sous les décombres, leur maison ayant été totalement détruite, leur famille tuée, mais ils crient leur fierté d’avoir tout sacrifié pour la Palestine, et renouvellent leur allégeance et leur fidélité à la Résistance. Là est notre vraie force, notre plus grande force, dans ce peuple qu’aucune description ne peut fidèlement dépeindre, et auquel aucun éloge ne peut suffire à rendre l’hommage qu’il mérite, tant les mots sont impuissants face à une telle abnégation. Et on constate la même endurance, la même foi, la même résilience, le même courage, la même patience, la même disposition au sacrifice chez les Palestiniens en Cisjordanie et partout en Palestine.

O mes frères et sœurs, aujourd’hui, je vais concentrer mon propos sur les événements directs, pour qu’on comprenne ce qui s’est passé, qu’on explique notre position, qu’on détermine nos responsabilités et qu’on parle de l’horizon de cette bataille. Concernant l’atmosphère au Liban, la solidarité nationale qui existe (avec la Palestine) et d’autres aspects, et même dans ce que je vais signaler rapidement, cela méritera un discours à part et plus détaillé.

Mais je dois commencer par rendre hommage à tous ceux qui, partout dans le monde, ont exprimé leur solidarité et leur soutien avec Gaza et le peuple palestinien, ont manifesté pour la Palestine, dans tous les pays, qu’il s’agisse de pays arabes et musulmans, ou d’Amérique latine, jusqu’aux autres peuples. Et il faut tout particulièrement mentionner les Irakiens et les Yéménites qui sont entrés dans la bataille de manière directe.

Les causes de l’opération du 7 octobre

Comment en sommes-nous arrivés au 7 octobre ? Les souffrances indicibles endurées par le peuple palestinien depuis 75 ans bien connues, mais ces dernières années ont été particulièrement dures, surtout avec ce gouvernement extrémiste, stupide et barbare. Il y avait quatre points essentiels qui faisaient peser une pression considérable sur les Palestiniens en général et la Résistance en particulier :

– les milliers de prisonniers, hommes, femmes et enfants, dont certains sont dans les geôles israéliennes depuis des décennies, certains sont malades et risquent la mort faute de soins adéquats, et le monde entier reste silencieux face à cette situation ; et pire encore, ce ministre [Ben Gvir] a multiplié les persécutions sur les prisonniers et leurs familles, rendant la situation humanitaire absolument insupportable ;

– la question d’Al-Quds (Jérusalem) et de la mosquée d’Al-Aqsa, où les agressions et les profanations sans précédent depuis l’occupation de 1967, et se sont tout particulièrement intensifiées les derniers mois et les dernières semaines ;

– le blocus de Gaza, qui dure depuis près de 20 ans, et pèse sur plus de 2 millions de personnes, enfermées dans un espace étroit, soumis à un siège qui les étrangle, et avec des conditions de vie très dures, situation face à laquelle le monde reste silencieux ;

– les nouveaux dangers qui planent sur la Cisjordanie, avec les nouveaux projets de colonisation de ce nouveau gouvernement extrémiste, l’épuration ethnique de plus en plus assumée, en plus des meurtres, arrestations et destructions de maisons quotidiennes.

Ces 4 points pèsent sur le peuple palestinien et sa Résistance. Tout le monde s’en moque, que ce soit l’ONU, l’UE, l’Organisation de la Coopération islamique, etc. Les institutions internationales se désintéressent complètement de la question. La Palestine a été oubliée ainsi que tous ces points, qui constituent le dernier des soucis du monde, pour autant qu’ils soient inscrits dans la liste des soucis des organisations internationales. Face à ce mutisme et cette indifférence, voire cette complicité, l’ennemi n’en devenait que plus entreprenant dans son agression et son oppression des Palestiniens.

Voir ‘On les avait avertis’ : Ismaïl Haniyeh sur l’opération ‘Déluge d’Al-Aqsa’

Il fallait donc un grand événement qui soit un tremblement de terre pour cette entité usurpatrice et oppressive, de même que pour ses soutiens arrogants, surtout à Washington et à Londres, afin de replacer tous ces dossiers humanitaires pressants sous les yeux du monde, et de remettre le peuple palestinien, sa cause, ses lieux saints, comme cause mondiale numéro un.

C’est dans ce cadre et que l’opération Déluge d’Al-Aqsa a été lancée le 7 octobre de la part du Hamas et des autres factions de la Résistance palestinienne. Sa décision était 100% palestinienne, et son exécution était 100% palestinienne. Personne n’était au courant, un secret absolu a été gardé, et c’est ce qui a garanti le succès de cette opération spectaculaire. Personne dans l’Axe de la Résistance n’en a été frustré ou fâché, au contraire, mais tous l’ont félicitée et en sont très heureux. Il n’y a à nos yeux aucun aspect négatif à cette initiative secrète de la résistance palestinienne, bien au contraire. Cela confirme l’identité réelle de la bataille, son cœur battant qui est la Palestine, et cela empêche les ennemis et hypocrites de falsifier les faits et de multiplier les mensonges en disant que c’est l’Iran qui tire les ficelles (dans l’intérêt du dossier nucléaire ou autre). PERSONNE n’était au courant et c’est tant mieux, cette opération était uniquement palestinienne et focalisée sur les questions palestiniennes, sans aucun lien avec les autres dossiers régionaux. Cela démontre que les mouvements de la Résistance sont indépendants, et prennent leurs propres décisions. Personne ne leur dicte leur conduite de l’extérieur. L’Iran ne dicte rien à quiconque depuis les débuts de la Révolution islamique, depuis l’Imam Khomeini, elle soutient inconditionnellement les mouvements de Résistance sans demander aucune contrepartie ni essayer d’imposer son agenda. Les mouvements de Résistance soutenus par l’Iran ne sont pas ses instruments ni ses employés, et ne subissent de sa part aucune pression. Quiconque veut comprendre les faits passés et à venir doit comprendre que c’est la Résistance (qu’on parle du Hezbollah, du Hamas, de la Résistance irakienne ou yéménite…) qui prend ses propres décisions dans ses propres intérêts qu’elle détermine elle-même, avec une souveraineté totale.

Un succès spectaculaire

Tout le monde a vu les événements du 7 octobre, qui sont spectaculaires, grandioses, et constituent un succès militaire total. Ce fut un véritable tremblement de terre pour toute l’entité sioniste, à tous les niveaux : sécuritaire militaire, politique, psychologique et moral. Cette opération a de véritables implications stratégiques, et même existentielles. Ils ont et auront une influence indélébile sur le présent et l’avenir de cette entité. Rien de ce que pourra faire le gouvernement ne pourra changer les conséquences, implications et ramifications grandioses de l’opération du 7 octobre sur l’avenir de l’entité et de la lutte israélo-arabe, car ces événements ont fait éclater au grand jour bien des vérités, en particulier sur la supposée invincibilité de l’armée israélienne, de ses services de renseignement, etc. Tout cela doit être analysé et expliqué dans le détail, car c’est véritablement quelque chose d’énorme. Cette opération formidable a démasqué la faiblesse d’Israël, qui est véritablement plus faible qu’une toile d’araignée. J’ai entendu des journalistes qu’aujourd’hui, beaucoup d’Israéliens sont encore plus convaincus que moi qu’ « Israel est plus faible qu’une toile d’araignée » [fameuse phrase prononcée par Nasrallah à Bint Jbeil en juin 2000, à la Libération du Liban]. Les Etats-Unis sont venus en force (sur les plans militaire, politique, diplomatique…) pour essayer de ranimer cette entité et la remettre d’aplomb, afin qu’elle reprenne l’initiative. Les Etats-Unis sont accourus pour aider Israël car sa faiblesse était manifeste.

Il est tout à fait remarquable que face à la petite Gaza assiégée, Israël a besoin des porte-avions américains au large, alors que c’est soi-disant l’armée la plus puissante de la région, etc. La panique en Israël était telle que dès le premier jour, les Etats-Unis ont ouvert leurs dépôts d’armes stratégiques à l’armée israélienne. Dès les premiers jours, Israël demande de nouvelles armes, de nouveaux missiles, 10 milliards de dollars… Alors qu’on (l’Axe de la Résistance) n’a même pas commencé (les choses sérieuses) ! Est-ce là un pays puissant ? Il tient à peine debout ! Le fait que tous les présidents, premiers ministres, ministres, généraux, politiques européens et occidentaux accourent à toutes jambes pour ranimer ce moribond démontre son extraordinaire fragilité. Il faut bien expliquer toutes ces implications pour comprendre que les sacrifices qu’endure Gaza aujourd’hui ne sont pas vains, ce n’est pas pour rien. Les accomplissements et implications extraordinaires de l’opération du 7 octobre méritent tous ces sacrifices, car ils fondent une nouvelle phase historique de la lutte israélo-arabe et de l’avenir de la Palestine et des peuples de la région.

Les Palestinien et la Résistance palestinienne n’avaient pas d’autre choix que de lancer une telle opération. Face au silence et à l’inaction du monde entier, qu’auraient-ils dû faire ? Rester les bras croisés et attendre une mort lente et la perte de tout ? La perte d’Al-Quds (Jérusalem), la mort des prisonniers, la mort lente des habitants de Gaza étranglés par un siège inhumain… Cette opération était nécessaire, légitime, elle est venue au bon moment et méritait tous ces sacrifices.

La réaction israélienne

Comment a réagi l’ennemi ? Dès les premières heures, il était clair qu’il était perdu, n’avait aucune idée de ce qui se passait ou de quoi faire. Cette opération est survenue après une nuit de fête (religieuse), et le timing grandiose qui a été choisi (50e anniversaire de la guerre de Kippour lancée en 1973) fait que la plupart des Israéliens dormaient encore, car ils avaient veillé et s’étaient enivrés toute la nuit, pas seulement autour de Gaza, mais aussi à Tel-Aviv et à Al-Quds (Jérusalem). (Le premier ministre) Netanyahou, (le ministre de la guerre) Gallant, etc., ne sont apparus qu’après des heures. Ils venaient de se réveiller éperdus, fous, furieux, ils étaient vraiment fous de rage et dans une confusion totale.

C’est pourquoi quand ils sont allés reprendre les colonies aux combattants, c’est eux qui ont commis les massacres de colons israéliens, et non pas le Hamas et les autres factions de la Résistance. Les témoignages à ce sujet s’accumulent. Demain, quand la poussière de la bataille se sera dissipée et qu’il y aura les commissions d’enquête, le monde entier découvrira que la plupart des civils soi-disant tués par le Hamas ou par les Palestiniens ont été tués par les balles, bombes et obus de l’armée israélienne qui se comportait avec colère, folie et dans le désarroi le plus complet.

Voir ‘Massacres du Hamas’ : que s’est-il réellement passé le 7 octobre ?

Face à Gaza et à cet événement majeur, le gouvernement ennemi a démontré qu’il ne tire aucune leçon des expériences passées, malgré tout ce qu’on dit sur ses commissions d’enquête, ses ajustements, sa capacité à se remettre en cause, à se redresser et à apprendre de ses erreurs, etc. Aucune leçon n’a été tirée de la guerre au Liban en 2006 et des guerres successives à Gaza. L’une des pires erreurs que ne cesse de commettre l’ennemi est de fixer des objectifs trop ambitieux pour ses opérations, qui sont impossibles à atteindre. Ils ont pour but de « liquider le Hamas » à Gaza, tout le Hamas, disent-ils parfois. Parfois, ils parlent simplement d’en finir avec « le gouvernement du Hamas ». Parfois, ils sont encore plus modestes et parlent d’éliminer « les dirigeants du Hamas ». Ou d’en finir avec son aile militaire (les Brigades Izz-al-dine al-Qassam). Mais le plus souvent, ils parlent de liquider le Hamas en totalité. Il en va de même pour le sort de leurs prisonniers : ils ne cessent de dire que leur objectif est d’obtenir leur libération inconditionnelle. Mais depuis le début de la Résistance palestinienne et libanaise, jamais aucun prisonnier israélien n’a été libéré sans négociations et échanges de prisonniers. Ils n’apprennent rien de leurs expériences. En 2006, avec l’aide des Etats-Unis, de l’Occident et de noimbre de pays arabes, ils ont annoncé qu’ils avaient comme objectif d’annihiler le Hezbollah et de libérer leurs prisonniers sans condition. Ce fut un échec total. Malgré ça, ils refont la même chose à Gaza. Avec la différence notable de l’ampleur des tueries et des destructions, qui est véritablement sans précédent. En 2006, 150 000 maisons ont été détruites totalement ou partiellement au Liban, il y a eu des milliers de martyrs (et de blessés), mais le Liban a tenu bon, et Israël a revu ses objectifs à la baisse encore et encore au fil de la guerre (et n’en a finalement accompli aucun).

Ce qui se passe à Gaza démontre qu’Israël est stupide, borné et impuissant. Car que font-ils sinon tuer les femmes et les enfants ? La plupart des martyrs sont des femmes et des enfants. La très grande majorité sont des civils. Ils détruisent les écoles, les mosquées, les églises, les hôpitaux. Rien n’est préservé. Aucune personne, aucune bâtisse ne sont épargnés. Ils détruisent totalement des immeubles pleins d’habitants, rasent des quartiers entiers, sous les yeux du monde entier. N’importe quelle armée qui a des avions de guerre et des missiles peut le faire, ce n’est pas un accomplissement qui nécessite la soi-disant plus puissante armée de la région. Mais jusqu’à présent, Israël ne peut pas mettre en avant le moindre objectif militaire réalisé. Et pour ce qui est de l’offensive terrestre, c’est la même chose qu’en 2006 : quand ils voient que les bombardements et les massacres ne réalisent aucun objectif militaire, sinon tuer les civils par milliers, déplacer massivement les gens et détruire les maisons, sans émousser en rien la volonté et les capacités de la Résistance, Israël lance son opération terrestre, et on a vu les actes héroïques de nos Résistants à Maroun al-Ras, à Bint Jbeil, Aita Cha’b, les massacres de Merkavas, et le (grand) nombre de blessés et tués chez l’ennemi.

Israël prétend qu’il ne lance pas une vaste offensive terrestre, mais c’est parce qu’il a peur, et qu’il est impuissant, dans la confusion et anticipe son échec. Lorsqu’on voit le courage des Résistants qui empêchent son avancée, et vont directement poser les explosifs sur les tanks avec leurs mains, comment cette armée de lâches va-t-elle pouvoir combattre (une guérilla urbaine) sur un tel terrain face à de tels combattants héroïques ?

Voilà comment l’ennemi se comporte : il hésite, il est perdu, il est confus, il est faible. Depuis 75 ans, il ne fait que répéter ses massacres, c’est tout ce qu’il sait faire, pour pousser les dirigeants de la Résistance à se soumettre, à se rendre, à brandir le drapeau blanc. Mais les images qui nous viennent de Gaza tous les jours montrent que ça ne se produira jamais : lorsqu’on voit les enfants, les femmes, les hommes, qui sortent de sous les décombres et crient leur fidélité à la Résistance, on voit que cette bataille finira par la défaite de l’ennemi. Les massacres et les tueries ne permettront à Israël d’atteindre aucun objectif militaire.

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Tout ce qui passe à Gaza sous les yeux du monde démontre à nouveau la nature monstrueuse et atroce de cette entité usurpatrice israélienne qu’ils ont implantée dans notre région, en Palestine, sur la base de la funeste Déclaration Balfour, dont on fêtait l’anniversaire hier, pour mener des guerres destructrices depuis 75 ans contre nos peuples, les Palestiniens en premier lieu, mais aussi l’Egypte, la Jordanie, la Syrie, le Liban et toute la région. Malgré toutes ces années où ils ont essayé de nous présenter ce voisin comme un État démocratique, respectant la loi, le droit international et la morale, aujourd’hui, les enfants et les femmes assassinés à Gaza font tomber tous ces masques trompeurs diffusés par les médias internationaux et arabes pour nous vendre la normalisation des relations avec Israël.

Voir Gaza : les masques tombent

Et tout cela confirme et souligne la responsabilité directe des Etats-Unis dans tous ces meurtres, cette barbarie et ces atrocités, et leur hypocrisie. Biden ne cesse de dire qu’il les exhorte à respecter le droit de la guerre et à préserver les civils, qu’ils exercent leur droit allégué à la légitime défense mais en respectant ce cadre légal et le droit humanitaire, mais on voit bien que ce discours est vide, que c’est de l’hypocrisie totale et abjecte. Depuis près de 30 jours, Gaza est anéantie sous les yeux de la communauté internationale, des pays du monde, de cet Occident qui ne cesse de nous chanter son respect des droits de l’homme, des valeurs humanistes, de la morale, etc. Ils avancent le prétexte mensonger de bébés décapités par le Hamas, sans avoir avancé la moindre preuve pour cela, mais se taisent face aux milliers d’enfants dont la tête est coupée et les corps sont déchiquetés à Gaza sous les frappes israéliennes barbares et délibérées contre les civils. Cela nous montre le vrai visage des Etats-Unis, le vrai visage de l’Occident, le vrai visage de la communauté internationale, du droit international : ce monde est bel et bien régi par la loi de la jungle.

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Les Etats-Unis sont les premiers responsables

O mes frères et sœurs, face à ce qui se passe, on doit bien savoir que les Etats-Unis sont le vrai responsables, et qu’Israël n’est que leur instrument. Les Etats-Unis empêchent le Conseil de Sécurité de condamner Gaza, ils empêchent le cessez-le-feu, ils empêchent qu’on mette fin à l’agression à Gaza. Ils démontrent qu’ils sont le Grand Satan comme l’a dit l’Imam Khomeini. Ils sont les principaux responsables de tous les massacres du siècle passé et du siècle présent, d’Hiroshima au Vietnam en passant par l’Irak, l’Afghanistan, le Liban, la Palestine et toute la région. Et il faudra qu’ils rendent des comptes pour leurs crimes et leurs massacres, et qu’ils soient châtiés pour tout ce qu’ils ont perpétré contre les peuples de notre région. Et dans ce cadre, la Résistance islamique en Irak a décidé d’attaquer les bases militaires de l’occupant américain en Irak et en Syrie, considérant que ce sont les Etats-Unis qui dirigent la bataille à Gaza, et qu’ils doivent payer le prix de leur agression et de leur soutien à Israël, de leur occupation et de leurs crimes en Irak, en Syrie et en Palestine. C’est une décision sage, courageuse et bénie des dirigeants de la Résistance en Irak. Et suite à leurs annonces, on attend maintenant des attaques directes de leur part contre Israël. Nous rendons hommage à ces frères qui aident leurs frères et viennent au secours des opprimés et entrent directement dans la bataille.

O mes frères et sœurs, tout homme libre et digne dans le monde a le devoir d’exposer ces vérités dont nous venons de parler, dans la bataille de l’opinion publique que nos ennemis mènent par les mensonges, les falsifications et les affabulations. Mais l’opinion publique mondiale a commencé à se soulever contre ces tyrans, les vrais assassins d’enfants. Le monde entier voit les milliers d’enfants et de femmes tués, et leurs corps déchiquetés devant les caméras du monde entier. Dire la vérité est la moindre des choses que chacun puisse faire, le moindre degré de la foi dans cette bataille entre la vérité et le mensonge, entre l’humanité d’une part et la monstruosité et la barbarie incarnées par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et Israël et certains pays de l’Occident d’autre part. La défense du peuple de Gaza, c’est la défense de l’humanité de l’homme. Quiconque peut s’écrier, écrire, prendre une position, manifester, soutenir, aider, parler, bouger, et pas seulement combattre sur les champs de bataille, doit le faire et prendre position. Et quiconque se tait doit reconsidérer son humanité si c’est vraiment un être humain, sa religion s’il appartient à une religion, et son honneur s’il prétend à l’honneur et à la dignité. Tout le monde doit assumer sa part de responsabilité.

Les responsabilités individuelles et collectives

O mes frères et sœurs, j’en arrive au fait de prendre ses responsabilités. En 1948, quand le monde a abandonné le peuple palestinien, cette entité a été fondée, et le peuple palestinien et tous les pays et peuples de la région en ont payé le prix. Les Palestiniens ont payé le plus grand prix, mais les autres peuples en ont également subi les conséquences tragiques : les Jordaniens, les Egyptiens, les Syriens, les Libanais. Et il se peut bien que le Liban soit le pays qui a le plus souffert des conséquences de l’existence de cette entité belliqueuse, usurpatrice et dont les appétits (territoriaux et la soif de sang) sont insatiables. C’est une vérité historique indéniable. Et aujourd’hui, il se passe la même chose. Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza n’est pas une guerre comme les autres guerres passées. Ce n’est pas un événement comme les autres. C’est une bataille pivot, décisive, historique. Ce qui viendra après ne sera absolument pas comme ce qui l’a précédé. Et cela impose à tous d’assumer leur responsabilité. Lorsqu’on parle d’assumer sa responsabilité, on doit déterminer les objectifs à court terme auxquels nous devons tous œuvrer. Et à nos yeux, il y a deux objectifs : le premier objectif auquel il faut œuvrer nuit et jour, c’est de mettre fin à l’agression contre la bande de Gaza, de faire cesser la guerre contre la bande de Gaza. Et le deuxième objectif, c’est que Gaza soit victorieuse, que la résistance palestinienne à Gaza soit victorieuse, et en particulier que le Hamas soit victorieux. Ces objectifs doivent être les nôtres, résolument, et nous devons œuvrer sans relâche à ce qu’ils s’accomplissent.

Le premier objectif, faire cesser la guerre, ses raisons en sont claires et indiscutables : elles sont humanitaires, morales, religieuses, légales. Quant au second objectif, ô mes frères et sœurs, ô tous les auditeurs, il est de l’intérêt de tous. Certes, la victoire de Gaza est en premier lieu dans l’intérêt du peuple palestinien, de tout le peuple palestinien. Mais c’est également, et je le dis parce que certains jouent à falsifier et travestir les choses, en disant que la victoire de Gaza serait la victoire de l’Iran ou des Frères musulmans. Ce sont des mensonges, des falsifications, une tentative d’égarer les gens. La victoire de Gaza signifie la victoire du peuple palestinien, la victoire des prisonniers en Palestine, la victoire de la Cisjordanie, de la bande de Gaza, d’Al-Quds (Jérusalem), de la mosquée Al-Aqsa et de l’Eglise de la Résurrection. Ce serait également la victoire des pays et des peuples de la région, et surtout des pays voisins. Je n’ai pas le temps de l’expliquer en détail, mais je vais seulement l’énoncer brièvement. La victoire de Gaza aujourd’hui est un intérêt national de l’Egypte. La victoire de Gaza aujourd’hui est un intérêt national de la Jordanie. La victoire de Gaza aujourd’hui est un intérêt national de la Syrie. Et en premier lieu et avant tous les pays, la victoire de Gaza aujourd’hui est un intérêt national du Liban. Et cela a été largement expliqué (au Liban) durant les derniers jours. Car que signifierait une victoire d’Israël à Gaza, que la Résistance soit vaincue à Gaza ? Quelles seraient les conséquences pour la Palestine, pour la cause palestinienne ? Et surtout quelles seraient les conséquences d’une victoire israélienne pour le Liban, sur les plans sécuritaire, politique, populaire, démographique ? L’ennemi menace le Liban et le peuple libanais et nous promet telle et telle chose (si on ose l’attaquer). Il est empêtré dans les sables de Gaza, impuissant et en échec, mais il fanfaronne devant le peuple libanais et le menace de quoi ? Du sang et des corps déchiquetés des femmes et des enfants à Gaza. Des mosquées et églises détruites à Gaza. Et c’est le comble de la bestialité et de la barbarie.

O mes frères et sœurs, la responsabilité repose donc sur tous, et tout homme libre et digne dans ce monde doit assumer sa responsabilité. Les pays arabes et musulmans doivent faire tout leur possible et œuvrer nuit et jour à imposer au moins la fin de l’agression. Si vous ne voulez pas œuvrer au deuxième objectif, à savoir la victoire du Hamas, votre religion, votre humanité, votre morale, votre conscience doivent au moins vous pousser à œuvrer pour mettre fin à l’agression. Les déclarations de condamnation ne suffisent pas. Coupez les relations diplomatiques avec Israël, expulsez les ambassadeurs israéliens. Il ne suffit pas de prononcer des discours, et au même moment de continuer à vendre du pétrole, du gaz et des denrées alimentaires à Israël. Malheureusement, par le passé, durant les guerres israélo-arabes, le discours arabe était si fort qu’il consistait à couper l’approvisionnement en pétrole aux Etats-Unis eux-mêmes. Mais aujourd’hui, on en est au point où il faut appeler les pays arabes à cesser les exportations vers Israël ! J’ai entendu des Israéliens se moquer des dirigeants arabes, disant que 22 gouvernements arabes sont incapables d’envoyer un camion d’aide humanitaire à Gaza. L’impuissance des pays arabes est-elle arrivée à ce point ? Un porte-parole de la résistance palestinienne a dit qu’il ne demandait aux arabes ni leurs armées, ni leurs soldats, ni leurs missiles, mais qu’il les appelait au moins à exercer leur influence pour ouvrir le point de passage de Rafah et imposer l’entrée de l’aide humanitaire et l’évacuation des blessés (qui ne peuvent pas être pris en charge sur place). Les rois, princes et ministres, savants et élites arabes et musulmans, ne peuvent-ils pas aller manifester devant le point de passage de Rafah, avec leurs femmes et leurs enfants, toutes proches des femmes et des enfants de Gaza, pour faire de Rafah un pupitre duquel ils lancent un appel au monde entier, à leurs peuples et leur font assumer leur responsabilité ? Il faut dire cela. Je ne veux pas accuser quiconque de trahison ni insulter quiconque, car le recours à ce langage n’apporte rien, mais il ne faut pas désespérer des appels et des demandes. Il se peut qu’à un moment, une conscience ou un honneur ici ou là s’éveillent de leur torpeur.

L’action des mouvements de la Résistance et du Hezbollah

En ce qui concerne les actions de la Résistance, et j’en arrive maintenant au passage essentiel que tout le monde attend, la Résistance islamique en Irak a commencé à assumer ses responsabilités [en frappant quotidiennement les bases américaines en Irak et en Syrie], et a annoncé qu’elle allait entrer dans une nouvelle étape [et cibler directement Israël]. Nos frères au Yémen, nos dignes et honorables frères au Yémen, l’armée yéménite, AnsarAllah, le peuple yéménite endurant, opprimé, combattant et moudjahid, de manière officielle, et malgré toutes les menaces de l’Occident, ont frappé à plusieurs reprises Israël avec des missiles et des drones. Même s’ils sont interceptés, la persistance finira par payer, et ils finiront par réussir à frapper Israël, ses villes et ses bases militaires.

En ce qui concerne le Hezbollah, pour ceux qui s’attendent à ce que j’annonce notre entrée dans la bataille, je rappelle que nous sommes entrés en scène depuis le 8 octobre. Nous prenons directement part à la bataille depuis le 8 octobre. Le Hezbollah a commencé ses opérations le deuxième jour de l’Opération Déluge d’Al-Aqsa. Nous ne savions rien à l’avance, je le dis en toute vérité et en toute franchise. Nous avons appris les événements samedi 7 octobre, comme le monde entier, et très rapidement, nous sommes passés à une nouvelle étape de la lutte. Dès le deuxième jour, nos opérations ont commencé dans les fermes de Chebaa et les collines de Kfar Chouba (occupées), puis se sont étendues à la totalité de la frontière libanaise avec la Palestine occupée. Vous pouvez suivre nos opérations quotidiennes et en détail [via les vidéos des attaques et les communiqués que publie le Hezbollah chaque jour]. Ce qui se passe sur notre front est très important, et a une grande influence. Certains, qui s’attendent ou demandent à ce que le Hezbollah entre rapidement dans une guerre globale et totale avec l’ennemi, se figurent peut-être que ce que nous faisons est modeste, mais si nous regardons objectivement ce qui se passe à la frontière libanaise, nous verrons que c’est très grand, très important et que ça pèse beaucoup. Bien sûr, quoi qu’il en soit, on ne se contentera pas de cela. On ne se contentera pas de cela.

Voir Gaza : qu’attend le Hezbollah pour intervenir ?

Ce qui se passe sur le front libanais est sans précédent dans l’histoire de l’entité, depuis 1948, depuis qu’il y a des bases militaires, des colonies et des colons au nord de la Palestine occupée à la frontière avec le Liban. Même pendant la guerre de 2006, il ne s’est pas passé ce qui se passe depuis le 8 octobre. Toutes les bases militaires israéliennes subissent des attaques quotidiennes et ciblées sur toute la longueur de la frontière, depuis la mer méditerranée jusqu’aux hauteurs des fermes de Chebaa et des collines de Kfar Chouba. De même, les chars, les véhicules de transports de troupes, les voitures, les rassemblements de troupes et les soldats, et tous leurs appareils de surveillance, qui sont ses yeux et ses oreilles, sont ciblés chaque jour, et ce avec différents types d’armes. Depuis le 8 octobre, le Hezbollah mène une véritable bataille que ne ressentent vraiment que ceux qui sont personnellement présents dans la zone frontalière, qu’il s’agisse des combattants ou des habitants. C’est une véritable bataille qui est différente de toutes les batailles qu’a menées la Résistance islamique au Liban dans son histoire, que ce soit avant 2000, ou en 2006 et après. C’est une bataille différente dans ses conditions, son impact, ses objectifs, ses moyens, ses cibles et ses instruments. Et c’est pour cela que toute une constellation de martyrs courageux et prêts au sacrifice est déjà tombée ; ils insistaient pour être présents et rester en première ligne.

O mes frères et sœurs, le samedi 7 octobre, directement après l’Opération Déluge d’Al-Aqsa, Israël a commencé à retirer des forces stratégiques de la frontière libanaise. Permettez-moi d’expliquer un peu ce qu’ont accompli nos opérations jusqu’à présent. Lorsqu’on parle du nombre de martyrs à la frontière libanaise, on parle des 57 martyrs du Hezbollah [soit plus d’un tiers de la totalité des martyrs de la guerre de 2006 ; aujourd’hui, on en est à plus de 70 martyrs, soit près de la moitié], auxquels s’ajoutent deux martyrs des Brigades de la résistance libanaise (affiliées au Hezbollah), les martyrs des Brigades Al-Qassam (Hamas) et ceux du Jihad islamique au Liban, voyons ce qu’ils ont accompli en versant leur sang. Il est très important de le savoir, afin qu’on puisse comprendre où vont les choses. Le 7 octobre, l’ennemi a commencé à retirer ses forces de la frontière du Liban, car naturellement, il était dans un état d’effondrement moral, et voulait amasser ses forces. Israël a appelé les réservistes, rendez-vous bien compte, face à Gaza, à la bande de Gaza étroite et assiégée, mais il a voulu emmener toute son armée à Gaza. Il a voulu retirer ses forces de Cisjordanie et du nord de la Palestine occupée pour concentrer toutes ses forces sur Gaza, et y ajouter les réservistes. Il a appelé ses réservistes, ce qui ne s’est produit qu’une ou deux fois dans toute l’histoire de l’entité. Les opérations qui ont commencé à la frontière libanaise, et qui s’intensifiaient jour après jour, jusqu’à ce qui s’est passé hier [le Hezbollah a frappé simultanément 19 bases militaires israéliennes], a forcé l’ennemi à maintenir ses forces à la frontière et au nord de la Palestine occupée, et même à y ajouter des forces, en particulier des troupes d’élite qu’il voulait déplacer de la Cisjordanie à Gaza, et qu’il a dû positionner à la frontière du Liban. Par conséquent, on peut dire que le front libanais a réduit la pression sur Gaza en bloquant une grande partie des forces qui allaient être déployées là-bas, mais qui ont dû être maintenues pour nous faire face. Et à cet égard, oui, nous nous mettons en danger, certains disent au Liban que nous somme des aventuriers (qui risquons une guerre dévastatrice contre le Liban), c’est vrai. Mais c’est une aventure qui est inscrite dans un calcul qui est juste et a un impact positif sur la situation à Gaza.

Ecoutez, si notre position était simplement un soutien politique, des discours, des manifestations quotidiennes, Israël serait tranquille à sa frontière nord, et aurait envoyé toutes ses forces à Gaza, avec une partie en Cisjordanie. Mais voici ce qu’a accompli le front libanais. J’ai des chiffres précis sur le nombre de troupes, de véhicules, de brigades, de bataillons mobilisés dans le nord de la Palestine occupée, mais comme c’est un peu complexe, j’ai demandé aux frères de me donner des chiffres qui seront compréhensibles par tous. Aujourd’hui, le Hezbollah a pu mobiliser (et donc neutraliser) :

  • un tiers de l’armée israélienne est bloquée à la frontière libanaise. Un tiers de l’armée israélienne est présent face à nos moudjahidines qui le combattent à la frontière. Et une grande partie de ces forces sont des troupes d’élite et des unités essentielles de l’armée israélienne qui auraient pu être envoyées à Gaza ;
  • la moitié des forces navales israéliennes est présente en méditerranée, face à nous et face à Haïfa ;
  • un quart des forces aériennes est mobilisé en direction du Liban ;
  • près de la moitié des défenses antimissiles israéliennes (le Dôme de fer, les batteries Patriot, etc.) est tourné en direction du Liban ;
  • près d’un tiers des forces logistiques est tourné vers le Liban. 

C’est là un des fruits direct de notre action à la frontière. Ces chiffres sont précis et vérifiés. Les frères les détailleront peut-être davantage plus tard, mais j’ai voulu donner une estimation de la situation. Voilà pour le premier point.

Deuxièmement, des dizaines de milliers de colons ont été évacués par l’armée ou ont fui d’eux-mêmes le nord de la Palestine occupée. 43 colonies ont été évacuées. Et la majorité de ceux qui y sont encore présents sont des soldats et non des civils. Dans le sud, face à Gaza, 58 colonies ont été évacuées. Et tous ces colons évacués du nord et du sud représentent une très forte pression psychologique, morale, financière et économique sur Israël, au point que le ministre des finances israélien a tiré l’alarme à cet égard, et cela est très important pour faire pression et jouer la montre.

Troisièmement, et c’est peut-être là le plus important, les opérations que nous lançons à la frontière et dans les fermes de Chebaa ont créé un état d’inquiétude, d’attente, de peur et même de panique chez les dirigeants politiques et militaires de l’ennemi, ainsi que chez les Etats-Unis, auxquels je consacrerai deux mots à la fin de mon propos. Ils craignent que ce front aille vers davantage d’escalade ou vers une guerre totale, ou même que ce front s’étende en une guerre régionale. Et c’est là une crainte réaliste : cela peut se produire, et l’ennemi doit bien le prendre en considération dans ses calculs. Et c’est ce qu’il fait avec le plus grand sérieux, ne cessant d’exprimer cette crainte et d’en parler, et d’y accorder un grand poids dans ses actions. Et on le voit très clairement via toutes les lettres américaines, françaises, européennes occidentales et de certains pays arabes que nous recevons chaque jour, littéralement chaque jour depuis le 7 octobre jusqu’à ce jour. Ce résultat, la création de cet état d’inquiétude et d’incertitude, de panique au sein des dirigeants israéliens, servent deux points fondamentaux : premièrement, elles amènent l’ennemi à prendre toutes ses précautions face au Liban, et à bien calculer chacune de ses réactions. Nous parlons là de dissuasion, et de la véritable peur d’Israël à l’idée d’une guerre ouverte contre le Hezbollah. Si une seule des opérations qui s’est produite durant le mois passé, si une seule de ces opérations avait frappé une position israélienne, un char israélien ou un rassemblement de troupes israélien à la frontière libanaise avant le 7 octobre, l’ennemi n’aurait pas pu le supporter. Mais aujourd’hui, il supporte tout ça, et prend le plus grand soin à limiter ses ripostes, car il a très peur que les choses dégénèrent. Le premier point est donc cette présence, ces opérations quotidiennes sur le front libanais, qui est prêt à tous les scénarios, ce qui dissuade l’ennemi. Nous avons tous entendu les voix du ministre de la guerre israélien et d’autres qui parlent de profiter de la présence militaire américaine et de leur soutien dans la guerre contre Gaza pour lancer une guerre contre le Liban, ou de mener une opération complémentaire contre le Liban. Les opérations de la Résistance dans le sud-Liban, le sang des martyrs dans le sud disent à cet ennemi qui pourrait penser à lancer une agression contre le Liban, ou une opération complémentaire contre le Liban, que ce serait là l’acte le plus stupide de son histoire et de son existence ! S’il croit qu’il nous fait peur en nous disant « O Libanais, regardez ce qui se passe à Gaza… » Mais nous voyons de telles images depuis 1948, elles ne sont pas nouvelles pour nous. Et nous avons déjà subi de tels massacres au Liban, de Cana à Sabra et Chatila. Bien au contraire : ces massacres à Gaza vont nous donner encore plus de foi et nous convaincre encore plus de l’obligation de résister, de combattre, de faire face, de relever les défis et de ne jamais se rendre, quelles que soient les menaces et les pressions. Le deuxième accomplissement de nos opérations à la frontière, et de cette inquiétude et de cette incertitude israéliennes, est qu’ils doivent bien réfléchir dans leur action contre Gaza, et nous prendre en compte dans leurs calculs, surtout en ce qui concerne l’opération terrestre. Et il y réfléchit bien à deux fois (avant de s’engager trop massivement).

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Voici donc les résultats que nous avons atteints dans le sud, avec le sang de nos martyrs, sans même parler de l’ampleur des pertes humaines et matérielles quotidiennes que nous infligeons à l’ennemi depuis plusieurs semaines. Ces opérations, le sang des martyrs et les sacrifices de ceux qui se sacrifient, qu’il s’agisse des martyrs, des blessés, des résistants qui campent fermement sur leurs positions, de notre peuple digne qui est toujours dans les villages frontaliers, ou de ceux qui subissent dès aujourd’hui le fardeau du déplacement, un déplacement temporaire, tous sont à la hauteur des sacrifices que mérite cette bataille. Ces opérations expriment notre soutien avec Gaza, avec son peuple et sa Résistance, par le sang des martyrs, la sueur des combattants, les nuits blanches, la confrontation des dangers, en diminuant la pression qui pèse sur eux dans cette situation où les dirigeants politiques et militaires de l’ennemi sont pris de folie et de confusion totale.

Le Hezbollah est prêt à une guerre totale contre Israël et les Etats-Unis

J’en arrive maintenant au point essentiel. Ce front que nous avons ouvert, le monde entier le voit. Et depuis des semaines, nous subissons des pressions et des menaces, au point que dès le premier jour, on nous a dit que si on ouvrait un front au sud-Liban, si on lançait des opérations contre Israël, les porte-avions américains étaient là pour nous, et les avions américains nous frapperont. On nous a dit ça dès dimanche 8 octobre, et ces menaces ont été répétées plusieurs fois, accompagnées de certains détails supplémentaires. Lorsqu’un groupe du Hamas et du Jihad islamique se sont infiltrés en Palestine occupée depuis le Liban, dès cette première opération, la menace selon laquelle les avions américains allaient nous frapper a été proférée. Mais malgré ces menaces, un deuxième groupe de combattants s’est infiltré en Palestine occupée, puis un troisième, et d’autres encore suivront avec la grâce de Dieu, démontrant qu’une telle menace ne pouvait pas changer quoi que ce soit quant à notre résolution. Et c’est pourquoi nous avons commencé nos opérations sur ce front, et les choses vont se développer voire escalader dans quelque direction que ce soit en fonction de deux choses, de l’une de ces deux choses fondamentales : premièrement, le développement et l’issue des événements à Gaza. Notre front est un front de soutien et de solidarité avec Gaza, et par conséquent, il se développe et prend de l’ampleur à la lumière des événements là-bas, et en fonction de ce qu’exige vraiment la nature des événements, des menaces et des développements là-bas. Et la deuxième chose qui va décider de ce qui se passe sur notre front libanais, c’est le comportement de l’ennemi sioniste face au Liban. C’est son comportement à l’égard du Liban. Et une nouvelle fois, je l’avertis au sujet de certaines frappes qui ont touché certains civils libanais tombés martyrs, car cela nous ramènera à l’équation civils contre civils. Quoi qu’il en soit, c’est également le comportement de l’ennemi à l’égard du Liban qui va déterminer une éventuelle escalade sur notre front.

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Je déclare avec toute sincérité, toute franchise et en toute clarté, tout en maintenant l’incertitude stratégique : tous les scénarios sur le front libanais sont possibles, et toutes les options sont sur la table. Nous pouvons faire le choix (de la guerre totale) à n’importe quel moment. Et nous devons tous être prêts et disposés à toutes les éventualités. Et je déclare aux Américains : les menaces et l’intimidation ne servent à rien avec nous et avec les mouvements de Résistance dans la région. Elles ne servent à rien, ni contre les mouvements de la Résistance, ni contre les pays de l’Axe de la Résistance. Vous savez jusqu’où ils sont allés ? On a reçu des lettres nous disant que si on continue nos opérations au sud-Liban, les Etats-Unis ne vont pas seulement frapper le Hezbollah, mais qu’ils vont aussi frapper l’Iran. Vous vous rendez compte ? Les menaces et l’intimidation contre la Résistance ne mènent à rien. Vos porte-avions en mer méditerranée ne nous font pas peur, et ne nous feront jamais peur. Et je vous le dis en toute franchise, ces porte-avions avec lesquels vous nous menacez, on a préparé (les armes) pour y faire face (et les neutraliser) ! O Américains, souvenez-vous de vos défaites au Liban, en Irak, en Afghanistan, et de votre retraite humiliante d’Afghanistan. O Américains, ceux qui vous ont vaincus au Liban au début des années 1980 [le 23 octobre 1983, une attaque-suicide contre le siège des Marines à Beyrouth a tué 241 soldats et officiers américains, qui prenaient part à la guerre du Liban côté israélien ; elle est attribuée au Hezbollah] sont encore vivants, et à leurs côtés aujourd’hui, se trouvent leurs enfants et leurs petits-enfants (et tous vous attendent de pied ferme).

Comment empêcher une guerre régionale et assurer la victoire de Gaza ?

Si la politique américaine et occidentale appelle à empêcher la guerre de s’étendre à d’autres fronts et de devenir une guerre régionale, vous n’y parviendrez pas par les menaces et l’intimidation contre les Résistants et les hommes dignes qui défendent les opprimés et viennent au secours des lieux saints. La seule voie pour y parvenir, c’est de stopper l’agression contre Gaza. Cet Israël est votre instrument, votre soldat, votre employé et il est à vos ordres. Vous Américains pouvez arrêter l’agression contre Gaza car il s’agit de votre agression (vous en êtes les commanditaires). Celui qui veut empêcher qu’éclate une guerre régionale et répondre aux appels des Etats-Unis, il doit s’empresser de mettre fin à l’agression contre Gaza. Et vous savez très bien, ô Américains, que si une guerre régionale éclate, ni vos porte-avions, ni vos frappes aériennes ne vous serviront ni ne vous protègeront, et que les premiers qui en paieront le prix, ce sont vos intérêts, vos soldats et vos porte-avions, qui seront les plus grands sacrifiés et les plus grands perdants. Aujourd’hui, le monde entier demande, au nom de ce sang opprimé, le sang de milliers d’enfants et de femmes à Gaza, au nom des civils, au nom des églises, des mosquées et des hôpitaux (ciblés délibérément et impitoyablement par Israël), au nom de tout ce qui est humain, moral et qui a une valeur, de prendre une position ferme et d’œuvrer nuit et jour de toutes ses forces pour faire cesser l’agression, et nom pour faire augmenter les coûts.

O mes frères et sœurs, concernant notre horizon, je déclare à notre peuple palestinien, à nos frères et sœurs à Gaza, à tous les Résistants et hommes dignes en Palestine et dans notre région, en ce qui concerne l’horizon, nous tous, depuis que les mouvements de Résistance ont été fondés après la création de l’entité (sioniste), nous menons la bataille de l’endurance, de la résilience, de la patience. Notre bataille n’est pas arrivée à la phase des victoires par le coup fatal. Nous avons encore besoin de temps (avant de pouvoir porter le coup de grâce à Israël). Soyons réalistes. Nous l’emportons point par point, nous l’emportons par la succession de (petites) victoires. C’est comme ça que nous avons gagné au Liban en 1985 (expulsion d’Israël des ¾ du territoire libanais occupé), puis en 2000 (expulsion d’Israël du sud-Liban), puis en 2006 (libération de tous les prisonniers libanais détenus en Israël). C’est comme ça que la Résistance l’a emporté à Gaza, que la Résistance a réalisé des accomplissements en Cisjordanie. C’est comme ça que la Résistance en Irak l’a emporté. C’est comme ça que l’Afghanistan l’a emporté. Par l’endurance, la résilience, la capacité à endurer les sacrifices infligés par l’ennemi. Là est notre principale force. A Gaza, les gens sont extraits des décombres et crient leur fidélité à la Résistance. Pendant la guerre de juillet 2006, les maisons étaient détruites, et les gens en sortaient et criaient leur fidélité à la Résistance. Est-ce que vous trouvez, dans ce peuple (israélien) qu’on a ramené des quatre coins du monde, l’un d’entre eux déclarer que sa maison, ses enfants et son épouse peuvent être sacrifiés pour Israël ? Nous n’avons jamais rien entendu de tel jusqu’à présent. Nous n’avons jamais rien entendu de tel jusqu’à présent. La bataille est donc celle de l’endurance, de la patience, de la résilience, des accomplissements qu’il faut réaliser un par un, de faire échec à l’ennemi et de l’empêcher de réaliser ses objectifs. Et c’est comme ça que nous serons victorieux.

Je le dis et je le répète, nous devons tous œuvrer à stopper l’agression contre Gaza, et nous devons œuvrer à ce que Gaza soit victorieuse, à ce que la Résistance à Gaza soit victorieuse. Et je vous le déclare (en toute certitude), premièrement par foi en la promesse divine faite aux croyants sincères, endurants et combattants de leur garantir la victoire. C’est une promesse divine, et Dieu n’a jamais manqué à Ses promesses. Lorsqu’il nous a vraiment trouvés endurants et patients, fermes dans le combat sur Sa voie, prêts à tous les sacrifices, qui sont la preuve de la sincérité et de l’authenticité, Il nous a accordé la victoire divine. C’est comme ça que nous avons été durant toutes les guerres passées.

Et moi-même également, grâce à mon expérience personnelle avec Son Éminence le Guide Sayed Ali Khamenei, qui a répété plus d’une fois ces derniers jours, en se basant sur sa foi en la promesse divine, que la victoire de Gaza et la victoire de la Palestine était une certitude. Il nous avait assuré de la même chose peu de jours après le début de la guerre en 2006, alors (qu’Israël était venu pour nous anéantir) et qu’il n’y avait aucun horizon de victoire. Mais il nous a dit que nous serions victorieux, et que nous deviendrions une puissance régionale( et c’est ce qui s’est produit, si incroyable que cela ait pu paraître alors).

Je déclare à notre peuple à Gaza, malgré toutes les blessures, a notre peuple en Cisjordanie, au peuple palestinien, aux peuples résistants dans notre région, à tous ceux dont les cœurs saignent pour les enfants, les femmes et les opprimés en Palestine et à Gaza, je leur dis qu’en assumant nos responsabilités, en étant tous endurants et résilients, en étant patients et en se sacrifiant sans compter pour Dieu et sur Sa voie, le résultat ne peut être qu’une victoire certaine, avec la Grâce de Dieu.

Et même si aujourd’hui, nous célébrons nos chers et purs martyrs (ici au Liban), nous nous retrouverons bientôt, avec la Grâce de Dieu, pour célébrer la victoire de Gaza, du peuple de Gaza et de la Résistance à Gaza.

Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et Ses bénédictions.

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À propos de l'auteur Le Cri des Peuples

« La voix des peuples et de la Résistance, sans le filtre des médias dominants. »[Le Cri des Peuples traduit en Français de nombreux articles de différentes sources, principalement sur la situation géopolitique du Moyen-Orient. C'est une source incontournable pour comprendre ce qui se passe réellement en Palestine, en Syrie, en Irak, en Iran, ainsi qu'en géopolitique internationale.]

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