Les internautes habitués à ce genre d’acte antisémite – et vaccinés contre ce genre d’info – n’ont pas attendu la sortie de la chef adjointe du service police-justice de BFM TV pour comprendre qu’il s’agissait probablement d’une automutilation.
On imagine la tête de Darmanin, qui doit retrancher un acte antisémite des 1040 qu’il a recensés depuis le 7 Octobre. On l’imagine sortir sa kalkulette, et, après un laps de temps assez long et plusieurs erreurs de signe, tomber sur « 1039 ».
1039, c’est aussi la date du début du règne de Gruffydd ap Llywelyn, roi de Gwynnedd, au Pays de Galles (qui prend fin en 1063). Au moins, on aura eu une information.
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé, disait le poète. Un faux acte antisémite, et tous les actes antisémites sont marqués par le sceau du soupçon, c’est comme ça. La saturation médiatique française se retourne contre les médias qui pratiquent le carpet-bombing pro-Israël et contre ceux qui crient au lobo palesto en permanence.
Les hurlements s’ajoutent aux cris d’orfraie, tout s’annule et le gâteau s’effondre sur lui-même : il ne reste de ce push marketing qu’une espèce de chaos verbal, un salmigondis de menaces mêlées paradoxalement de tentatives de séduction. D’un côté les Français se font taxer d’antisémites, de l’autre on leur demande une solidarité sans faille avec Israël, c’est-à-dire avec Netanyahou, même si tous les juifs français ne sont pas bibistes.
À l’arrivée, faut pas s’étonner que personne ne bouge, ne manifeste, ne se déplace sur les plateaux pour verser sa larme. Pire, la plupart des people se cachent, trop de coups à prendre, et puis l’histoire peut se retourner…
Toute la machinerie mise en place depuis 40 ans est non seulement grippée, mais à l’arrêt.
En 2010, Finky tentait de rallier les Français à la cause sioniste, on a oublié le prétexte. Personne ne l’a traité de complice du pouvoir israélien assassin. Aujourd’hui, ce serait moins sûr.
Alain Finkielkraut, Manifestation organisée sous l’égide du CRIF en soutien au soldat franco-israélien Gilad Shalit, Paris, 22 juin 2010 pic.twitter.com/YAIfvWyaWz
— Faits & Documents (@faitsetdocs) November 4, 2023
De la même façon que les Ukrainiens n’ont plus de munitions, les agents de la politique pro-israélienne en France n’ont plus d’arguments. Il est vrai que la décimation des Palestiniens – on en est à 10 pour 1 juif – ne va pas dans le bon sens, celui de la solidarité avec les victimes juives du 7 Octobre.
Du côté israélien aussi, malgré le forcing médiatique du pouvoir militaire de Tel-Aviv, certaines infos commencent à sortir, qui relativisent le manichéisme. Par exemple, le fait que des soldats israéliens ont tiré dans le tas pendant des prises d’otages.
Témoignage de madame Porat
Les forces israéliennes ont annoncé leur arrivée par une salve de tirs, prenant par surprise les combattants et leurs prisonniers israéliens. « Nous étions à l’extérieur et soudain, une volée de balles nous a été tirée par l’unité israélienne YAMAM. Nous avons tous commencé à courir pour nous mettre à l’abri », a déclaré Mme Porat à Channel 12.
Mme Porat a expliqué qu’elle s’était rendue aux soldats israéliens une demi-heure après le début de la violente fusillade, au cours de laquelle « des dizaines, des centaines et des milliers de balles et de mortiers ont volé en l’air », et que l’un des combattants palestiniens, un commandant, avait décidé de se rendre et de l’utiliser en fait comme bouclier humain.
« Il a commencé à se déshabiller », a raconté Mme Porat à Aryeh Golan, de Kan. « Il m’appelle et commence à quitter la maison avec moi, sous les tirs. À ce moment-là, je crie aux [commandos israéliens]… quand ils peuvent m’entendre, d’arrêter de tirer. »
« Ils m’ont alors entendue et ont cessé de tirer », a-t-elle ajouté. « Je vois des gens du kibboutz sur la pelouse. Il y a cinq ou six otages allongés sur le sol à l’extérieur. Comme des moutons à l’abattoir, entre les tirs de nos commandos et ceux des terroristes. »« Les terroristes les ont abattus ? » demande Golan.
« Non, ils ont été tués par les tirs croisés », répond Porat. « Il faut comprendre qu’il y a eu des tirs croisés très, très nourris. »
Golan insiste : « Il est donc possible que nos forces aient tiré sur eux ? »
« Sans aucun doute », répond l’ancienne captive, avant d’ajouter : « Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages, parce qu’il y avait des tirs croisés très, très nourris. »« Après des tirs croisés insensés, deux obus de chars ont été tirés sur la maison. C’est une petite maison de kibboutz, rien de grand », explique Porat.
Porat et l’homme qui l’a capturée ont tous deux survécu. Le Palestinien a été fait prisonnier par les forces israéliennes. Mais selon Mme Porat, presque tous les autres habitants de la colonie ont été tués, blessés ou portés disparus, et on pense qu’ils ont été emmenés à Gaza. (…)
Les dirigeants israéliens, déjà très critiqués pour n’avoir pas su anticiper et empêcher l’offensive du Hamas, ne voudront pas non plus que leurs échecs catastrophiques soient aggravés par la connaissance du fait que de nombreux Israéliens qui sont morts pourraient bien avoir été tués par des « tirs amis » lors d’une contre-attaque israélienne désastreuse.
Les atrocités du Hamas selon Scott Ritter
Moralité
On ne peut voir clair après une explosion que quand le bruit et la fumée sont retombés. Pour une information claire, on doit attendre que l’émotion se dissipe, car dans le bruit et la fumée, toutes les falsifications sont possibles. Mélanger information et émotion, c’est déjà désinformer.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation