Hitler savait très bien ce qu’il faisait lorsqu’il a livré les camps de concentration allemands aux pulsions déchaînées de ses troupes d’assaut. «Laissez-les tuer et massacrer», tel était le mot d’ordre. «Une fois qu’ils sont allés aussi loin avec moi, ils sont obligés d’aller jusqu’au bout.» La stratégie de criminalisation ne vise pas seulement à détruire les victimes du régime totalitaire, mais aussi à donner à l’élite des bourreaux — les gouvernants — cette vile sensation de toute-puissance qui les éloigne toujours plus de tout sentiment humain; leurs victimes deviennent des gens sans identité humaine, de simples masques parlants et des robots sans personnalité. La stratégie de criminalisation est la mobilisation systématique des passions inférieures chez les hommes, en particulier chez ceux que le dictateur doit considérer comme ses auxiliaires directs.
— Joost Meerloo, The Rape of the Mind: The Psychology of Thought Control, Menticide, and Brainwashing (1956), trad. SD.
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