L’affaire des bébés décapités : un air de déjà vu en terme de forfaiture — Chems Eddine CHITOUR

L’affaire des bébés décapités : un air de déjà vu en terme de forfaiture — Chems Eddine CHITOUR

« Un mensonge répété dix mille fois devient vérité. » (Goebbels, ministre de la Propagande du Troisième Reich)

Encore une fois, au nom du droit de la force, les pays occidentaux utilisent toutes les options, même les plus répréhensibles, pour emporter l’adhésion des citoyens panurgiens à qui on fait absorber ce que l’on veut grâce à des médias dont on sait que, sur commande, en fonction des circonstances, ils peuvent, selon l’objectif à atteindre, lécher, puis lâcher et enfin lyncher sans état d’âme. Parmi les différents scandales que nous rapportons et qui défient la morale et l’éthique, la dernière fausse accusation concernant le Hamas, coupable d’avoir tué 40 bébés ! Nous allons rappeler quelques exemples de manquement à l’éthique et à la forfaiture érigés en règles cardinales.

Nous terminerons par l’horreur une de plus ! Celle du bombardement de l’hôpital de Gaza et qui aurait fait plus de 200 morts ; On l’aura compris, l’armée israélienne attribue ce bombardement à un ratage d’un obus de la partie adverse. Pendant que d’autres désignent sans restriction l’armée israélienne. Nous verrons dans quelques années ou quelques mois, que le bombardement était signé, mais ce sera trop tard pour incriminer voire par miracle incriminer. Un massacre en cachant un autre. Ainsi va le monde du mensonge.

Au vu du lourd déficit de confiance et de tromperie sans vergogne, il est urgent de raison garder et de rétablir constamment la vérité même si tout sera fait pour l’enterrer par les médias mainstream qui trompent l’opinion en martelant en boucle des contre-vérités. Naturellement, les premiers responsables sont les États qui se disent dépositaires du magister moral, ce qui leur permet de dicter les normes du bien et du mal. Si un jour le monde multipolaire devient une réalité, le premier chantier planétaire à mettre en œuvre sera celui de l’éthique. (1)

Comment les généraux israéliens ont préparé la conquête bien avant 1967.

Juin 1967, une guerre de Six Jours qui n’en finit pas. De l’aveu même de ses généraux, Israël n’était pas menacée de destruction en juin 1967, mais l’état-major de l’armée avait depuis longtemps préparé son plan de conquête de la Cisjordanie, de Jérusalem, de Ghaza, du Sinaï et du Golan. Et il a imposé ce plan par un quasi-coup d’État contre le Premier ministre Levi Eshkol et les membres de son gouvernement encore hésitants à déclencher les hostilités.

« Deux jours après la fin de la guerre de juin 1967, le Premier ministre israélien, le travailliste Levi Eshkol, déclarait : ‘‘L’existence d’Israël ne tenait qu’à un fil. Mais les espoirs des dirigeants arabes de l’anéantir ont été anéantis.’’ Cette thèse – qu’Israël était menacée de disparition, et sa population avec – avait été à l’origine de la ‘’guerre préventive’’ que venait de mener Israël contre ses voisins arabes. La thèse de la ‘’menace existentielle’’ devint l’argument politique et diplomatique constant d’Israël pour justifier son attaque. Pourtant, cinq ans plus tard, une série de généraux israéliens allaient vigoureusement et publiquement contredire cette assertion. L’ex-chef d’état-major adjoint, Ezer Weizman, tirait le premier : ‘’L’hypothèse de l’extermination n’a jamais été envisagée dans aucune réunion sérieuse’’ (Haaretz, 29 mars 1972). Chaïm Herzog, ex-chef des renseignements militaires, déclara quant à lui : ‘’ Il n’y avait aucun danger d’annihilation. Le quartier général israélien n’y a jamais cru.’’ (Maariv, 4 avril 1972). Enfin, le chef d’état-major lui-même, le général Haïm Bar-Lev, successeur, enfonçait le clou. ‘’Nous n’étions pas menacés de génocide à la veille de la guerre des Six Jours, et nous n’avons jamais pensé à une telle possibilité ’’. »

« Le général Matti Peled, chef de la logistique, allait résumer de manière radicale l’avis de ces généraux : ‘‘ Toutes ces histoires sur l’énorme danger que nous courions (…) n’ont jamais été prises en considération dans nos calculs avant les hostilités. Lorsque, en 1972, ces généraux levèrent le voile sur leurs motivations réelles pour déclencher la guerre, celui qui était alors le chef de l’armée de l’air, le général Mordechaï Hod, déclara : « Seize ans durant, nous avons planifié ce qui s’est passé pendant ces 80 minutes initiales. Nous vivions avec ce plan, nous dormions avec lui, mangions avec lui. On n’a pas cessé de le perfectionner. Tous les cercles de l’état-major depuis quinze ans avaient été éduqués dans l’idée que les frontières de l’État, telles qu’issues de l’armistice signé en 1949 avec les armées arabes, étaient ‘‘ indéfendables ’’. En 1955, un an avant l’opération de Suez menée avec les Français et les Britanniques, le chef d’état-major Moshé Dayan expliquait qu’Israël n’aurait aucune difficulté à trouver un prétexte pour lancer une attaque sur l’Égypte. (2)

Les massacres de Timisoara

En décembre 1989, un massacre mis en scène à la télévision montre les images du charnier de Timisoara. Pendant des semaines, la manipulation a fonctionné. Personne n’a douté de leur authenticité ni du nombre de morts : 4630 victimes du dictateur roumain Ceausescu. Saoudi Abdelziz en parle : « (…) Rappelons-nous ces événements de décembre 1989 en Roumanie. Des images mondialement diffusées en boucle, montrant des cadavres de Roumains torturés, ont accéléré la fin d’un régime. Ceausescu abattu, Le Figaro révélait, le 30 janvier 1990, que les cadavres étaient ceux de pauvres gens sortis de leurs tombes et maquillés pour donner l’impression qu’ils avaient été torturés. ‘’ Le faux charnier de Timisoara est sans doute la plus importante tromperie depuis l’invention de la télévision ’’, commenta (…) Gérard Carreyrou, qui après avoir vu de telles images, lançait sur TF1 un véritable appel à la formation de brigades internationales pour partir ‘’ mourir à Bucarest (…) Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des cadavres à peine enterrés ou alignés sur les tables des morgues ont été exhumés en vitesse et torturés pour simuler devant les caméras le génocide qui devait légitimer le nouveau régime. Ainsi, la vérité et le faux devenaient indiscernables et le spectacle se légitimait uniquement à travers le spectacle. » (3)

Comment on fabrique des massacres médiatiques

On ne peut ne pas être dubitatif concernant les vérité d’Évangile venant de l’Occident qui nous a trop souvent habitués à des manipulations. Nous allons décrire dans ce qui suit quelques « manipulations » restées sans mea culpa, à défaut de sanction. Le summum de la manipulation est représenté par l’intellectuel communautariste faussaire Bernard-Henry Lévy qui a l’oreille des présidents français de gauche et de droite. Ignacio Ramonet, ancien directeur du Monde Diplomatique, dans une contribution remarquable, résume la stratégie de l’Empire et de ses vassaux : « C’est l’histoire du voleur qui crie : ‘’ Au voleur ! ’’ Comment pensez-vous que M. George W. Bush intitula le célèbre rapport d’accusation contre M. Saddam Hussein qu’il présenta le 12 septembre 2002 devant le Conseil de sécurité de l’ONU ? L’Irak, disait-il en substance, entretient des liens étroits avec le réseau terroriste Al-Qaida et menace la sécurité des États-Unis parce qu’il possède des ‘’ armes de destruction massive ’’ (ADM)  » (4).

 » Trois mois après la victoire des forces américaines (et de leurs supplétifs britanniques) en Mésopotamie, nous savons que ces affirmations étaient fausses. Selon Mme Jane Harman, représentante démocrate de Californie, nous serions en présence de ‘’ la plus grande manœuvre d’intoxication de tous les temps ’’. M. Bush n’a pas hésité à fabriquer l’un des plus grands mensonges d’État. En France, par exemple, elles furent reprises sans vergogne par des personnalités comme Pierre Lelouche, Bernard Kouchner, Yves Roucaute, Pascal Bruckner, Guy Millière, André Glucksmann, Alain Finkielkraut, Pierre Rigoulot, etc. (…) Ces mensonges s’inscrivent dans une longue tradition de mensonges d’État qui jalonnent l’histoire des États-Unis. L’un des plus cyniques concerne la destruction du cuirassé américain Maine dans la baie de La Havane en 1898, qui servit de prétexte à l’entrée en guerre des Etats-Unis contre l’Espagne et à l’annexion de Cuba, Porto Rico, les Philippines et l’île de Guam. (…) Treize ans plus tard, en 1911, une commission d’enquête sur la destruction du Maine devait conclure à une explosion accidentelle dans la salle des machines. En 1964, deux destroyers déclarent avoir été attaqués par des torpilles nord-vietnamiennes. Le président Lyndon B. Johnson prend prétexte de ces attaques pour lancer des bombardements de représailles contre le Nord-Vietnam. On apprendra plus tard, de la bouche même des équipages des deux destroyers, que l’attaque dans le golfe du Tonkin était une pure invention ».(4)

Dans le même ordre, la guerre des EU au Vietnam s’est intensifiée après un faux rapport en août 1964. Le président Lyndon Johnson a affirmé que des torpilleurs nord-vietnamiens avaient lancé à deux reprises des attaques non provoquées contre le destroyer Maddox dans le golfe du Tonkin. Le Congrès a répondu en votant à Johnson les pleins pouvoirs pour faire la guerre en Asie du Sud-Est. Il s’est avéré plus tard que le Maddox revenait d’opérations secrètes contre le Nord-Vietnam et que la deuxième attaque n’avait jamais eu lieu.

Ahmadinejad n’a jamais appelé à « rayer Israël de la carte »

Un scoop tragique : celui d’accuser le Docteur en Physique Ahmadindjad président élu de l’Iran d’en appeler à la disparition d’Israël !Tout est parti d’un discours sur le sionisme, le président Ahmadinjad citait alors l’ayatollah Khomeiny, le fondateur de la République islamique : « La phrase exacte du discours d’Ahmadinejad était en effet : ‘’ L’imam Khomeyni (fondateur de la République islamique en 1979, NDLR) a dit que le régime occupant Jérusalem disparaîtra un jour de la page de l’histoire ’’. » « Ce régime qui occupe Jérusalem doit disparaître de la page du temps » (en persan : « een rezhim-e ishghalgar-e qods bayad az safheh-ye ruzgar mahv shavad ». La fausse citation a été propagée partout dans le monde, répétée des milliers de fois dans les médias internationaux, Associated Press et Reuters se réfèrent à la citation erronée, mot à mot, et quasi quotidiennement. Le président George W. Bush a dit que les commentaires d’Ahmadinejad représentaient une « menace explicite » de détruire Israël. L’Iran « veut rayer Israël de la carte », nous ont-ils répété depuis des années. Or, la phrase était une invention d’une officine israélienne de désinformation, le centre Memri « . (5)

 » Dès le lancement de la campagne « Ahmadinejad veut rayer Israël de la carte », des traducteurs indépendants s’étaient pourtant intéressés à la réalité des propos prononcés en 2005, dans sa langue persane maternelle, par le Président iranien fraîchement élu. Et on n’y trouvait pas trace de ce fameux « rayer Israël de la carte ». Le revirement est venu de deux responsables israéliens en exercice – le ministre de la Défense Ehud Barak et le chef d’état-major Benny Gantz – qui annonçaient publiquement que la République islamique n’a pas décidé de se doter de la bombe atomique. Une information en réalité connue depuis plusieurs années des divers services de renseignement étasunieniens, mais aussi israéliens. « Le général Gantz ne fait que répéter tout haut et publiquement ce que les dirigeants militaires, y compris son prédécesseur, le général Gaby Ashkenazi, n’ont cessé de dire aux politiques ces dernière années. » Ainsi, dans une interview à Al Jazeera, reprise par le New York Times, Dan Meridor, ministre israélien du Renseignement et de l’Énergie atomique, a admis que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad n’avait jamais prononcé la phrase « Israël doit être rayé de la carte ». Le mal a duré sept ans… avant l’aveu. (5)

L’affaire Jessica Lynch

Dans le feu de l’action, tout est permis pour diaboliser l’adversaire par tous les moyens. L’affaire Jessica Lynch est un cas d’école. Non seulement tout ce qui a été écrit était faux mais l’acte courageux des chirurgiens irakiens qui l’ont sauvée fut ignoré : « On se souvient, écrit Ignacio Ramonet, que, début avril 2003, les grands médias américains diffusèrent avec un luxe impressionnant des détails sur son histoire. Jessica Lynch faisait partie des dix soldats américains capturés par les forces irakiennes. (…) Une semaine plus tard, des unités d’élite américaines parvenaient à la libérer au cours d’une opération surprise. Malgré la résistance des gardes irakiens, les commandos parvinrent à pénétrer dans l’hôpital, à s’emparer de Jessica et à la ramener en hélicoptère au Koweït. Le soir même, le président Bush annonça à la nation, depuis la Maison-Blanche, la libération de Jessica Lynch. Selon les journalistes d’El Pais (du 7 mai 2003), leur enquête auprès des médecins irakiens est confirmée par les docteurs américains l’ayant auscultée après sa délivrance –, les blessures de Jessica (une jambe et un bras fracturés, une cheville déboîtée) n’étaient pas dues à des tirs d’armes à feu, mais simplement provoquées par l’accident du camion dans lequel elle voyageait. Elle n’avait pas non plus été maltraitée. Au contraire, les médecins avaient tout fait pour bien la soigner : « Elle avait perdu beaucoup de sang, a raconté le docteur Saad Abdul Razak, et nous avons dû lui faire une transfusion. Le chirurgien irakien qui a sauvé la vie de cette soldate a remué ciel et terre pour lui trouver du sang ‘’O’’ mettant à contribution un parent à lui qui avait le même groupe. Heureusement, nous avons pu obtenir du sang en quantité suffisante. Je pense que nous lui avons sauvé la vie. » (4)

 » En assumant des risques insensés, ces médecins tentèrent de prendre contact avec l’armée américaine pour lui restituer Jessica. Deux jours avant ils avaient même conduit en ambulance leur patiente à proximité des lignes américaines. Mais les Américains ouvrirent le feu sur eux et faillirent tuer leur propre héroïne. Depuis deux jours, les médecins avaient informé les forces américaines que l’armée irakienne s’était retirée et que Jessica les attendait. Le docteur Anmar Ouday a raconté la scène à John Kampfner de la BBC – « C’était comme dans un film de Hollywood. Il n’y avait aucun soldat irakien, mais les forces spéciales américaines faisaient usage de leurs armes. Ils tiraient à blanc et on entendait des explosions. Ils criaient : “ Go ! Go ! Go ! ” c’était une sorte de show, ou un film d’action avec Sylvester Stallone. L’histoire de la libération de Jessica Lynch restera dans les annales de la propagande de guerre. Leurs mensonges constituent, selon le professeur Paul Krugman, ‘’le pire scandale de l’histoire politique des États-Unis, pire que le Watergate, pire que l’Irangate’’. » (5)

On se demande pourquoi cette manipulation concernant cette militaire ?

Le journal suisse Le Temps donne une première réponse. L’adminsitration a court d’idée devant un conflit qui s’enlise improvise. Il explique la manipulation pour remobiliser l’opinion publique : « Donald Rumsfeld est-il le chef de la bande ? C’est en tout cas lui qui a commencé. C’était le 1er avril. Le patron du Pentagone n’en menait pas large : les colonnes blindées semblaient enlisées dans le sable irakien, les généraux à la retraite l’accusaient d’avoir sous-estimé les moyens nécessaires pour aller prendre Bagdad. C’était faux, mais les Américains, dans leur salon, venaient à le penser. Il fallait faire quelque chose pour renverser ce courant funeste. Ce fut Jessica Lynch. (…) « Un demi-million de dollars, c’est toujours bon à prendre. Jessica Lynch aurait été folle de refuser l’offre de Bogaards & Knopf : c’est la part que l’éditeur new-yorkais a offert à la soldate de 20 ans pour raconter sa brève guerre d’Irak, ses neuf jours de calvaire fin mars dans un hôpital de Nassiriyah, et sa libération désormais – c’est le mot – légendaire. Et elle prend ce qu’on lui donne. Qui pourrait le lui reprocher ? Car depuis le début, l’éphémère Jeanne d’Arc de Nassiriyah vit entourée de voleurs, qui ont dérobé son corps et sa vie (…) Le soir même, toutes les TV américaines montraient le film que les services de propagande de l’armée avaient tourné, le jour même, avec le commando envoyé à Nassiriyah pour libérer la soldate, prisonnière maltraitée, héroïne qui s’était battue jusqu’au bout. »(6)

L’affaire des armes de destruction massive

Les opinions publiques sont convaincues que Saddam Hussein est le mal absolu et que son armée est coupable de toutes les barbaries. Saddam détiendrait des armes de destruction massive. L’opération de désinformation a pleinement réussi. Pour l’histoire, des personnalités étasuniennes étaient contre la guerre. Pour Denis Kucinich, membre du Parti démocrate, la guerre en Irak n’a pas été « une erreur » mais le résultat d’une tromperie calculée. Le fait douloureux, cru, est que l’on nous a menti. Il est temps maintenant de le dire. La vérité sur l’Irak était là, visible, mais ignorée. Il n’y avait pas d’armes de destruction massive. Saddam Hussein n’avait rien à voir avec le 11 septembre. La guerre n’avait pas pour but de libérer le peuple irakien. Je l’ai dit au Congrès en 2002. Les millions d’Étasuniens qui ont manifesté aux États-Unis pour protester contre cette guerre connaissaient la vérité mais furent dénigrés par les deux partis pour s’opposer au Président en temps de guerre et même accusés de ne pas « soutenir les troupes ». Des milliers d’Etasuniens et peut-être un million d’Irakiens ont été sacrifiés pour ces mensonges. Dix ans plus tard, des milliards de milliards de dollars se sont envolés, le peuple des EU, dans son ensemble, ignore toujours ce qui s’est passé.(7)

L’affaire Sakineh

À l’évidence, ce qui intéresse l’intellectuel communautariste Bernard Henry Levy, (BHL), faussaire devant l’éternel, véritable Panurge avec ses « moutons », c’est comment porter tort à l’Iran. Thierry Meyssan décrit le « complot » ourdi par BHL. Écoutons-le : « Récemment, l’essayiste Bernard-Henri Lévy a alerté l’opinion publique sur le cas de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, condamnée à la lapidation en Iran. Le président Sarkozy a confirmé les informations de Bernard-Henry Lévy lors de la conférence annuelle des ambassadeurs de France. Il a déclaré que la condamnée était désormais « sous la responsabilité de la France ». Le Premier ministre François Fillon est venu sur le plateau du principal journal de la télévision publique pour manifester son émotion et sa solidarité avec Sakineh, « notre sœur à tous ». « Ayant à son tour signé cette pétition, le leader du Parti antisioniste, Dieudonné M’bala M’bala, a été reçu par Ali Zadeh, vice-président du Conseil de la magistrature et porte-parole du ministère de la Justice. L’entretien aura été un modèle du genre. M. Zadeh se demandant si son interlocuteur, humoriste de profession, ne se moquait pas de lui en lui rapportant ses craintes. Tandis que M. M’bala M’bala se faisait répéter plusieurs fois les réponses à ses questions tant il avait du mal à croire avoir été manipulé à ce point. (…)  » (8)

« Plutôt que de diminuer le quantum des peines, la République islamique a choisi d’en limiter l’application. Le pardon des victimes, ou de leurs familles, suffit à annuler l’exécution des peines. Dans le cas Sakineh, toutes les informations diffusées par Bernard-Henry Lévy et confirmées par Nicolas Sarkozy sont fausses. Cette dame n’a pas été jugée pour adultère, mais pour meurtre. Le vice-président du Conseil iranien de la magistrature a déclaré à Dieudonné M’bala M’bala qu’il mettait au défi ces personnalités sionistes de trouver un texte de loi iranien contemporain qui prévoit la lapidation. (…) Le président Nicolas Sarkozy ne peut invoquer quant à lui la négligence. Le service diplomatique français, le plus prestigieux du monde, lui a certainement adressé tous les rapports utiles. C’est donc délibérément qu’il a menti à l’opinion publique française. »(8)

Les faux bébés koweïtiens

Lors de l’invasion du Koweït par l’Irak, pour emporter l’accord du Congrès des EU pour déclencher la guerre, une opération diabolique était mise en œuvre : « Pour faire accepter, écrit Mireille Duteil, la guerre du Golfe, on invente un massacre de nouveau-nés. Elle rapporte une déclaration : ‘‘ Je m’appelle Nayirah et je suis une jeune Koweïtienne. J’ai vu les soldats irakiens entrer avec leurs armes dans la maternité de l’hôpital de Koweit City. Ils ont arraché les bébés des couveuses, les ont emportés et les ont laissés mourir sur le sol froid. ’’ Elle semble sincère et bouleversée. (…) Les représentants étasuniens ignorent donc que sous le pseudonyme de Nayirah se cache la propre fille de l’ambassadeur du Koweït aux États-Unis et qu’elle participe à la machination montée par le Koweït et les États-Unis pour faire accepter à l’opinion publique des EU et mondiale une future intervention militaire. Elle aura lieu en janvier 1990. Le Koweït, soutenu par le Pentagone et la CIA, a fait appel à une agence de relations publiques, Hill and Knowlton, pour préparer les esprits à l’indispensable guerre. Coût du contrat : 10 millions de $. Le New York Times, le premier, rapportera des informations en provenance de l’ambassade des EU au Koweït. »(9)

« Les représentants du Comité des droits de l’Homme du Congrès des EU écoutent ce témoignage terrible. L’assistance est médusée devant cette barbarie gratuite de la soldatesque irakienne. Nul ne demande, ce 10 octobre, à enquêter sur l’identité du témoin. Elle semble si sincère et si bouleversée. D’autres témoignages suivront jusqu’à la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, le 29 novembre 1990. Les membres permanents du Conseil doivent voter une résolution autorisant un éventuel recours à la force militaire en Irak. Le président Bush a évoqué cette histoire à six reprises au cours des cinq semaines suivantes comme un exemple des méfaits du régime de Saddam Hussein. Lors du débat au Sénat sur l’opportunité d’approuver une action militaire visant à forcer Saddam à quitter le Koweït, sept sénateurs ont spécifiquement mentionné les atrocités commises dans les couveuses. La marge finale en faveur de la guerre n’était que de cinq voix. Ce n’est que près de deux ans plus tard que la vérité éclata. L’histoire était un mensonge. La guerre était terminée depuis longtemps. » (9)

Comment les médias ont menti sur les bébés décapités pour « justifier » les crimes de guerre israéliens

Nous sommes en 2023, la même forfaiture à la manœuvre. C’est le média israélien i24 qui a diffusé en premier cette information mensongère sur les bébés décapités, citant le président du Conseil régional de Shomron et le vice-commandant de l’Unité 71 de l’armée israélienne. (10) Elle a été propagée par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou puis a été reprise par le président Joe Biden. Jeudi, Netanyahou a répété devant le secrétaire d’État américain Antony Blinken en visite en Israël que des bébés juifs ont été décapités et calcinés. Pratiquement tous les journaux britanniques ont rapporté cette semaine que les combattants du Hamas auraient décapité 40 bébés lors de l’assaut du week-end dernier. (11)

Mais quelques jours plus tard, aucune preuve ne vient étayer cette affirmation. La Maison-Blanche a été contrainte de retirer les propos tenus par le président Joe Biden. Il avait auparavant affirmé avoir vu « des photos confirmées de terroristes décapitant des enfants » en Israël. Un porte-parole a déclaré au Washington Post que Biden n’avait pas vu de telles photos. Ils ont déclaré qu’il fondait ses affirmations sur les allégations du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et sur les informations diffusées par la presse. « Presque personne ne le dira, et le mal est fait de toute façon. Marc Owen Jones, un chercheur basé au Qatar, a déclaré que ce rapport non confirmé avait enregistré au moins 44 millions d’impressions, 300 000 likes et plus de 100 000 republications en 24 heures sur X (Twitter). C’est un mensonge éhonté utilisé pour déclencher une guerre. » (11)

Rapport Goldstone, est-ce la fin de l’impunité d’Israël et de son inhumanité ?

Un Rapport qui a défrayé un temps la chronique fut le Rapport Gladstone, fruit d’une décision du Conseil de Sécurité pour une fois d’accord pour faire un rapport sur les exactions d’Israël à Gaza, dans l’une de ses virées meurtrières au point que l’on dénonce des crimes odieux. « Le juge Goldstone est l’auteur du rapport accusant Israël. Fin septembre 2009, un coup de tonnerre aux Nations unies est venu rompre la monotonie des débats : le rapport Goldstone sur ce qui s’est passé à Ghaza. Ce brûlot est un réquisitoire unique, pour la première fois dans l’histoire de la création par les Occidentaux de l’État d’Israël, comme solde de tout compte de Juifs massacrés en Europe. La mission d’enquête n’eut pas la tâche facile, Israël ayant refusé de coopérer. D’habitude, on parle de tuer le messager qui porte la mauvaise nouvelle. Ici, il s’agissait de tuer dans l’œuf le message avant même qu’il ne soit entendu. » (12) (13)

Le rapport constate que « les forces armées israéliennes ont une capacité significative à effectuer des frappes de précision (…) Compte tenu de la capacité de planifier, des moyens d’exécution des plans en utilisant la technologie la plus poussée qui soit, et des communiqués des militaires israéliens affirmant qu’il n’y eut presque aucune erreur, la mission conclut que les incidents et la configuration des événements examinés dans le rapport sont le résultat d’une planification et de décisions politiques délibérées. Tapis au fond des presque six-cents pages du rapport Goldstone, quatre paragraphes traitent des armes utilisées par Israël contre les Ghazaouis. Ils parlent du phosphore blanc, « qui doit être interdit ». « La mission a également reçu une information qui prétendait que l’analyse d’un filtre à air d’une ambulance qui roulait dans la région de Beit Lahia pendant les opérations militaires montrait des niveaux inhabituellement élevés d’uranium non appauvri et de niobium dans l’air. »(12) (13)

Conclusion

On l’aura compris, le rapport Goldstone est passé à la trappe et Israël n’a pas été jugé pour les massacres de masse à Ghaza. Le massacre de 2023 va s’ajouter à la longue douleur du peuple palestinien. L’horreur, une de plus ! celle du bombardement de l’hopital de Gaza et qui aurait fait plus de 200 morts ; On l’aura compris, l’armée israélienne attribue ce bombardement à un ratage d’un obus d la partie adverse. Pendant que d’autres désignent sans restriction l’armée israélienne. Nous verrons dans quelques années ou quelques mois, que le bombardement était signé, mais ce sera trop tard pour incriminer voire par miracle incriminer. Un massacre en cachant un autre. Ainsi va le monde du mensonge.

Dans un article très à propos, François Brousseau écrit : « Pour réussir en politique ou dans la guerre, mentez avec assez d’aplomb, et avec suffisamment de relais qui répéteront votre mensonge. Pourtant… chaque époque a sa façon de reformuler des réalités qui existaient déjà, et les concepts pour les décrire. Bien qu’apocryphe ou inexacte, la citation de Voltaire ‘’mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose’’ est connue. De la même époque (années 1910) date la citation du politicien étasunien Hiram Johnson : ‘‘La vérité est la première victime de la guerre.’’ Tout ça pour dire que l’usage du mensonge en politique ou dans la guerre (sa continuation ultime et souvent funeste) ne date pas d’hier. L’outrance réitérée ad nauseam sur Facebook et Twitter (éléments de nouveauté dans la diffusion de masse) donne une vitalité sans précédent au mensonge. Le critère de vérité, le critère factuel, la discussion et la démonstration comme méthodes sont déclarés nuls et non avenus, brutalement expulsés. Fin de la démocratie, triomphe des menteurs ? La question n’est pourtant pas nouvelle. »(14)

C’est constamment le « coup d’État permanent » et la stratégie de la tension vis-à-vis des pays qui ne rentrent pas dans le rang. Est-ce là des pays qui se disent respectueux des droits et de l’éthique ? « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » pour citer Aragon.

Note
1. https://www.mondialisation.ca/la-manipulation-des-faits-un-savoir-fair… cron=1697363613.3936579227447509765625
2. Sylvain Cypel https://orientxxi.info/magazine/comment-les-generaux-israeliens-ont-pr…,1892 13 juin 2017
3.Saoudi Abdelaziz https://blogs.mediapart.fr/saoudi-abdelaziz/blog/230813/comment-fabriq…
4. Ignacio Ramonet Armes d’intoxication massive Mensongesd’Etathttps://www.monde-diplomatique.fr/2003/07/ RAMONET/10193 juillet 2003
5 Armin Arefihttps://www.lepoint. fr/ monde/iran-ahmadinejad-n-a-jamais-appele-a-rayer-israel-de-la-carte-26-04-2012-1455392_24.php
6. https://www.letemps.ch/societe/vie-volee-soldat-jessica-lynch 15 novembre 2003
7.https://www.huffpost.com/entry/stop-calling-the-iraq-war_b_5499375
8.https://www.palestine-solidarite.org/analyses.Chems-Eddine_Chitour.270910.htm
9.Mireille Duteil https://www.lepoint.fr/societe/les-faux-bebes-koweitiens-16-08-2012-16… 16/08/2012
10. Socialist Worker https: //reseauinternational .net/comment-les-medias-ont-menti-sur-les-bebes-decapites-pour-justifier-les-crimes-de-guerre-israeliens/15 octobre 2023
10https://pic.twitter.com/ukvKfeGeFp
11.https://reseauinternational.net/bebes-juifs-decapites-cnn-sexcuse/ 14 octobre 2023
12.RobertJamesParson : Le Courrier http://www.lecourrier.ch/index.php?
13. https://www. lexpressiondz .com/index.php/chroniques/l-analyse-du-professeur-chitour/est-ce-la-fin-de-limpunite-disrael-et-de-son-inhumanite-69853
14.https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/487422/l-ere-du-faux

Article de référence : Chems Eddine Chitour https://www.lesoirdalgerie.com/contribution/l-affaire-des-bebes-decapi…

Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique, Alger

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« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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