D’abord, il y a peu de flics de confession juive. La raison ? On l’ignore. Pour le patron des flics de France, ceux qui n’aiment pas les flics – ACAB [1], c’est le mot d’ordre ou de désordre des antifas – n’aiment pas non plus les juifs.
Cela donne, en bon français non hypocrite, puisque le petit télégraphiste sarkozyste ne cite personne : Mélenchon est le représentant français du Hamas. Encore un pas, et il sera à l’origine de l’embrigadement des deux Moham(m)ed du moment, Deif, « le stratège de l’ombre du Hamas » selon Le Monde, cerveau présumé des attaques militaires contre Israël, et Mogouchkov, le jeune homme qui a poignardé à mort Dominique Bernard.
LFI = Hamas ?
Ce faisant, Darmanin expulse du cercle républicain la gauche populiste et inclut la droite nationaliste : RN, tu peux rentrer en club VIP ; LFI, tu dégages. Le ministre de l’Intérieur est devenu l’arbitre des élégances républicaines et démocratiques. On sent un ego gros comme le cul d’une pute zaïroise et une ambition de morse (le pachyderme des mers, pas le mode de communication) qui raye le parquet de Beauvau jusqu’à Versailles.
Naturellement, ce néo-Manuel Valls est en service commandé : on ne dit pas des âneries pareilles quand on réfléchit un peu. On obéit à une hiérarchie mais ce faisant, on se carbonise. Le CRIF a choisi de réduire l’influence de Mélenchon dont les troupes grossissent sous la pression de la crise : l’électorat de LFI, ce sont les pauvres et les très pauvres, les non-travailleurs, les étudiants, les mères seules (ou déclarées comme telles), les musulmans, les marginaux, les intermittents.
Le néolibéralisme produit de la pauvreté, donc du vote de gauche populiste, c’est classique. Dans ce contexte, le PS, qui est un parti de gouvernement quand tout va bien, est hors-jeu. Le PC n’existe plus.
Darmanin, ministre de la Répression des colères
Et le seul moyen de contenir la colère de ces victimes du capitalisme financier, c’est la police. On l’a vu avec la répression féroce des Gilets jaunes. Le pauvre déteste donc la police, et aussi les juifs, car il les assimile aux 200 familles, au mur de l’Argent, aux Rothschild, on connaît la chanson. Qu’on le veuille ou pas, c’est comme ça. Pour le coup, les voleurs de patates Reichstadt et Huchon, flanqués de Pain et Mendès ont raison : en cas de crise sociale grave, le peuple se retourne contre ses élites, à qui il attribue tous ses malheurs. La même chose eut lieu pendant la poussée antisémite de la fin du XIXe, quand les journaux dénonçaient ouvertement, à tort ou à raison, les juifs d’en haut.
Voilà pourquoi Darmanin associe la haine du juif et la haine du flic. Mais il ne voit pas les raisons structurelles, ou plutôt, ne veut pas les voir car ça remonterait trop haut, chez ses donneurs d’ordres. Ce déni nous rappelle l’échange entre Zemmour et Kuzmanovic dans la première partie du match où le Z a affronté 4 challengers, disons plutôt des sparring-partners. Devant les arguments solides du socialo-nationaliste Kusman, Zemmour ne peut que brouiller les pistes.
Quand la crise économique et sociale frappe les Français au foie, comme c’est le cas aujourd’hui, les deux résistances – sociale et nationale – se renforcent mécaniquement. Et ce n’est pas du terrorisme, mais du contre-terrorisme !
La Macronie, qui est une filiale de la Rothschildie (voir le parcours du Président), a réussi à neutraliser la revendication souverainiste qui caractérisait le FN sous Le Pen (père), et de criminaliser LFI, qui est assise sur un socle électoral musulman. Sans ce socle électoral, les mélenchonistes n’auraient pas raflé le moindre siège dans le 93 : ils en occupent aujourd’hui 9 sur 12 possibles. La Macronie joue donc le national contre le social, ce qui explique son virage actuel à droite. Darmanin est là pour accuser de toutes les forfaitures la gauche pas encore macrono ou rothschildo-compatible. Ce que Le Pen a subi pendant des décennies, c’est à Mélenchon de le subir, jusqu’à ce que son successeur montre patte blanche.
Déjà, Ruffin a cédé sur le Hamas et le terrorisme. Il se place ! Derrière Mélenchon, tous ou presque sont prêts à trahir l’idéal de gauche pour manger à la gamelle des rois. Mais sous la table, comme des chiens.
Aussi habile soit-il, Macron ne pourra pas jongler longtemps avec les deux colères principales, séparées à dessein, et de plus en plus lourdes. À un moment donné, dans un monde en guerre quasi généralisée et une France en ébullition, le colère se cimente naturellement et les ingénieries sociales ne sont plus possibles. En ce qui concerne Darmanin, qu’il n’oublie pas le destin de son prédécesseur Tillius Détritus, le semeur de zizanie, alias Manuel Valls.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation