De l’abattage d’arbres dans le boisé de l’école St-Yves. Des arbres éliminés le long de la voie ferrée dans le secteur d’Estimauville, déjà pauvre en couvert végétal. Ces situations récentes reflètent un problème fondamental : alors que les arbres nous aident, localement, à diminuer la chaleur extrême, à atténuer la pollution de l’air et à préserver la biodiversité, ils continuent à être considérés comme de simples obstacles lors des phases de réalisation de projets.
Le retard que prend actuellement le projet de tramway pourrait peut-être offrir une belle opportunité, celle de mieux y intégrer la protection des arbres et des milieux naturels et de le présenter sous un meilleur jour à la population.
De magnifiques arbres sont actuellement en péril, notamment, sur le boulevard René-Lévesque. Imaginez l’effet que provoquerait leur disparition sur la beauté de cette artère. Le magnifique boisé Lacerte se verra amputé par le tramway, plutôt que les inertes espaces de stationnement à l’université Laval. Deux stations sont prévues sur ce campus, ralentissant de ce fait le tramway et apportant plusieurs autres désavantages. Une seule station sur le boulevard Laurier ne règlerait-elle pas l’ensemble de ces problèmes ?
Cette seule station pourrait pallier aux coûts supplémentaires envisageables pour construire un stationnement étagé dans le secteur Chaudière. Le stationnement prévu actuellement détruira, en effet, un milieu humide boisé inscrit au Répertoire des milieux naturels de la ville de Québec; il s’étendra sur près de deux hectares ( 2 millions de pieds carrés) alors que de vastes stationnements sont inoccupés 90% du temps. Et que dire du prolongement de la rue Mendel, dans le milieu naturel de Chaudière, qui concurrencera de surcroît l’utilisation du tramway (21 millions de $ selon une estimation datant de 2019) ?…
Les surfaces disponibles pour planter des arbres diminuent à Québec et la survie de ces arbres est incertaine, surtout quand ils sont introduits dans des milieux défavorables et à côté d’infrastructures qui, de toute façon, devront être refaites dans quelques années.
Dans un tel contexte, on voit mal comment la ville de Québec réussira à atteindre la cible de 35% de canopée en 2025, malgré ses quelques efforts dans la mise en œuvre de sa vision de l’arbre. La meilleure option demeure encore de conserver les arbres existants, surtout que les arbres matures nous offrent un maximum de bénéfices et de beauté.
Envisageons donc, immédiatement, de rendre encore plus vert le projet de tramway plutôt que d’attendre de ce projet des bénéfices qui viendront beaucoup plus tard. Ne coupons pas prématurément, profitons plutôt de cette pause pour planifier plus finement ce projet.
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