-
Campagne de dons Septembre-Octobre 2023
Chers amis lecteurs. Beaucoup d’entre vous ont rencontré quelques difficultés pour se connecter au site ces dernières semaines, avec des messages suggérant que le serveur était débordé par le nombre de connexions. Nous sommes sincèrement désolés des désagréments que cela a pu causer. Aussi, nous sommes en train de chercher des solutions pour améliorer les performances du site pour une gestion plus efficace de l’augmentation du trafic sur Réseau International.Nous souhaiterions également élargir l’équipe de Réseau International, de manière à pleinement mettre en oeuvre tout notre projet de diversification des activités de Réseau International. Bien sûr, tout cela a un certain coût et, n’ayant aucune subvention et étant bannis des grandes plateformes publicitaires, nous ne pouvons compter que sur vos dons pour pouvoir continuer de fonctionner dans les meilleures conditions possibles.
Merci pour le soutien que vous nous apporterez.
Total de dons 7 590,00 € sur un objectif de 25 000,00 €
par Giacomo Gabellini
Depuis plusieurs mois, la région du Moyen-Orient fait l’objet de bouleversements géopolitiques d’une ampleur considérable, attribuables principalement au travail diplomatique minutieux de la Chine et de la Russie, devenues les promoteurs d’une recomposition généralisée des relations déchirées par des décennies d’hostilité.
L’événement central est sans aucun doute constitué par la reprise, convenue grâce à la médiation chinoise, des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, impliquant la réouverture des bureaux de représentation, l’afflux d’investissements conjoints pour le développement des gisements de gaz dans le golfe Persique, et la prise conjointe de l’engagement de mettre fin au conflit yéménite. L’accord, note le spécialiste Scott Ritter, promet de transformer ce «croissant de chaos» en «croissant de stabilité». S’il est mis en œuvre avec succès, l’accord pourrait ouvrir une nouvelle ère dans laquelle la croissance économique supplanterait la puissance militaire dans la définition du Moyen-Orient».
L’atténuation des frictions entre Téhéran et Riyad, reconfirmée avec la rencontre à Pékin entre leurs ministres des affaires étrangères respectifs, vide en effet de son sens le projet d’«OTAN du Moyen-Orient» anti-iranien poursuivi par l’administration Trump à travers les accords d’Abraham, jetant ainsi les bases de la reprise du dialogue entre le Front saoudo-émirati et la Syrie baasiste et de la réadmission de cette dernière au sein de la Ligue arabe, favorisée cette fois-ci par l’intercession de la Russie. Une fois la «réintégration» formalisée, rapporte «Bloomberg» sur la base de confidences faites par des sources diplomatiques, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont même commencé à exercer des pressions sur plusieurs pays européens pour qu’ils rétablissent leurs relations avec la Syrie et entament un processus de levée des sanctions imposées à la nation déchirée par plus d’une décennie de guerre.
Selon Peter Ford, ancien ambassadeur britannique à Damas, «il est difficile de surestimer l’importance de la réadmission de la Syrie au sein de la Ligue arabe […]. Cette importance va bien au-delà de la Syrie elle-même […]. Perdre la Syrie est effectivement une perte. Mais perdre l’Arabie saoudite est désastreux et cela deviendra de plus en plus clair». En retour, l’activisme de Moscou a facilité le lancement d’un programme complexe de normalisation des relations entre la Syrie, d’une part, et la Turquie et le Qatar, d’autre part, qui a simultanément apaisé la rupture avec l’Égypte causée par le coup d’État du général al-Sisi et la répression des Frères musulmans qui s’en est suivie.
Dans un contexte aussi profondément marqué par l’altération de la posture traditionnellement adoptée par les pays de la zone du Moyen-Orient, Israël tend à demeurer quasiment la seule force de contre-tendance substantielle. Au point d’inciter les représentants de Riyad à informer l’administration Biden de l’intention saoudienne de suspendre les négociations entamées pour normaliser les relations avec l’État juif. C’est ce qu’a récemment révélé «Elaph», un journal londonien à capitaux saoudiens, sur la base de confidences faites par un fonctionnaire anonyme, membre du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahou. Ce recul serait dû à la dérive «extrémiste» du gouvernement israélien qui, par sa politique extrémiste, «torpille toute possibilité de rapprochement avec les Palestiniens, et donc avec les Saoudiens».
La reconstruction d’«Elaph» est corroborée par les déclarations irritantes et retentissantes de condamnation de la conduite israélienne faites par d’anciens membres de haut rang des «apparatchiks» comme Tamir Pardo. Dans une interview accordée à l’Associated Press, l’ancien directeur du Mossad a déclaré qu’en Israël «il y a un état d’apartheid. Sur un territoire où deux personnes sont jugées selon des systèmes juridiques différents, il ne peut y avoir qu’un état d’apartheid». Pardo lui-même a ensuite délibérément souligné que ses remarques sur les relations entre Israël et les Palestiniens «ne sont pas extrêmes. Elles représentent une reconnaissance». Les remarques d’un autre ancien directeur du Mossad, Efraim Halevy, ont été encore plus dérangeantes. Selon lui, l’entente entre Téhéran et Riyad, ajoutée grâce à la médiation chinoise, offre à l’appareil dirigeant de Tel-Aviv une occasion en or d’évaluer «si le moment est venu pour Israël de poursuivre une politique différente à l’égard de l’Iran et, peut-être de manière intelligente et confidentielle, de faire part de sa volonté de trouver un «rapprochement». Il s’agit là d’un signe indéniable qu’au sein du noyau dur de l’«État profond» israélien, il existe un niveau élevé de conscience des risques encourus par le pays en suivant la ligne adoptée par Netanyahou sous l’impulsion de l’aile ultra-radicale du gouvernement, qui peut être retracée jusqu’aux partis d’inspiration religieuse et à leurs principaux représentants : le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben-Gvir et le ministre des finances Bezalel Smotrich.
source : Sinistrainrete via Euro-Synergies
Source : Lire l'article complet par Réseau International
Source: Lire l'article complet de Réseau International