Au tour des journalistes et des professionnels en relations publiques d’inviter les Canadiens à ne pas utiliser les plateformes de Meta, Facebook et Instagram, le 15 septembre prochain afin de dénoncer le blocage des nouvelles par l’entreprise.
« C’est un problème qui dépasse le milieu journalistique. Les Canadiens et canadiennes n’ont plus accès aux nouvelles [d’ici], ni même aux nouvelles internationales [sur ces plateformes]. C’est un danger pour la société », a souligné avec inquiétude le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Michael Nguyen, en conférence de presse vendredi matin.
Aux côtés de Patrick Howe, président de la Société québécoise des professionnels en relations publiques (SQPRP), il a ainsi invité les citoyens à délaisser Facebook et Instagram pendant 24 heures, le 15 septembre, et à s’abonner à un média québécois ou à une infolettre d’un média local.
La date du 15 septembre n’a pas été choisie au hasard, elle correspond à la Journée internationale de la démocratie. « Parce que l’information est nécessaire à une saine démocratie », ajoute le président de la FPJQ.
Rappelons que Meta a commencé début août à définitivement bloquer l’accès aux nouvelles sur ses réseaux sociaux au Canada, en réaction à la nouvelle Loi sur les nouvelles en ligne du gouvernement fédéral. Cette dernière, qui entrera en vigueur le 19 décembre prochain, forcera entre autres les géants du Web à négocier une compensation avec les médias canadiens lorsque leur contenu est diffusé sur leurs plateformes. Avec son blocage, Meta veut ainsi éviter de devoir verser un seul sou aux médias.
Les effets de sa décision n’ont pas tardé à se faire ressentir. Entre les mois de juillet et août 2023 les médias canadiens ont enregistré une baisse d’interactions moyenne de près de 56 % sur les deux plateformes qu’ils utilisaient abondamment pour faire circuler leurs nouvelles.
« Meta a clairement les moyens de faire sa part, mais tient à jouer selon ses propres règles. […] Ce n’est pas une entreprise étrangère qui va dicter les lois en vigueur ici », insiste le président de la FPJQ.
« La manoeuvre de Meta est inacceptable », a renchéri Patrick Howe, estimant qu’il est essentiel que les médias traditionnels soient présents sur les réseaux sociaux pour contrer la désinformation qui y circule. « C’est sur les réseaux sociaux qu’on retrouve des croyances médiévales qu’on croyait bannies à jamais de la conscience humaine : la terre serait plate, les vaccins seraient dangereux, les changements climatiques seraient un complot », donne-t-il en exemple.
L’initiative a déjà obtenu l’appui de plusieurs acteurs et organismes du milieu culturel et des communications, mais aussi de politiciens. Le maire de Québec, Bruno Marchand et la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, ont ainsi confirmé leur participation à cette journée sans Facebook ni Instagram. Parmi les autres participants on compte notamment Québecor, Hebdo Québec, l’Union des artistes (UDA), l’Association canadienne des journalistes (CAJ) ou encore les Amis de la radiodiffusion (AMIS).
Ces derniers avaient d’ailleurs appelé à un boycott des réseaux sociaux de Meta pendant deux jours les 23 et 24 août derniers.
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Source : Lire l'article complet par Le Devoir
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