27.08.2023
Judith, agricultrice, s’est penchée sur le black-out, qui n’est pas un « phénomène naturel » et ne peut pas tomber comme ça du ciel. Qui porte la responsabilité du fait que cela puisse arriver ? Certainement pas les citoyens, bien qu’on veuille leur faire porter le chapeau.
Bonjour à tous, je m’appelle Judith. Comment te sens-tu quand tu penses au black-out ? As-tu peur ou as-tu mauvaise conscience parce que tu ne t’es pas encore penchée sur la question ou parce que tu ne peux pas encore te protéger en cas de blackout ? J’ai dû me pencher sur le thème du black-out en raison des circonstances, car je suis agricultrice – et tous les agriculteurs de Basse-Autriche ont reçu une lettre de la préfecture de district les informant qu’à l’avenir les black-out pourraient se multiplier et que nous, agriculteurs, devions réfléchir à la manière dont nous pourrions malgré tout continuer à exploiter nos exploitations dans ce cas-là. Et en annexe, il y avait un aperçu de tout ce à quoi il faut penser en cas de black-out, de tout ce qui dépend de l’électricité. Quand on voit partout ce qui est alimenté par l’électricité et ce qui ne fonctionne pas en cas de black-out, cela peut être très difficile à supporter. Et j’ai vraiment été anéantie par cette lettre. Je pensais qu’étant agricultrice je n’avais pas le temps de m’occuper de choses électriques – ce n’est pas mon domaine. J’ai déjà un métier. Je me suis donc penchée sur le thème du black-out de manière quelque peu globale. Non seulement comment puis-je m’assurer d’avoir de l’électricité, mais aussi d’où vient un black-out ? Y a-t-il des responsables d’un black-out ? Comment se passe un blackout ? Et c’est là que j’ai découvert des choses très intéressantes. J’ai écouté des conférences d’experts, car un black-out est toujours un peu sans nom, comme si c’était une catastrophe naturelle. Personne n’y peut rien. C’est imprévisible et il n’y a de toute façon pas de responsables. Mais est-ce vraiment le cas ? Il y a tellement d’experts qui disent exactement le contraire ! Ils disent qu’un black-out est bien un danger actuel mais pas parce qu’il survient comme ça, que personne n’y est pour rien, mais parce que les politiques ont pris des décisions clairement erronées. Il faudrait les changer et il n’y aurait alors pas de black-out. Mais cela fait des années qu’ils mettent en garde. Je vais essayer de vous résumer un exemple. Je ne suis pas spécialiste et j’essaie quand même. J’espère que vous me suivrez et que je le ferai correctement. Mais n’hésitez pas à regarder ces présentations. Il faut dire que le réseau électrique en Europe est entièrement interconnecté. Je vais donc prendre des exemples en Allemagne qui nous concernent différemment en Autriche. S’il y avait un black-out en Allemagne, il y aurait aussi un black-out en Autriche. Donc, ils sont totalement liés et on ne peut pas les séparer. En Allemagne, les centrales nucléaires et les centrales à charbon sont en cours de fermeture. L’objectif du tournant énergétique de 2011 était de produire de l’électricité à partir d’énergies renouvelables. Aujourd’hui, on met beaucoup l’accent sur le vent et le soleil. Les centrales nucléaires ont une très grande sécurité en ce qui concerne la production d’électricité. Donc, de ce côté-là, on a une grande garantie que l’électricité sera disponible et ce, régulièrement. Le vent et le soleil ont une sécurité très faible. Le vent a par exemple une sécurité de 1 % et le soleil une sécurité de zéro – cela signifie qu’à tout moment, un nuage peut arriver et que le soleil, l’installation solaire ne produit plus rien, l’installation photovoltaïque ne produit plus rien. Ou bien le vent cesse de souffler et les éoliennes s’arrêtent. Donc ce facteur de sécurité est très faible pour le vent et le soleil. Ainsi, il était clair dès le départ que le soleil et le vent ne sont pas aussi fiables que les centrales nucléaires et les centrales à charbon. C’est pourquoi il était prévu de construire d’un côté les énergies renouvelables et de l’autre en parallèle une centrale électrique, un parc parallèle. En d’autres termes, les énergies renouvelables sont compensées par un parc parallèle composé de centrales à gaz, afin que ça soit équilibré et que de l’électricité soit malgré tout disponible à tout moment. C’était le plan. Mais maintenant, il y a eu la crise énergétique, où le gaz a été très fortement touché. Et actuellement, personne n’ose construire une centrale à gaz parce qu’on ne sait pas ce qui va se passer avec le gaz. Il faut sept ans pour construire une centrale à gaz. Et jusqu’à présent, on n’a pas encore construit de centrales à gaz. On est en train d’arrêter les centrales nucléaires et les centrales à charbon. Actuellement, on mise sur le vent et le soleil mais c’est très incertain. Et c’est là qu’un trou se crée. Et ce trou, c’est le grand risque de black-out. Ce sont donc des problèmes clairement prévisibles, qui ne sont pas simplement là, sans nom. Il y a des personnes responsables de cela. Après avoir entendu cet exposé, j’ai décidé d’appeler les responsables au sujet de cette lettre et de les informer précisément de ces faits. Car cela m’a quand même un peu dérangée, qu’à travers une telle lettre, la responsabilité de la politique soit soudain reportée sur nous, sur la population. Car si demain il y avait un black-out et que tout le monde recevait une telle lettre – peut-être que d’autres entreprises ont reçu la même chose, je ne sais pas maintenant, moi en tant qu’agricultrice je l’ai reçue. Mais on sait bien que dans de nombreux bureaux communaux où je me suis rendue, il y a une note : Comment dois-je me comporter en cas de black-out ? Je pense que tout le monde sait qu’il y a des informations sur le black-out. Mais si demain il y avait un black-out, les uns se diraient : Oh, oh, je n’ai même pas pensé à ça, je n’ai pas ma propre électricité, c’est de ma faute. Et les autres pensent : oui, je suis protégé, rien ne peut m’arriver. Mais personne ne se demande qui est responsable ? Qui doit rendre des comptes ? Et seront-ils tenus de rendre des comptes ? Personne ne pose la question parce que chacun est préoccupé par lui-même et parce que c’est précisément par ce genre de lettres que la responsabilité de la politique est transférée à la population. Mais est-ce notre responsabilité ? Non, certainement pas. L’État reçoit de l’argent des impôts pour fournir l’infrastructure. Et l’électricité fait clairement partie de l’infrastructure, c’est pour cela qu’il reçoit de l’argent. Ce serait comme si chacun d’entre nous devait tout à coup construire sa propre route parce que l’État ne peut pas le gérer ; ce n’est pas notre responsabilité. Tout comme je suis agricultrice, ces politiciens sont des politiciens, ils ont leur métier, moi j’ai le mien. En fait, je n’ai pas à m’occuper de l’électricité, ce n’est pas mon rôle. J’ai donc passé quelques coups de fil en sachant cela. J’ai appelé la personne responsable de cette lettre, j’ai été transférée, j’ai parlé au ministère de l’Intérieur. J’ai parlé à huit personnes et j’ai posé la même question à toutes : Selon vous, qui est responsable d’un black-out ? Et toutes m’ont répondu : Oh non, il n’y a pas de responsable ! C’était une idée totalement étrangère pour toutes les personnes. C’était tellement lointain, ils n’y avaient jamais pensé, au fait qu’il y ait des responsables en cas de black-out. Toutes les personnes étaient prêtes à me dire ce que je devais faire, comment je devais m’en occuper moi-même. Mais qui est responsable, personne n’y a jamais réfléchi. J’ai même parlé à la dame du ministère de l’Intérieur – département de préparation aux crises de black-out – c’est vraiment elle qui devrait me renseigner. Je lui ai alors demandé : Que fait la politique pour éviter un black-out ? Quel est son rôle ? Un de ces rôles c’est que la population se protège. D’accord, je peux laisser ça comme ça. Mais quelle est la part de la politique ? Qu’est-ce que vous faites ? Je ne vois pas en quoi la politique s’occupe vraiment de la prévention des black-out. Et la réponse de la dame a été : « Eh bien non, la politique fait bien quelque chose. On le voit bien au fait que toutes les plateformes informent la population pour lui dire comment se comporter en cas de black-out. » Cela signifie que ce que fait la politique en matière de prévention des black-out, c’est de dire à la population : vous devez vous en occuper vous-même. Elle ne savait pas vraiment quoi faire quand je le lui ai dit. Mais d’une certaine manière, je ne peux que vous encourager : Répandez cette conscience que nous ne sommes pas responsables, en tant que peuple, de nous procurer nous-mêmes du courant. Ce n’est tout simplement pas notre tâche – c’est la responsabilité de l’État ! Je me préparerais tout de même à un black-out en cas de crise. Et ce n’est pas simplement par peur que je me protège, mais je vois un deuxième danger. Car en cas de black-out, ce sera probablement le chaos. Et que se passera-t-il si ceux-là mêmes qui n’arrêtent pas ce black-out à temps profitent de ce chaos pour nous pousser dans une autre dépendance numérique ? Car nous le savons : Il y a justement une volonté de nous pousser vers une dépendance numérique. Et lorsque le chaos dominera, il se peut très bien que nous acceptions soudain des choses que nous n’aurions jamais acceptées autrement. Et si, par exemple, l’électricité n’était rétablie que pour ceux qui sont totalement d’accord avec cette notion d’homme transparent, ceux qui renoncent à ce qui leur reste de vie privée ? Ou je ne sais pas ce qui pourrait arriver. Mais que se passerait-il si, dans ce cas, on donnait soudain son accord à des choses que l’on ne veut pas du tout ? C’est pourquoi je me protégerais très bien pour garder la tête froide et ne consentirais qu’à ce que je veux vraiment. C’était aussi le cas dans l’affaire du Covid : il y avait une crise. Combien de personnes ne voulaient pas se faire vacciner, mais l’ont fait parce que c’était la crise et que la possibilité de décider était très limitée, parce qu’on pense qu’on doit le faire ? C’est précisément pour cette raison, je pense, qu’il est bon et important que nous nous penchions sur le thème du black-out, afin de garder la tête froide, de ne pas avoir peur. Et si nous nous penchons sur la question et que nous nous assurons d’une manière ou d’une autre, nous le faisons la tête haute et nous compensons là où la politique échoue. Nous le faisons, mais pas de manière servile et par peur. Et nous attendons et insistons malgré tout pour que les responsables aient à rendre des comptes. Nous faisons prendre conscience qu’il y a des responsables, que ce n’est pas aussi anonyme et sans nom qu’on le dit. Aidez à diffuser ces infos et n’hésitez pas à regarder vous-même toutes les conférences sur ce thème sur Kla.TV/#Black-out-fr. Tous mes vœux de bonheur. Ciao.
de jn.
Sources / Liens : Plan d’alerte spécial black-out – mesures à prendre en cas de panne de courant généralisée, domaine de l’agriculture, information en Basse-Autriche
Tableau récapitulatif des systèmes d’approvisionnement qui ne fonctionnent plus en cas de panne de courant
Source : KLA.tv
Source : Youtube
Note de la rédaction de PG : En raison de nouvelles attaques sur PG je vous invite à lire le lien suivant :
Court communiqué de Profession-Gendarme (Mise à jour du 1er septembre 2023)
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