Qui a mis fin à la souveraineté de l’Ukraine ? (1)
Qui a mis fin à la souveraineté de l’Ukraine ? (2)
Qui a mis fin à la souveraineté de l’Ukraine ? (3)
Qui a mis fin à la souveraineté de l’Ukraine ? (4)
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par Fabrice Garniron
Retour sur un mythe médiatique
L’implication américaine
Mais les putschistes n’ont pas agi seuls. À l’évidence, ils ont bénéficié de l’aide des États-Unis. Certes, les éléments de preuve sont moins nombreux que les indices. Mais on a peu de raisons d’en douter quand George Friedman, responsable de la Stratfor, agence américaine proche des milieux du renseignement citée plus haut, le dit sans détour : «La Russie définit l’évènement qui a eu lieu au début de cette année (en février 2014) comme un coup d’État organisé par les USA. Et en vérité, ce fut le coup d’État le plus flagrant de l’Histoire».
C’est également ce qu’affirmait en mars 2014 Pierrick Tillet, un journaliste de L’Obs, hebdomadaire peu suspect de sympathies pro-russes ou anti-américaines, dans un article au titre éloquent : «Le coup d’État ukrainien a bien été piloté par les États-Unis : la preuve». Il se basait sur une conversation piratée et authentifiée entre deux décideurs américains, en l’occurrence Victoria Nuland, qui était à l’époque sous-secrétaire d’État pour l’Eurasie au State Department, et Geoffrey Pyatt l’ambassadeur des États-Unis à Kiev. Si cette conversation est une preuve ou au moins un indice de l’implication américaine dans le putsch de 2014, elle jette aussi une lumière crue sur la manière qu’ont les États-Unis de percevoir la «souveraineté de l’Ukraine».
Pour comprendre cet échange stupéfiant, il faut rappeler que le 25 janvier 2014, le président Ianoukovitch, encore au pouvoir pour quelques semaines, venait de proposer à l’opposition d’entrer dans son gouvernement, lui offrant même le poste de Premier ministre. Or, dans cet enregistrement, on entend la sous-secrétaire d’État et l’ambassadeur américains choisir les chefs de l’opposition les plus aptes aux fonctions ministérielles, les désigner à leur poste, bref former eux-mêmes le futur gouvernement ukrainien de cohabitation comme deux donneurs d’ordre certains d’être obéis. Cet échange pourrait évoquer celui qu’auraient un président et son premier ministre lorsqu’ils choisissent ensemble leurs futurs ministres. À ce détail près que ce type d’échange a habituellement lieu entre des personnages politiques ayant non seulement la même nationalité mais aussi la légitimité démocratique pour le faire. Il est plus rare de voir les représentants d’un État étranger choisir les ministres d’un autre État… Sauf bien sûr, dans les cas de pays occupés et/ou ayant perdu toute souveraineté. Cette conversation prouve au moins une chose : que ce sont bel et bien les États-Unis qui sont les vrais maitres de l’Ukraine, la question de sa «souveraineté» ne présentant pour eux pas le moindre intérêt.
Un autre détail de la conversation fit scandale. À un certain moment Victoria Nuland lance un «fuck the UE» retentissant et révélateur de la considération qu’ont les États-Unis pour leurs vassaux européens, et de la subite animosité américaine dès que ces derniers se risquent timidement à prendre une initiative propre. C’était le cas des Européens quelques jours avant, raison de la grossièreté de Victoria Nuland, qui sera finalement obligée de s’excuser publiquement après que sa conversation avec Geoffrey Pyatt ait été mise en ligne.
Mais venons-en à ce que cette conversation était supposée prouver pour Pierrick Tillet de L’Obs : l’implication américaine directe des États-Unis dans le putsch. Le journaliste s’appuie à juste titre sur le fait que les ministres choisis par Victoria Nuland et Geoffrey Pyatt le 25 janvier, soit avant le putsch ayant renversé Ianoukovitch, sont les mêmes que ceux qui arrivèrent à la tête de l’Ukraine après. Notamment le premier ministre Iatseniouk, choisi le 25 janvier et qui arrive au pouvoir le 26 février. On peut considérer que cette chronologie, à défaut d’être une preuve, est en tout cas un indice fort dans cette direction. Et il s’ajoute aux autres indices évoqués plus haut, ce qui ne permet guère de douter de l’implication des États-Unis dans le putsch et le massacre de Kiev.
La souveraineté perdue de l’Ukraine
Si en février, Iatseniouk, est effectivement le premier ministre choisi par V. Nuland et G. Pyatt, d’autres personnages bénéficieront de leurs décisions : ce sont les ministres néo nazis de Svoboda, dont les deux diplomates américains avaient dès janvier 2014 souhaité l’intégration dans un futur gouvernement. Ils sont en effet largement récompensés : sur 19 ministères, 6 appartiennent à Svoboda ou à la mouvance néonazie. Et à des postes clés, par exemple au poste de vice-Premier ministre et à celui de ministre de la Défense. Mais on voit aussi que Andréi Parouby, cofondateur avec Tiagnibok de Svoboda, qui a également dirigé les paramilitaires néonazis de Maïdan, accède au poste de secrétaire du Conseil national de Sécurité et de Défense, organisme pour le moins sensible puisqu’il chapeaute les ministères de la Défense et l’armée elle-même.
Pourtant, malgré son curriculum vitae parfait de néonazi, il est officiellement affilié au parti Patrie, considéré comme un parti démocratique par un Occident toujours unanime à en vanter les mérites, comme il le fait avec sa dirigeante, Ioulia Timochenko. On vérifie donc encore une fois l’inanité de l’argumentaire lénifiant sur Svoboda repris à l’unisson par les médias, selon lesquels ce parti aurait une influence se limitant à ses scores électoraux. Car ce que montre clairement la composition du gouvernement issu du putsch de février 2014, c’est que cette influence va en fait très au-delà : elle s’étend à l’ensemble des partis politiques, le nombre de ministres issu de ses rangs est très supérieur à ce que le parti représente effectivement, et ses membres sont nommés à des postes décisifs. Bref, loin d’être marginalisé, ce parti néonazi est devenu avec l’aide de la classe politico-médiatique occidentale, un acteur incontournable de la vie politique ukrainienne, de plus disposant de pouvoirs décisifs en matière militaire.
D’autres faits permettront de vérifier la soumission du nouveau régime issu du putsch aux intérêts occidentaux. Dès le putsch accompli, on verra d’abord l’UE trouver miraculeusement les sommes pour l’Ukraine qu’elle prétendait ne pas avoir avant. Dès mars 2014 en effet, l’UE accepte de prêter 11 milliards d’euros alors qu’elle ne proposait, on s’en souvient, que 600 millions d’euros au gouvernement de Ianoukovitch… «Abracadabra, un vrai tour de magie» commente avec humour Olivier Berruyer.
Un prêt qui ne pouvait que resserrer les liens de sujétion entre le gouvernement de Kiev et ses créditeurs bruxellois qui, sous forme politique et économique, ne pouvaient manquer d’obtenir un rapide retour sur investissement. Avec un gouvernement fait d’ultralibéraux au service des intérêts des multinationales, de néonazis et autres anti russes fanatiques, ce retour avait toutes les chances de se concrétiser. À eux-seuls d’ailleurs, les prêts accordés comme par miracle offraient la garantie que le nouveau gouvernement se soumettrait à un pilotage direct depuis l’étranger, comme la conversation entre V. Nuland et G. Pyatt nous en donnait déjà l’avant-goût un mois avant le putsch. Le régime instauré à Kiev en février 2014 était d’autant plus prêt à se soumettre aux Occidentaux et à leur renvoyer l’ascenseur qu’il était sûr de leur soutien pour se lancer sans délai dans ce qui était à ses yeux le but cardinal : la croisade anti russe pour arriver à une Ukraine ethniquement pure.
Dès mars 2014, le nouveau gouvernement entérine l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine que le président Ianoukovitch, fort de sa légitimité démocratique, avait refusé en novembre 2013. Tous les produits européens peuvent désormais pénétrer le marché ukrainien.
Quant aux autres aspects de la prédation étrangère à partir de février 2014, nous nous limiterons ici à n’en donner que quelques exemples, ceux touchant au sol et au sous-sol ukrainiens.
Le sous-sol d’abord. C’est dès le départ de Ianoukovitch que le régime confirme que l’Ukraine signera un contrat de partage de production avec un consortium dirigé par Exxon Mobil sur l’exploitation du champ pétrolier et gazier Skifska, en mer Noire. Un projet de 10 à 12 milliards de dollars.
Le sol ensuite, soit en l’occurrence les fertiles terres agricoles à tchernoziom, richesse séculaire de l’Ukraine. Car aux mesures d’austérité voulues par l’UE et le FMI en échange de prêts, s’ajoutent la privatisation des terres qu’après quelques réticences le nouveau régime acceptera. Selon la revue australienne, Australian national review, en 2021, la superficie des terres possédées par 3 sociétés américaines correspondait à 28% de la totalité des terres ukrainiennes cultivées, soit une superficie supérieure à la totalité des surfaces cultivées en Italie : 17 millions d’hectares en Ukraine contre 16,7 millions pour l’Italie. On peut supposer que les milliards de dollars octroyés à l’Ukraine depuis février 2022 pour son effort de guerre n’étant pas gratuits, la privatisation de nouvelles terres sera le seul moyen pour Kiev de les rembourser, ce qui ne pourrait manquer d’augmenter la surface possédée par l’étranger.
L’état de sujétion dans lequel se trouve l’Ukraine se vérifie de manière caricaturale avec une intervention directe du pouvoir américain sur la justice ukrainienne. Mais cette fois-ci, ce n’est pas une conversation piratée puis authentifiée mais une vantardise publique de Joe Biden, qui en donne une idée.
On sait en effet par Joe Biden lui-même qu’en 2016, alors qu’il était encore vice-président des États-Unis, il a menacé le président Porochenko de ne pas accorder à l’Ukraine un prêt d’un milliard de dollars s’il ne «virait» pas immédiatement Viktor Chokine, le procureur général d’Ukraine. Le choix des termes de Biden mérite d’être relevé : «Je les ai regardés et j’ai dit : «Je m’en vais dans six heures. Si le procureur n’est pas viré, vous n’aurez pas l’argent». Et bien, fils de pute, il s’est fait virer». S’agissant de ce qu’il reprochait au procureur en question, Biden s’est toutefois montré plus prudent et n’en dira rien à l’assistance : en l’occurrence, le procureur «viré», Viktor Chokine, menait une grande enquête anti corruption, notamment sur Burisma Holdings, société gazière dont un des membres du conseil d’administration n’était autre que … le fils du vice-président, Hunter Biden.
Maïdan, un putsch contre les Ukrainiens
La politique du régime post Maïdan apparait donc au plus haut point paradoxale. Alors que sa rhétorique ultra nationaliste fait croire à un attachement authentique et intransigeant à l’indépendance de l’Ukraine, la réalité de son action est tout autre. Derrière les fanfaronnades et autres hâbleries ultra nationalistes anti russes, le régime conduit concrètement une politique consistant à accepter le contrôle tous azimuts des États-Unis et de l’UE sur les richesses, l’économie, la justice, l’armée et la politique extérieure de l’Ukraine. Sujétion qui, nous le verrons, ne lui laissera aucune marge de manœuvre dans la guerre contre la Russie.
Un paradoxe qui ne s’explique que par la russophobie intrinsèque du régime kiévien. C’est en effet pour mieux en finir avec sa minorité russe qu’il s’est soumis aux États-Unis. Quant à la Russie, elle est d’abord détestée pour son soutien aux russophones d’Ukraine, mais aussi pour le contre-modèle qu’elle représente : un espace multiethnique euro-asiatique, multiracial et multi religieux, soit le contraire même du projet mono ethnique de Kiev. En livrant l’Ukraine aux États-Unis, Kiev n’a finalement qu’un but : obtenir de ces derniers le soutien nécessaire pour vaincre la Russie et mieux se débarrasser des russophones d’Ukraine. Ceux-ci étant aidés par une des deux premières puissances mondiales, la Russie, Kiev a donc impérativement besoin des États-Unis pour atteindre ses objectifs. De leur côté, les États-Unis, n’ont pas envers la Russie et les russophones d’Ukraine les mêmes motivations éradicatrices. Sauf qu’ils contrôlent, manipulent, financent et arment ceux qui les ont, à savoir Kiev. Leurs motivations propres tiennent essentiellement, nous l’avons vu, au maintien de leur statut de puissance unipolaire auquel la chute du Mur leur a permis d’accéder. Un statut menacé par les puissances aspirant à un ordre multipolaire, principalement la Russie et la Chine. Pour Washington, la révolte des russophones du Donbass et de Crimée contre Kiev provoquée par le putsch de 2014 était l’occasion d’un piège devant permettre d’entrainer la Russie dans une guerre qui, selon eux avait toutes chances de l’affaiblir, voire de la faire disparaitre comme État unitaire. À ceci près que c’était aux Ukrainiens de payer le prix du sang pour assurer la victoire de cette stratégie.
En acceptant ce pacte, les ultra nationalistes ukrainiens livraient donc pieds et poings liés leur pays à l’hyperpuissance. Ce qui fait dire très justement à Lucien Cerise, auteur de «Ukraine, La guerre hybride de l’OTAN», que «si l’on doit parler de révolution à propos de l’Euromaïdan, il s’agit dès lors d’une révolution anti ukrainienne». Anti ukrainienne, en effet. D’abord parce que les nationalistes au pouvoir à Kiev se sont lancés dans une guerre contre une partie pour le moins importante des Ukrainiens, à savoir les 7,5 millions de russophones, qu’au nom de la vision amputée qu’ils ont de leur peuple, ils se sont ingéniés à discriminer et à exclure dès leur arrivée au pouvoir.
C’est d’ailleurs dans cette direction belliciste que va la première décision officielle prise par les nouvelles autorités : dès le 23 février, soit le lendemain même de la victoire du putsch, 252 députés de la Rada votent pour mettre fin au statut officiel de la langue russe. Après un putsch où les paramilitaires néonazis avaient joué un rôle décisif, ce vote de Kiev ne pouvait être interprété par les Ukrainiens du Donbass que comme une nouvelle déclaration de guerre. Sans surprise, nos commentateurs médiatiques ont feint d’ignorer qu’un signal équivalent dans n’importe quel autre pays multilinguistique aurait suscité l’indignation internationale et provoqué inévitablement des troubles internes, qu’il s’agisse de la Suisse, de la Belgique ou du Canada. Qu’on songe aux conséquences qu’aurait en Belgique la suppression du français ou du flamand comme langue officielle. Mais nous avons vu que les doubles-standards, qui sont toujours l’envers d’une morale pervertie, amènent systématiquement nos médias à considérer que ce qui est impossible en Occident est admissible ailleurs, notamment en Ukraine, quand les Russes en font les frais.
Quant à répéter, comme on le fait dans les médias mainstream depuis 2022, que le texte de la loi votée en mars 2014 contre la langue russe n’a finalement pas été signé par le nouveau président Tourtchynov, c’est oublier qu’en réalité elle a fini par être adoptée en 2018. Et qu’elle a été appliquée dans les faits bien avant, et de la manière la plus radicale. Car juste après leur putsch, c’est la totalité de la population russophone du Donbass que les nouvelles autorités ont exclue, la désignant publiquement comme ennemie et refusant tous les devoirs de base incombant à l’État vis-à-vis de ses propres citoyens. Kiev a ainsi transformé plusieurs millions d’Ukrainiens russophones en parias, leurs refusant retraites, allocations, aide économique, réseau bancaire, rétablissement des services publics. Pour punir les Criméens, Kiev ira jusqu’à fermer le canal qui les approvisionnait en eau, au mépris des conventions internationales interdisant ce type de mesure dirigée contre la population civile.
À celles-ci s’ajoutent les bombardements délibérés et indiscriminés sur les habitants du Donbass qui, de 2014 à 2022, ont fait des milliers de morts dans leurs rangs : selon les chiffres de l’ONU pour la période allant de 2018 à 2022, 81,4% des victimes civiles étaient des habitants du Donbass. C’est peu dire que Kiev n’a guère cherché à conquérir les cœurs des Ukrainiens du Donbass, ni envoyé en leur direction le signe d’une quelconque «volonté de vivre ensemble». Pas une seule fois, de 2014 à l’attaque russe de 2022, il n’a d’ailleurs accepté de rencontrer les responsables ukrainiens.
Le sens de ces mesures n’est guère difficile à déchiffrer : Kiev veut les territoires sans ceux qui y habitent. En clair, si Kiev réussissait à les conquérir, leurs habitants seraient inévitablement chassés ou massacrés. Un objectif d’épuration ethnique que la classe politico-médiatique occidentale a entériné sans état d’âme, quand ce n’était pas avec enthousiasme. En 2015, on a même vu un président, en l’occurrence Porochenko, élu après la victoire de Maïdan, proclamer que pour gagner la guerre contre les Ukrainiens du Donbass, il fallait contraindre leurs enfants, autrement dit ses propres compatriotes, à vivre sous terre. Ce à quoi ils en étaient effectivement réduits du fait des bombardements décidés par lui-même et son armée. «Chez nous, les enfants iront à l’école et dans les jardins d’enfants. Chez eux, ils se terreront dans les caves. C’est comme ça que nous gagnerons la guerre», disait Porochenko à Odessa le 14-11-2014. Du jamais vu, ou entendu, en Europe depuis la fin du nazisme.
Si la population russophone, bombardée sans relâche et de manière indiscriminée de 2014 à 2022 a été traitée par Kiev avec cette haine vengeresse, la population ukrainienne non russophone a-t-elle été mieux traitée, celle que les médias mainstream appellent «les Ukrainiens» ? Certes, celle-ci a été glorifiée par la rhétorique ultra nationaliste du pouvoir kiévien. Elle paie pourtant un terrible tribut à l’hubris, sinon la folie, de ses dirigeants, qui l’ont entrainée dans le piège mortel d’un conflit voulu tant par eux que par les États-Unis, et qu’ils pensaient gagner. Leur peuple, même au sens étroit qu’on lui donne à Kiev, le paie aujourd’hui du prix inacceptable de centaines de milliers de morts et de blessés.
Oui, le putsch de Maïdan est donc bel et bien «anti ukrainien». Surtout qu’on sait que la guerre qui allait sacrifier la paix en Ukraine et la vie de centaines de milliers de ses habitants est la conséquence d’un pacte entre Kiev et les États-Unis. Ignoré le plus souvent de l’opinion, ce pacte n’était pourtant en rien secret. Les États-Unis en effet, ont fait miroiter au régime de Kiev l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN en échange d’une guerre contre la Russie. Un marché qui ne pouvait que séduire Kiev, compte tenu de l’étrange combinaison d’hubris et de soumission volontaire aux États-Unis qui caractérise les dirigeants ukrainiens ultra nationalistes.
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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