Qui a mis fin à la souveraineté de l’Ukraine ? (2)
Qui a mis fin à la souveraineté de l’Ukraine ? (1)
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par Fabrice Garniron
Retour sur un mythe médiatique
Un ballet à Maïdan
Mais revenons aux évènements tels qu’ils se déroulent à Kiev entre la fin novembre 2013 et le putsch du 20 février 2014. A Maïdan, les manifestations redoublent en effet après le refus du président Ianoukovitch, de signer le plan de l’UE. Si ces manifestations ont un caractère massif incontestable, elles ne signifient pas pour autant que la majorité des Ukrainiens les soutiennent, même si les médias occidentaux cherchent à en donner l’illusion. En fait, seuls 35% désapprouvent la décision de Ianoukovitch de refuser le plan de l’UE. La forte mobilisation est en fait celle d’une partie de l’Ukraine, celle de l’Ouest, qui veut l’emporter contre l’autre, celle de l’Est. Quant à la décision de V. Ianoukovitch de ne pas signer ce plan, contrairement aux dires médiatiques, elle n’était pas définitive. Il s’agissait pour lui de prendre le temps d’étudier un accord complexe pour cerner les risques économiques du plan de l’UE pour l’Ukraine et évaluer les compensations européennes nécessaires pour le démantèlement des industries que le plan de l’UE aurait inévitablement provoqué. Comme l’écrit justement Jean Géronimo dans L’Humanité du 7 février 2014: «Contrairement à la rumeur médiatique, il ne s’agit pas d’un rejet de l’Europe mais d’une demande de reformulation de cet accord (qui est) politiquement non neutre et économiquement suicidaire pour l’Ukraine».
Le président Ianoukovitch a-t-il souhaité obtenir à terme des concessions de l’UE qui auraient été plus avantageuses pour son pays ? C’est probable. Mais on ne peut douter de la volonté de Viktor Ianoukovitch de rapprocher l’Ukraine de l’UE, sinon de l’intégrer. Quelques mois après avoir gagné les présidentielles en janvier/février 2010, il le déclarait sans ambigüité : «(…) L’Ukraine est en train de s’intégrer activement à l’Union européenne. Cette orientation stratégique est fixée dans mes déclarations répétées en tant que président de l’Ukraine. J’aimerais que tout le monde s’en souvienne» .
Mais il est également incontestable que Ianoukovitch ne souhaitait pas que l’Ukraine rejoigne l’OTAN. En somme, Viktor Ianoukovitch, tout corrompu qu’il était, voulait faire correspondre la neutralité de l’Ukraine sur le plan géostratégique à son équivalent sur le plan économique, à savoir transformer l’Ukraine en une passerelle entre Russie et Europe occidentale, objectif dont nous avons vu qu’il était pour Kissinger lui-même le meilleur choix pour l’Ukraine. Ce projet, en rien «pro russe» ou «anti occidental» était finalement bien adapté aux spécificités géographiques et historiques de l’Ukraine, terre entre deux destins, comme l’écrit justement Pierre Lorrain. En revanche, tout en voulant s’intégrer à l’UE, Ianoukovitch n’était pas antirusse. Une orientation qui à l’évidence ne convenait pas au camp occidental.
En même temps que les manifestations anti gouvernementales, un défilé surréaliste commence à Kiev. Celui des personnalités politiques occidentales qui viennent au nom de leur propre gouvernement apporter leur soutien aux manifestants anti Ianoukovitch. Spectacle étonnant que celui de ces orateurs occidentaux à Maïdan qui, en même temps qu’ils dénoncent les «ingérences russes», s’ingèrent eux-mêmes de manière si flagrante, sinon provocatrice, dans les affaires intérieures d’un autre État. Que le gouvernement ukrainien d’alors dispose d’une légitimité démocratique incontestable ne semble donc pas outre mesure troubler ces politiciens. Car leur but est d’instrumentaliser la rue pour contraindre Ianoukovitch à revenir sur son refus du plan de l’UE, voire obtenir sa destitution. Une noria de représentants de l’UE et des États-Unis fera le voyage à Kiev pour y rencontrer les chefs de l’opposition au nom de leur propre gouvernement et tenir à Maïdan des discours à forte teneur démagogique, ceux qui flattent la foule en l’héroïsant. Ces effets rhétoriques, invariablement agrémentés d’incantations autour des «valeurs européennes» ne pouvaient qu’encourager les manifestants à poursuivre dans leurs objectifs maximalistes, voire insurrectionnels.
Il est saisissant qu’une question simple ait de toute évidence échappé aux représentants de l’UE et des États-Unis défilant à Kiev en décembre 2013 : comment réagiraient-ils si, pour infléchir la politique étrangère d’un pays occidental, la Russie y envoyait ses ministres pour haranguer la foule, rencontrer des chefs de l’opposition et déstabiliser un gouvernement démocratique que la Russie considérerait comme trop pro occidental ?
C’est ce que firent, sans état d’âme apparent, Guido Westerwelle, chef de la diplomatie allemande; Carl Bildt, ministre des affaires étrangères suédois, Catherine Ashton, vice-présidente de la Commission européenne, les sénateurs John Mac Cain et Chris Murphy au nom des États-Unis. Sans parler de Victoria Nuland, sous-secrétaire du département d’État des États-Unis, qui s’affichait en train de distribuer boissons et nourriture aux manifestants de Maïdan. Sonder la psychologie de ces personnages n’est pas ici le propos. Mais on ne peut éviter de se demander ce qui peut permettre à des politiciens d’agir avec un tel sentiment d’impunité. Le cynisme ? Ou l’arrogance suprême de ceux qui croient que tout leur est permis car se percevant comme intrinsèquement supérieurs? En tout cas, l’absolue bonne conscience de ceux qui sont précisément en train de faire dans un pays étranger ce qu’ils interdiraient chez eux laisse pantois. La formule «je peux faire chez vous ce que vous ne pouvez pas faire chez moi» pourrait résumer leur démarche politique en Ukraine. On sait que ce double standard, mortifère pour les relations entre individus, a une conséquence inévitable dans les relations entre États : la guerre. Elle commencera en mars 2014, quelques semaines seulement après la prise du pouvoir par les Occidentaux et leurs alliés ukrainiens le 22 février 2014.
Quand l’UE et Le Monde voyaient, quand l’UE et Le Monde ne voient plus
Si, comme on peut le supposer, les «valeurs» auxquelles se réfèrent les politiciens occidentaux sont celles de la tolérance, de la liberté d’opinion et de la démocratie, elles ne sont pas exactement celles de leurs alliés locaux. Car le mouvement Maïdan a une face que les médias et les hommes politiques occidentaux s’emploient sans discontinuer à cacher depuis 2014, à savoir le rôle décisif de la nébuleuse des organisations néonazies dans l’organisation des manifestations et la prise du pouvoir. Dans cette nébuleuse, on trouve principalement Pravy Sektor et Svoboda, deux groupes idéologiquement très proches qui sont l’ossature du mouvement. Deux organisations dont les méthodes sont en tout point comparables à celles de leurs prédécesseurs nazis des années trente en Allemagne. Tout aussi fanatiques et brutaux que les SA du NSDAP, leurs nervis provoquent des bagarres au Parlement, se rendent au domicile de certains députés pour les menacer ou les frapper, parfois les battent en plein Parlement, font des descentes dans les locaux de médias pour brutaliser leurs responsables quand ils ne leurs sont pas assez favorables, prennent possession de la rue munis de haches et de gourdins, érigent des barrages filtrants, attaquent munis d’armes à feu les forces de l’ordre, prennent d’assaut le Parlement, les bâtiments administratifs et les sièges des partis auxquels ils sont hostiles, lynchant publiquement ou tuant parfois leurs membres . Dans l’Ouest du pays, où elles règnent en maitres, leurs «comités de vigilance» procèdent à une épuration systématique des éléments qu’ils jugent indésirables en les excluant des conseils municipaux, interdisent les partis de gauche et le parti gouvernemental, le Parti des Régions, en intimidant et menaçant leurs membres, y compris leur famille, forçant au départ les récalcitrants. S’il est de bon ton d’opposer la violence et l’idéologie de ces groupes au caractère pacifique des manifestants, il est non moins vrai que ces groupes n’ont rien d’un corps étranger au sein de ces mêmes manifestants, aussi pacifiques soient-ils. Ces néonazis bénéficient même d’un certain prestige auprès d’eux, comme le soulignera Doug Sanders, de la publication canadienne Globe & Mail : «En dépit de leur histoire d’intolérance extrême, Pravy Sektor a gagné l’admiration d’un nombre étonnamment élevé d’organisations reconnues» .
Un moment particulièrement révélateur de l’hypocrisie et de la duplicité occidentales est celui où Catherine Ashton vice-présidente de la Commission européenne, s’affiche publiquement avec le chef du parti néo nazi, Oleh Tiagnybok de Svoboda, à côté desquels se trouvaient également deux autres chefs de l’opposition d’alors, qui ne voyaient pas non plus d’inconvénient à ce compagnonnage. Ainsi adoubé par la vice-présidente de l’Union Européenne, un chef néo nazi était subitement métamorphosé en figure respectable du combat pour ces «valeurs européennes» dont se gargarisaient avec elle les politiciens occidentaux. La ministre américaine Victoria Nuland et le vice-président Biden feront de même. Le 15 décembre 2013 on verra le sénateur Mac Cain s’afficher avec le chef de Svoboda face aux manifestants de Maïdan et leur lancer un «L’Amérique est avec vous» .
Ces fameuses «valeurs européennes» paraissent décidément à géométrie variable, s’adaptant rapidement et avec une étonnante souplesse aux circonstances, quitte à changer du tout au tout. On peut le vérifier en comparant ce que disaient du nazisme ukrainien certains médias mainstream et le Parlement européen avant la crise ukrainienne, avec la ligne qu’ils adoptèrent après. On sait en effet qu’à partir de la fin 2013, ils firent passer systématiquement la question du nazisme en Ukraine pour un épouvantail agité par la propagande russe, voire pour une lubie paranoïaque de Vladimir Poutine. Mais citons d’abord Le Monde qui, en 2012, avant ce changement, mais sans reprendre toutefois le terme de «nazi», titrait tout de même : «Les nationalistes de Svoboda inquiètent les Juifs et les Russes» . Plus étonnant encore, au regard de l’extrême indulgence, ou de l’ignorance feinte, dont font preuve depuis 2014 les institutions européennes sur la question du nazisme ukrainien, citons cette déclaration du Parlement européen de décembre 2012. Cette année-là, il déclarait être inquiet «de la montée du sentiment nationaliste en Ukraine, qui s’est traduit par le soutien apporté au parti Svoboda». Et rappelait «que les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne et, par conséquent, invite les partis démocratiques siégeant à la Verkhovna Rada à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier» . Certes, là encore le terme de «nazi» n’est pas prononcé. Mais, force est de constater que la teneur de cette déclaration de 2012 du Parlement européen est pour le moins éloignée, redisons-le, du silence de rigueur qu’observera ultérieurement la même assemblée sur la question du nazisme. En un an, les valeurs européennes semblent en tout cas avoir évolué rapidement…
Les politiciens occidentaux ne voyant pas d’inconvénient à s’afficher avec les représentants de Svoboda, on ne peut guère s’étonner du fait qu’à aucun moment ils ne désavouent l’alliance que les partis d’opposition ukrainiens dits «démocratiques» ont scellé avec ce parti néo nazi. C’est le cas en particulier de Patrie, le parti de Ioulia Timochenko, figure de l’opposition invariablement choyée par les médias mainstream et dont les politiciens occidentaux ont même fait l’emblème de la démocratie ukrainienne.
Les protégés de l’UE
Si en 2012 Le Monde et le Parlement européen alertaient sur Svoboda sans le qualifier de nazi, il reste que l’idéologie, l’origine, le folklore, la rhétorique, sans parler des pratiques évoquées plus haut, sont bel et bien nazis. On sait que la figure tutélaire de Svoboda est Stepan Bandera, agent de l’Allemagne, nazi ukrainien notoire, dont les forces ont participé directement à la Shoah aux côtés des forces allemandes. Significative encore une fois de l’évolution européenne sur ce sujet, citons encore cette déclaration de 2010 du Parlement européen relative à Stepan Bandera. A la différence de celle citée plus haut, datant de 2012, il rattachait en 2010 clairement au nazisme le héros de l’actuel nationalisme ukrainien au nazisme. Le Parlement européen déclarait en effet qu’il «regrettait vivement la décision du président Iouchtchenko, d’accorder à titre posthume à Stepan Bandera, chef de l’organisation nationaliste ukrainienne OUN qui collabora avec l’Allemagne national-socialiste, le titre de «héros national de l’Ukraine» . Que ce personnage soit la référence commune de tous les partis ukrainiens de l’opposition pro occidentale laissera pourtant ultérieurement les Occidentaux de marbre dans la totalité du spectre médiatique et politique. Signalons encore que l’emblème de Svoboda est la «Rune du Loup», qui était celui de la division SS Das Reich, celle qui a exterminé la population d’Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944. Et qu’avant de s’appeler Svoboda en 2004, le nom de l’organisation était Parti national-social, dénomination qui laisse peu de doute sur ses allégeances idéologiques. Quant aux responsables de Svoboda, évoquons d’abord son chef, Oleh Tiagnibok, coutumier des déclarations racistes en tout genre, notamment ses déclarations contre «la juiverie» . Evoquons aussi Yuri Mykhalchyshy, par ailleurs député de Svoboda, connu pour avoir fondé en 2005 l’institut Joseph Goebbels. Un autre député de ce parti, Oleg Pankevitch, organise en juillet 2013 une cérémonie de ré-inhumation de SS tombés pendant la 2ème Guerre mondiale dont on avait récemment trouvé les corps. Citons encore Irina Farion, «linguiste» de Svoboda, qui considère que les 14% d’Ukrainiens russophones sont des «dégénérés qui ne méritent que la mort» . Evoquons enfin les retraites au flambeau inspirées de leurs équivalents nazis dans l’Allemagne des années trente. Elles ont lieu régulièrement en Ukraine de l’Ouest en hommage à Stepan Bandera et y participent des milliers de personnes. En particulier celle qui eut lieu à Kiev le 1er janvier 2014, où 15 000 torches furent allumées pour célébrer le 105ème anniversaire de la naissance du chef nazi ukrainien. Si la manifestation renoue spectaculairement avec le décorum nazi, les Occidentaux intervenant après cette date n’en ont apparemment rien su…
Six mois avant ce défilé néonazi, en juillet 2013, la nature de Svoboda n’avait toutefois pas échappé à un groupe de 30 députés de la Knesset, soit le quart de l’Assemblée nationale israélienne. Ils s’inquiétaient alors du poids électoral croissant d’un parti qu’ils n’hésitaient pas, eux, à qualifier de néonazi. Ils s’inquiétaient tout autant de la coopération des autres partis d’opposition avec Svoboda. Insistant sur l’imprégnation nazie d’une large partie de la classe politique ukrainienne, cette déclaration officielle israélienne va totalement à rebours des propos lénifiants des médias occidentaux selon lesquels le nazisme ne serait en Ukraine qu’un phénomène marginal. Les députés de la Knesset déclaraient en effet : «Cela fait plus de 6 mois que nous recevons des rapports alarmants sur la nouvelle tendance nationaliste en Ukraine agitée par le parti néo-nazi Svoboda (…). Nous sommes alertés des menaces et des attaques calomnieuses lancées par les membres de ce parti contre les Juifs, les Russes et d’autres minorités. Ce sont des individus qui puisent leur inspiration dans les nazis et glorifient ouvertement les meurtriers de masse des divisions SS ukrainiennes. Nous avons également été choqués par le fait que ce parti n’est pas du tout isolé, mais jouit d’une pleine coopération avec les deux principaux partis de l’opposition en Ukraine [Ndt : Patrie et UDAR]. Malheureusement, ces partis n’ont absolument pas protesté contre les actions et les déclarations de leur partenaire extrémiste, mais ils se sont même compromis par leur propre glorification publique de criminels de guerre nazis ukrainiens» . On ne saurait dire mieux que, contrairement à un argument fallacieux ressassé par la propagande occidentale, l’imprégnation nazie est loin de se limiter aux seuls résultats électoraux de Svoboda.
Quant à celle qui était alors la vice-Premier ministre d’Israël, Tzipi Livni, elle tient un discours tout aussi catégorique sur Svoboda. En janvier 2013, elle déclarait : «Je pense qu’un phénomène comme le parti social nationaliste totalitaire Svoboda ne doit pas être négligé et laissé sans réponse de la communauté internationale. Vous noterez que même les partis les plus radicaux en Europe ont refusé de coopérer avec Tiagnibok. Même le parti français d’extrême droite de Marine Le Pen. Même le parti hongrois Yobik. Dans le monde d’aujourd’hui, il y a des règles de bienséance, des normes de la mémoire historique. Tiagnibok et son parti (Svoboda) ont violé ces règles. (…) Je préconise de prendre toutes les mesures possibles pour supprimer les partis néonazis et leurs activités» .
Une déclaration qui mérite qu’on s’y attarde. Car en insistant sur le fait que l’ensemble de l’extrême droite européenne a coupé les ponts avec Svoboda, Tzipi Livni met en évidence un fait dévastateur pour l’ordre européiste, à savoir que la classe politico-médiatique européenne a toutes les complaisances pour un parti que le FN lui-même trouve infréquentable en raison de son extrémisme de droite. Un comble en effet : alors que cette classe politico-médiatique unanime appelle à chaque scrutin à contrer le danger fasciste que représenterait le Front national et à l’urgence morale d’un cordon sanitaire autour de ce parti, elle est tout aussi unanime à trouver Svoboda fréquentable. Cette classe ne voit donc aucun obstacle moral ou autre à ce que ce parti soit intégré dans une alliance avec des partis supposés représenter les «valeurs européennes». Complaisance pour le moins compromettante, qui est celle de Laurent Fabius, qu’on sait par ailleurs très actif dans la lutte contre le Front national. Le 11 mars 2014, sur France Inter, non seulement il occulte totalement la nature néonazie de Svoboda mais il va jusqu’à contester catégoriquement que Svoboda soit d’extrême droite : «Le parti Svoboda est un parti plus à droite que les autres, [mais il n’est pas] d’extrême droite» . Même propos au Monde, dont les états de service dans la lutte contre le Front national sont assez semblables. Le 9 mai 2014, dans l’émission Arrêt sur image, le journaliste Piotr Smolnar, en charge au quotidien de la crise ukrainienne, affirme tout aussi catégoriquement : «On ne peut pas établir un signe d’égalité entre Svoboda et …et… le nazisme, c’est juste un mensonge» .
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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