Niger : «Les sanctions sont un acte de guerre, la forme moderne d’un siège» (Pino Cabras)
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par Mendelssohn Moses
Voici celui qui devrait être le chef d’État de l’Italie – dotée toutefois d’une nouvelle structure institutionnelle ! – et qui, si l’on se réfère au «leadership» intellectuel, est déjà ce chef d’État en creux.
Né en Sardaigne il y a 55 ans, Pino Cabras, analyste financier de profession, ex-vice-président de la Commission des affaires étrangères du Parlement italien, fut aux côtés notamment de Margherita Furlan l’un des plus proches collaborateurs du grand polémiste Giulietto Chiesa (1940-2020).
C’est dans sa cohérence sur des décennies que l’on juge de la moralité d’un homme politique. A-t-il modifié ses engagements au gré de l’intérêt perçu ? Ou au contraire, trouve-t-on un fil conducteur par rapport auquel jamais il ne se dédit ?
Dans le cas de Pino Cabras, c’est clair. Opposé à la Guerre en Irak, à la Covidémence, à la politique de l’OTAN vis à vis de la Russie, aux politiques du FMI et de la BCE, soutien indéfectible de Julien Assange pour qui il s’est plusieurs fois déplacé à Londres et ailleurs, voici le communiqué du 11 août 2023 de sa page Facebook :
«Niger et Ukraine : le temps du sacrifice humain»
«ll manque de médicaments, de nourriture, d’électricité – encore plus qu’avant. Si nous voulons faire fléchir la junte, il faudra poursuivre avec les sanctions», représentant de l’UE pour le Sahel Emanuela del Rey, sur les évènements au Niger.
Ce à quoi Cabras a commenté : «Le 11 août, je serai en direct avec Enrica Perucchietti sur Visione TV. Nous analyserons les implications – qui dépassent l’imagination – de l’interview donné par Emanuela del Rey, représentant de l’UE pour le Sahel, qui déclare avec enthousiasme que «les sanctions au Niger commencent à porter effet. Il manque de médicaments, de nourriture, d’électricité – encore plus qu’avant». Alors, tous contents ? Puis nous parlerons de la phase actuelle de la guerre en Ukraine, où des cohortes entières de jeunes sont envoyés à la tritureuse. Les nouvelles du jour nous renseignent sur là où nous mènent ces sacrifices humains lors des différents conflits en cours».
Pour Visione TV Cabras a alors expliqué qu’il faut comprendre que pour l’élite occidentale, leurs propres frontières n’ont rien de «national», mais englobent toutes les régions du globe susceptibles de leur fournir des matières stratégiques. Or, sauf à passer par des délibérations prolongées aux Nations unies et portant sur d’éventuelles et avérées violations des droits de l’homme, les sanctions sont un acte de guerre, la forme moderne d’un siège. Dans sa stupidité abyssale, l’UE fomente des conflits dans une zone déjà croupissant dans la misère – car pillée par l’Occident – et peuplée de 130 millions d’habitants. Qui viendront immanquablement se réfugier en Europe occidentale. On comprend que plusieurs pays dont l’Italie, ne verront pas d’un bon œil une intervention armée de la CEDEAO au Niger …
Cabras poursuit avec des considérations particulièrement bien renseignées et lucides sur l’Ukraine.
Parlant couramment le français, il serait souhaitable que Pino Cabras se produise régulièrement dans la presse de réinformation du monde francophone.
Mendelssohn Moses
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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