L’évolution du programme nucléaire de l’Iran

L’évolution du programme nucléaire de l’Iran

08.08.2023 

Le programme nucléaire de l’Iran est moins souvent mentionné dans les médias qu’il y a quelques années, mais il n’a pas disparu. À quel point Téhéran est-il proche de la création d’armes nucléaires? 

La situation concernant le programme nucléaire iranien a quitté les premières pages des médias mondiaux. Le président américain Joe Biden, malgré ses promesses électorales, n’a pas réussi à revenir à l’accord nucléaire avec Téhéran, et en l’absence de progrès, l’intérêt du public mondial pour ce sujet a diminué. 

Pendant ce temps, diverses parties rappellent de temps en temps le problème et expriment leur préoccupation. Par exemple, à la mi-juillet, l’Iran, l’Arabie saoudite et la Turquie ont appelé à garantir la nature pacifique du programme nucléaire. Les membres de l’Otan ont également affirmé leur « ferme résolution de ne pas permettre à l’Iran de créer une arme nucléaire » lors du sommet de Vilnius. Tout cela sans parler de la rhétorique alarmiste régulière de la part d’Israël. 

De plus, en juin de cette année, la presse américaine a publié des informations selon lesquelles un accord temporaire sur le programme nucléaire pourrait être signé entre les États-Unis et l’Iran au lieu de l’accord nucléaire. Cependant, fin juin déjà, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a assuré qu’ »aucun accord n’est envisagé pour le moment ». 

Sachant que l’Iran continue d’enrichir l’uranium et manifestement ne reste pas les bras croisés sur le plan technologique. Alors, les médias mondiaux ont-ils prématurément retiré les nouvelles correspondantes de leur Une? À quel point les derniers succès de Téhéran en matière de programme nucléaire peuvent-ils être alarmants? 

L’industrie nucléaire iranienne a fait de grands progrès depuis le retrait des États-Unis du Plan d’action global conjoint (PAGC) en 2018. Les capacités d’enrichissement de l’uranium de l’Iran ont maintenant dépassé celles d’avant l’accord nucléaire, mais avec l’utilisation de moins de centrifugeuses. 

Cependant, il est impossible de répondre précisément à la question de savoir dans quelle mesure l’Iran est proche de la création d’une arme nucléaire. L’Iran a suffisamment d’uranium enrichi et de capacités d’enrichissement pour obtenir la matière nécessaire à la création d’une arme nucléaire en quelques semaines, selon les experts. Mais en plus du matériau fissile, beaucoup d’autres composants sont nécessaires pour créer une arme, et on ne sait pas si des travaux sont en cours à ce sujet, et si oui, à quel niveau ils se trouvent. 

En d’autres termes, cela pourrait prendre aussi bien des mois que quelques années. 

L’une des questions importantes concernant l’Iran reste son programme balistique. En particulier, pourquoi Téhéran créerait-il des missiles si ce n’est pas pour les utiliser potentiellement comme vecteurs d’armes nucléaires. 

Dans les années 2000, l’Iran a acquis la capacité de créer des vecteurs d’armes nucléaires sur la base de missiles balistiques de moyenne et courte portée. Au cours de la dernière décennie, l’industrie militaire iranienne a œuvré avant tout à garantir une plus grande précision et une plus grande capacité de ses nouveaux missiles et des projectiles modernisés. 

Cependant, c’est précisément ce travail sur la précision qui peut indiquer indirectement que la création d’armes nucléaires n’est pas envisagée. Une très grande précision n’est pas nécessaire pour un missile avec une ogive nucléaire. 

Ainsi, les experts n’ont ni preuve directe ni preuve indirecte que Téhéran est suffisamment proche de la possession d’une arme nucléaire. Cependant, à quel point peut-on faire confiance aux informations en provenance d’Iran sur son programme nucléaire? 

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) continue de suivre le dossier nucléaire iranien dans le cadre de l’accord de garantie et vérifie les données fournies par Téhéran. L’accès est encore suffisant pour avoir une bonne idée de l’état du programme nucléaire iranien. 

Mais la communauté d’experts ne doute pas qu’il y avait un programme nucléaire militaire en Iran avant 2004. 

Même si l’Iran ne cherche pas à créer une arme nucléaire, l’expansion de son programme nucléaire suscite en soi l’inquiétude de la communauté internationale.

Alexandre Lemoine

Source : Observateur Continental

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À propos de l'auteur Profession Gendarme

L'Association Professionnelle Gendarmerie (APG) a pour objet l’expression, l’information et la défense des droits et intérêts matériels et moraux des personnels militaires de la gendarmerie et de toutes les Forces de l'ordre.Éditeur : Ronald Guillaumont

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