Les surinfections bactériennes responsables de la moitié des décès (pneumonie, septicémies), l’interdiction des antibiotiques a tué massivement
par Patrice Gibertie
Durant toute la période pandémique, et encore à l’heure actuelle, la mortalité accompagnant la COVID-19 a été présentée par les organes officiels comme directement attribuable au virus SARS-CoV-2, la composante de surinfection bactérienne parfois très précoce que peuvent rencontrer les malades de Covid-19 étant insuffisamment reconnue et considérée. La conséquence a été, pour bon nombre de médecins généralistes de première ligne, la mise à l’écart des antibiotiques au niveau de la prise en charge précoce, vu qu’on affirmait qu’il s’agissait «purement» d’une infection virale, et qu’en 2020, il leur a été fortement déconseillé de voir leurs patients présentant des symptômes de COVID-19 (et, ultérieurement, présentant un test PCR ou antigénique positif lorsqu’ils sont devenus disponibles et agréés) en présentiel mais de pratiquer plutôt la prescription électronique à distance. On comprend aisément que cette façon de faire – pour le moins étonnante – ne permet pas l’auscultation du patient et prive par conséquent le médecin de la capacité d’établir immédiatement un diagnostic de surinfection bactérienne.
En 2020 la consommation d’antibiotiques a chuté de 20%
En juin 2020, le problème des infections bactériennes était reconnu en Belgique, représentant 20% des hospitalisations et 34% des décès recensés comme dus à la Covid-19. En 2021, des études sur des cohortes limitées de patients ont rapporté des taux similaires à New York et jusque 41,4% de patients Covid avec co-infection bactérienne en Inde.
Fin 2021, une méta-recherche incluant 64 études avec 61 547 patients dans le monde entier, conclut que, de décembre 2019 à août 2021, 21% des patients Covid-19 étaient infectés par au moins une bactérie pathogène.
De plus, cette méta-étude a aussi identifié 12,6% de coinfection fongique parmi les patients COVID-19.
Dans le passé, les formes mortelles de certaines épidémies de grippes s’expliquaient par les surinfections bactériennes responsables des décès. On le sait pour la grippe espagnole de 1918, on le sait pour les épidémies de grippe de 1958, 1969 et 2009. Il a été calculé qu’entre 30% et 55% les décès ont été causés par une pneumonie bactérienne secondaire (Morris et al.)
On considère aujourd’hui que 10% des covidés ont eu une surinfection bactérienne mais 30% des malades à risque et 50% des décédés.
Traiter tôt – et à l’aveuglette tous les malades à risques – avec des antibiotiques pourrait vraiment faire la différence (20 à 30% des malades à risque de la covid ont fait une sur-infection bactérienne mais ils représentent la moitié des décédés).
Pire les malades placés en ventilation forcée décèdent dans la moitié des cas en raison d’une surinfection bactérienne… guéris de la covid.
Choisir de NE PAS traiter empiriquement pour éviter les résistances bactériennes, attendre que la bactérie soit confirmée rate la bactérie «intracellulaire» non traçable, et c’est un peu comme essayer de lire la plaque d’immatriculation du camion qui vient vous écraser.
En appliquant l’apprentissage automatique aux données des dossiers médicaux, des scientifiques de la Northwestern University Feinberg School of Medicine ont découvert que la pneumonie bactérienne secondaire qui ne se résout pas était un facteur clé de décès chez les patients atteints de COVID-19, résultats publiés dans le Journal of Clinical Investigation.
Les infections bactériennes peuvent même dépasser les taux de mortalité dus à l’infection virale elle-même, selon les résultats. Les scientifiques ont également trouvé des preuves que le COVID-19 ne provoque pas de «tempête de cytokines», si souvent considérée comme causant la mort.
«Notre étude met en évidence l’importance de prévenir, rechercher et traiter de manière agressive la pneumonie bactérienne secondaire chez les patients gravement malades atteints de pneumonie sévère, y compris ceux atteints de COVID-19», a déclaré l’auteur principal Benjamin Singer, MD, professeur Lawrence Hicks de médecine pulmonaire au Département de médecine et un médecin de soins pulmonaires et intensifs de Northwestern Medicine.
Les enquêteurs ont découvert que près de la moitié des patients atteints de COVID-19 développent une pneumonie bactérienne associée au ventilateur secondaire.
«Ceux qui ont été guéris de leur pneumonie secondaire étaient susceptibles de vivre, tandis que ceux dont la pneumonie n’a pas été résolue étaient plus susceptibles de mourir», a déclaré Singer. «Nos données suggèrent que la mortalité liée au virus lui-même est relativement faible, mais d’autres choses qui se produisent pendant le séjour aux soins intensifs, comme la pneumonie bactérienne secondaire, compensent cela».
source : Patrice Gibertie
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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