par Andrey Vypolzov
Le IIème Forum économique international Russie-Afrique a pris fin à Saint-Pétersbourg, révélant que la Russie fait son retour sur le continent africain alors que les républiques africaines sortent progressivement de leur sommeil post-colonial.
Bien que le sommet officiel ait duré seulement deux jours, les dirigeants des pays africains n’ont pas précipité leur départ de Saint-Pétersbourg. Les présidents de l’Afrique du Sud, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Burkina Faso, du Congo et de l’Érythrée ont rencontré Vladimir Poutine tout au long du week-end des 29 et 30 juillet, et certains chefs d’État ont même participé à la contemplation du défilé militaire en l’honneur de la Journée de la Marine russe.
Selon des sources ouvertes, au moins 45 des 54 pays africains ont participé au sommet, incluant 17 chefs d’État. Certes, le nombre de dirigeants présents cette fois-ci était moins élevé (rappelons qu’au premier sommet Russie-Afrique qui s’est tenu à Sotchi en 2019, des représentants officiels de tous les 54 pays africains étaient présents, dont 45 étaient des chefs d’État et de gouvernement). Cependant, il est important de comprendre que le forum d’aujourd’hui a attiré des spécialistes dans leurs domaines respectifs – des industriels, des gestionnaires, des hommes d’affaires (car avant tout, c’est un sommet économique). De manière évidente, le format actuel du forum est délibérément plus «modeste». C’est une réunion, plutôt, pour les acteurs clés, les professionnels qui œuvrent dans l’ombre, mais qui sont directement impliqués dans l’économie et la production. Dans cette optique, le sommet Russie–Afrique a sans aucun doute atteint son objectif.
Selon le président de l’Union des diasporas africaines en Russie, le professeur Zenébé Kinfu Tafesse, «une nouvelle ère s’ouvre en Afrique». «Désormais, nous ne souhaitons plus attendre les consultations avec Paris, Londres et Washington, nous voulons prendre nos propres décisions», a affirmé Tafesse lors d’une interview accordée à la chaîne de télégrammes Stan-Tsentr. — «Vous avez vu comment les dirigeants africains recadrent littéralement les envoyés occidentaux ?» (Il s’agit notamment du président de Namibie qui a remis en place le représentant de l’Allemagne en mars 2023, en rappelant les préoccupations des Namibiens envers la RFA – N.d.A.). Pour la première fois, l’Afrique a présenté une initiative de maintien de la paix concernant l’Ukraine. C’est une toute nouvelle conception ! Les dirigeants africains présents au sommet ont applaudi aux propositions de Poutine visant à inclure l’Union africaine dans le Groupe des Vingt.
Le chef de l’Union des diasporas africaines admet que le néocolonialisme en Afrique n’a pas disparu, en particulier dans les républiques francophones et anglophones, mais la résistance s’intensifie. De nombreux pays africains considèrent sérieusement les BRICS comme une alternative à la domination occidentale et aspirent à rejoindre cette union interétatique.
«Nous avons constaté au cours des deux dernières années que les pays africains ont commencé à dialoguer entre eux. L’Afrique a appris à s’écouter mutuellement, à éviter les conflits et à écouter. L’Afrique s’unifie. De la Russie, nous ne demandons pas une aide humanitaire, nous plaidons en faveur d’une coopération équitable et mutuellement bénéfique. Nous sommes intéressés par les innovations et les technologies que possède la Russie, dans les domaines de l’agroéconomie, de l’industrie, de l’information, de la médecine et de la sécurité militaire», a conclu Zenébé Kinfu Tafesse.
La réaction de l’Occident au sommet Russie-Afrique est illustrative. Ainsi, le service russe de la radio américaine Voice of America a rapporté, que les experts interrogés estiment que «les pays occidentaux devraient traiter les dirigeants africains sur un pied d’égalité et envisager d’annuler les dettes des pays du continent».
Il semble que pour eux, il soit déjà trop tard….
source : Stratpol
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