Les États-Unis renforcent leur présence militaire en Syrie, l’expliquant par la nécessité de former les Kurdes pour résister aux forces pro-iraniennes. Cependant, les experts estiment que l’augmentation des forces américaines est due à un désir d’exercer une pression sur Moscou. Comment ce qui se passe en Syrie est-il lié à l’opération spéciale en Ukraine et quelle position la Turquie adoptera-t-elle dans cette situation?
Le commandement américain a projeté du matériel militaire et des ressources matérielles et techniques supplémentaires d’Irak vers ses bases en Syrie. C’est ce qu’a rapporté le journal syrien Al Watan, citant des sources parmi les groupes d’opposition. Selon ces informations, plusieurs convois de transports militaires ont franchi le point de passage frontalier d’Al Walid et sont entrés dans le gouvernorat nord-est de Hassaké.
En même temps que le matériel blindé, un grand groupe de militaires américains a été envoyé en Syrie. Selon le journal, leur nombre a augmenté de 500 à 1.500 personnes depuis le 15 juillet. Une partie du personnel militaire et technique aide à la préparation des combattants kurdes des Forces démocratiques syriennes, tandis que d’autres protègent les aéroports et les champs pétroliers et gaziers de Hassaké et du gouvernorat voisin de Deir ez-Zor.
Le renforcement de la présence militaire de Washington en Syrie intervient dans le contexte de l’escalade de la confrontation entre les États-Unis et la Russie dans la région. Par exemple, samedi dernier, un drone MQ-9 Reaper de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, s’est dangereusement rapproché des avions de l’armée de l’air russe dans la région d’Al-Bab. C’est ce qu’a rapporté le Centre russe pour la réconciliation des belligérants en Syrie.
De plus, le 20 juillet, des chasseurs F-16 de la coalition internationale ont pointé leurs systèmes de guidage sur un avion de l’armée de l’air russe.
Au cours de tels incidents, selon le Commandement central des forces armées des États-Unis (Centcom), les avions de chasse russes auraient effectué des « manœuvres dangereuses et non professionnelles ». Sachant que les avions russes ont le droit d’être là, puisqu’une base aérienne russe est présente en Syrie à la demande du gouvernement du pays.
Tous les militaires américains sont de facto illégalement présents dans l’est et le sud-est de la Syrie. Leur présence n’est pas le résultat d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies ou d’accords directs avec les autorités syriennes légitimes.
Pendant ce temps, aux États-Unis, tout le monde ne considère pas que les actions de leur armée en Syrie sont correctes. Les capacités des États-Unis à contenir le comportement de la Russie en Syrie sont limitées, a déclaré Joel Rubin, ancien sous-secrétaire d’État adjoint de l’administration de l’ex-président Barack Obama. À son avis, la Russie continuera probablement de tester la complaisance des États-Unis, surtout après que les liens entre les deux pays ont été davantage rompus en raison du conflit en Ukraine, rapporte Fox News Digital.
Néanmoins, les États-Unis envisagent une réponse militaire à la présence russe dans le ciel syrien sur fond de tensions croissantes, a rapporté le Daily Express la semaine dernière, citant un haut représentant du Pentagone. L’activation des États-Unis sur le front syrien pourrait être confirmée par le fait que les congressistes ont présenté un projet de loi appelant les États-Unis à soutenir les efforts internationaux pour tenir le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad « responsable des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité », rapporte Al Jazeera.
Les États-Unis craignent effectivement des attaques des milices pro-iraniennes contre les installations militaires américaines en Syrie, mais le triplement du contingent pour former les combattants kurdes semble excessif. Il n’est pas exclu que les États-Unis se préparent à une certaine opération militaire majeure impliquant l’aviation basée sur la base militaire d’Al Udeid au Qatar.
La Turquie s’opposera également manifestement au renforcement de la présence militaire américaine dans la région. Et Ankara le fera sur la scène internationale à haut niveau. Elle accusera les États-Unis de soutenir les formations kurdes, que la Turquie considère comme des organisations terroristes.
Alexandre Lemoine
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Source : Lire l'article complet par Mondialisation.ca
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