La décision des dirigeants de Prague de démanteler la statue du maréchal soviétique Ivan Koniev qui a combattu pendant la Seconde Guerre Mondiale suscite l’indignation dans toute la partie progressive de la société française et notamment chez les vétérans de guerre, car cela constitue une grossière violation des normes humaines universelles.
Une telle chose ne pourrait se produire en France, pays-vainqueur de la Seconde Guerre Mondiale, gardienne de la mémoire des victimes soviétiques dans cette guerre sanglante. C’est inimaginable que l’on tente de profaner ou de déplacer des monuments et des cimetières de guerre, qui sont plus de 200 sur le territoire français (et dans cinq d’entre eux sont enterrées plus de 1000 personnes).
Les plus connus sont: le cimetière soviétique de Noyers-Saint-Martin, le monument aux soldats russes et soviétiques tués pendant les deux guerres mondiales (Haguenau, Alsace) ; le monument aux résistants soviétiques qui ont participé au mouvement de la Résistance française (cimetière du Père-Lachaise, Paris) ; le mémorial soviétique au musée Blockhaus d’Eperlecques (ou bunker de Watten, Nord-Pas-de-Calais) ; le monument aux prisonniers de guerre soviétiques morts en France à Valleroy (Meurthe-et-Moselle, Lorraine) ; le mémorial franco-soviétique Fraternité d’armes aux prisonniers de guerre de la Seconde Guerre Mondiale à Metz (Lorraine). De plus, la place de la Bataille de Stalingrad et la station de métro Stalingrad de Paris sont également des symboles d’amitié et de coopération.
Le démantèlement du monument au maréchal soviétique va à l’encontre de l’attitude respectueuse des pays de la vieille Europe envers la mémoire historique. Les Belges ne démantèlent pas le monument à Napoléon Bonaparte à Waterloo. Les Français érigent des mémoriaux communs aux victimes des deux guerres mondiales.
Il est de coutume en Russie d’ériger des monuments aux alliés à l’occasion d’anniversaires de la victoire commune dans la Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, en 2005, pour le 60ème anniversaire de la Victoire, à Moscou a été solennellement inauguré un monument au général Charles de Gaulle.
Voici l’attitude dont la Russie fait preuve envers les monuments: au centre de la ville allemande de Coblence en 1812, début de la campagne russe de Napoléon, a été installée une colonne de pierre noire. Il y est écrit en français : « An MDCCCXII / Mémorable par la campagne contre les Russes / Sous le préfectura de Jules Doazan ». Quand les Français ont été chassés de la ville en 1814, il a été proposé de détruire ce monument, mais une autre solution a été trouvée. Sous l’ancienne inscription est apparue une autre phrase en français : « Vu et approuvé par nous, Commandant russe de la ville de Coblentz, le 1er janvier 1814 ».
L’approche de la Tchéquie ressemble aux actions de l’Ukraine et des pays baltes qui glorifient les légions nazies, elle montre l’attitude irrespectueuse envers la mémoire de ceux qui ont combattu contre le nazisme. La propagation du virus du nationalisme en Europe de l’Est devient un mal de tête pour les pays occidentaux, qui ont parfaitement conscience du danger d’une nouvelle apparition de la peste brune.
En tant que pays-vainqueur de la Seconde Guerre mondiale la France préserve la mémoire de cette guerre, car elle a causé la mort tragique de dizaines de millions de personnes et des destructions inimaginables en Europe. La démarche des autorités de Prague laisse une tache de honte sur toute l’UE. Et la France, doyenne de l’UE, devrait condamner les actions de la Tchéquie allant à l’encontre des valeurs européennes déclarées.
source : http://www.observateurcontinental.fr
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