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par Alexandre Lemoine
Le 21 juin marque le 50ème anniversaire de la signature d’un accord entre Moscou et Washington visant à prévenir une guerre nucléaire. Le document, signé par le secrétaire général du Parti communiste soviétique Leonid Brejnev et le président américain Richard Nixon, a été qualifié par les signataires de «phase historique dans les relations entre les deux pays» et reconnu comme étant en vigueur par les deux parties.
De plus, dans le contexte de la cessation ou de la suspension d’autres accords relatifs au contrôle des armements, cet accord datant de 50 ans est pratiquement le seul document en vigueur visant à réduire les risques stratégiques entre la Russie et les États-Unis. En effet, l’un de ses articles stipule que si à un moment donné les relations entre Moscou et Washington «semblent présenter un risque de conflit nucléaire», les parties «entameront immédiatement des consultations urgentes et déploieront tous les efforts nécessaires pour prévenir ce risque».
Depuis lors, la rhétorique nucléaire actuelle des États-Unis et de la Russie n’a pas de précédent en termes d’intensité, et elle est confirmée par des actions concrètes. En octobre 2022, le président américain Joe Biden a averti que le monde était confronté à une menace d’Armageddon nucléaire pour la première fois depuis des décennies. «Pour la première fois depuis la crise des missiles de Cuba, nous sommes confrontés à une menace directe d’utilisation d’armes nucléaires si la situation continue à évoluer dans la direction actuelle», a-t-il déclaré, en imputant la responsabilité à la Russie.
Lors de son discours le 16 juin lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a reconnu que l’utilisation d’armes nucléaires par la Russie était théoriquement possible. «Nous avons plus de telles armes que les pays de l’OTAN. Ils le savent. Et ils nous poussent constamment à entamer des négociations sur la réduction. Ils peuvent se gratter, vous comprenez ?», s’est-il exprimé.
Le président russe a également déclaré que les armes nucléaires tactiques étaient actuellement transférées sur le territoire de la Biélorussie, et que les premières ogives nucléaires y avaient déjà été transportées : «… d’ici la fin de l’été, d’ici la fin de l’année nous accomplirons tout ce travail entièrement». Il a ensuite expliqué que les armes nucléaires étaient un élément de dissuasion. «Afin que tous ceux qui envisagent de nous infliger une défaite stratégique n’oublient pas cette circonstance», a souligné Poutine. Selon lui, l’utilisation de mesures extrêmes serait possible en cas de menace pour la souveraineté russe. «Et dans ce cas, bien sûr, nous utiliserons toutes les forces et les moyens à la disposition de l’État russe, il n’y a aucun doute à ce sujet», a averti le président.
Son porte-parole Dmitri Peskov a qualifié la situation en matière de contrôle des armements d’insatisfaisante. Selon lui, les relations avec Washington sont si mauvaises qu’il est impossible de parler d’un dialogue concret. Cependant, M. Peskov a souligné que Moscou était prêt à un tel dialogue et le considérait comme vital, dans l’intérêt de la Russie, des États-Unis et d’autres pays.
En commentant les déclarations des États-Unis deux semaines plus tôt sur leur volonté de dialoguer avec Moscou concernant le contrôle des armes nucléaires, M. Peskov a également indiqué que la Russie était ouverte au dialogue et le considérait comme extrêmement important. Il y a deux semaines, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain, s’est exprimé lors de l’assemblée annuelle de l’Association nationale de contrôle des armes et a annoncé la volonté de Washington de commencer des consultations avec la Russie sur cette question sans délai ni conditions préalables : «Il n’est pas dans l’intérêt de nos pays de se lancer dans une compétition ouverte des forces nucléaires stratégiques. Au lieu d’attendre une résolution de tous nos désaccords bilatéraux, les États-Unis sont prêts dès à présent à impliquer la Russie dans la gestion des risques nucléaires et dans l’élaboration d’un accord pour la période après 2026». Il a souligné que les États-Unis restaient attachés au respect du Traité sur la réduction des armes stratégiques (New Start), qui expire en février 2026, si la Russie l’était également, alors que Moscou a annoncé sa suspension en février dernier.
Auparavant, dans le cadre du traité New Start, la Russie et les États-Unis échangeaient tous les six mois des informations sur leurs porteurs stratégiques déployés, les dispositifs de lancement et les ogives nucléaires, y compris le décompte du nombre d’ogives nucléaires déployées sur les trois types de vecteurs : missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), missiles balistiques de sous-marins et de bombardiers lourds. Ils se tenaient également informés quotidiennement des déplacements de leurs missiles stratégiques, bombardiers et sous-marins, ainsi que des changements de leur statut opérationnel. Pendant la durée du traité New Start, Moscou et Washington ont échangé 25 720 notifications de ce type. De plus, de 2011 à 2020, 328 inspections ont été effectuées par les parties sur les bases d’ICBM et de sous-marins stratégiques, les bases aériennes de l’aviation stratégique, ainsi que les sites de chargement, de stockage et de réparation.
source : Observateur Continental
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