Le procès des attentats de Bruxelles et le déni des guerres sans fin (Les victimes invisibles, 2ème partie) — Luk VERVAET

Le procès des attentats de Bruxelles et le déni des guerres sans fin (Les victimes invisibles, 2ème partie) — Luk VERVAET

Les procès en cours contre Nizar Trabelsi (aux États-Unis), Julian Assange (en Grande-Bretagne) et les dix inculpés des attentats de Bruxelles (Belgique) arrivent à leur terme.

Celui de Nizar Trabelsi, depuis le 30 mars devant le juge Randolph Moss de la U.S. District Court for the District of Columbia. Pour rappel, Trabelsi est depuis 22 ans en détention et sera jugé pour les mêmes faits pour lesquels il a déjà été jugé en Belgique.

Celui de Julian Assange, taxé de cyber-terroriste et espion pour avoir rendu publics des documents secrets sur les crimes de guerre de l’armée des EU et de la CIA en Afghanistan et en Irak. Le 6 juin 2023, après dix mois d’attente, le juge Jonathan Swift de la High Court de Londres, le même qui a jugé que la déportation des demandeurs d’asile de la Grande-Bretagne au Rwanda est légale, vient de refuser à Julian Assange le droit de faire appel de la décision du tribunal de l’extrader aux États-Unis. Il y risque 175 ans de prison. Ses avocats vont introduire un ultime recours. Julian Assange est privé de liberté depuis treize ans et depuis plus de quatre ans, il est enfermé dans la prison de haute sécurité de Belmarsh.

Enfin, il y a le procès des dix inculpés devant la Cour d’Assises à Bruxelles, en cours depuis le 30 novembre 2022, pour leur rôle dans les attentats de Bruxelles. Parmi les dix inculpés, sept se trouvent depuis sept ans en prison. Six parmi eux ont déjà été condamnés pour leur rôle dans les attentats de Paris à des peines de prison allant de dix et trente ans jusqu’à la perpétuité (incompressible ou assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans). Les auteurs des attentats, aussi bien ceux de Paris que ceux à Bruxelles, sont tous morts. Ceux qui se trouvent dans le box des accusés sont accusés de complicité, de « participation par omission » : aussi bien celui qui s’est retracté avant de commettre l’attentat, que ceux accusés d’avoir apporté une aide logistique aux auteurs, que celui qui se trouvait déjà en prison au moment des attentats. Depuis six mois, ces accusés subissent le traitement antiterroriste, ils sont enfermés dans la section de sécurité renforcée (isolement) de la prison de Haren et sont fouillés à nu chaque matin par la police cagoulée avant leur transfert au tribunal, les yeux bandés.

Si on prend séparément les affaires Trabelsi, Assange et attentats de Bruxelles, elles sont toutes différentes quant aux inculpations, aux idéologies et aux intentions. Les deux premières n’ont pas fait de victimes. Les attentats à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles du 22 mars 2016 ont coûté la vie à trente-six personnes et ont fait trois cent quarante blessés. Ce qui est commun dans les trois procès, c’est la justice draconienne et les pratiques d’enfermement et d’isolement carcéral des plus extrêmes auxquelles tous ces accusés ont été et sont toujours soumis, au point de les briser mentalement. Ce qui est le point commun dans toutes ces affaires, ce sont les guerres lancées depuis 2001, que ce soit celle en Afghanistan, en Irak, en Syrie et ailleurs, qui sont à la base de tout ce qui s’est passé par la suite. Le refus obstiné de l’appareil judiciaire des États-Unis, la Grande-Bretagne ou de la Belgique de faire le lien évident entre ces guerres et les affaires traitées est choquant. Il s’agit non seulement d’un effacement du lien entre cause et effet mais aussi d’une justification de ces guerres.

« Collateral dammage »

« Vous dites avoir agi par soif de vengeance pour les choses terribles que vous avez vues. Mais contrairement à vous, disait le procureur Bernard Michel en s’adressant à un des accusés du procès à Bruxelles, les forces de la coalition n’ont jamais visé des civils comme cibles. » Une vision largement reprise et développée par des avocats des parties civiles : faire le lien entre les attentats et la guerre revient à excuser le terrorisme. « Vous n’êtes pas des guerriers, y ajoutait un des avocats, parce que la guerre a ses règles. La guerre, ce n’est pas massacrer des hommes, des femmes et des enfants. On ne tue pas au hasard. Même les règles de la guerre, vous ne les avez pas respectées. Vous n’avez strictement rien à voir avec la guerre. Même dans la guerre, il peut y avoir de l’humanité. Vous êtes des déshumanisés, coupés du rapport à l’autre. »

Ni le procureur ni ces avocats ne se sont apparemment jamais intéressés à ce qui s’est vraiment passé pendant les guerres injustes des forces de la coalition et tout ce que celles-ci ont déclenché comme horreurs. Tout comme la guerre au Vietnam a créé le terrorisme de l’extrême-gauche dans les années 1960-1980 (« Bringing the war home »), tout comme l’occupation de l’Irlande du Nord par la Grande-Bretagne a importé des attentats de l’IRA au cœur même de la Grande-Bretagne, les guerres depuis 2001 ont créé une vague de terrorisme islamiste qui voulait nous faire sentir ce que c’est la guerre. Encore une fois, ces actions ou idéologies ne sont pas comparables, l’idéologie d’Al-Qaïda est particulièrement mortifère, mais c’est bien la guerre qui est leur source commune et qui est comme un boomerang qui revient chez nous.

À propos de la « soif de vengeance contre des civils innocents »

La guerre mondiale contre le terrorisme a-t-elle été lancée pour autre chose que par soif de vengeance pour les attentats du 11 septembre à New York, contre des pays et des populations innocentes qui n’avaient rien à voir dans ces attentats ? Le président Bush n’a pas attendu minuit pour déclarer : « Les victimes seront vengées » (1) . Cette guerre a causé, en vingt ans de temps, la mort de 387 073 civils, tués de manière directe et violente.

Puis, sur « les civils jamais pris délibérément comme cibles par les forces de la coalition ». On peut trouver des dizaines d‘exemples où les armées des forces alliées ont tué délibérément des civils. Je me limite à deux exemples. Fin avril 2003, les soldats d’un bataillon étasunien tirent dans la foule venue protester pacifiquement contre l’occupation d’une école à Falloujah (Irak) par l’armée des EU : vingt civils sont morts sur le coup, septante autres personnes ont été blessées. En juillet 2022, dix ans après les faits, après une enquête qui a duré quatre ans, la BBC identifie cinquante-quatre personnes tuées par balle par une unité d’élite britannique, la SAS, entre novembre 2010 et mai 2011, dans la province du Helmand en Afghanistan. La BBC rapporte : « Ces Afghans non armés ont été tués « de sang-froid » par les SAS lors de raids nocturnes et des armes ont ensuite été disposées sur leurs cadavres pour justifier ces crimes… De hauts responsables, dont le général Mark Carleton-Smith, qui dirigeait les forces spéciales britanniques à l’époque, étaient au courant des inquiétudes que suscitaient ces opérations des SAS mais n’en ont pas informé la police militaire. »

Le nombre de fois où les armées d’occupation ont justifié leurs exécutions de civils affirmant qu’il s’agissait de « combattants extrémistes » est incalculable. Comme le démontre cet autre « incident » en 2008 où quarante-sept civils afghans qui se rendaient à un mariage dans le district de DehBalaqui, ont été visés et tués par un bombardement étasunien. Le cortège de mariage s’est fait tirer dessus à deux reprises alors qu’il se rendait à pied du village de la mariée à celui de son futur époux. Après avoir démenti formellement qu’il y avait des civils parmi les victimes, le porte-parole de l’armée des EU a répété les formules standard par la suite. Il a « déploré la tragédie qu’est la perte de vies innocentes. Une enquête est en cours. Des civils ne sont jamais pris pour cibles. » Affaire classée.

Les milliers de civils innocents incarcérés, maltraités, torturés dans les prisons d’Abu Graibh, Bagram Guantanamo, les black sites de la CIA, n’étaient-ils pas des victimes ciblées ? Détruire, dans une période de vingt ans de guerre, de manière systématique, toute l’infrastructure des pays visés – installations sanitaires et de soins inclus -, causant la mort indirecte de 3 600 000 à 3 700 000 millions de personnes dans les zones de guerre, n’est-ce pas prendre délibérément la population civile comme cible ?

Comme le disait Bertolt Brecht : « On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent. » Dans des conditions de déni et même de défense des guerres injustes, une justice équitable est et restera un mot creux. La quête de sens des victimes est ainsi totalement bafouée. Ce qui ne signifie aucunement une justification des horreurs commises par le camp adverse contre des civils innocents par des attentats dans les grandes villes européennes ou une minimisation de leurs effets meurtriers. Il s’agit bien d’une opposition à une justice d’exception, contre-insurrectionnelle qui, au lieu d’être une justice indépendante et juste, devient un prolongement de la guerre antiterroriste.

Les victimes des attentats de Bruxelles méritent notre respect et notre soutien, les autres 4,6 millions aussi

Aussi bien les morts que les blessés des attentats de Paris et de Bruxelles ont été comptés un par un. Chose normale, me dira-t-on. Pourtant pour les autres, ceux et celles qui sont tombés dans le camp adverse, on n’a qu’une estimation. Le journal La Libre en collaboration avec le journal Le Monde a créé un Mémorial des victimes des attentats de Bruxelles (2) pour honorer leur mémoire. Avec leur visage, leur âge, l’histoire de leur trop courte vie jusqu’à la date fatale. C’est ce qu’il fallait faire. Et puis, pendant les six mois du procès des attentats, nous avons pu mesurer ce qu’un chiffre de morts et de blessés veut dire pour les survivants et pour ceux et celles qui ont perdu un proche.

Le 8 juin, l’introduction et le plan pour les cinq jours des plaidoiries par les avocats qui représentent les victimes ont été présentés. Trois avocats ont fait la description de ce que la journée des attentats a signifié pour les victimes, leurs proches, le personnel policier, ambulancier ou pompier. Aussi pour ceux et celles qui n’ont pas voulu venir témoigner au procès, parce qu’ils sont toujours en mode de survie. Voici la description de la descente en enfer du 22 mars 2016 : « Des scènes de guerre. Le chaos. Des victimes blessées pour toujours par suite d’une cruauté aveugle qui voulait faire un maximum de victimes. Des vies pulvérisées par le blast, l’onde de choc, qu’a causé l’explosion des bombes. Le silence abyssal qui l’a suivi. Des jeunes dont la vie a été arrachée à l’aube de leur existence, des jeunes papas et mamans, des conjoints. Des grands-parents qui sont dans la totale incompréhension. Les brûlures avec des souffrances atroces. Les odeurs, les morceaux d’os retrouvés. Les membres arrachés ou amputés, les lésions cérébrales, le tsunami au niveau de l’oreille interne, les complications respiratoires. Les séquelles à long terme : les cauchemars, se sentir sous la menace partout, la culpabilité d’être sauvés tandis que d’autres sont morts, la désocialisation et le bouleversement des relations avec les proches, l’impossibilité de reprendre son travail, des enfants qui s’enferment à la toilette par peur, un enfant qui va dormir devant la porte de la chambre à coucher de son papa pour l’empêcher de sortir… »

De la justice et de la protection

Pour conclure sa description de l’horreur, une des avocates a dit : « les victimes ne souhaitent pas la vengeance, mais de la justice et de la protection ».

C’est en effet ce dont les victimes traumatisées ont besoin. Des réponses sur ce qui s’est passé et sur le pourquoi pour pouvoir donner un sens à ce qu’ils ont vécu. Ils ont besoin que leurs voix soient entendues et que ce qu’ils disent soit confirmé, reconnu et validé. Retrouver un sentiment de contrôle et de pouvoir sur ce qui leur est arrivé pour arriver à dépasser le sentiment de vulnérabilité et d’impuissance. La réparation autant que possible du mal qu’ils ont vécu. Retrouver la sécurité, être rassurés que les auteurs ne puissent plus leur faire du mal ni à quelqu’un d’autre. Plusieurs victimes ont fait des témoignages émouvants allant dans ce sens. Il y a eu des moments de contact entre inculpés et victimes, des mains tendues, sans haine.

Si le procès a donné une forme de reconnaissance aux victimes, leur abandon honteux par l’État belge et leur calvaire pour obtenir une reconnaissance de la part des assurances ont été répétés à plusieurs reprises dans ce procès. Et quant aux témoignages des victimes, ce ne sont pas l’opinion publique ou les médias qui les ont suivis jusqu’au bout, il n’y a que les accusés qui ont dû entendre tout, heure après heure, jour après jour, jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus en dormir.

Le vide dans ce procès se trouve dans le sens à donner à tout ce qui s’est passé. Dans son introduction, une autre avocate a résumé ce sens ainsi, après avoir fait les louanges de notre démocratie et de notre Justice. « C’est l’État islamique, qui utilise les hommes comme chair à canon, qui tue un maximum de personnes quand ses troupes entrent dans un village, puis y installent leurs interdits, comme l’interdiction de la musique, et y font régner le silence. Vous pouvez vous imaginer, disait-elle, si un régime pareil s’installe chez nous ? Et en s’adressant aux inculpés : vous êtes la banalisation du mal comme Hanna Ahrend l’a décrit pour Adolf Eichmann. Des simples hommes, capables des pires atrocités. Vous êtes tous coupable, un par un. »

La présentation d’un monde civilisé et pacifique contre un monde du mal, le bien contre le mal, est la ligne fondamentale des plaidoiries de l’accusation et des parties civiles. Niant le fait que nos démocraties ne sont pas des havres de la paix. Que celles-ci ont déclenché deux guerres mondiales. Que depuis la fin de la dernière elles n’ont fait que la guerre, sans s’arrêter : les guerres coloniales, les guerres anticommunistes aux côtés des États-Unis, et, depuis la chute de l’URSS, les guerres contre « les pays voyous et musulmans ».

La comparaison des jeunes accusés de Bruxelles avec un génocidaire qui, en personne, a coplanifié, exécuté et avoué l’holocauste de six millions de Juifs, est pour le moins facile et inappropriée. Pour ses crimes, Eichmann a été pendu le 31 mai 1962. Aujourd’hui, c’est devenu à la mode de comparer nos adversaires (que ce soit Poutine, Saddam Hussein, Kadhafi…) à notre propre création européenne qui est celle de Hitler. Et de comparer leurs régimes au nazisme, un système qui disposait d’un appareil bureaucratique des plus modernes et d’une industrie meurtrière on ne peut plus performante, jamais connu auparavant dans l’histoire de l’humanité. Toutes ces comparaisons servent à exciter à la guerre et à la haine contre les musulmans ou contre les Russes et elles font abstraction d’une analyse concrète d’une situation concrète. Dans notre cas : la vie et le parcours de ces jeunes inculpés, qui font partie d’une minorité, qui s’attaque à une majorité, contrairement à Eichmann qui faisait partie d’une majorité qui voulait exterminer une minorité. Des jeunes partis à la guerre, inspirés par des objectifs de défense de leurs communautés massacrées, pour tomber et finir dans un engrenage terroriste, duquel des accusés se sont retirés au dernier moment, pour lequel la plupart s’excusent auprès des victimes ou refuse l’accusation d’y avoir participé.

Eichmann est l’homme décrit par Hanna Ahrend comme un suiveur pendant toute sa vie, quelqu’un qui n’avait pas d’inspiration idéologique mais des ambitions professionnelles, qui voulait avoir du succès dans la vie et dans la société, quelqu’un qui obéissait aux ordres de Hitler jusqu’à les intégrer dans son propre caractère. Elle le décrit effectivement un homme banal, un homme comme tout le monde, faisant partie d’une société dans laquelle il faisait son devoir, obéissait aux ordres, suivait les règles. Sans pour autant l’excuser pour les crimes commis, parce qu’il y a toujours le choix.

La différence entre Hanna Ahrend ou Zygmunt Bauman, cet autre spécialiste de l’Holocauste, et ceux ou celles qui, à Bruxelles, se servent de l’expression de Ahrend sur « la banalité du mal », est que les premiers ont introduit la notion d’un « système du mal » à la place du « monstre individuel ». C’est dans ce sens qu’elle décrit Eichmann comme quelqu’un de banal. Elle s’attaque au système et au fait qu’une grande partie des hommes et des femmes sont capables de suivre ce système, même dans l’inacceptable. Des légions de personnes, qui ne sont pas méchantes, pas corrompues, pas sadistes, mais qui font leur job, sans émotion, de manière technique, ajoute Bauman. Ni Ahrend, ni Bauman n’ont sorti les propos chocs, indignes, déchaînés qu’on a dû entendre au procès de la bouche de certains avocats bien connus et qui ont fait les titres dans la presse : « Vous n’êtes pas des humains. Vous êtes des individus déshumanisés. Vous êtes de vulgaires assassins. Vous êtes des barbares. Vous êtes des sauvages. Vous êtes des primitifs. » Ou encore : « Monsieur, vous étiez un assassin, vous êtes un assassin, vous serez toujours un assassin. Je vous souhaite à tous de retrouver l’humanité, bien que je n’y croie pas. »

Le Prince Harry

Si vous adressez ces propos aux inculpés, le feriez-vous aussi pour notre camp, pour ceux qui ont tué et qui n’en ont aucun regret ?

Que dire du Prince Harry quand il décrit ses expériences en tant que pilote en Afghanistan dans son livre Spare, dont 3,2 millions d’exemplaires ont été vendus en une semaine ? (3)

Le prince Harry a servi dans l’armée britannique pendant dix ans. Il a effectué deux missions en Afghanistan, l’une de 2007 à 2008 et l’autre de 2012 à 2013. Il a atteint le grade de capitaine en 2011 et s’est qualifié comme commandant d’avion Apache. Disons en passant, que quand il avait vingt ans, il s’est montré, à l’instigation de son frère, en uniforme nazi. Mais ça c’était pour rire.

Selon ses propres dires, il a tué vingt-cinq personnes, des talibans. Mais comment être sûr de ce chiffre, sans parler de savoir si c’étaient des talibans ou des civils ? Parce que Harry avait l’habitude de revoir les images de chaque « meurtre » à partir de la caméra montée sur le nez de son hélicoptère Apache après son retour à la base : « Ce n’était pas une statistique qui me remplissait de fierté, mais je n’en avais pas honte non plus. » Il se souvient d’avoir été « plongé dans la chaleur et la confusion de la bataille et de ne pas avoir pensé à ces vingt-cinq personnes. Vous ne pouvez pas tuer des gens si vous les considérez comme des personnes. En vérité, vous ne pouvez pas blesser les gens si vous les considérez comme des personnes. Ce sont des pièces de l’échiquier. Des méchants que l’on élimine avant qu’ils ne tuent des gentils. Ils m’ont formé à les considérer comme les « autres » et ils m’ont bien formé. Je l’ai bien appris. À un certain niveau, j’ai reconnu que ce que j’avais appris était problématique. Mais je le considérais aussi comme un élément inévitable du métier de soldat. »

Est-ce que, pour lui aussi, retrouver l’humanité sera chose impossible ?

Notes

(1) Bush : « Les victimes seront vengées » – La Libre le 11 septembre 2001 à minuit

(2) https://dossiers.lalibre.be/memorial-bruxelles/

(3) https://fortune.com/2023/01/19/prince-harry-spare-memoir-sells-over-3-…

»» https://lukvervaet.blogspot.com/2023/06/le-proces-des-attentats-de-bru…

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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