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par Larry Johnson
À moins que vous n’ayez plus de 45 ans, vous n’avez probablement pas de souvenir vivant de «l’observation» du Kremlin qui accompagnait les grandes fêtes soviétiques. Le terme «observation du Kremlin» fait référence à la pratique consistant à examiner des photos comme celle ci-dessus pour évaluer le statut politique au sein du gouvernement soviétique en identifiant les hommes qui occupaient les positions les plus importantes sur la tribune située au-dessus de la tombe de Lénine. Sur cette photo datant de 1965, on peut voir (de gauche à droite) Anastas Mikoyan, le maréchal de l’Union soviétique Rodion Malinovsky, Leonid Brejnev et Alexei Kosygin commémorant le 20ème anniversaire de la victoire sur les nazis. Les analystes de la CIA se sont intéressés de près à ces réunions pour essayer de déterminer qui était le meilleur et qui était sur le point de quitter le pouvoir politique. Brejnev et Kossyguine tenaient les rênes du pouvoir. C’était le bon vieux temps.
«La CIA a averti l’Ukraine de ne pas détruire Nord Stream plusieurs mois avant une attaque sur les gazoducs, après avoir reçu un tuyau des services de renseignements militaires néerlandais, selon les médias.
L’agence de renseignement militaire néerlandaise, MIVD, a reçu des informations sur une «attaque imminente» contre Nord Stream de la part d’une source anonyme en Ukraine en juin, trois mois avant qu’une série d’explosions sous-marines ne touche les conduites en septembre dernier, selon une enquête conjointe des médias néerlandais et allemands publiée mardi.
Selon le plan reçu par le MIVD, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Valeri Zaloujny, était chargé de l’opération contre Nord Stream, qui impliquait une petite équipe de plongeurs voyageant à bord d’un voilier et devait avoir lieu à la mi-juin 2022».
Politico n’est pas le seul à propager cette fable ; d’autres médias plus importants, dont le Washington Post, le New York Times et Reuters, se sont également attaqués à Zaloujny. Les médias s’empressent d’accréditer la CIA et de rejeter la responsabilité de l’attaque sur les États-Unis qui, selon l’excellent reportage de Sy Hersh, ont conçu et exécuté le sabotage.
Alors pourquoi Zaloujny est-il le bouc émissaire ? Je vois plusieurs raisons. Tout d’abord, Zaloujny est perçu comme le responsable de la contre-offensive ukrainienne désastreuse qui se déroule actuellement. La BBC a fait un excellent travail cette semaine pour enfoncer le couteau dans la plaie de Zaloujny en le présentant comme le cerveau de l’offensive ukrainienne :
«La tentative tant attendue de l’Ukraine de reprendre les territoires de l’est et du sud du pays, occupés par la Russie depuis 18 mois, bat son plein.
Le général Valeri Zaloujny, 49 ans, commandant en chef de l’Ukraine, joue un rôle clé dans la planification et l’exécution de cette opération. Peu connu jusqu’à récemment, sa popularité rivalise désormais avec celle du président Volodymyr Zelensky».
Zaloujny était déjà dans l’ombre, des rumeurs ayant circulé le mois dernier selon lesquelles il aurait été gravement blessé par un tir d’artillerie russe et ne serait plus en mesure d’exercer son commandement. Si quelqu’un doit être puni pour avoir ordonné la destruction de Nord Stream, il est préférable de faire porter le fardeau de cet acte de terrorisme économique au général qui n’a plus d’intérêt militaire et qui est physiquement incapable de se défendre. Zaloujny, que ce soit juste ou non, a la malchance de se trouver au mauvais endroit et au mauvais moment.
Cela me rappelle un peu le film «Balance maman hors du train». Au lieu que le personnage de Danny DeVito complote pour mettre fin à son horreur de mère, jouée par Anne Ramsey, nous avons Volodymyr Zelensky – avec le soutien de Washington, D.C. – qui met Zaloujny dans sa ligne de mire.
Si Zaloujny est toujours indemne, à la fois mentalement et physiquement, je suis certain qu’il sait lire les feuilles de thé et qu’il se rend compte qu’il a une bonne grosse cible peinte dans le dos et qu’il essaiera de trouver une stratégie pour réaffirmer son autorité ou sauver sa réputation. Quoi qu’il en soit, la dernière chose dont une armée au milieu d’opérations offensives a besoin, c’est que son chef soit dénoncé par les médias occidentaux comme le responsable de la destruction de Nord Stream. Zaloujny est étrangement silencieux face à cette allégation scandaleuse. Comment cela se fait-il ?
source : A Son of the New American Revolution
traduction Réseau International
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