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par Philippe Rosenthal
Le long sombrage de la question de la loi sur la réforme des retraites, avec de très nombreuses manifestations en France, l’emploi à répétition du 49.3 par le gouvernement français, des concerts de casseroles pour accueillir les membres du gouvernement, le rejet de l’article premier de la proposition de loi du groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), visant à abroger la retraite à 64 ans, devrait montrer au monde le 8 juin, si oui ou non, la France est officiellement devenue une dictature.
«La démocratie est en danger»
Bertrand Pancher, le co-président du groupe LIOT à l’Assemblée, qui déplore une «obstruction systématique» de la macronie a réagi, sur BFMTV, à la suppression de l’article premier de la proposition de loi d’abrogation de la retraite à 64 ans. Selon lui, «ne pas laisser voter l’Assemblée sur la réforme des retraites relève du jamais-vu». Il dénonce «l’obstruction systématique de la majorité présidentielle» qui «devient une caricature du fonctionnement de nos institutions». Jean-Luc Mélenchon a tweeté : «La démocratie est en danger. La macronie interdit le droit constitutionnel d’amendement. Du jamais vu. Il faut protester devant les organisations internationales de respect des droits de l’homme et du citoyen».
«Le déni de démocratie continue», déplore Charles de Courson, membre du groupe LIOT à l’origine de la proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites, depuis l’Assemblée nationale. Il a annoncé : «Je redéposerai un amendement pour rétablir l’article premier», celui visant à abroger la retraite à 64 ans.
Jean-Jacques Urvoas, professeur de droit public, ex-ministre de la Justice, garde des Sceaux (2016-2017), a fait savoir : «Le déroulement des travaux de la commission des affaires sociales témoigne d’un profond recul du 1er droit des parlementaires : celui d’amender les textes. Un recul dont la conséquence dépassera le seul sujet du jour et contribuera à l’affaissement supplémentaire de l’Assemblée nationale».
Le groupe LIOT rappelle : «Empêcher les députés de voter va à l’encontre de notre constitution».
Enfin, pour Charles de Courson, député de la Marne, «ce serait invraisemblable que l’amendement rétablissant l’article premier du groupe Liot soit jugé irrecevable» car «cela créerait un précédent redoutable. Cela voudra dire qu’on pourra toujours bloquer une proposition de loi». Aurélien Pradié, député du Lot Les Républicains, dénonce «une entorse à la séparation des pouvoirs»: «L’exécutif a fait fuiter le fait que si la présidente de l’Assemblée nationale [Yaël Braun-Pivet] n’obéit pas au commandement donné par l’Élysée de saboter la proposition de loi, alors elle devra quitter la majorité».
«Braquage démocratique»
Observateur Continental avait déjà signalé, citant le député LFI et journaliste, François Ruffin, qu’«il y a une crise démocratique évidente» dans le pays et avertissait que «les citoyens, les médias et les responsables politiques d’autres pays regardent l’évolution des événements en France avec intérêt» car «la question est de savoir dans combien de temps Emmanuel Macron et le gouvernement de sa première ministre, Elisabeth Borne, vont tomber».
Charles de Courson a signalé que l’exécutif se doit de laisser s’exprimer les députés car c’est ce qui fait la réalité d’une démocratie : «Puisqu’il est à la mode de redécouvrir notre Constitution, je voulais en citer un qui a curieusement disparu des débats. L’article 24 : le Parlement vote la loi». «L’opposition, ulcérée par les manœuvres du gouvernement pour saboter la proposition de loi LIOT dénonce un braquage démocratique», avertit Franceinfo.
Ainsi, le président français, Emmanuel Macron, la Première ministre française, Elisabeth Borne, interviennent sur le pouvoir législatif ne garantissant pas la séparation des pouvoirs comme cela doit être le cas dans une démocratie. Éric Coquerel, qui a déclaré recevable la proposition de loi pour abroger la réforme des retraites, a estimé sur BFMTV-RMC que la «macronie a un problème vis-à-vis de la démocratie parlementaire».
Charles de Courson, redoutant de voir la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, refuser l’amendement rétablissant l’article premier du groupe LIOT en le jugeant irrecevable le 8 juin, a averti que «ce gouvernement finira par être renversé s’il continue de se comporter comme s’il était majoritaire». «Mon ambition est de mettre fin au déni de démocratie», a-t-il expliqué.
«On est en train de glisser très très vite dans la dictature»
Pour François Asselineau, candidat à l’élection présidentielle de 2017, et président de l’UPR, les députés doivent saisir l’article 68 de la constitution pour engager la procédure de destitution d’Emmanuel Macron. Il a fait savoir dans un entretien avec Nicolas Duval que la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a été convoquée à l’Élysée et par Elisabeth Borne, la Première ministre française, et qu’ils l’ont chapitrée pour refuser la proposition de loi du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) le 8 juin. «Cela veut dire que, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, s’est couchée devant l’exécutif», dénonce-t-il. Il martèle que «ces événements, que nous vivons là, sont d’une extraordinaire gravité». Il rappelle que la loi sur les retraites n’a jamais été votée, ce qui est contraire à l’article 24 de la constitution qui stipule que le parlement vote la loi et que ce qui se passe actuellement est en train de créer une jurisprudence. «On est en train de glisser très très vite dans la dictature», met en garde François Asselineau. Ce 8 juin est la date qui permettra d’officialiser, donc, si la France a glissé dans la dictature.
source : Observateur Continental
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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