Propos recueillis par Monika Berchvok pour Rivarol / Note de la Rédaction
Entretien paru dans Rivarol n°3566 du mercredi 17 mai 2023.
Rivarol : Vous observez l’évolution du climat sur plusieurs siècles dans votre livre sans trouver de caractère exceptionnel à la période actuelle. Vivons-nous donc une étape d’un cycle naturel de la hausse de température ?
Alban d’Arguin : Oui, nous sommes dans un cycle qui alterne les périodes de réchauffement et de refroidissement de la Terre. Pour mieux comprendre, distinguons la préhistoire et l’histoire. Durant la préhistoire, la Terre a connu de très longues périodes alternées de réchauffement et de refroidissement de plusieurs milliers d’années. Les historiens du climat les appellent des « grands optima » lorsque ce sont des périodes de réchauffement et des « grands âges glaciaires » lorsque ce sont des périodes de froid.
Depuis ce qu’on appelle l’histoire (environ 3 000 ans avant Jésus-Christ), ces cycles ont considérablement diminué en durée, même s’ils peuvent atteindre encore plusieurs siècles. De manière volontairement très simplifiée, ces alternances sont la résultante du travail du Soleil sur notre planète. La Terre tourne à la fois sur elle-même, de manière inclinée, à la manière d’une toupie, et elle tourne en même temps autour du soleil, décrivant un orbe elliptique qui la rapproche puis l’éloigne du Soleil, selon sa position.
Notre étoile, le Soleil, boule d’hydrogène en fusion constante, a lui-même une activité cyclique, avec des périodes de grand calme et des périodes d’activité éruptive intense. On a découvert cette variation d’activité récemment, avec les progrès de l’astronomie qui ont permis de distinguer les taches solaires, témoins des éruptions (au XVIIe siècle). Ce cycle a été théorisé au XXe siècle par un scientifique nommé Maunder.
Depuis la seconde moitié du XIXe, nous avons quitté le petit âge glaciaire pour entrer dans une nouvelle période de réchauffement que je suggère d’appeler le « petit optimum contemporain », qui pourra durer 400 ans environ s’il est identique au petit optimum médiéval [1], époque où se cultivait de la vigne en Angleterre et où les Vikings avaient colonisé le Groenland pour y établir une véritable agriculture et des élevages bovins importants. Ce que nous vivons aujourd’hui est donc bien un nouveau cycle naturel du climat.
L’activité humaine n’a donc aucun impact sur le climat selon vous ?
Hélas, elle en a une, mais celle-ci n’a rien à voir avec le discours officiel des inconditionnels du réchauffement climatique anthropique (c’est-à-dire du fait de l’Homme). Les activités humaines ont un impact considérable sur la nature et sur la Terre. Mais cela reste à une échelle très limitée. La course folle à l’urbanisation, les mégapoles immenses, creuset du déracinement, de la saleté et du « melting pot » racial, culturel et apatride, abîment l’environnement profondément, mais localement. De même, la course au profit, l’implantation de zones commerciales gigantesques, de zones industrielles qui défigurent de plus en plus nos belles campagnes ont un effet sur des espaces pollués élargis. Mais ils ne touchent qu’aux climats locaux et n’ont aucun impact sur la température moyenne de la Terre.
Pourtant, de nombreux scientifiques partisans de l’idéologie « réchauffiste » affirment la responsabilité humaine dans l’affaire. Que pensez-vous de leur démarche d’un point de vue scientifique ?
Vous parlez de scientifiques, et là est bien la question ! Le sont-ils ? On ne peut commencer des « recherches » avec un prérequis dans la tête qui prétend que ce réchauffement est d’origine humaine.
Prenez Michael Mann, l’auteur de la trop célèbre courbe en crosse de hockey simulant la température de la Terre qui s’envole vers le ciel en un temps très court. Il a fallu la contestation d’autres scientifiques, honnêtes ceux-là, pour lui rappeler simplement qu’il avait effacé toutes les données passées qui contredisaient sa thèse !
On notera que l’essentiel des scientifiques mafieux du climat était concentré dans l’université d’East Anglia au Royaume-Uni, celle qui pourvoira en données et informations « scientifiques » le GIEC et l’ONU. Parmi eux, Benjamin Santer, celui qui trafiquera l’un des premiers rapports du GIEC (1995) à l’insu de ses collègues, pour ajouter de sa main que le réchauffement constaté était d’origine humaine ! D’autres exemples gravissimes figurent dans mon ouvrage sur ces manipulations qui déshonorent la science.
Depuis plus de 30 ans, le GIEC livre des rapports chaque fois plus alarmants sur l’évolution du climat. Quelle est la nature de cette officine et quel est le sérieux de ses prévisions ?
Dans mon précédent ouvrage, Éoliennes, un scandale d’État, j’avais déjà dénoncé l’ambiguïté entretenue sur cette instance concernant sa prétendue nature scientifique ! En ce moment même, en France, dans toutes les gares, dans les aéroports, dans les stations d’autoroutes, vous trouvez des placards immenses qui communiquent sur le GIEC et ses travaux. Il y est présenté comme une instance scientifique alors que sa véritable dénomination en anglais est : IPCC soit Panel International sur le Changement Climatique, dans lequel tous les États sont représentés, mais pas exclusivement par des scientifiques. C’est un abus de langage et une escroquerie supplémentaire, mais ça marche ! Vos lecteurs se poseront la question de qui finance cette campagne nationale en France.
À dire vrai, le point précédent est finalement un détail de l’Histoire, l’important étant de savoir l’objet véritable du GIEC et ceux qui l’ont pensé et mis en œuvre. Je lève le voile ici en synthèse des preuves apportées dans mon livre : cette instance a été longuement préparée dès les années 1970, pour prendre une place internationale au-dessus des nations et donc, à terme, pour effacer toute souveraineté nationale. Ce sont des initiés de haut vol, membres de toutes les officines mondialistes panaméricaines, qui ont d’abord façonné la « grande peur mondiale » (souvenez-vous du « trou » dans la couche d’ozone dans les années 1980), puis les sommets de la Terre et le GIEC. Ils sont détaillés dans mon livre, et surtout, j’ai jugé utile de faire connaître la biographie de plusieurs d’entre eux, dont un nouveau venu, jésuite et français, Gaël Giraud.
On a l’impression que, des experts scientifiques aux médias de masse (je pense par exemple à France Inter), tout est fait pour alimenter la peur. En quoi cette stratégie de la tension provoque-t-elle une hystérie dans le domaine et surtout dans quel but ?
Cette prodigieuse manipulation n’épargne aucun pays, aucun peuple. C’est en ce sens que le sous-titre de mon livre parle d’une enquête sur une manipulation mondiale. Il y a eu depuis des siècles des manipulations historiques considérables, certaines fondées sur la fausse bienveillance ; pensons par exemple aux Britanniques offrant aux Indiens d’Amérique du Nord (Canada) des lots de couvertures soi-disant pour les protéger du froid et qui, en fait, avaient été préalablement infectés de la variole pour les éradiquer (tout rapprochement avec la campagne de vaccination suspecte contre le virus de la grippe de Wuhan serait un pur hasard). Ici, il s’agit bien de créer une peur tenace et paralysante (On va tous mourir de chaud !). C’est une forme terrible de manipulation des masses, que j’analyse sous le nom de dialectique du « PHIS », je veux dire par là qu’on crée d’abord la peur, puis on crée la honte (de ne pas penser comme la masse), puis on infantilise, il suffit d’écouter ou de voir les médias actuels dont les discours pourraient s’adresser à des classes de maternelle, enfin, pour les irréductibles sceptiques, il y a la sanction (taxes, accès interdit aux antennes, dénonciation, taxe carbone, etc.).
Cette peur créée est capitale et flatte chez l’Homme la faiblesse, l’asservissement et le retour aux instincts primaires. Quand vous pensez à ce qu’est devenue l’égérie de la lutte contre le réchauffement de la planète, une malheureuse adolescente handicapée suédoise, Greta Thunberg, qui sillonnait la planète, à pied, à cheval ou en bateau à voile, mais jamais bien sûr dans la Tesla de ses pauvres parents, avec sa demi-tonne de batteries embarquées ! Greta, dont plus personne ne parle depuis plusieurs mois : pourquoi ?
Le but est clair : la peur permet d’asservir et surtout d’abrutir le peuple ; elle étouffe aussi l’expression de la raison. Le comble de cette hystérie, c’est la charte des journalistes de France Inter & Co sur le réchauffement climatique et ce qu’il faut dire ou ne pas dire. Comment l’ancien CSA devenu l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a-t-il pu laisser passer une telle chose, sinon par complicité idéologique ? Cette charte est scandaleuse car elle contredit la charte du journalisme de Munich de 1971 et ressemble à une note d’instruction de kapos verts.
La « crise climatique » amène un changement dans les mentalités jusque dans la dimension du sacré. Vous évoquez par exemple le retour à une forme de panthéisme détourné. Quelle est la nature de ce phénomène très New Age ?
C’est un point clé de cette manipulation qui ne vous a pas échappé. Mes recherches m’ont amené à mettre en exergue le dénominateur commun de tous les idéologues qui sont les pères fondateurs de la nouvelle religion de l’écologie dont la lutte climatique est la pratique immanente et transcendante !
Ils sont d’abord pour la plupart issus des milieux eugénistes, lesquels ont pour but initial l’amélioration de la « race humaine », ce qui signifie la suppression des sujets « imparfaits » et par extension (je simplifie) la sélection des meilleurs sujets, lesquels formeront, à terme, la nouvelle race humaine, qui règnera selon eux sur l’univers.
Les frères Huxley ont fait partie de ces initiés, comme aujourd’hui beaucoup d’idéologues écologistes et membres du New Age. Maurice Strong qui fut l’un des idéologues du « réchauffement climatique anthropique », fondateur des « sommets de la Terre », appartient au New Age et probablement aussi à une secte luciférienne, (le Lucis Trust), tout comme Al Gore qui écrivit un livre édifiant sur sa « foi en la Terre » avant d’engager sa campagne pour le climat via son film, Une vérité qui dérange, qui lui vaudra le prix Nobel ! Ce que j’ai lu d’Al Gore (comme de John Kerry) montre clairement la volonté d’effacement des pays et d’effacement des religions au profit d’un homme nouveau, apatride, libre et croyant en une seule religion, celle de la Terre, ce que j’appelle la RMU, la Religion mondiale universelle, dont les clercs brûleront devant le peuple ravi des encens décarbonés en l’honneur de Gaïa !
Face à cela, vous évoquez aussi le discours ambigu de l’Église conciliaire et le rôle de certains clercs dans l’élaboration des théories réchauffistes. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce sujet très important ?
Votre question est très précise, car vous me parlez de l’Église conciliaire, et non de l’Église catholique. Sans faire un « péché d’anachronisme », j’imagine mal un Pie IX, voire un saint Pie X, penchés sur la planète et préoccupés du réchauffement climatique. Peut-être avons-nous, finalement, les pontifes que nous méritons ! Plus sérieusement, c’est vrai que l’évolution (ou plutôt la négation) de l’Église catholique dans la deuxième moitié du XXe siècle, en adoptant son aggiornamento (sa mise à jour), selon les termes mêmes de Jean XXIII, qui convoqua le concile Vatican II, l’a conduite à se tourner plus vers le monde et, par conséquent, moins vers Dieu.
Deux exemples caractéristiques de notre temps : François (Bergoglio) se fait aujourd’hui régulièrement le porte-parole de l’ONU, et il affirme haut et clair sa volonté de contribuer aux « soins de la Création » pour sauver la planète. Son discours ressemble de plus en plus à celui du chef d’une ONG internationale, au service du mondialisme… Je cite dans mon ouvrage les propos qu’il tint aux journalistes dans l’avion de retour d’un voyage à Madagascar, en septembre 2019 :
« Quand nous reconnaissons les organisations internationales et leur capacité à rendre des jugements à une échelle globale – par exemple le tribunal international de La Haye ou les Nations unies, si nous nous considérons comme membres de l’humanité, quand ces organisations font des déclarations, notre devoir est d’obéir aux institutions internationales. C’est pour cela que les Nations unies ont été créées. »
Je ne suis finalement pas certain que le discours soit encore ambigu… Il est de plus en plus clair que Bergoglio milite pour le mondialisme et les idéologies qui l’accompagnent. Le scandale de la déesse Pachamama entrant au Vatican devant les cardinaux prosternés, c’est bien lui qui l’a encouragé et ordonné, n’est-ce pas ?
J’ai une révélation le concernant : dès que Gorge Maria Bergoglio fut consacré jeune évêque de Buenos Aires, siège épiscopal important en Amérique, il fut aussitôt nommé « membre d’honneur » du Rotary de Buenos Aires. J’ai entre les mains la lettre de remerciements qu’il écrivit à son ami le président du Rotary. On sait que le Rotary est une des instances de recrutement de la franc-maçonnerie mondiale… J’ose penser que Bergoglio, en adhérant à l’époque au Rotary, savait ce qu’il faisait. Et pour moi, ce n’est pas un hasard si, seulement trois ans à peine après le début de son occupation du siège de Pierre, eut lieu, à Rome, un jubilé mondial Rotary. François lui-même reçut en audience les principaux présidents… Aurions-nous aujourd’hui le pontife dont ils rêvaient depuis plus de cent ans ?
Quant à l’Église (conciliaire) de France, elle a aussi pris son virage vert ! Notamment en introduisant sur la page d’accueil Internet de la « Conférence des Évêques de France » son label « Église verte », inspiré par une secte anglaise protestante dont le siège est dans les Pyrénées-Atlantiques. À voir, hélas, là encore, dans mon analyse de l’évolution de l’Église conciliaire entre magistère et ONG qui fait l’objet d’un chapitre empli d’informations édifiantes, y compris sur le jésuite français Gaël Giraud, très investi dans la lutte contre « le réchauffement climatique du fait de l’homme » qui a l’oreille (et la plume) de Bergoglio.
Les « climatosceptiques » sont aujourd’hui la cible de campagnes extrêmement violentes. Sommes-nous au début d’une totalitarisation du discours écologiste ?
Permettez-moi de ne pas aimer le mot de « climatosceptiques », tant il a été fabriqué par nos ennemis, ceux qui réduisent, cataloguent et « étiquettent » comme dans toutes les dictatures, et particulièrement celles issues du marxisme ! Figurez-vous que je revendique mon affiliation à l’écologie, la vraie, celle qui respecte l’Homme, de la vie à la mort, naturelles, qui prend soin de la nature. Je vous livre une confidence, je cultive tout seul un potager d’un tiers d’hectare et nous ne mangeons en famille que des légumes et fruits parfaitement naturels et non traités, et, accessoirement, on me prête une connaissance soi-disant exceptionnelle des oiseaux, passion de l’ornithologie dès mon enfance, au point d’arriver à imiter nombre de cris et d’attirer près de moi de nombreux volatiles !
La lutte contre le « réchauffement climatique » participe bien d’une totalitarisation du discours écolo, comme vous le dites. Je dis bien « écolo » et non écologiste, car l’écologie est une valeur de droite, en lien avec le respect de l’ordre naturel, et les écolos sont les « idiots utiles » (comme dirait Lénine) du changement de monde à l’œuvre depuis les années 1970. Le New Age, l’idéologie du panthéisme qui fait de l’homme son propre Dieu, aboutit à une extrême violence, au nom de la lutte et du droit « contre-naturel ».
Vous avez raison, les écolos, mélange de vieux bobos rêvant d’un nouveau Larzac à la Bové et d’anciens militants « cathos » modernistes de la Jeunesse chrétienne (JAC,JOC, etc.) sont en train de radicaliser par les actes leur dogmatisme contre-nature. L’affaire des bassines de Sainte-Soline est une illustration récente de cette violence qu’on voyait déjà dans l’affaire de la ZAD de Notre-Dame-des- Landes au nord-est de Nantes. Et cela prend des proportions internationales, car il y a des bandes désormais mondiales qui se déplacent et qu’on laisse aller ici ou là, notamment en Europe. Pourquoi ?
Oui, au nom de la manipulation climatique, scientifique d’abord, dialectique ensuite, idéologique enfin, se prépare une lutte violente entre les tenants du Vrai et ceux du Mensonge ! Je ne donnerai pas de clé eschatologique à ce dernier propos ! Plus que jamais, nous devons nous battre pour la défense du Vrai, en bannissant les étiquettes préfabriquées et en démontant ce totalitarisme grossier.
Existe-t-il une écologie raisonnable pour vous ?
Bien entendu ! Si elle est la science de notre environnement, alors elle est plus que raisonnable, elle a une origine transcendentale ! Pour ceux qui ont lu le livre de la Genèse, le récit magnifique de la création du monde, ponctué à chaque fin de phase de « … et Dieu vit que cela était bon… », invite d’abord à l’admiration du créé. L’écologie n’est pas une doctrine, c’est d’abord une science ; elle doit donc s’approcher de la raison et bannir tout ce qui est du domaine du « slogan », apporter des preuves tangibles dans ses démonstrations, rechercher des fins (buts) et non tordre la science pour arriver à ses propres fins ! C’est malheureusement ce que font les écolos qui sont dans l’incantation, le psittacisme (la maladie du perroquet qui répète sans comprendre ce qu’on lui dit, 10, 100, 1 000 fois, s’il le faut, l’homme réchauffe la Terre, etc.) et la manipulation de la science pour d’autres fins, comme la fin des religions, la fin des nations et la dépopulation !
Notes
[1] Note d’Hacène Arezki : rien n’est moins sûr, d’aucuns attendent plutôt un refroidissement d’intensité et de longueur incertaines, mais tranchant assez franchement – pas pour notre bien – avec le petit optimum contemporain dès le courant du siècle.
Source: Lire l'article complet de Signes des Temps (SOTT)