« Notre lutte est en réalité démographique. Hier, maintenant, demain. »
La majorité historique québécoise perd de jour en jour de son importance. Au Canada, il va sans dire, mais également sur son propre territoire. Le Québec est victime comme partout ailleurs en Occident des méfaits du multiculturalisme. Sa fragilité linguistique l’isole et le rend encore plus vulnérable. L’immigration massive atténue l’esprit catholique français de notre patrie et ghettoïse nos villes. Chacun pour soi. Aucun noyau commun. Le catholicisme est de trop en cette ère multiculturelle. La décroissance des « Canadiens français » d’autrefois a de multiples facteurs. Le multiculturalisme dissous le tissu social que nos ancêtres ont bâti avec tant d’ardeur. Il amenuise la société d’accueil. Nos compatriotes qui, depuis plus d’un siècle, émigrent en d’autres contrées, ont, eux aussi d’une certaine manière, contribués involontairement au déclin de notre peuple.
La déchristianisation de la civilisation occidentale aura été un des points tournants de l’histoire moderne. Au Québec, elle s’est concrétisée par la Révolution tranquille. La religion catholique qui régna longtemps sur le Québec et qui avouons-le, bâillonna parfois même son propre peuple pour plaire à l’oppresseur britannique et pour y parfaire son emprise sur lui, a néanmoins permis notre survivance culturelle et linguistique. Sans elle, nous serions aujourd’hui anglophones ou états-uniens. Il ne resterait que des miettes de cette épopée française en Amérique. Le clergé protégea notre langue et notre histoire. Mais avant toute chose, son dogme se basa sur l’importance accordée à la famille et aux traditions. Les familles nombreuses, cette « revanche des berceaux », pava la voie à une communauté canadienne-française forte et tissée serrée. Nos souffrances, nos défaites et nos peurs se voyaient minimisées par une fécondité abondante. Une population française en pleine ébullition transpirait. La démographie aura toujours, pour nous, un impact majeur. Notre lutte est en réalité démographique. Hier, maintenant, demain.
Le caractère laïque du Québec moderne, cette déchristianisation déchaînée, chassa la religion de nos vies quotidiennes, de nos écoles, de nos institutions et élimina cette capacité bien de chez nous de nourrir et perpétrer nos traditions. La Révolution tranquille transforma le Québec à tout jamais. Par le déclin de la religion catholique, le Québec perdit sa base morale, le fondement de son histoire, le socle de son unicité, l’élément essentiel derrière quoi se rassemblait notre peuple. Notre collectivité allait être atteinte en plein cœur. Il n’y avait plus de noyau commun, ce petit quelque chose qui nous rendait courageux, fier et déterminé. Le progressisme des années 60 qui s’amplifia avec le temps et qui en 2020, est incontrôlable, rend notre destinée nationale incertaine. Cette dernière, terrassée depuis 1759, constamment au bord du précipice, est comme jamais en danger. A moins que la crise du coronavirus vienne changer la donne ? Il est encore trop tôt pour en faire une conclusion.
Les minorités immigrées récemment au Québec ont des valeurs familiales ancrées en elles. Elles les définissent. L’islam par exemple. La famille importe. Quiconque se promène dans nos rues le remarque. Les familles nombreuses des communautés noires ou arabes d’aujourd’hui se comparent, dans une moindre mesure, aux familles nombreuses canadiennes françaises d’hier. La majorité historique québécoise peine à se reproduire. La puissance de la religion catholique s’est estompée et comme partout ailleurs en Occident, nos mœurs et habitudes changèrent aussi. L’industrialisation puis le capitalisme amenèrent la société de consommation. Tous veulent un nouveau téléviseur, un nouvel ordinateur, un nouveau cellulaire, une nouvelle automobile. Ce nouveau mode de vie changea notre destinée. Avoir une famille nombreuse devient un fardeau économique et un frein à sa liberté personnelle. L’égoïsme de l’individualisme.
Parallèlement, la social-démocratie prit de plus en plus de places. Si les moyens de contraception modernes eurent un impact important sur la sexualité humaine, les idées progressistes de la gauche pénétrèrent profondément dans l’esprit des gens ; l’accès illimité à l’avortement l’illustre. L’euthanasie – la gauche l’appellera mourir dans la dignité – contribue aussi à l’effondrement des valeurs catholiques et morales occidentales. Des millions de fœtus périssent dans la plus grande indifférence. La civilisation occidentale ne doit blâmer personne d’autre qu’elle-même pour sa déchéance. Le Québec s’y insère allègrement et encore plus dangereusement par sa fragilité démographique. Le multiculturalisme et l’immigration de masse contribuent assurément à l’érosion de l’identité nationale québécoise, mais par un accès universel à l’avortement, la majorité historique québécoise accentue son infériorité numérique. Qui sont ces femmes qui interrompent volontairement leur grossesse ? Certainement pas celles issues des minorités ethniques. Chez elles, l’aspect religieux commande. La loi divine le proscrit. Elles vont profiter des bienfaits sociaux et économiques du progressisme occidental sans en embrasser les aspects moraux. L’islam limite fermement l’avortement ; la communauté haïtienne pratique un catholicisme rigoureux ; les juifs hassidiques s’isolent et vivent loin de la modernité. C’est la femme occidentale blanche de lignée canadienne-française, celle chez qui le progressisme est enracinée, celle qui de mère au foyer devint une carriériste acharnée qui souhaite profiter du confort matériel proposé par notre société moderne. L’Occident s’autodétruit et efface ses symboles parfois millénaires. Il accueille le monde et s’élimine progressivement. Son sol bientôt ne lui appartiendra plus.
Les apologistes de la bien-pensance gauchiste diront que l’avortement fait partie du progrès et de l’avancée humaine. Point de vue très discutable. Que le viol d’une femme mène à l’avortement est moralement acceptable. Tout comme si la vie ou la santé de la mère est sérieusement compromise. Ou si un lourd handicap attend le fœtus une fois à terme. C’est une forme de justice sociale. Un signe de compassion. Le gros bon sens. Mais qu’en est-il de l’avortement comme moyen de contraception ? Et de l’avortement tardif, cette affreuse aberration médicale acceptée de tous ? L’avortement nous apparaît comme une réalité immuable. Vouloir le restreindre correspondrait à un crime social. A une dangereuse fissure d’un consensus contemporain. La gauche intolérante ne permet aucun débat. Les politiciens, pour la plupart progressistes, resteront inflexibles. Les autres s’en laveront les mains et regarderons ailleurs. Les politiciens les plus conservateurs n’osent même plus en débattre publiquement. Le premier ministre François Legault affirmait récemment que « l’avortement tardif c’est le choix de la femme ». Cette attitude contribue à notre déclin numérique. Un gouvernement dit nationaliste a le devoir moral d’employer, d’une part, des mesures natalistes, à travailler d’arrache-pied pour soutenir nos travailleurs et nos compatriotes découragés qui sans incitatifs, sont trop souvent sujets à l’émigration et à suggérer des moyens pour contrer une forme de décroissance intentionnelle, c’est-à-dire à stopper une hémorragie morbide conséquence de notre taux élevé de mortalité par suicide et avortement. Ne plus défendre l’indéfendable.
L’avortement est devenue une normalité civilisationnelle, quelque chose de naturelle, de facile. Une routine aucunement remise en question. L’État contribue à ce massacre en le favorisant. Des centaines de Québécoises utilisent annuellement l’avortement comme moyen de contraception. L’État doit soigner les malades. Il va de soi. Mais la grossesse n’est pas une maladie. L’avortement, tout comme les chirurgies esthétiques, a-t-il à être à la charge des contribuables ? Ne devrait-il pas être celle de la patiente ? Ce principe simpliste mais justifié réduirait sans aucun doute ces avortements inutiles et déshonorants. La stigmatisation des opposants à l’avortement est inévitable dans une société québécoise dirigée par des idéologues de gauche. Les politiciens suivent la vague et n’interviennent pas, par lâcheté et peur de représailles. Expliquer à la population en quoi consiste réellement un avortement tardif et l’opinion public tranchera dès lors vers un arrêt immédiat d’une telle pratique. L’avortement tardif, qui d’une certaine façon, a parfois l’apparence d’un meurtre déguisé, assombrie notre destin collectif et cristallise notre déclin moral et démographique. Une logique mortifère.
Notre lutte nationaliste comporte tant de facettes. Il est facile de s’y perdre. Si l’épanouissement de notre fierté collective importe tant, les changements démographiques qui apparaissent déjà devant nous demandent une intervention immédiate. Finissons-en avec l’immigration et l’avortement de masse. Pour la patrie.
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