par Philippe Rosenthal
Le chef du contre-espionnage français, DGSI, Nicolas Lerner, a évoqué la menace des espions russes en France. Il a, également, averti que le Kremlin pourrait se cacher derrière des contacts personnels via des personnes qui établiraient des liens amicaux avec les Français.
La France est, ainsi, à la recherche d’espions venus du froid et déroule les bons vieux scénarios de la guerre froide façon James Bond 007 pour en trouver même à l’Assemblée nationale. Une véritable chasse aux sorcières est lancée et rappelle le maccarthysme aux États-Unis. Les autorités françaises distinguent, officiellement, les bons Français des mauvais et les services secrets français « conseillent » les députés sur leurs fréquentations.
La France cherche les « trahisons commises par des personnes issues du monde politique français ». Après le début du conflit en Ukraine, une vague d’identification et d’expulsion d’« agents pro-russes » a débuté dans toute l’Europe. Ce processus n’a, cependant, pas commencé l’année dernière. La recherche d’espions russes, même chez les députés français, est depuis longtemps à l’ordre du jour en France.
Le Monde fait savoir que « le chef du contre-espionnage français, Nicolas Lerner, a témoigné devant une commission d’enquête parlementaire, le 2 février, à huis clos ». « L’histoire de l’espionnage, pendant la guerre froide, est riche d’affaires de trahisons commises par des personnes issues du monde politique français », tance le quotidien français. « Près d’une cinquantaine d’agents de Moscou expulsés depuis un an » de France, titre RTL.
Les médias et les autorités politiques en France voient des espions russes à tous les coins de rue. « Le contre-espionnage français tente de déjouer l’arrivée de nouveaux agents clandestins », continue Le Monde – suivant le discours des services secrets français – alors qu’« en temps de paix leur présence était tolérée, notamment pour préserver en balance la présence d’agents tricolores au sein de l’ambassade de France à Moscou. »
La France est dans une économie de guerre contre la Russie et traque les espions russes sans savoir s’ils sont là mais aussi les traîtres français qui auraient la mauvaise idée d’avoir un contact avec un Russe, une Russe ou un contact ayant une opinion politique différente du gouvernement. Par exemple, les renseignements français ont alerté sur la présence d’espions russes sur des sites de petites annonces comme Leboncoin comme si le Mossad recrutait aussi sur ce site.
Les services secrets atteints d’une paranoïa aiguë. Jean-Philippe Tanguy, président de la commission et député du Rassemblement national (RN), commence la séance avec le patron de la DGSI comme dans un James Bond 007 : « Mes chers collègues, nous auditionnons Nicolas Lerner, directeur général de la sécurité intérieure (DGSI). Cette audition se déroule à huis clos, ce qui nous oblige à une parfaite discrétion sur les propos qu’il tiendra. Tout commentaire à leur sujet dans les médias ou sur les réseaux sociaux est à proscrire. »
Nicolas Lerner, a rapporté devant cette commission d’enquête parlementaire relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères, créée le 6 décembre 2022, sur la situation des espions venus du froid : « Nous avons détecté, depuis que je suis responsable de ce service [2018] des tentatives d’approche de la part de certains agents de renseignement visant l’ensemble du spectre politique (…) » ; « Selon mes informations, il y a des approches individuelles et certaines personnes ont pu entrer dans une relation que la loi française n’autorise pas – j’ai quelques exemples en tête ». La menace russe est présentée comme étant partout.
Selon Le Monde, assurant le service après-vente des autorités françaises, « le patron de la DGSI dit avoir dû mener, ces derniers mois, des actions de sensibilisation au sein de l’Assemblée national après avoir détecté des contacts avec des officiers de renseignement russes sous couverture diplomatique. Selon le patron de la DGSI, créée par décret le 30 avril 2014, qui est l’héritière de grands services, notamment la direction de la surveillance du territoire (DST), un certain nombre d’anciens et d’actuels députés entretiennent avec défi des liens secrets avec des représentants des services spéciaux russes. Les députés, qui participent au travail législatif et au travail de contrôle du gouvernement doivent, donc, se tenir à carreau et redouter le pouvoir exécutif ce qui n’est pas la définition d’une démocratie. »
La DGSI mène des entretiens individuels, dans les domaines économique, universitaire, de la recherche mais aussi politique. Elle concourt à la prévention et à la répression des actes portant atteinte au secret de la défense nationale ou à ceux portant atteinte au potentiel économique, industriel ou scientifique du pays. Nicolas Lerner explique : « Depuis la création de la DGSI, la lutte contre les ingérences étrangères n’a cessé de prendre de l’importance, qu’il s’agisse des moyens engagés ou des préoccupations qui sont les nôtres, en raison du contexte international, d’une part, et, d’autre part, du fait que la France y est particulièrement exposée. »
« Certains officiers sous couverture diplomatique n’hésitent pas à nouer des relations, notamment avec les élus de la nation auxquels ils se présentent comme premier ou deuxième secrétaire d’ambassade », affirme-t-il en exemple, voyant des espions russes partout, mais sans donner des preuves au public puisque rien ne doit sortir de cette réunion consacrant l’aspect paranoïaque de l’affaire. Aussi, « pour mener à bien cette première mission, nous suivons [DGSI] également les relais qui, au sein de la société française, servent de points d’appui à des actions d’espionnage ou à des politiques d’influence. »
Chaque Français est susceptible d’être un collaborateur de Moscou et d’être estampillé ennemi. Les députés ne sont pas les seules cibles des agents secrets français.
Ainsi, les députés français sont entendus par la DGSI et conseillés sur les relations qu’ils ont avec certaines personnes qu’ils rencontrent : « Cette assemblée n’échappe pas à la règle ». Bref, la personne ciblée a le choix entre perdre son poste ou suivre les consignes. « Nous l’avons fait à plusieurs reprises ces derniers mois, après avoir détecté des contacts avec des officiers de renseignement russes sous couverture diplomatique », rajoute Nicolas Lerner.
Nicolas Lerner affirme : « Nous avons cependant détecté au cours des trois ou quatre dernières années, du moins depuis que je suis responsable de ce service, des tentatives d’approche de la part de certains agents de renseignement et visant l’ensemble du spectre politique. »
Pourtant, pour la DGSI « le pays est dépeint » par d’autres puissances « comme une démocratie en déréliction, sinon en perdition », « comme donneuse de leçons en matière de maintien de l’ordre et de démocratie ». Une véritable chasse aux sorcières est lancée France et rappelle le maccarthysme aux États-Unis.
source : Observateur Continental
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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