François Dubois est un ancien militaire gradé de la Gendarmerie nationale. Suite à des divergences avec sa hiérarchie, notamment sur la politique vaccinale, il quitte l’institution et cela représente pour lui un acte libérateur car il peut enfin exprimer sa façon de penser. Et cela passe notamment par l’écriture d’un premier ouvrage, « Alice au pays de Lucifer », dans lequel une jeune femme va être amenée à revivre, pour des raisons qu’elle ignore, les aventures du célèbre roman de Lewis Carroll.
Cet essai très original et surprenant nous permet d’appréhender le monde dans lequel nous vivons et de connaître notre ennemi. Nous vous proposons de basculer de l’autre côté du miroir et à travers cet entretien avec François Dubois, de dépasser le stade de l’illusion.
« Je souhaite éveiller un maximum de victimes de l’illusion spectaculaire.»
Le Média en 4-4-2 : Bonjour François et bienvenue sur Le Média en 4-4-2. A travers votre ouvrage « Alice au pays de Lucifer », vous nous démontrez les pièges que nous tend au quotidien l’industrie du spectacle, à savoir « parvenir à se rendre invisible au point de se faire oublier et de devenir notre nouvelle réalité ». D’où vous est venu ce constat ? Est-ce que toute l’industrie du spectacle est concernée par celui-ci ?
François Dubois : Bonjour et merci au Média en 4-4-2 de m’accorder cette interview. Mon constat initial est en partie empirique, il repose sur l’observation de mon entourage, de son rapport aux médias, à lui-même (ego) et à la consommation. Il repose également sur l’observation des rapports entre la gouvernance, le pouvoir de l’argent et les médias. Nous vivons dans un monde illusoire au sens philosophique du terme. La compréhension des mécanismes par lesquelles cette « illusion » se met en place pour se substituer au réel, ne peut avoir lieu que si l’observateur a pris conscience qu’il a été berné. Mais s’émanciper de la sorte n’est pas chose aisée et l’éveil ne peut prendre forme que de deux façons différentes.
La première est une prise de conscience individuelle. Elle repose sur la capacité de l’individu à déceler les dissonances entre l’illusion spectaculaire dans laquelle il s’inscrit et la logique, l’éthique, la capacité à conceptualiser, qui l’ancrent normalement dans la réalité. Pour rapporter cela à un exemple concret, durant la mise en œuvre de la narration covid, nous sommes une minorité, ramenée à l’ensemble de la population mondiale, à avoir eu cette capacité à rationaliser la situation de façon à ne pas se laisser embarquer par un discours pré-fabriqué dont les fondements reposaient sur des mécanismes d’adhésion émotionnelle en prise avec la peur, l’anxiété et la sidération. L’exercice est d’autant plus périlleux sur le moment qu’il est facile à démontrer avec le recul. On se souvient notamment des 500 000 morts annoncés, des mises en scènes théâtrales du décompte journalier des décès, des discours à la fois culpabilisants et stigmatisants des « experts TV » nous désignant tous, sans discernement, comme des contaminateurs potentiels (donc encourageant la peur de l’autre et l’isolement) ou encore des temps de traitement disproportionnés du sujet face au reste de l’actualité. Par ailleurs, n’oublions pas la façon qu’ont les médias mainstream de discréditer la parole de tout autre média relayant une pensée contradictoire sans débat possible. Tout ça pour une maladie dont la létalité n’est finalement pas plus élevée que celle de certains épisodes de grippe et dont on nous dira par la suite qu’il va falloir apprendre à vivre avec.
La seconde façon de s’émanciper du spectacle consiste à rencontrer, écouter, des individus ou à lire des ouvrages objecteurs de conscience. C’est pour cela que j’ai écrit mon livre, je souhaite éveiller un maximum de victimes de l’illusion spectaculaire.
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Ces deux façons de s’émanciper sont souvent complémentaires. En ce qui me concerne, on retrouve les deux. Même si je suis conscient depuis longtemps de la nature complexe du monde dans lequel nous évoluons, c’est tout de même la déclaration de guerre faite aux peuples par le biais du ccovid qui a été l’élément déclencheur qui m’a poussé à écrire mon livre, à quitter ma carrière de gendarme et à entrer dans l’activisme.
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Pour répondre à la seconde question, il ne faut pas tomber dans le piège qui consisterait uniquement à assimiler le spectacle à « l’industrie médiatique ». Cette dernière n’est qu’une composante du concept de la société du spectacle au sens de Guy Debord et de la pensée situationniste. Si nous devions aborder la question du « spectacle » de façon peu orthodoxe, à travers le prisme de la psychologie, ce dernier s’apparenterait à la psychose, c’est-à-dire une maladie mentale ignorée de la personne qui en est atteinte et qui l’empêche de discerner ce qui est réel de ce qui ne l’est pas. En ce sens nous vivons dans une société qui maintient l’individu dans un état psychotique. Pour Debord, le spectacle est un avatar du capitalisme, capitalisme qui a transformé « l’être » en « avoir » puis « l’avoir » en « paraître ». Par conséquent, si les médias et le show-business peuvent être les outils du spectacle, ils n’en sont qu’une représentation parmi d’autres. Ils contribuent néanmoins à la fabrication du faux sans réplique derrière lequel le secret généralisé se tient comme complément décisif… et indispensable à la gouvernance. Ils participent à l’adhésion au « faux » en fabriquant le consentement. De fait, dans cette société mercantile et consumériste où l’ego est prééminent, la société du spectacle parvient in fine à produire un « faux attendu », ainsi que la soumission par le maintien perpétuel dans l’illusion. Hollywood a déjà scénarisé le « devenir spectaculaire » de l’homme dans des films comme « Ready Player One » de S. Spielberg où les hommes vivent à part entière dans un métaverse appelé Oasis, cloîtrés chez eux, des lunettes virtuelles sur le nez, à la fois pour expérimenter le faux comme une réalité, mais aussi par besoin de fuir un monde réel devenu invivable (on retrouve ces lunettes sur l’Alice de la couverture de mon livre, couverture qui fait volontairement écho à la pochette du magazine « The Economist » de l’année 2019). Ainsi, comme je l’explique dans mon ouvrage, tout est spectacle ou en devient tributaire. Et le spectacle est rendu pérenne par le narcissisme qu’il suggère et entretient chez nous : mode, réseau sociaux, choix de consommations, etc. Inscrivant l’homme dans un cercle vicieux et illusoire, le spectacle institutionnalise le faux et l’illusion qu’il entretien comme l’affirmation omniprésente du choix déjà fait par le spectateur et de sa consommation corollaire. Il permet ainsi à la gouvernance d’œuvrer de façon dissimulée pour ses propres intérêts en toute quiétude. Tout le monde est impacté de près ou de loin. Ce n’est pas un jugement mais un état de fait. Sortir de cette « matrice », pour reprendre une autre référence cinématographique, semble impossible tant que le modèle socio-économique qui est le nôtre perdura. Néanmoins j’estime que la prise de conscience individuelle du caractère spectaculaire de notre société ou l’activisme et la pugnacité de médias comme le vôtre et de livres comme le mien, peuvent nous délivrer de la psychose dans laquelle cette dernière nous a emprisonnés, et, doivent par conséquent, nous conduire vers le chemin de la guérison et de la vérité.
« À l’avenir, si nous demeurons illusionnés, nous accepterons l’inacceptable sans même en avoir conscience, c’est orwellien.»
Le Média en 4-4-2 : Cette « crise Covid » a permis à beaucoup d’entre nous de prendre conscience de ce monde illusoire, de cette immense manipulation de masse orchestrée par la gouvernance mondiale. Elle a aussi incité beaucoup d’autres à entrer dans l’activisme, tout comme vous. On sait comment cette oligarchie s’y prend pour nous faire taire… Comment vont-ils et font-ils pour empêcher ce groupe de s’agrandir ? Y a-t-il un risque pour eux que nous atteignons un « seuil critique » ?
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François Dubois : Nous nous inscrivons dans une logique spectaculaire en vertu de laquelle tout ce qui n’est pas montré n’existe pas. Mais à l’heure actuelle, de nombreuses alternatives aux médias traditionnels apportent la visibilité nécessaire à certains groupes que nous qualifierons de dissidents. Nos gouvernants ont, à cet effet, mis en œuvre des stratégies adaptées pour détruire ces derniers. Il s’agit ici de décrédibiliser les individus qui les composent afin de les stigmatiser. Certaines techniques d’ingénierie sociale (décrites dans mon livre) aboutissent à une horizontalisation du conflit (les victimes de la narration officielle deviennent alors oppresseurs et la gouvernance n’a plus qu’à observer). Ce qui a pour effet d’entraver les mécanismes de construction des groupes, et de contribuer à communautariser les mouvements dissidents pour mieux les stigmatiser.
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La gouvernance peut également produire et soutenir ses propres communautés contrôlées qui sèmeront le chaos et la terreur de façon spectaculaire afin d’être amalgamées avec les réels contestataires, ôtant à ces derniers la possibilité de se constituer en corps social (les mouvements antifas d’extrême gauche entrent dans cette catégorie). Nous empêcher de nous fédérer pour nous exprimer est l’un des objectifs principaux d’une gouvernance non démocratique. Par ailleurs, le travail de sape qui consiste à isoler les individus ne date pas d’hier. Dans un monde de plus en plus porté sur la virtualisation, la prééminence du « moi » et la quête d’admiration, il devient de plus en plus facile de briser les effets de la dynamique de groupe. Enfin, l’augmentation souhaitée et contrôlée de la précarité sociale, économique et intellectuelle constitue le terreau propice à une société individualiste, rendue docile à souhait par sa propre incapacité à s’inscrire dans une action collective. À l’avenir, si nous demeurons illusionnés, nous accepterons l’inacceptable sans même en avoir conscience, c’est orwellien. Ainsi le « tout sécuritaire », le « tout sanitaire » ou le « tout environnemental » sont les outils utiles de la gouvernance à la construction d’un régime totalitaire de contrôle permanent sous couvert de bienveillance. Pour rester très factuel, il suffit par exemple de lire les décrets, publiés au Journal Officiel du 4 décembre 2020, qui viennent modifier les dispositions du Code de la Sécurité Intérieure relatives au traitement des données à caractère personnel. Peu de monde sait qu’à l’heure où nous nous parlons, il est possible désormais de ficher un individu en raison de ses opinions politiques, de ses convictions philosophiques ou encore de son appartenance syndicale. Par l’utilisation des ces lois, l’État entend potentiellement s’attaquer à l’avenir aux leaders susceptibles d’émerger à la tête d’un groupe, et donc entend priver ce dernier de ce qui peut le fédérer. Voilà la réalité dans laquelle nous nous inscrivons et qui ne fera qu’empirer, si nous laissons faire. Il existe aujourd’hui une très forte exaspération sociale. Cette instabilité peut-être à l’origine d’un mouvement contestataire fort comme celui des Gilets Jaunes en 2018. Eu égard à la complexité de la situation actuelle, personne ne peut prédire quel en sera l’élément déclencheur. Ce que je constate, c’est que tous les voyants sont au rouge et que, par conséquent, la probabilité qu’un mouvement insurrectionnel spontané émerge est forte. Ce seuil critique atteint, il ne pourra représenter un risque que s’il est organisé, structuré et hiérarchisé, avec une administration formée et prête à prendre le relais. Dans le cas contraire il sera soit détruit de la même manière que l’a été le mouvement des Gilets Jaunes, soit récupéré par une opposition contrôlée, soit instrumentalisé pour intensifier le volet sécuritaire et le contrôle permanent des individus.
« Les fondements idéologiques du nouvel ordre mondial sont par essence antichristiques »
Le Média en 4-4-2 : Abordons, si vous le voulez bien, une première idée développée dans votre ouvrage. Vous nous expliquez qu’Alice « cherche constamment à attraper le Lapin qui matérialise son unique point d’ancrage temporel et donne un sens à sa quête ». Une quête matérielle qui se déroule dans un monde « temporel et nihiliste » qui ne laisse « aucune place au spirituel ni à la morale ». Tout n’est-il pas fait dans notre Monde pour nous détourner le « l’Être » au profit de « l’Avoir », ceci dans un but bien précis ?
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François Dubois : Pour l’Occident, l’entreprise de détournement de « l’être » au profit de « l’avoir » débute vers la fin du XIIIe siècle. La bascule historique vers le capitalisme moderne et le libéralisme économique n’a pu s’effectuer sans grands bouleversements sociétaux, à l’origine de l’émergence des idéologies et des évolutions culturelles nécessaires à leur essor. Ces dernières ne peuvent-être comprises qu’en analysant la question du point de vue de l’anthropologie économique, de l’histoire et de l’évolution théologique et philosophique de la pensée occidentale. En ce qui concerne la France, deux grands temps sont observables : celui d’une civilisation née sur les fondements d’une culture hélenno-chrétienne restée longtemps dominante. Cette dernière intégrait la spiritualité comme une composante systémique. Elle s’est progressivement confrontée à une pensée judéo-protestante décomplexée, beaucoup plus compatible avec les impératifs économiques du capitalisme, qui marque de son empreinte un second temps « post-révolutionnaire » de l’histoire. Plusieurs étapes décisives jalonnent cette longue transition : la Renaissance, la Réforme puis la Révolution. Le monde occidental d’aujourd’hui s’est donc construit de façon à s’affranchir des freins spirituels et éthiques qui entravaient le libéralisme libertaire. Les valeurs de « l’être » ont été transformées en valeurs de « l’avoir » au même titre que l’idéologie progressiste libertaire, compatible avec cette nouvelle norme, s’inscrit en opposition radicale à la pensée chrétienne. Il s’agit d’une véritable inversion des valeurs. Les fondements idéologiques du nouvel ordre mondial sont par essence anti-christiques. L’essor des philosophies nihilistes et du darwinisme ont constitué de véritables supports idéologiques pour le modèle capitaliste dans sa dynamique performative, concurrentielle et mortifère. Ces mouvements sont par ailleurs contemporains de la révolution industrielle. Le capitalisme est paradoxal dans le sens où il ne produit que très peu de capitalistes au sens rigoureux du terme. Dans ce système, la minorité privilégiée qui accède à la fortune achète le pouvoir au même titre qu’elle symbolise pour les classes dominées un idéal de vie à atteindre. Cela sous-tend que l’« avoir » est devenu l’unique moyen de se réaliser dans ce monde nouveau. Souvent assimilé au progrès, le capitalisme n’a pourtant jamais éliminé les rapports d’exploitation intrinsèques à la nature humaine, bien au contraire. Promoteur radical de la pensée du « tout s’achète », le capitalisme, aujourd’hui dans sa forme la plus libérale et libertaire qu’il ait connu, s’est désormais fixé comme objectif absolu la réification de l’homme. L’homme de l’avoir et du paraître, désormais devenu un objet marchand, satisfait ainsi trois objectifs majeurs de ce système ploutocratique. Ouvrir de nouveaux marchés extrêmement lucratifs, asseoir sa domination par le biais des possibilités de contrôle offertes par les technologies transhumanistes et, plus globalement, opérer une mutation anthropologique profonde apte à rendre le pouvoir des élites pérenne. Pour Yuval Noah Harari, l’homme réifié et augmenté évoluera au sein d’une société technologique qui produira bientôt l’apparition d’une classe d’inutiles dont il faudra se poser la question du devenir. Ainsi, Laurent Alexandre, lors de son discours à l’école Polytechnique en 2019, expliquait sans détours à l’élite de demain, qu’il y a eux, « les dieux » et nous, les « inutiles » (en faisant référence notamment aux Gilets Jaunes). Indubitablement, le détournement de l’être au profit de l’avoir nous conduit vers ce monde « luciférien » de rejet et de division, gouverné par des misanthropes rêvant de devenir « dieu » à la place de « Dieu ».
« Celui qui possède le contrôle des médias télévisés devient détenteur d’une arme de falsification du réel derrière laquelle il peut se dissimuler pour agir en toute liberté »
Le Média en 4-4-2 : « Le petit écran est devenu l’outil de propagande par excellence de nos dirigeants (…). Il est l’outil privilégié de la connexion entre ceux qui exercent le pouvoir et ceux qui le subissent. » Vous nous expliquez en plus de ce constat que les écrans aliènent complètement les consommateurs et que nous sommes entrés de plain-pied dans le monde de « la virtualisation tous azimuts ». Pourtant, « la vérité se trouve de l’autre côté du miroir »… Que voulez-vous dire par là ?
François Dubois : « De l’autre côté du miroir » est la suite d’« Alice au pays des merveilles ». Le miroir offre un reflet qui n’est pas la réalité. Si cette image paraît semblable en tout point à ce qu’elle reflète, elle en est la représentation symétriquement inversée. Il s’agit là d’une allégorie qui nous montre que tout ce qui est falsifié résulte par essence d’un processus d’inversion du réel, et que ce qui n’est pas réel est par essence trompeur. Le miroir matérialise également notre volonté d’aller chercher une réalité non objective à travers le symbole de falsification du réel qu’il représente. Une absence d’objectivité en lien avec l’ego et le narcissisme. C’est le symbole du miroir dans Blanche-Neige où il répond à une question subjective, « Qui est la plus belle ? » comme s’il était pourvoyeur d’une vérité universelle. Il constitue donc le piège hypnotique parfait utilisable par quiconque souhaite se dissimuler derrière lui pour agir à l’abri des regards. Il est l’outil de captation narcissique idéal qui inscrit celui qui le regarde dans un faux attendu au point de lui faire croire que cette représentation inversée du monde est sa propre réalité. Or la vérité se trouve de l’autre côté et ne répond pas forcément à une attente ou à quelque chose de souhaité. Elle existe, qu’on le veuille ou non, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Ainsi voir ce qui se passe de l’autre côté du miroir c’est capter la vérité dissimulée en même temps que comprendre les mécanismes utiles à son décodage. Aujourd’hui, l’écran télévisé est la prolongation spectaculaire du miroir. Grâce à lui, le spectacle peut s’inviter dans l’intimité d’un foyer. Reflet tronqué et subjectif de la réalité, il se fait passer pour ce qu’il n’est pas : une fenêtre objective ouverte sur le monde. L’écran devient à son tour l’objet qui maintient le spectateur dans une interprétation illusoire de la réalité. Nous vivons dans un monde où celui qui possède le contrôle des médias télévisés devient détenteur d’une arme de falsification du réel derrière laquelle il peut se dissimuler pour agir en toute liberté. Comme le miroir, il répond aux attentes du spectateur, lui offrant le faux attendu au point de l’instituer comme une vérité nouvelle et acceptée… Et de devenir une véritable fabrique du consentement !
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L’histoire d’Alice au pays des merveilles repose sur cette logique d’inversion et de falsification du réel. Aussi se compose-t-elle en trois strates. La première est le monde normal, un monde vécu sans être compris, dans lequel Alice est ancrée par la force des choses. La seconde est la représentation inverse et spectaculaire de ce monde : le monde des merveilles, auquel la jeune Alice aspire au début, par volonté de s’affranchir du conformisme et de la rigueur du quotidien. Ce dernier est un monde qui s’érige en faux et qu’elle va expérimenter comme une nouvelle réalité. Agissant comme un leurre, il est destiné à dissimuler la véritable nature du monde (ignorée du profane) par le biais d’un processus d’inversion. Comme le miroir, il est un reflet de la réalité qui conduit le spectateur à la réinterpréter de façon spectaculaire comme un récit burlesque et dénué de sens. La réalité est exactement l’inverse. Mon livre offre ainsi au lecteur la possibilité de découvrir la troisième strate, qui se situe de l’autre côté du miroir. Ce regard initié permet d’analyser le sens que revêtent ces symboles spectaculaires rapportés au fonctionnement de notre monde et d’en dévoiler les maux dissimulés. L’ouvrage décode ainsi le parcours initiatique d’Alice et permet de réfléchir sur l’objectif et le sens à donner à cette entreprise de dissimulation.
« Il s’agit de la plus grande opération de contrôle des masses organisée à ce jour »
Le Média en 4-4-2 : Dans le chapitre V (« le pompier pyromane »), vous prenez l’exemple d’un des personnages du Pays des merveilles pour évoquer les oppresseurs qui créent « toutes les conditions préalables pour pouvoir se présenter, au demeurant, en sauveur afin d’asseoir leurs stratégies macabres ». Je pense que tout le monde à au moins un exemple en tête ! Ce stratagème est vieux comme le monde, il est connu et pourtant il fonctionne toujours, et même à très grande échelle…
François Dubois : Ce qui est extraordinaire avec cette technique de manipulation, est que l’analyse transactionnelle (relation de communication avec un interlocuteur) s’appuie sur les mêmes mécanismes, qu’on l’explique à l’échelle de l’individu par le biais de la psychologie, ou à l’échelle des masses par le biais de l’ingénierie sociale. Un groupe peut réagir comme une entité, avec une « personnalité » qui lui est propre. Ceci est depuis longtemps compris dans le milieu militaire dont je suis issu. Mais là encore, la stratégie mise en place pour le covid marque le pas de par son échelle de fonctionnement démesurée. Dans le cas présent, sur la même périodicité, une majorité de la population mondiale a obéi de façon similaire à des processus d’ingénierie sociale qui répondaient à un cahier des charges prédéfini. En termes d’échelle, il s’agit de la plus grande opération de contrôle des masses organisée à ce jour. Cette opération est hélas symptomatique d’un nouvel ordre mondial aujourd’hui suffisamment puissant et structuré pour être en capacité d’exercer un jour sa souveraineté sur les nations. Ce faisant, cette grande manipulation a permis de soumettre de la même façon que les populations asiatiques, des populations dont les rapports culturels à l’autorité et aux libertés individuelles étaient radicalement différents. Ces verrous brisés, de nombreux préalables nécessaires à la mise en place future d’une société de contrôle et de surveillance, fondée sur une forme de crédit social, ont été subtilement instaurés. Il est toujours plus facile de perdre des acquis que de les gagner. Maintenant c’est chose faite, et la fois prochaine nous irons encore plus loin dans les mesures attentatoires aux libertés individuelles. Les « bienveillants » leviers sécuritaires, sanitaires et environnementaux en seront le cheval de Troie. Le covid, le terrorisme, et bientôt le climat, s’imposent comme les outils anxiogènes indispensables à la légalisation de pratiques autoritaires et liberticides à caractère anticonstitutionnel. Ce détournement machiavélique de la bienveillance, révèle évidemment la stratégie du pompier pyromane. Cependant, comme je l’explique de façon détaillée dans mon livre, les choses sont plus complexes. Lorsqu’on se positionne comme sauveur alors qu’on est l’oppresseur, il devient difficile de continuer d’opprimer ses victimes sans que cela ne finisse par se voir. C’est pourquoi nous avons assisté pendant l’épisode covid à un transfert de charge vers les divers acteurs de la société. Ainsi, les employeurs, les restaurateurs, le personnel des services publics, auparavant victimes, ont dû arborer la casquette de l’oppresseur après qu’on a effectué un transfert de responsabilité sur eux en cas de problème (dans l’ouvrage, j’explique ces mouvements au sein du triangle de S.Karpman). Une épée de Damoclès qui les a conduits à respecter les ordres et à veiller à leur bonne application. Une stratégie « de l’écran de fumée » qui permet l’horizontalisation du conflit entre citoyens, détournant de facto, les regards qui se porteraient sur l’autorité verticale. Cela permet également d’inscrire les individus, et par extension le groupe, dans une implacable dynamique d’acceptation et de résignation.
« Pour renforcer un groupe, il faut effacer la personnalité de l’individu »
Le Média en 4-4-2 : On entre alors dans le « diviser pour mieux régner » ou encore l’expérience de Milgram où « on parvient à se convaincre au point de se transformer soi-même en kapo, pour être apte à servir la cause et à réprimer toute forme de résistance. » Des « kamerad polizei » (mots allemands qui ont donné l’abréviation kapo), on en a vu plein pendant l’hystérie covidiste… Est-ce que ceux qui ont contrôlé le bon port du masque, la validité du pass vaccinal, qui ont vérifié que la climatisation n’était pas en route ou que la température ne dépassait pas les 19 degrés, vont, à force, se rendre compte que nous sommes comme les cartes d’un jeu dans Alice au pays des merveilles. A savoir : on peut mélanger ou battre quelques cartes, ce ne sont que des numéros. En revanche, il est très compliqué, voire impossible de déchirer d’un seul coup un paquet de cartes uni et solidaire.
François Dubois : Le but de l’expérience de Milgram est justement de répondre à cette question en y apportant des données statistiques. Au cours de l’expérience, et contre toute attente, 62 % des sujets sont allés au bout du protocole, infligeant le choc électrique maximal prévu (450 volts) à la victime. Un résultat « inattendu et inquiétant » des dires de Milgram lui-même.
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Je pense qu’il est très difficile de se désolidariser d’un mouvement dans lequel on a décidé de s’inscrire, si la société du spectacle ne vous commande pas de le faire. Et cela est d’autant plus vrai que ce que l’on a entrepris de suivre est absurde. Faire machine arrière, c’est tomber d’autant plus haut. Ainsi, beaucoup de gens ont conscience de ce qu’ils font, mais plus ils attendent avant d’affirmer leur désaccord, plus il devient honteux pour eux de dresser le bilan de leurs actions. Par conséquent, ils préfèrent s’inscrire dans une forme de déni de culpabilité et se soumettent aveuglement à l’autorité en se convainquant qu’elle ne peut, de toute manière, pas être hostile puisqu’elle est l’autorité légitime.
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Face à cela, l’action du groupe est déterminante. Imaginez qu’un individu contrôle le pass vaccinal de dix personnes qui s’y opposent, à votre avis qui finirait par s’effacer ? Alors, pourquoi, les choses ne se sont-elles pas passées comme cela ? Gouverner une masse nécessite de créer un groupe suffisamment malléable pour être géré comme une entité à part entière. Pour renforcer un groupe, il faut effacer la personnalité de l’individu. L’individu pris à part ne doit rien valoir et demeurer insignifiant (une simple carte de jeu, facile à déchirer). Vous pouvez toujours essayer de commander un panel de personnalités affirmées, variées et émancipées qui ont décidé de ne pas suivre le mouvement… Les militaires l’ont bien compris. Il en va de même dans cette société. Ainsi uniformise-t-on les diverses personnalités en les endoctrinant dans une idéologie de masse axée sur un lissage égalitariste, universaliste et laïcisant dont les victimes constituent pour la majorité ces masses aveugles et obéissantes. Un paradoxe émerge de cette situation : les individus se pensent libres en adhérant à une telle idéologie, mais ils ne seront bientôt plus qu’une « carte de jeu » qu’on différencie, contrôle et évalue par le biais d’un QR-code. Voilà où mène le jeu de l’inversion des valeurs. Vous pouvez observer, de fait, que les responsables politiques qui s’opposent aux politiques de contrôles sanitaires ou environnementales ne sont pas nombreux et ne s’inscrivent que très rarement dans l’idéologie globaliste. Ils adoptent souvent un profil plus nationaliste en lien avec des rapports géopolitiques multipolaires, finalement plus pourvoyeurs de diversités culturelles et d’échanges que le lissage globaliste auquel aspire aboutir le mondialisme. Alors doit-on combattre pour conserver une identité forte de spécificités culturelles qui nous permettront de nous autodéterminer ? Je le pense. Doit-on, pour cela, nous battre pour conserver notre souveraineté nationale ? Inévitablement… Pourquoi ? Peut-être, parce que finalement, l’enjeu réel consiste à choisir entre vivre dans un monde multipolaire équilibré par la pluralité des idéologies politiques qui le composent, et un monde globaliste, pourvu d’une gouvernance unique, dépositaire d’un monopole idéologique. Quelle est l’option la moins dangereuse vis-à-vis du rapport que nous entretenons avec la gouvernance d’après vous ?
« C’est le réseau Rothschild-Soros-DSK-Attali-Minc qui donne en bout de chaîne Emmanuel Macron, véritable « Golem », dont la mission consiste a élaborer toutes les stratégies narratives qui conduiront à la destruction du modèle social français et de son État providence au profit de la “caste dominante”. »
Le Média en 4-4-2 : L’option la moins dangereuse à court terme est de faire comme les cartes, c’est-à-dire d’accepter des ordres tyranniques et souvent dénués de sens pour rester dans les rangs et conserver le confort octroyé par la gouvernance. Mais, comme vous l’écrivez, « la véritable liberté est celle de prendre le risque d’être discriminé dans les lieux publics et à son travail. (…) La véritable liberté, c’est de ne pas se soumettre sous la pression ». Et si les humains dans leur globalité comprenaient cela, c’est cette gouvernance globaliste qui tomberait. D’ailleurs, dans le roman, la reine est contrôlée par une entité qui reste discrète ; dans notre monde, comment cette élite parvient-elle à vivre cachée aux yeux de tous depuis si longtemps sans éveiller les soupçons ?
François Dubois : Ce que vous qualifiez « d’élite » est, par essence, constitutif d’une catégorie de personnes minoritaire et endogame contrainte d’élaborer en permanence des stratégies afin de conserver ses privilèges dans le temps. Cette catégorie de personnes est apatride et nomade, elle exploite les ressources du globe et les richesses des peuples avec une cupidité indispensable au renforcement du caractère absolutiste de son pouvoir. Ayant compris que toute richesse est quantifiable, et donc limitée, elle entend mettre toutes les chances de son côté en spoliant les peuples afin de satisfaire sa volonté de toute puissance. C’est un état de faits, la répartition des richesses n’a jamais été aussi inégalitaire qu’à l’heure où nous nous parlons. À ce jour, une telle accumulation de richesses devient inaccessible au commun des mortels. C’est pourquoi ceux que nous définissions il y a peu comme appartenant à une « hyperclasse » ne s’assimilent désormais plus à une classe (puisque la notion de classe autorise les transitions) mais à une caste. Ainsi le capital autorise-t-il avec ses propres outils une endogamie, essence même de l’élitisme, qui permet à ce groupe de prospérer dans l’entre-soi et qui a existé autrefois, sous d’autres formes, dans des rapports de domination plus directs (transmission par le sang de la noblesse par exemple). Cette injuste situation, qui se manifeste de surcroît par un parasitisme mortifère, doit pouvoir, malgré tout, continuer à instituer la domination de ce groupe en même temps que contribuer à sa survie. Si elle veut perdurer, cette caste doit donc inscrire l’humanité dans un rapport de domination et d’exploitation non consenti qui doit relever d’un processus de soumission inconsciente des masses. Cela doit être compris pour justifier la nécessité qu’elle a à se faire oublier. Pour fonctionner, cette dissimulation obéit à trois règles : possession, manipulation, contrôle.
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Le groupe dominant (je n’aime pas trop l’appeler « élite » car cela sous-entend qu’ils sont les meilleurs d’entre nous) utilise donc en premier lieu les indispensables richesses qu’il possède pour se fondre dans l’ensemble des acteurs constitutifs de la société du spectacle. Ce groupe s’est petit à petit spécialisé dans la création de conglomérats et dispose désormais d’une mainmise sur l’ensemble des secteurs stratégiques clés à travers ses réseaux. Ce que j’avance ici se constate dans les faits,. Il suffit d’observer comment s’est diversifiée l’activité économique des plus grands milliardaires ces dernières années, ou encore d’observer quand les stratégies de défense du spectacle deviennent manifestes et révèlent ce jeu de possession (voir la réaction de Cyril Hanouna lorsqu’on parle des activités occultes de Vincent Bolloré sur sa chaîne). Mais la dissimulation du pouvoir réel, spoliateur et parasitaire, ne peut pas se résumer à un simple jeu de possession et n’est rien sans les outils de la manipulation spectaculaire.
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Ainsi, la seconde règle consiste à organiser la manipulation spectaculaire par le biais de leviers utiles à créer des narrations dont le but est de légitimer toutes les actions menées contre l’intérêt des masses. Il est question de porter une idéologie pour dissimuler des intérêts purement économiques utiles au pouvoir réel. C’est là qu’interviennent les pouvoirs d’apparat, c’est-à-dire le politique et les médias. Ils sont les dépossédés victimes de la règle numéro une, transformés par la force des choses en exécutants. Ils ne sont pas choisis mais « placés » par le jeu des soutiens financiers et des cooptations. Ainsi, c’est le réseau Rothschild-Soros-DSK-Attali-Minc qui donne en bout de chaîne Emmanuel Macron, véritable « Golem » dont la mission consiste à élaborer toutes les stratégies narratives qui conduiront à la destruction du modèle social français et de son État providence au profit de la « caste dominante». A l’aide des médias complices et subventionnés, appartenant eux-mêmes à des réseaux facilement identifiables, il entend poursuivre l’œuvre dissimulée de ses prédécesseurs depuis la chute organisée du général De Gaulle. Ce président est animé par un idéal messianique en lien avec la gouvernance mondiale et nous dévoile par ailleurs, la perception eschatologique de la dimension dans laquelle il s’inscrit en évoquant « face-média » la bête de l’événement. Il est aussi intéressant de noter que contrairement au pouvoir réel, le pouvoir d’apparat, dans une grande cohérence spectaculaire, a impérativement besoin d’être vu et de susciter l’adhésion pour participer à l’illusion démocratique.
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Ce qui nous amène à la troisième règle indispensable à la dissimulation : le contrôle des masses. Je ne reviendrai pas sur les stratégies mises en œuvre, mais le contrôle de la pensée devient de nos jours un outil de dissimulation majeur. Cela se produit en détournant les attentions, en horizontalisant les conflits et en réduisant les capacités intellectuelles. J’entendais il y a peu, Jacques Attali, venu faire la promo de son dernier livre qui traite de l’école, expliquer sur France Culture, avec sa suffisance habituelle, que les gouvernements déterminaient les niveaux scolaires en fonction de leurs besoins.
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Pour conclure, je dirais que actuellement un problème plus grave se pose. Cette caste dominante a compris que son unique point faible était son parasitisme, autrement dit, sa dépendance aux peuples et l’obligation qui en résulte de se cacher. Elle compte y remédier en investissant massivement dans les nouvelles technologies, l’I.A, le transhumanisme, la virtualisation et l’automatisation (ne croyez pas qu’Elon Musk est un ami parce qu’il a acheté Tweeter). C’est l’un des objectifs du « great reset ». L’ère du tout numérique sera le « verrouillage final » qui scellera le destin de l’humanité. Comme le souligne Yuval Noah Harari, nous irons ainsi vers un modèle sociétal qui va produire de nombreux « inutiles », entendez en réalité que d’ici là, il ne sera plus nécessaire à cette caste de vampiriser le monde pour exister… Et comprenez que pour autant, elle entendra toujours asseoir sa domination en s’accaparant les richesses et en utilisant les technologies pour exercer un pouvoir absolu. Pourquoi ces futurs « dieux » devraient-ils alors s’embêter à gouverner toutes ses bouches devenues inutiles et se multipliant sans cesse ? Ces paroles s’inscrivent dans un contexte narratif où l’idéologie néo-malthusienne bat son plein, posant désormais la démographie comme une problématique en lien avec le partage des ressources… C’est très inquiétant.
« La femme n’a pas besoin d’être un ersatz de l’homme, l’égalitarisme est un leurre et le patriarcat reste le pendant indispensable à une maternité assumée »
Le Média en 4-4-2 : Abordons, si vous le voulez bien, un autre sujet très sensible évoqué dans votre ouvrage : le féminisme. Ce féminisme « tous azimuts, qui nous a conduit à des situations d’ambivalence implosive, car le socle familiale, hier garde-fou des sociétés conservatrices, a quasiment volé en éclats ». Vous faites également référence au « diktat d’une société autoproclamée progressiste, dont les minorités activistes féministes et égalitaristes sont instrumentalisées avec l’objectif de mettre fin au patriarcat et de le remplacer (en apparence) par le matriarcat tant souhaité ». L’objectif de l’oligarchie étant encore une fois de détruire le socle familial pour nous faire perdre le peu de repères qu’il nous reste, afin d’obtenir une population très facilement manipulable. Comment expliquer ceci à notre entourage sans passer pour quelqu’un de machiste, misogyne et opposé au « progrès » ?
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François Dubois : Le personnage de mon roman est une femme et son discours s’inscrit dans une axiologie qui ne dévalorise aucun des deux sexes. Alice, c’est vous ou moi demain, en train de faire valoir nos idées face à la pensée dominante. Le livre apporte des arguments logiques, cohérents et valorisants qui vous empêcheront de vous faire cataloguer à tort de macho opposé au progrès. Le féminisme inscrit la femme dans une démarche victimaire qui consiste à dénoncer une absence d’égalité entre l’homme et la femme. Cet objectif égalitariste a pour vocation de répondre à une volonté de lissage concurrentiel imposé par notre modèle de société. Cette façon d’envisager le rapport homme-femme est commandée par l’essor du libéralisme économique et du libertarianisme. Et si la femme est maintenant devenue l’instrument du capital, elle reste, pour le moment, la seule à avoir cette extraordinaire faculté d’enfanter et d’allaiter. La femme actuelle s’inscrit ainsi dans une forme de schizophrénie qui ne lui permet plus de s’épanouir pleinement dans sa féminité, constamment tiraillée par un déficit culpabilisant de compétitivité lorsqu’elle souhaite s’accomplir en tant que mère. Cela a pour effet de créer de nouveaux ancrages psychologiques, particulièrement chez les adolescentes qui, parfois, vivent inconsciemment leur genre comme un handicap auquel il faut remédier. Cela entraîne un bouleversement des normes sociales qui conduit à une androgénisation de notre société, dans laquelle la femme cherche de plus en plus à ressembler à l’homme qu’elle ne peut pas être, et dans laquelle, l’homme se féminise, coupable d’incarner une virilité encore trop castratrice pour cette « femme moderne », en plus d’incarner le symbole du patriarcat à l’origine de son oppression. De cette destruction du patriarcat découlent, entre autres, la famille monoparentale, une évolution de l’adoption vers un marché très lucratif, ou encore un allaitement massif des nouveaux-nés avec du lait industriel (fautede temps à consacrer à l’enfant). Certains appelleront cela le progrès…
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Comme le fait Alice dans le roman, il faut donc opposer à ce modèle une vision radicalement différente du rapport homme-femme. Considérer la femme avec respect commence déjà par se dire qu’elle dispose d’une force extraordinaire. Cette force c’est justement sa différence. Elle incarne la complémentarité indispensable à l’homme. Elle est son altérité. L’homme et la femme doivent trouver l’un dans l’autre ce qu’il n’ont pas l’un et l’autre. Cette altérité est une véritable richesse qui doit inscrire l’humanité dans un cercle vertueux. N’est-il pas plus épanouissant d’admirer l’autre pour ce qu’il a de bon à nous apporter ? En tout cas ce n’est ni machiste ni misogyne. Envisager le rapport homme-femme de la sorte ne rabaisse en rien la femme. Cependant, comme le souligne Alice, nous faisons une confusion terrible entre l’égalité et l’équité. C’est pourquoi nous devons considérer nos différences comme des richesses en nous souciant uniquement de l’équité de nos rapports. C’est-à-dire simplement régler notre conduite sur ce qui est juste ou injuste. Pour cela, la femme n’a pas besoin d’être un ersatz de l’homme, l’égalitarisme est un leurre et le patriarcat reste le pendant indispensable à une maternité assumée au sein d’une cellule familiale qui respecte un schéma de reproduction biologique naturel. Peut-être me rétorquera-t-on que c’est réactionnaire, mais je pense que le conservatisme, loin d’être un frein au progrès est dans certains cas facteur de stabilité et de développement. Cette façon de penser induit donc un pragmatisme qui nous raccroche à une réalité biologique transcendée par un impératif d’équité. Pour conclure, cette pensée, ni misogyne ni « rétrograde », se confronte au féminisme qui, dans son expression la plus radicale (il faut le préciser), devient un instrument spectaculaire destiné à produire des êtres névrosés, quasi psychotiques, car obnubilés par une volonté de toute-puissance dont les fondements s’expriment à travers la perception irréaliste d’un rapport homme femme falsifié par le capitalisme.
« Le conflit idéologique opposant la Russie aux Occidentaux, par l’intermédiaire de leur pantin ukrainien Zelensky, cristallise cette finalité eschatologique en même temps qu’il la catalyse »
Le Média en 4-4-2 : Merci François pour le temps que vous nous avez accordé. Nous espérons que cet entretien donnera envie à ceux qui nous ont lus de plonger dans « Alice au pays de Lucifer », ouvrage que nous recommandons fortement. Nous vous laissons le mot de la fin !
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François Dubois : Un grand merci à vous d’avoir présenté mon ouvrage et de m’avoir offert la possibilité de m’exprimer ! Nous vivons une époque extraordinaire qui revêt une véritable dimension eschatologique. Tout au long de son histoire, l’Homme a vécu localement les guerres, les épidémies, les pénuries et la famine, mais aujourd’hui, il est victime d’un mondialisme qui fait subir ces fléaux à l’ensemble de l’humanité, pouvant à tout moment sceller son destin. Outre l’accélération que connaissent ces événements, dont le déferlement s’apparente à une succession d’assauts de cavaliers (de l’apocalypse), c’est désormais de leur dimension mondiale qu’il découle une possibilité de fin. Le conflit idéologique opposant la Russie aux Occidentaux, par l’intermédiaire de leur pantin ukrainien Zelensky, cristallise cette finalité eschatologique en même temps qu’il la catalyse. Comme l’a si bien dit Emmanuel Macron (en se dévoilant par la même occasion) nous voyons poindre « la bête de l’événement ».
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Qu’on le veuille ou non, qu’on y croit ou pas, nous nous inscrivons dans un combat idéologique déterminant. J’ai écrit « Alice au pays de Lucifer » pour qu’un maximum de personnes comprennent la hauteur de l’enjeu et nous rejoignent dans ce combat. Encore merci au Média en 4-4-2… Vous êtes la preuve que les mots courage et média ne sont pas toujours antinomiques.
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Propos recueillis par Yoann pour Le Média en 4-4-2
Source : Le Média en 4-4-2
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