par Valentin Vasilescu
Il y a beaucoup de questions sur l’opération spéciale en Ukraine auxquelles la Russie donne des réponses évasives. Par exemple, comment les Ukrainiens ont-ils pu les surprendre dans la région de Kharkov avec la contre-offensive des « camionnettes » en septembre ? Ou pourquoi le général Sergueï Sourovikine, partisan de l’action indirecte qui prive les forces ennemies des ressources nécessaires fournies par l’OTAN pour poursuivre la guerre, a-t-il été écarté du commandement ? Surtout après que celui-ci ait réussi à stabiliser les fronts et commencé les attaques quotidiennes aux missiles sur les infrastructures critiques, les dépôts de matériel de combat de l’OTAN, les trains transportant le matériel et les gares de déchargement des garnisons ? La réponse à ces questions est que tout cela n’avait rien à voir avec les vrais objectifs de l’opération spéciale.
Nous pouvons voir quels sont les objectifs de l’opération spéciale en examinant la densité des pertes enregistrées selon les types d’armes ukrainiennes sur lesquelles les Russes se sont concentrés au cours des 4 à 5 derniers mois. Nous constatons que les radars de contre-batterie ont été la priorité, suivis des pièces d’artillerie et des MLRS, des véhicules de combat d’infanterie et des véhicules blindés de combat, des radars et des systèmes de missiles AA, qui sont presque tous produits par l’OTAN. Récemment, les défenses AA russes se sont concentrées sur l’abattage de la GLSDB (Ground-Launched Small Diameter Bomb) américaine, lancée à partir du HIMRS, qui combine une bombe guidée GBU-39 de petit diamètre avec des ailes propulsées par le moteur du missile M26.
Nous avons vu comment, au-dessus de la mer Noire, les avions de combat russes testent des méthodes peu orthodoxes pour neutraliser les équipements sensibles de reconnaissance des avions sans pilote américains, qui fournissent directement des renseignements à l’armée ukrainienne. Dans le même temps, les défenses antiaériennes russes ne se préoccupent guère d’abattre les vieux drones soviétiques Tu-141 Strizh lancés par l’Ukraine qui s’écrasent au hasard sur le territoire russe. Au contraire, les armes russes sont testées quotidiennement sur diverses cibles, certaines nouvelles comme les drones kamikazes Lancet et d’autres résultant de la modernisation d’armes existantes. C’est le cas des bombes d’aviation FAB-100, 250, 500,1500 qui ont été équipées d’un kit de vol plané et d’un GPS, ce qui augmente leur précision et leur portée à 40 km. Ou encore l’installation de vieux chars T-62M modernisés dans divers postes de tir disposés de manière judicieuse, au lieu de pièces d’artillerie tractées, qui n’offrent aucune protection aux militaires.
Contrairement à Sourovikine, le général Gerasimov n’a pas bougé le petit doigt pour empêcher l’afflux d’équipements de combat de l’OTAN depuis les frontières de l’Ukraine jusqu’à la ligne de front. Des chars Leopard2, des véhicules de combat Bradley, des missiles HIMARS et Harpoon sillonnent le territoire ukrainien comme à la parade.
N’importe quel attardé mental, exception faite des généraux qui passent en boucle sur les plateaux de télévision, peut comprendre que l’objectif de l’opération spéciale russe n’est pas d’occuper l’Ukraine, mais de tester les armes de l’OTAN, utilisées par les Ukrainiens. Lorsque l’OTAN remettra aux Ukrainiens ne serait-ce qu’un petit nombre d’avions F-16, F-15, Eurofighter Typhoon, Gripen, Rafale ou Mirage, Gherasimov sera aux anges, car les Russes seront en mesure de trouver l’antidote pour eux aussi. Une fois que la Russie aura adapté sa technique de combat aux vulnérabilités des armes de l’OTAN, Gherasimov recevra le feu vert pour occuper l’Ukraine en un mois.
Le 17 décembre 2021, le ministère russe des Affaires étrangères a envoyé aux États-Unis et à l’OTAN le projet d’un traité visant à assurer des garanties de sécurité à la Russie, c’est-à-dire un retour de l’Europe centrale à la situation d’avant le sommet de Madrid de 1997, en retirant les bases et les troupes étrangères de tous les anciens pays socialistes. Les États-Unis et l’OTAN ont rejeté la proposition de la Russie. Ainsi, pour ceux qui ont un minimum de neurones pour comprendre, l’opération spéciale n’est qu’une étape intermédiaire, menée sur le champ de manœuvres ukrainien, sur du matériel client, pour repousser l’invasion imminente de la Russie par l’OTAN. Pour qu’il n’y ait aucun doute sur le fait que la Russie vise à atteindre l’objectif qu’elle avait proposé aux États-Unis et à l’OTAN, elle a pris la décision de déployer des armes nucléaires tactiques en Biélorussie.
Cela permet de comprendre pourquoi l’empereur Xi Jinping s’est rendu à Moscou. Les États-Unis n’acceptent pas de devenir la deuxième économie mondiale et ont planifié une guerre avec la Chine à travers Taïwan, comme ils le font avec la Russie à travers l’Ukraine. La dernière guerre de la Chine a été contre le Vietnam en 1979, les deux armées utilisant des armes soviétiques ou des clones de celles-ci. Entre-temps, la Chine a développé des armes similaires aux armes occidentales qui n’ont pas été testées dans un conflit réel. Si Taïwan avait été armée par la Russie, la Chine aurait offert ses nouvelles armes à l’Ukraine pour qu’elle les teste. Puisque Taïwan est armée par les États-Unis, tirez vos propres conclusions.
traduction Avic – Réseau International
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