par Germán Gorraiz López
La théoricienne politique juive allemande, Hannah Arendt, dans son livre Eichmann à Jérusalem, sous-titré « rapport sur la banalité du mal » analyse le nazi Eichmann dévêtu de son costume de criminel de guerre et vu uniquement comme un « individu unidimensionnel ». Ainsi, selon Hannah Arendt, Adolf Eichmann ne présenterait pas les traits d’un psychopathe meurtrier, mais serait « un simple bureaucrate qui exécutait des ordres sans réfléchir à leurs conséquences et sans discerner le bien ou le mal de ses actes ».
Eichmann à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal. Sur la base de cette analyse, Hannah Arendt a forgé l’expression « banalité du mal » pour exprimer que « certains individus agissent dans les règles du système auquel ils appartiennent sans réfléchir à leurs actions », avec lesquelles l’utilisation par Israël de la torture systématique, l’apartheid du peuple palestinien, l’extirpation chirurgicale des « éléments terroristes » du Hamas et d’autres pratiques « perverses » ne seraient pas considérées sur la base de leurs effets ou de leur résultat final tant que les ordres de les exécuter viendraient de niveaux supérieurs, laissant ainsi le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou comme le seul responsable devant l’Histoire.
Hannah Arendt nous a ainsi aidés à comprendre les raisons du renoncement de l’individu à sa capacité critique (liberté) tout en nous alertant sur la nécessité de toujours être vigilant face à la répétition prévisible de la « banalisation du mal » par les gouvernants de tout système politique, y compris la démocratie juive sui généris.
Selon Maximiliano Korstanje « la peur et non la banalité du mal fait que l’homme renonce à sa volonté critique, mais il ne faut pas perdre de vue que dans cet acte le sujet reste éthiquement responsable de sa démission » avec laquelle la société israélienne dans sa grande majorité serait un complice silencieux et un collaborateur nécessaire dans la mise en œuvre du sentiment xénophobe contre la population arabo-israélienne.
Ainsi, selon l’enquête sur les droits civiques « Association for Civil Rights in Israel Annual Report for 2007 » publiée par le journal Haaretz, « le nombre de juifs qui manifestent des sentiments de aine envers les Arabes a doublé et près de 50% des juifs israéliens opposés à l’égalité des droits de leurs compatriotes arabes sont favorables à la montée du régime d’apartheid dans les ghettos palestiniens de Cisjordanie et de Gaza dans lesquels la population palestinienne serait soumise au régime juridico-militaire au lieu de dépendre du pouvoir civil tel que l’Israélien ».
Tout cela serait le prélude à une dérive totalitaire ultérieure de la démocratie israélienne actuelle qui culminera dans l’instauration dans l’État israélien d’un régime pseudo-démocratique encadré par l’armée à l’horizon des cinq prochaines années.
source : Observateur Continental
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