Certains artistes s’élèvent au rang de véritable mythe du fait de leur carrière exceptionnelle et de l’influence de celle-ci sur leur milieu artistique et leur époque. Johnny Cash, un homme dont le nom pourrait être inscrit dans un dictionnaire comme synonyme de musique country, est de ceux-ci. Le Verbe vous propose un portrait de l’homme en noir, une âme torturée et un fervent chrétien.
John R. Cash est né le 26 février 1932 à Kingsland, un village rural de l’Arkansas aux États-Unis. En 1935, sa famille va s’établir à Dyess, toujours en Arkansas, une localité créée par le gouvernement américain dans le cadre du « new deal » pour favoriser l’accès à la propriété des plus pauvres.
Dès l’âge de cinq ans, comme bien des enfants de familles pauvres et rurales du sud des États-Unis nés durant la grande dépression, la future vedette planétaire se retrouve au travail dans les champs de coton familiaux.
Des origines modestes
Dans son autobiographie, Johnny mentionne que les difficultés économiques et familiales de son enfance sont à l’origine de son grand attachement à la cause de la défense des pauvres et des ouvriers de condition modeste. Ces thèmes se reflèteront d’ailleurs régulièrement dans ses compositions. Ce parti pris pour les opprimés et les laissés pour compte amènera également Johnny à prendre position à plusieurs reprises en faveur d’une amélioration des conditions de vie des natifs américains vivant sur les réserves ainsi qu’en faveur d’une plus grande humanité dans le traitement réservé aux prisonniers.
Paradoxalement, Cash mentionne que ses plus beaux souvenirs d’enfance sont le temps passé en famille à écouter la radio et à chanter, notamment lors du travail dans les champs! C’est d’ailleurs sa mère qui lui a appris à jouer de la guitare. La petite enfance de Johnny est donc rythmée par la musique gospel et country typique du sud des États-Unis ainsi que par les chants traditionnels des immigrants écossais et irlandais de la communauté.
La légende de l’homme en noir trouve également en partie son origine dans ses années d’enfance à Dyess. Chaque dimanche, le petit Johnny devait porter des habits noirs pour assister aux offices de la très conservatrice église baptiste fréquentée par la famille. En 1955, au moment de réaliser son premier enregistrement professionnel chez Sun Records, Johnny ne possédait toujours qu’un seul complet « propre », qui était évidemment de couleur noire, puisqu’il le revêtait le dimanche pour aller à l’église… Le style vestimentaire typique de Johnny était né.
De l’enfer de la dépendance…
La fin des années 1950 est le moment où la carrière de Johnny Cash prend véritablement son envol. Très rapidement, plusieurs de ses chansons se retrouvent au sommet des palmarès country et populaires, assurant à la fois une plus grande visibilité à l’artiste et des revenus intéressants. En 1958, il signe son premier contrat vraiment lucratif, avec Columbia Records, ce qui lui permet de sortir définitivement de la pauvreté.
Malgré ces succès manifestes, la vie de Johnny dérape dangereusement. Il développe une dépendance aux amphétamines, aux barbituriques ainsi qu’à l’alcool. Il expliquera cette consommation par la nécessité de rester éveillé de nombreuses heures pour enchainer les représentations.
Johnny admet volontiers qu’à cette époque, il se sentait de plus en plus loin de Dieu. Il n’y a aucune drogue qu’il n’a pas expérimentée. Ce style de vie cause bien évidemment son lot de problèmes. Cash aura plusieurs démêlés avec la justice, il devra suivre plusieurs cures de désintoxication et divorcera de sa première épouse à cause de ses problèmes de consommation. Il en vient même à faire une tentative de suicide en 1968.
… à la rédemption
Dans son autobiographie, il affirme que c’est lors de cet évènement qu’il a renoué avec sa foi, après avoir senti le souffle de Dieu le poussant à reprendre sa vie en main. Johnny affirmera toute sa vie que ce moment a été pour lui comme une seconde naissance.
Malgré cette expérience mystique marquante, ses problèmes de consommation le suivront encore plusieurs années. Il lui faudra attendre 1992 pour enfin demeurer sobre. Johnny Cash parlait de lui-même comme d’un chrétien tiraillé sans cesse par le monde. Il se définissait comme un fervent croyant en Jésus Christ, mais en même temps comme un être torturé en son âme et plein de contradictions.
Les albums des années 2000 sont particulièrement révélateurs à cet égard. Il y parle abondamment de sa foi, de son espérance en la rédemption, mais aussi de la souffrance, de la mort et de la tentation.
Ces albums tardifs nous permettent de découvrir une âme déchirée entre la fierté d’un legs musical unique et les regrets d’une vie d’excès; entre la honte des péchés commis et l’espoir de la rédemption. Ils nous font découvrir un être humain typique, qui expérimente à la fois les certitudes et les doutes!
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