Il existe des intérêts communs qui méritent qu’autant des voix de gauche, de centre et de droite s’y intéressent plus actuellement au Québec, un d’eux c’est l’avancement de la démocratie ! Québec Solidaire a manqué le bateau lors de son congrès annuel la semaine dernière, espérons que les autres partis ne feront pas de même.
La même année où on fête le centenaire du grand démocrate qu’était René Lévesque, on a assisté à une campagne électorale moribonde de la CAQ avec 40% du vote transformé en une grosse majorité en députation, alors que 13% à 15% de vote aux 4 partis d’opposition leur ont laissés des écarts inédits en nombre de députés. Sommes-nous dû pour s’offrir enfin une convergence démocratique et souverainiste au Québec ? Je répondrai sans équivoque Oui Québec ! Le réalisme de la concertation s’impose pour tous les démocrates et souverainistes du spectre politique actuel qui cherchent une opportunité de réforme positive pour le Québec.
On doit être plus exigeant envers notre société si on veut provoquer des changements démocratiques profonds. Comment catalyser tous ses désirs de réforme dans un paysage devenu si polarisé et où la transformation numérique provoque des bouleversements ? Il est évident que toute réforme démocratique fédérale à Ottawa est dans une impasse évidente : avec un appétit invisible pour toute réforme constitutionnelle, un sermon d’antan qui est là pour rester, des sénateurs encore non-élus, des nations autochtones exclues des pouvoirs d’autodétermination et la place du Québec qui est souvent vue comme le rebelle dépensier incompris de la fédération. On parle beaucoup d’environnement pour intéresser les jeunes générations à la souveraineté, mais il y a également la démocratie.
D’un côté, la jeunesse demande une vision plus inclusive et verte, alors que certains autres ont déjà vécu l’expérience où le Québec était à l’avant-garde en changement politique “tranquille”, mais comment les réconcilier ? Nous avons deux partis souverainistes qui ont raté une alliance électorale en 2018 ayant provoqué des cicatrices, mais comment favoriser des nouveaux rapprochements ? Nous avons assisté à une nouvelle montée conservatrice provinciale mise à mal par leur nombre de députés obtenus qui, pourtant, a provoqué leur intérêt soudain à une réforme du mode de scrutin, comment susciter la mobilisation d’une partie de cette frustration en changement positif ?
La réponse doit être dans l’affirmation d’une volonté de plusieurs intervenants à se rallier à un renouveau démocratique comme force de changement souverainiste. Nous devons réclamer que les partis politiques prennent la voie de la raison pour converger vers des vraies réformes de la vie civique, à la scandinave, pour le bien du Québec en ce temps difficile pour la démocratie ici, comme ailleurs (ex. États-Unis, Brésil, Russie, convoi d’Ottawa, etc.).
Mais quelles idées pourraient favoriser cette convergence ? Il y a certes un passage vers une démocratie numériquement plus verte, transparente et tournée vers l’avenir, comme : baisser l’âge du droit de vote à 16 ans avec le développement d’un cheminement académique pour développer l’esprit critique des jeunes face au monde politique et au nouvel univers médiatique, éliminer tout le papier possible en introduisant le vote électronique par anticipation ou pour les régions éloignées ou lors de vote municipal, introduire le moyen du référendum d’initiative populaire encadré pour permettre de canaliser le désir soudain du peuple au changement, la possibilité de faire des votes autrement et moins associés à une ligne de parti sur certains sujets (ex. aide médicale à mourir, etc.), puis enfin il y a la mise en commun des intérêts d’organisations de la société civile pour le développement de nouveaux moyens équilibrés et démocratiques à libérer un peuple à assumer son destin de façon ouverte et transparente.
L’exemple de l’Écosse a été éloquent, elle a démontré que la société civile doit être active au sein d’une démarche d’accession à la souveraineté, évidemment en concertation avec les partis politiques en place. Nous sommes choyés au Québec, nous avons l’organisation Oui Québec ! (Organisations unies pour l’indépendance du Québec), le Mouvement démocratie nouvelle et l’IRAI (Institut de recherche sur l’autodétermination des peuples et les indépendances nationales), trois organisations matures bien ancrées dans l’autodétermination et les pressions de réformes démocratiques au Québec. Chacun a un rôle important déjà, mais tous mériteraient de s’associer à cette convergence démocratique. L’organisation OUI Québec pourrait organiser un grand sommet démocratique sur la souveraineté pour allier PQ et QS avec la société civile afin de les faire converger vers une entente de voie d’accès commune à l’exercice démocratique de souveraineté (ex. référendum, assemblée constituante, etc.). Le Mouvement démocratie nouvelle pourrait catalyser les forces de tous les horizons politiques à enclencher une réforme démocratique vers un nouveau mode de scrutin mais bien au-delà, avec l’intégration de référendums d’initiative populaire et à de politiques publiques plus participatives. L’IRAI pourrait partager les recherches sur les processus les plus démocratiques menant à la souveraineté et mettre en lumière les différentes voies d’accès favorisant l’exercice démocratique d’autodétermination des peuples à travers le monde (ex. Écosse, Catalogne, peuples autochtones, etc.).
La démocratie est mise à mal depuis plusieurs années. Il faut maintenant faire converger nos forces de changement pour le bien de notre santé collective vers une audace assumée et le mérite d’un Québec fier de ses accomplissements innovateurs à la vie démocratique. Je pense qu’on est rendu à demander cela à “quelque chose comme un grand peuple” 🙂 !
Nicolas Gignac
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