Cellui… Froeur… Toustes…

Cellui… Froeur… Toustes…

Pendant quatre ans, le premier ministre Legault a ânonné, en roulant des mécaniques : « M’am choquer, là ! » Aujourd’hui, le même Legault, devant sa déconfiture en regard des demandes du Québec en immigration et en santé, et en dépit de ce mandat fort qu’il avait réclamé, en est réduit à murmurer : « OK ! OK ! M’am coucher, là… » Voilà donc où en est aujourd’hui ce Québécois à la vocation canadienne tardive, autrefois qualifié de caribou pour cause d’indépendantisme supposément effréné…

François Legault, à l’instar de cet empereur Clovis, à qui l’évêque Rémi avait ordonné de brûler ce qu’il avait adoré et d’adorer ce qu’il avait brûlé, risque maintenant de tout perdre, y compris son honneur et celui du Québec. Comme le souligne Robert Laplante dans la livraison de février de l’Action nationale, « les appels à la fierté de la CAQ ne sont que la rançon de l’impuissance ». Il ajoute que « François Legault tente à coup de formules rhétoriques de faire oublier la résignation à laquelle les choix et la détermination d’Ottawa le condamnent. Le fier Canadien en lui va se révéler pour ce qu’il est : un bon-ententiste qui préfèrera les névroses au réel ».

Or, pendant que ce premier ministre, qui jadis bombait le torse, se retrouve à genoux dans la gravelle, il continue de se passer ici des choses inquiétantes. Comme par exemple la progression de ce qui se nomme la communication inclusive. En une du Devoir récemment, on pouvait lire un article coiffé du titre : « L’écriture inclusive fait son bout de chemin. » On y apprenait que la revue Québec Science l’avait adoptée dans l’enthousiasme. « C’est une décision mûrement réfléchie et basée… sur la science », affirmait fièrement sa directrice. Au journal Métro, on dit vouloir « mieux représenter notre société, (de laisser tomber) les vieilles règles machistes et hétéronormatives ».

Même si la CBC, Radio-Canada et autres médias s’y adonnent déjà ou du moins envisagent d’y recourir, la palme de la rectitude revient, encore une fois, au réseau de l’Université du Québec et à l’UQAM.

Le tout est pratiquement passé sous le radar mais en octobre 2021, un guide de 61 pages préparé par « la communauté de pratique en équité, diversité et inclusion » mettait en avant une série de règles visant à « adopter une posture de vigilance pour véhiculer des messages non sexistes, non racistes, non hétéronormatifs, non cisnormatifs et non capacitistes ».

C’est ainsi que le « prisme androcentrique de notre société » est dénoncé et qu’est mis en valeur le « concept de féminisation ostentatoire ». Pour éviter de « mégenrer une personne », on se gardera d’utiliser les mots monsieur et madame. La chasse aux mots dits genrés étant lancée, on privilégiera des néologismes non binaires comme « froeur, heureuxe, cellui, nombreuxes, collaboratrix, citoyan, contributaire, lectair »…

Dans un document intitulé Règles de grammaire neutre et inclusive publié par Divergenres, on trouve des perles comme celles-ci : travailleureuses, cille, ceuxes, oncle et tante deviennent tancle, neveu et nièce se transforment en nicève. Faudrait-il en remercier celle qui se présente comme auteurice ?

Décidément, faut croire que c’est ainsi que Babel est devenu Babel !
 

Fi de l’histoire

À l’instar des universités Concordia et McGill, l’UQAM, par l’entremise du Groupe de recherche interdisciplinaire sur les affirmations autochtones contemporaines, affilié à la Faculté des sciences humaines, estime que l’île de Montréal est un territoire non cédé. Voici la formule proposée par le Groupe :

« Nous voudrions commencer en soulignant que les terres sur lesquelles nous nous trouvons font partie d’un territoire ancestral qui a longtemps servi de lieu de vie, de rencontres et d’échanges entre les peuples autochtones, notamment la nation Kanien’kehá:ka (Mohawk). Nous honorons, respectons et reconnaissons ces nations qui n’ont jamais cédé leurs droits ni leur autorité souveraine sur les terres et les eaux sur lesquelles nous nous réunissons aujourd’hui. »

Valérie Plante et Denis Coderre se sentent sans doute moins seuls… Et voilà Geoff Molson qui se retrouve en charmante compagnie, lui dont les Canadiens proclament fièrement au Centre Bell, avant chaque partie de hockey, que l’édifice se trouve sur un territoire autochtone non cédé… On ne trouve pas d’historiens un tant soit peu sérieux pour soutenir pareille aberration historique.

Au fait, se souvient-on de ce qu’il est advenu de Babel ? La Bible nous dit qu’alors, « Dieu brouilla leur langue afin qu’ils ne se comprennent plus… »
 

Adblock test (Why?)

Source: Lire l'article complet de L'aut'journal

À propos de l'auteur L'aut'journal

« Informer c’est mordre à l’os tant qu’il y reste de quoi ronger, renoncer à la béatitude et lutter. C’est croire que le monde peut changer. » (Jacques Guay)L’aut’journal est un journal indépendant, indépendantiste et progressiste, fondé en 1984. La version sur support papier est publiée à chaque mois à 20 000 exemplaires et distribuée sur l’ensemble du territoire québécois. L'aut'journal au-jour-le-jour est en ligne depuis le 11 juin 2007.Le directeur-fondateur et rédacteur-en-chef de l’aut’journal est Pierre Dubuc.L’indépendance de l’aut’journal est assurée par un financement qui repose essentiellement sur les contributions de ses lectrices et ses lecteurs. Il ne bénéficie d’aucune subvention gouvernementale et ne recourt pas à la publicité commerciale.Les collaboratrices et les collaborateurs réguliers des versions Internet et papier de l’aut’journal ne touchent aucune rémunération pour leurs écrits.L’aut’journal est publié par les Éditions du Renouveau québécois, un organisme sans but lucratif (OSBL), incorporé selon la troisième partie de la Loi des compagnies.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You