La domination au mépris de la vie

La domination au mépris de la vie

Recherche menée par Robert Gil

tangoL’ austérité se faisant sur le dos de la majorité, ne sert qu’à être crédible sur les marchés financiers pour obtenir des taux d’emprunt faibles. Elle sert aussi soi-disant à être plus compétitif afin d’ exporter pour obtenir des devises hors intérêts.Cette politique est celle dite des néo libéraux.

La relance est la politique des keynésiens qui demande en période de crise de l’investissement public. Cette politique est plus juste et devrait assurer une relance par l’emploi, le pouvoir d’achat et la consommation.

Cependant, ce que ne comprend pas la CGT et la plupart des politiques, c’est que cette prétendue crise n’est pas passagère, c’est l’agonie du capitalisme, agonie pouvant se perpétuer pendant des dizaines d’année.

En effet, tout bon cégétiste vous expliquera que le capitalisme n’a pas pour but de satisfaire les besoins des êtres humains par la production de richesses matérielles (ce qu’il fait néanmoins mais ce n’est pas sa priorité), son but est de produire de la survaleur via le procès de production, donc du fric.

Or, depuis la révolution de la micro électronique, les gains de productivité ont tellement augmentés, que la productivité moyenne globale de référence implique une production toujours plus élevée et des ventes toujours plus considérables. Or, il y a manque de solvabilité pour les acheteurs car la productivité induit la disparition du travail humain dans la production de marchandises qui lui seul est générateur de valeur! Marx a appelé cela la contrainte en procès. Et cela ne va pas s’arranger!

Quelle que soit la politique (je signe pour la relance bien entendu!), le capitalisme ne peut se sortir de cette contradiction interne.

C’est pourquoi, les capitalistes détruisent les services publics, transforment des tâches en produits capitalistes réalisées sous la tyrannie du temps de travail (ex: les tâches ménagères, les aides à domicile, le vivant, la santé, le covoiturage, les rencontres amoureuses, etc…) afin de trouver des débouchés dans l’ économie réelle.

Ce qui se passe depuis plus de 30 ans n’est pas un complot des financiers, c’est l’histoire inéluctable du capitalisme. Pendant les 30 glorieuses, le capitalisme dit « fordiste » a pu compenser la contradiction interne du capitalisme avec la consommation de masse. Fin années 70, début années 80, ce n’était plus possible à cause notamment de la productivité induite par la micro électronique et le tarissement de la consommation de voitures particulières et d’électro-ménager.

La financiarisation du capitalisme n’est pas la cause des crises de ces 30 dernières années, mais la conséquence de l’absurdité de ce système (Marx l’ a aussi expliqué en prenant l’exemple de l’effondrement de l’économie en 1857 qui a pu être compensé en quelques années car à l’époque, cela était encore possible).

Si il n’ y avait pas eu la financiarisation du capitalisme et la mise en place de l’endettement et du crédit, nous serions dans la panade depuis fort longtemps. En effet, le capital ne trouvant pas à se valoriser dans la production réelle de marchandises, il va dans la spéculation et les produits financiers. Ce procès a permis depuis 30 ans de « tirer » la croissance qui sans cela serait amorphe. Le gros hic est que cette financiarisation anticipe de la valeur future qui ne peut plus se créée du fait de la diminution inexorable du travail productif de marchandises. Internet, l’économie des services ne créent pas de valeur ou peu.

Le futur, ce sont de nouvelles bulles financières encore plus graves que 2008 dont notamment la bulle des dettes souveraines.

Il faut bien sûr que nous nous battions pour une vie meilleure; cependant, quelle que soit la politique, les capitalistes et les politiques ne résoudront jamais la contradiction du capitalisme.

La prise de conscience des peuples serait de comprendre que tant que nous serons dans ce système où le but est de faire de l’argent, de détruire tous les aspects de la vie pour cet argent, de détruire les liens sociaux, de détruire le vivant, de détruire la nature pour des emplois minables, nous n’avons aucune échappatoire.

Malheureusement, nous sommes toutes et tous conformés dès la naissance à ce système et ne voyons pas son absurdité et sa criminalité.

Dans un monde fini, nous ne pouvons continuer à détruire les ressources naturelles, à devenir des esclaves des machines, à ne pas vivre, mais survivre pour un emploi qui ne nous permet aucune autonomie, aucune auto détermination. Et ce ne sont pas les économies dites alternatives qui y changeront quoi que ce soit! Vous pouvez donner les moyens de production aux travailleurs, ils resteront toujours dépendant du procès capitaliste. Idem pour les nationalisations.

Nous avons des moyens de production comme jamais l’ Humanité n’en a possédé. Ne vaudrait-il pas les utiliser pour produire des ressources matérielles pour l’ensemble des êtres humain que pour faire de l’argent?

Quand on nous dit que l’on n’a pas les moyens, c’est dire n’importe quoi! Ce n’est pas une question de moyens, c’est une question de savoir ce que l’on produit, comment et pourquoi et se sortir du schéma emploi, pouvoir d’achat et consommation qui ne fait que conforter la domination capitaliste et nous laisse comme simples rouages du procès.

Il est bien évident que les fonctionnaires du capitalisme (dixit Marx) que sont les politiques, les cadres, les managers, les ingénieurs, les scientifiques, les juges, les avocats, etc…, ne l’entendent pas ainsi et feront tout ce qui est en leur pouvoir pour continuer vaille que vaille à perpétuer leur domination au mépris de la vie.

Une dernière remarque: il fût un temps où la CGT demandait à diminuer le temps de travail, non pas pour donner de l’emploi à toutes et tous, donc de l’exploitation et de l’aliénation, mais pour sortir petit à petit de la tyrannie du temps de travail afin que chacune et chacun puisse déployer toutes ces capacités pour vivre une vie bonne et non pour donner le meilleur de soi-même pour la compétitivité, la performance, l’argent.

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