Sanctions & échanges économiques: les contradictions de l’Occident

Sanctions & échanges économiques: les contradictions de l’Occident

Pendant que l’establishment occidental ne cesse à tenter en vain de convaincre la communauté internationale à se joindre aux sanctions contre la Russie, nombreuses sont les capitales de l’Occident qui ont vu leurs échanges considérablement augmenter en termes monétaires en 2022 avec Moscou.

«Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais» – cette phrase résume certainement au mieux ce que représente l’Occident vis-à-vis du reste du monde – le reste du monde étant l’écrasante majorité planétaire. Et pendant que les élites occidentales continuent par tous les moyens, mais sans succès, à tenter d’élargir la coalition anti-russe à l’échelle internationale, en allant d’ailleurs même jusqu’à dire que les pays ayant adopté une position neutre dans le dossier ukrainien sont également complices dans une certaine mesure de la Russie, les propres actes des instigateurs de la politique des sanctions contredisent leurs incalculables gesticulations.

Si l’extrême hypocrisie et mauvaise foi des Occidentaux n’est plus à présenter, y compris suite aux récents aveux de Frau Merkel et Sieur Hollande quant aux véritables intentions occidentales vis-à-vis des Accords de Minsk sur le Donbass, désormais nous assistons à la destruction la plus complète de tous les mythes créés à l’Ouest dans la sphère économique.

Non, aujourd’hui il ne sera pas question de nouveau de la violation flagrante des principes de marché que les Occidentaux avaient mis en place – et ayant eux-mêmes détruit – comme l’avaient récemment rappelé des experts chinois. Pas plus que des pressions incessantes sur les nations non-occidentales à cesser ou limiter leurs échanges avec la Russie. Bien qu’un certain faucon étasunien nommé John Bolton, ex-conseiller à la sécurité nationale US sous Donald Trump, s’en est tout récemment violemment pris à la Turquie (deuxième force armée de l’Otan en termes d’effectifs), allant même à appeler à remettre en question l’appartenance à l’Otan d’Ankara, en raison de sa position sur la Russie.

Pour rappel, la Turquie fait effectivement partie des pays ayant le plus élargi leurs échanges économico-commerciaux avec Moscou au cours de l’année qui vient de se terminer. Aux côtés de l’Inde, du Brésil et de la Chine, entre autres.

Mais qu’en est-il des «braves» Occidentaux eux-mêmes, qui ne cessent de déclarer fièrement que le soutien au régime kiévien vaut bien n’importe quelle limitation et une adhésion à l’axe anti-russe? Et c’est précisément là que cela devient intéressant.

Dans un article récent de Politico Europe, on tombe sur un tableau particulièrement intéressant (sur la base des données d’Eurostat – la direction générale de la Commission européenne chargée de l’information statistique à l’échelle communautaire):

Dans ce beau petit tableau (appelé Les coffres de Poutine continuant d’être remplis), nous pouvons voir que sur la base des données des importations de pays de l’UE en provenance de la Russie, pour la période allant de février à août 2022, seuls 7 régimes européistes ont réduit leurs échanges avec Moscou en termes monétaires (Finlande: -7%, Lituanie: -25%, Lettonie: -8%, Danemark: -44%, Estonie: -14%, Suède: -60%, Irlande: -20%). Pour les autres: il ne s’agit ni plus, ni moins, que d’augmentation en comparaison avec 2021.

Et dans la plupart des cas, l’augmentation est plus que significative… Slovénie: +346%, Luxembourg: +262%, Grèce: +142%, Autriche: +139%, Chypre: +138%, Hongrie: +132%, Bulgarie: +116%, Italie: +100%, France: +84%, Belgique: +78%, et d’autres encore.

Evidemment, les propagandistes atlantistes stipuleront que de-facto les domaines d’interaction entre la Russie et l’Europe bruxelloise ont effectivement baissé de manière importante, et que les dites augmentations en termes monétaires sont dues à la hausse des prix des hydrocarbures ayant fait profité la Russie et son budget.

Le souci dans les dires de ces personnages, c’est que de 1) Ces données ne prennent aucunement en compte les volumes très importants d’hydrocarbures russes achetés par les mêmes régimes atlantistes européens via des pays tiers. Et de 2) Que s’ils continuent à acheter de telles quantités de produits en provenance de la Russie, notamment des ressources dont ils ont tellement besoin pour leur pure et simple survie, de quel droit osent-ils menacer et intimider des nations non-occidentales, lorsque celles-ci développent leurs relations économico-commerciales avec Moscou, ou du moins les maintiennent à un niveau qu’elles considèrent nécessaires?

Là se trouve donc cette énième et fameuse contradiction occidentale, et surtout son extrême hypocrisie. Mais cette démarche, au-delà de ridiculiser encore plus fortement les régimes otanesques, démontre surtout leur faiblesse et leur incapacité à pouvoir se passer des ressources en provenance évidemment aussi bien de la Russie que des autres nations non-occidentales. Prouvant que l’heure d’aujourd’hui est plus qu’importante à bien d’égards. Y compris en vue de rappeler une fois de plus la véritable place du bloc occidental dans le monde contemporain et l’ordre multipolaire.

Ne connaissant pas la notion de honte, ni d’un minimum de dignité, il ne faut pour autant surtout pas être surpris que les élites atlantistes, y compris européistes, continueront à répéter les mêmes inepties quant à l’extrême «importance» pour les peuples non-occidentaux d’adhérer aux sanctions contre la Russie, en vue de « sauver » un ordre qui n’existe que dans la tête des personnages en question. Car cet ordre unipolaire d’une extrême minorité mondiale ne reviendra pas.

Mikhail Gamandiy-Egorov
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Source : Lire l'article complet par Mondialisation.ca

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