Marder (Allemagne)
AMX-10RC (France)
Bradley M2 (USA)
MaxxPro MRAP (USA)
La guerre mondiale hybride entre les États-Unis et la Russie commence à prendre les formes d’une guerre conventionnelle quasi-directe, laquelle usera encore du potentiel ukrainien sur le terrain mais en incluant graduellement le potentiel de combat de l’OTAN à mesure que l’usure perçue en tant que telle du potentiel militaire russe s’accroît. L’envoi par les pays de l’OTAN de vieux systèmes d’armes soviétiques puis de seconde ligne OTAN aux forces armées ukrainiennes visait non seulement à débarrasser les stocks de l’Alliance d’une ferraille obsolète en vue de leur remplacement par des systèmes plus récents mais à épuiser les munitions russes dans le ciblage de systèmes d’armes de seconde ligne en attendant le déploiement d’un Corps d’armée mieux entraine et relativement mieux équipé en préparation à l’étranger.
Après avoir fourni des HIMARS, des M777, des missiles ARM HARM, des missiles antiaériens IRIS-T, Stinger, Crotale, NASAMS; des véhicules de transport de troupes M113, MaxxPro et autres, des missiles antichar Javelin, NLAW, Panzefaust 3; des canons Caesar 155mm, des mortiers italiens et de grosses quantités d’autres armes et munitions, les États-Unis et leurs alliés s’apprêtent à passer à l’échelon supérieur avec un pack adapté au combat de l’infanterie mécanisée dans le cadre d’une stratégie de mobilité afin de mettre fin aux lignes statiques imposées par l’usage intensif de l’artillerie et des tranchées. Les lignes de front stabilisés plus ou moins par la Russie pourraient donc être la cible d’une guerre de mouvement.
Selon des analystes militaires, les Bradley M2 US , les AMX-10RC français, les Marder allemands, les véhicules de combat d’infanterie britanniques, australiens et autres, les pièces d’artillerie françaises, italiennes et espagnoles ainsi que 2.8 milliards USD d’armes serviront à équiper un Corps d’armée de plus de 75 000 hommes actuellement en formation en Grande Bretagne (15 000), en Allemagne, en France, en Espagne, au Danemark, en Slovénie, en Pologne, au Canada, aux États-Unis ainsi que dans d’autres pays. Cette mise au standards OTAN des forces armées ukrainiennes à l’étranger permettra une intégration plus rapide des systèmes d’armes occidentaux et une coordination renforcée entre les différents commandements dans la gestion unifiée du théâtre des opérations.
Ce n’est pas la première fois que des militaires ukrainiens entraînés dans d’autres pays de l’Alliance participent au conflit. La reprise de territoire à Kharkov était un des résultats de cette stratégie. Cette dernière a également permis l’intrusion de forces spéciales OTAN assimilées à des groupes de mercenaires suivant un stratagème se focalisant sur leur qualité réelle au moment de leur déploiement en Ukraine et leur intégration en tant qu’unités de combat. Un nombre élevé de ces dits mercenaires sont officiellement retraités depuis une très courte durée, ce qui laisse entrevoir une technique de déploiement évitant toute compromission de leurs États dans une guerre où officiellement ils ne sont pas directement impliqués d’un point de vue militaire classique.
Ce Corps d’armée qui sera probablement déployé en Ukraine au mois de février-mars 2023, verra dans ses rangs des milliers de faux mercenaires des pays de l’OTAN et les forces spéciales US, britanniques, françaises, allemandes, polonaises, géorgiennes, etc. Si la conduite des opérations de cette force s’avèrent concluantes, c’est-à-dire, à parvenir à débloquer le statu quo et à déplacer les lignes de front en gagnant du territoire sans provoquer une riposte russe non-conventionnelle ou du moins énergique, ces forces « mercenaires » arborant jusqu’ici des rubans jaunes et bleus selon la provenance ne se serviront même pas du stratagème de la mise à la retraite et du redéploiement immédiat comme cela fut le cas jusqu’à présent mais agiront sous les couleurs nationales respectives de leurs États. Objectif : pousser jusqu’à la mer d’Azov et reprendre la Crimée.
Dans cette configuration de mobilité, les lignes russes, stratifiées et immobilisées dans un statu quo causé essentiellement par l’absence d’un système de communication entre leurs unités et à l’intérieur même de ces unités, lesquelles se contentent de se faire assigner des points de repères feu en visuel et dans le meilleur des cas à l’aide de dispositifs opto-électroniques de faible portée, risquent de payer cher le refus du haut commandement militaire russe de se doter d’un système global de management en temps réel du champ de bataille et à intégrer les satellites militaires en orbite encore actifs à cette gestion.
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